Juin/150
Le temple maçonnique, l’impressionnante « Grande Loge des francs-maçons de Pennsylvanie »!
Textes et photos de Céline et Jacques Lanciault
Voici le 28e d’une série de reportages relatifs à un beau périple de dix jours à Philadelphie au printemps 2015!
Philadelphie, Pennsylvanie, États-Unis, mardi 2 juin 2015 - Après nous être émerveillés une autre fois, tôt ce matin, de tous les magnifiques monuments entourant l’édifice de l’Hôtel de Ville de Philadelphie, nous nous rendons finalement à la porte d’entrée du Masonic Temple, un imposant ouvrage de maçonnerie aux airs de cathédrale anglaise.
Si l’imposante bâtisse ne passe pas inaperçue dans le cœur historique de la ville, c’est pourtant son intérieur qui réserve le plus de surprises, puisqu’on y retrouve des salles magnifiquement décorées… toutes uniques!
Photo ci-dessus : Qui pouvait bien s’attendre à retrouver les cariatides de l’Érechthéion au cœur du « Masonic Temple » de Philadelphie. Pourtant, elles sont partie intégrante de la décoration de la salle Corinthienne!
Pour agrandir les photos, il suffit de cliquer sur celles-ci.
L’édifice monumental qui abrite la « Grande Loge des francs-maçons de Pennsylvanie » a été construit entre 1868 à 1873. Son architecte, James Windrim, n’avait que 27 ans lorsqu’il a dessiné les plans de la bâtisse.
De l’extérieur, cet édifice de style Normand est l'un des plus magnifiques bâtiments de la ville. Toutefois, l’intérieur réserve son lot de surprises, puisque l’architecture des sept salles qui compose la Grande loge est étonnante et surtout variée. On y retrouve une salle reproduisant une partie de l'Alhambra de Grenade, une autre, toute gothique, affiche des trônes en chêne sculptés à la main que l’on pourrait qualifier de royaux, tandis qu’on en retrouve également une en hommage aux Templiers!
Il est 10 h 30 lorsque nous y entrons. La personne au guichet nous indique qu’une visite guidée d’environ une heure commence à 11 heures. Nous achetons nos billets, à 7$ É.-U. chacun.
Le préposé nous mentionne que nous pouvons nous rendre dans une petite salle tout au fond qui sert de musée. « C’est de cet endroit que s’amorce le tour guidé ».
Mais avant de commencer à raconter notre visite, tentons de démystifier ce qu’est la franc-maçonnerie, et ce, étant donné notre presque complète ignorance à ce sujet.
Pour commencer allons-y avec la définition du dictionnaire « Larousse » : « La franc-maçonnerie est une société mondiale fermée, dont les membres, ou frères, qui se reconnaissent à des signes, en possèdent seuls les secrets sous serment. »
Disons que cette définition résume assez bien l’état de notre connaissance du sujet avant notre visite… et avant la rédaction de ce texte!
Quelques lectures sur la grande toile nous ont appris « qu’à l'origine, c’est-à-dire au XIIe siècle, la franc-maçonnerie était une fraternité religieuse de maçons anglais. Son nom et certains de ses usages s’inspirent des us et coutumes des corporations de maçons du Moyen-Âge. »
L’encyclopédie libre « Wikipédia » propose, quant à elle, la définition générale suivante du sujet: « La franc-maçonnerie désigne un ensemble d'espaces sélectifs de sociabilité très diverse et dont le recrutement des membres se fait par cooptation, suivi de rites initiatiques se référant à un secret maçonnique et à l'art de bâtir. »
« Wikipédia » précise aussi qu’il existe plusieurs types de franc-maçonnerie, mais qu’en Amérique du Nord et dans les pays du Commonwealth la très grande majorité des organisations franc-maçonniques sont de type « ancien » ou « anglo-saxon ».
« Ce type de franc-maçonnerie, précise-t-on encore, considère que le but de la franc-maçonnerie est l'éducation morale et civique de ses adeptes et elle se définit habituellement comme un « système particulier de morale, enseignée sous le voile de l'allégorie au moyen de symboles ». Elle s'interdit toute discussion politique ou religieuse et exigeait habituellement de ses membres, jusqu'à la fin du XXe siècle du moins, qu'ils appartiennent à une religion monothéiste. »
Quant au vocabulaire utilisé, notons que les loges maçonniques sont la seule autorité qui dispose du pouvoir d'initier de nouveaux membres. Une loge regroupe typiquement une quarantaine de francs-maçons actifs se réunissant en moyenne deux fois par mois,
Finalement, notons qu’une grande loge, et c’est le cas du Masonic Temple de Philadelphie, est un regroupement de plusieurs loges.
Nous nous rendons dans la petite salle tenant lieu de musée.
Il y a une grande vitrine présentant des livres anciens. Nous voyons quelques superbes maquettes sous verre, dont une représentant la « loge Thomson » (1965), où l’on dirait que les pièces intérieures sont en malachite et en albâtre, et une autre du palais du roi Salomon, cette dernière ayant été réalisée par Albert Wesley Hilt en 1926.
Une superbe série de beaux vases, Luster decorated wares d’Angleterre datant des XVIIIe et XIXe siècles, prend également place sur des étagères.
Photos ci-dessus : Quelques uns des objets que nous avons pu observer dans la petite salle du musée du « Masonic Temple ».
Photo ci-dessus : Les murs tout comme les plafonds sont entièrement décorés de nombreux trompe-l’oeil.
Notre guide arrive et nous commençons la visite à 11 heures.
Photo ci-dessus : Notre guide pour cette visite, qui maîtrise à la perfection le français… mais qui refuse de nous parler dans cette langue, malgré une majorité de francophones dans le groupe…, et ce, nous dit-il, « pour ne pas indisposer les anglophones… »!
La salle Benjamin Franklin
Nous passons dans une autre salle où il y a un grand tableau représentant le grand maître actuel Robert J. Bateman.
Photo ci-dessus : Une toile représentant le « Grand maître » actuel, Robert J. Bateman.
En arrivant dans cette salle, la salle Benjamin Franklin, notre guide met en marche un système de son qui diffuse une introduction préenregistrée à notre visite. Il en sera ainsi dans chacune des salles que nous visiterons.
Cette salle, dont la décoration est impressionnante, est utilisée pour des réunions de membres de la fraternité avec leurs épouses et des visiteurs.
Il y a beaucoup de portraits d’anciens grands maîtres sur les murs. Notre guide, nous précise que ceux qui sont affichés ici, sont de grands maîtres encore vivants, lorsqu’ils décèdent, les toiles les représentants sont transportées dans le grand escalier, vers où l’on se dirige.
On nous remet un dépliant de neuf pages en français, présentant la traduction des textes que nous entendrons dans chacune des salles.
Bien que la construction du temple se soit terminée en 1873, ce n’est que lorsque la décoration de cette salle-ci, la salle Benjamin Franklin, fut terminée en 1908, que le frère John Wanamaker a conclu que la construction du temple était complétée!
Notre guide nous indique que nous circulerons dans sept salles de loges, dont chacune affiche un style d’architecture différent.
Photo ci-dessus : L’escalier où les portraits des « Grands maîtres » décédés sont affichés.
La salle Orientale
Nous entrons dans la « salle orientale », où tout est copié sur les chambres et les cours du palais de l’Alhambra de Grenade en Espagne.
Photos ci-dessus : La salle Orientale, imitant l’Alhambra, a été achevée en 1896! Pas moins de 150 personnes peuvent y prendre place assises.
La salle Gothique
Nous poursuivons en prenant un ascenseur pour entrer dans une autre salle, celle-ci sise au deuxième étage. Il s’agit de la « salle Gothique », où le rouge prédomine. Elle est aussi appelée « L’asile des Templiers » et fut consacrée en 1873.
Il s’y trouve plusieurs grands portraits. Le mobilier est ancien et remarquable.
Photo ci-dessus : La croix sise au-dessus du trône apparaissait sur les bannières des chevaliers partant pour les croisades ou qui participaient à la guerre de 100 ans!
Photos ci-dessus : La croix et la couronne… et la citation latine qui signifie « Tu vaincras par ce signe »!
La salle Ionique
Nous redescendons par un escalier et entrons dans la « salle Ionique », où le bleu est à l’honneur.
Photo ci-dessus : La décoration des escaliers est superbe.
Il y a 24 colonnes dotées de chapiteaux. Le plafond représente la voûte bleue du ciel. Au centre, il y a le soleil du midi entouré des signes des planètes et du zodiaque. L’artiste ayant réalisé le tout est le frère George Herzog. Le mobilier est en bois de noyer.
Photos ci-dessus : La « salle Ionique » où Céline a pris une pause! L’horloge que l’on voit sur la photo du centre est une des plus vieilles du temple, elle date de 1874.
La salle Égyptienne
Nous sortons et entrons dans la « salle Égyptienne », habillée dans le style « vallée du Nil » où paraissent de nombreux symboles du temple de Ramsès. Les murales peintes l’ont été d’après des chambres de sépulture existant réellement en Égypte. Les meubles sont en bois laqué noir.
Photos ci-dessus : Des membres de la fraternité ont passé trois ans en Égypte pour étudier les sites historiques, puis ils ont mis 12 ans, c’est à dire jusqu’en 1889, pour décorer la salle. Le jour de son ouverture, 12,000 personnes l’ont visitée. Ce fut la première salle à bénéficier de l’électricité.
La salle Normande
Nous entrons dans la salle Normande, toute de rouge, où la décoration est dites rhénane ou romanesque du Rhin.
Photos ci-dessus : Deux trônes différents, bien qu’ils se ressemblent.
Photo ci-dessus : La décoration aux murs, entre les figures de grandeur naturelle, a été copiée de manuscrits celtiques du VIIIe siècle, comme le Livre de Kells que nous avons vu au « Trinity College » de Dublin. Le personnage que l’on voit ici représente un franc-maçon et ses outils de travail.
Photo ci-dessus : Les chiffres de l’horloge sont des lettres qui épellent le nom de « Bayse Newcombe », le grand-maître de 1821. L’horloge est un cadeau offert à la Grande loge en 1927.
Dans le corridor du premier étage, il y a quatre statues sculptées dans du bois de sapin, des œuvres de Joseph Bailly (XIXe siècle). Elles représentent la Beauté, la Sagesse, la Foi et l’Espérance.
Photo ci-dessus : Une des statues en bois de sapin… Celle représentant « La Sagesse ».
Photos ci-dessus : Dans ce même corridor il y a un magnifique vitrail de style bohémien, dont la rosace, en haut du vitrail, comporte les symboles franc-maçons internationaux. Au centre du vitrail, on reconnaît Moïse et le buisson ardent. Tout à fait en bas du vitrail, les quatre vertus cardinales, la tempérance, le courage, la prudence et la justice sont personnalisées.
L’escalier est décoré de superbes peintures!
Photos ci-dessus : Le haut de l’escalier affiche de véritables chefs-d’œuvre!
Photo ci-dessus : Une magnifique coupole.
La salle Corinthienne
Nous entrons dans la « salle Corinthienne », où le vert pâle est de mise. Il s’agit de la plus grande salle de réunion du temple, ici se rassemblent les membres de la « Grande loge de Pennsylvanie ».
Ça ressemble à un théâtre grec classique. On peut même y voir les cariatides de l’Érechthéion.
Photos ci-dessus : La salle Corinthienne est tout simplement superbe.
Nous descendons un escalier et arrivons dans un grand corridor où prend place une série de portraits.
Photos ci-dessus : Une visite fort intéressante!
Finalement la visite se termine par la grande salle de banquet…
Une belle visite, mais tellement rapide. Nous avons eu l’impression que notre guide avait très hâte qu’elle se termine. Un peu dommage.
Nous sortons à 12 h 05
À suivre…
Visite guidée de l’Hôtel de Ville de Philadelphie!
Photo ci-dessus : L’endroit d’où sont faites les annonces par les représentants officiels de la Ville de Philadelphie.
Bibliographie
Escale à Philadelphie, Guide de voyage Ulysse, 2015, 160 pages;
Historic Philadelphia, Beckon Books, 2013, 168 pages;
Encyclopédie libre WikipédiaPhiladelphie, Pennsylvanie et plusieurs autres pages.
31 août 2016
très impressionnant et enrichissant pour un monde illuminé en pleine mutation.