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Selinunte : des temples grecs… en ruine
Texte et photos de Céline et Jacques Lanciault
Voici le 17e d'une série de reportages sur deux magnifiques périples en Italie effectués en 2008 et 2009.
Selinunte, Italie, jeudi 16 octobre 2008 — Déjà notre onzième journée en Italie! Nous entreprenons donc la deuxième moitié de notre voyage. C’est effarant comme le temps file à toute allure! Aujourd’hui, l’horaire des visites pour ce mitan du périple est particulièrement chargé!
Tout d’abord, exploration du site archéologique de Selinunte qui domine la mer, puis petit arrêt à Sambuca di Sicilia, le village de notre chauffeur Giovanni. Nous y visiterons un petit théâtre et une galerie d’art avant de nous rendre dans une ferme auberge où l’on produit du fromage ricotta. Nous visiterons leurs installations et dînerons en plein air. Pour l’occasion, nous aurons droit à un spectacle de chants traditionnels siciliens. Par la suite, nous nous rendrons dans un vignoble, puis dans une fabrique d’huile d’olive où, aux deux endroits, des dégustations nous attendent! Finalement, nous reprendrons la route pour une petite heure en direction de Castellammare où nous dormirons une nuit! Mais, tout d’abord, grimpons sur l’acropole de Selinunte à la découverte de vestiges de la civilisation grecque!
Notre photo : À Selinunte, les temples sont nommés au moyen de lettres. Celui-ci est le temple « E ». Il a été partiellement reconstruit dans les années 1960. Il aurait été dédié à la déesse Héra.
Pour agrandir les photos, il suffit de cliquer sur celles-ci.
Nous prenons la route tôt ce matin, dès 8 h 15. Il fait 16 degrés Celsius! Une autre journée qui promet côté chaleur. Notre trajet pour nous rendre à Selinunte nécessitera une heure trente.
Nous longeons la côte méditerranéenne en route vers l’ouest. Il y a de superbes plages de sable blanc.
Puis, nous croisons le village de Siculiana, où il y a une forteresse normande qui a été construite au XIe siècle sur les ruines d’un ancien fort arabe. D’ailleurs, la ville de Siculiana conserve toujours quelques rappels de son époque arabe.
Dans la région que nous traversons, on cultive en rotation trois sortes de céréales : le blé dur, l’orge et l’avoine. Et il y a beaucoup de terres à pâturage, puisque l’élevage est également important.
Il y a beaucoup d’oliveraies le long de la route. Le bois de l’olivier est fort utile ici. Il peut servir pour les sculptures, car c’est un bois dur, tout comme bois de chauffage à combustion lente.
La récolte des olives s’effectuera au début de novembre. Ce sera des olives violettes, ni vertes ni noires! L’olive est l’or vert de la Sicile.
Nous apercevons au loin les orangers de Ribeira. En Sicile, c’est tout autour de l’Etna que l’on retrouve la culture des oranges la plus importante en terme de volume de fruits produits. Mais, à Ribeira, on cultive une variété d’agrumes importée d’Amérique. Ce sont des fruits énormes qui donnent lieu annuellement à une grande fête au village.
Nous traversons la ville Sciacca, une station thermale touristique importante dans le sud de la Sicile.
Nous sommes dans la province de Trapani où la culture de la vigne est omniprésente. On y fabrique un vin marsala liquoreux… dont le taux d’alcool frise les 18 et 20 %.
Il est un peu passé 9 h 30. Nous empruntons une petite route de campagne. Nous voilà à Selinunte, une ancienne colonie grecque, aujourd’hui petite station balnéaire. Au loin, nous apercevons un temple.
Photo ci-dessus : À Selinunte, le temple « E » est situé sur l’acropole, à 30 mètres d’altitude face à la mer.
Le temple « E », dont on estime la construction quelque part à la fin du Ve siècle av. J.-C., aurait remplacé un temple initial archaïque détruit par les Carthaginois. Celui qui est devant nous aurait été dédié à Héra. Il mesure 20 m X 40 m. Il compte 6 fois 14 colonnes doriques.
À l’origine, trois temples se dressaient ici, un à la gloire d’Héra, un à celle d’Athéna et un troisième pour honorer Apollon.
Il y a trois pièces à l’intérieur du temple « E » : le vestibule d’accès, le lieu de culte et la salle des offrandes votives.
Nous entrons à l’intérieur du temple, ce qui est une première depuis le début du voyage. Tout le pourtour intérieur s’appelle le péridrome. Nous avons une vue magnifique sur la mer.
Les objets qui ont été trouvés ici sont exposés au musée de Palerme.
Photo ci-dessus : L’intérieur du temple « E » laisse voir les vestiges d’un autel.
Photo ci-dessus : La hauteur des colonnes est impressionnante.
Photo ci-dessus : Tout comme leur largeur d’ailleurs.
Les bâtiments sont faits de pierres calcaires provenant de deux carrières de la région, des carrières situées à 13 km d’ici. Pour transporter la pierre, un système de voie ferrée était utilisé. On faisait rouler les chars remplis de pierres… tirés par des troupeaux de bœufs… et par des esclaves!
Photo ci-dessus : C’est tout de même étonnant que tout cela tienne!
Photo ci-dessus : Le temple « C » était décoré de métopes.
Dans les années 1950, le parc archéologique de Selinunte a été doté du statut de zone protégée, et ce, suite à la restauration partielle des temples par les archéologues anglais.
Dans l’Antiquité grecque, on commençait par construire l’intérieur des temples et on terminait par les murs extérieurs.
Les métopes, l’espace situé entre deux ornements de la frise dorique, étaient sculptées dans du marbre. Il y avait également des gargouilles.
Les toits étaient construits en double pente pour permettre l’expulsion de l’eau pluviale… justement par les gargouilles.
La durée de la construction s’étendait sur 30 ans et plus. Puis après, cinq années étaient nécessaires pour le raffinement, par exemple pour réaliser le cannelage des colonnes et pour les recouvrir de stuc, ce qui servait à imperméabiliser la pierre et à imiter le marbre.
Photo ci-dessus : Le temple « G » est complètement en ruine!
Il y a de nombreux blocs de pierre empilés sur le sol donnant un bon aperçu de la grandeur des pièces qui étaient assemblées ici autrefois. Certains d’entre eux pèsent jusqu’à 100 tonnes. Cet enchevêtrement est dû à un tremblement de terre qui a eu lieu en 1416.
Photo ci-dessus : Les parties de colonnes qui sont au sol sont gigantesques.
Sur le site, c’est la sécheresse totale. Il y a beaucoup de sable. Celui-ci est amené de l’Afrique toute proche par le vent du sirocco.
Photo ci-dessus : C’est la sécheresse ici.
Photo ci-dessus : Des escargots sont morts séchés sur les branchages tout secs alors qu’ils étaient probablement à la recherche d’un peu d’eau.
Photo ci-dessus : Et malgré tout un petit peu de verdure.
Photo ci-dessus : Et mieux encore… cette magnifique fleur qui surgit tout à coup du sol sablonneux et rocailleux!
Nous terminons la visite à 11 heures et repartons en car trente minutes plus tard à destination de Sambucca. Il fait alors 23 degrés.
À suivre
Petit arrêt à Sambuca di Sicilia, village de notre chauffeur Giovanni. Une petite cité de quelque 7 000 habitants avec un petit théâtre et une galerie où nous verrons une très belle exposition de tableaux. C’est à cet endroit que nous dînerons dans une ferme auberge avec ses vignobles, sa fabrique d’huile d’olive et de fromage ricotta.
Photo ci-dessus : Les armoiries du petit village de Sambuca di Sicilia.
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