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Le monastère de Batalha : fusion parfaite des styles gothique et manuélin!
Texte et photos de Céline et Jacques Lanciault
Ce texte constitue le 17e d'une série de reportages sur un magistral voyage au Portugal effectué au mois de septembre 2007.
Batahla, Portugal, mardi 4 septembre 2007 - Après notre rapide visite du sanctuaire Notre-Dame-de-Fátima, nous arrivons maintenant à Batalha pour admirer une abbaye dominicaine élevée pour célébrer une victoire militaire, celle d’Aljubarrota, survenue en 1385, une victoire qui confirmait le couronnement du roi du Portugal João 1er.
Ce dernier avant de se mesurer aux envahisseurs castillans avait promis, advenant une victoire de ses troupes, de faire ériger une église en l’honneur de la Vierge. Il a gagné et a tenu sa promesse… ainsi naquit le petit bourg de Batalha! Au sein de ce magnifique ensemble, nous retrouvons, entre autres, les huit « chapelles inachevées », qui avec la fenêtre de Tomar, que nous avons admirée hier, constituent les plus beaux exemples du style manuélin!
Notre photo : Statue de Nuno Álvares Pereira qui dirigea les troupes de Joāo 1er à la victoire d’Aljubarrota avec en arrière-plan l’abbaye dominicaine, gothique et manuéline, de Santa Maria da Vitória!
Pour agrandir les photos, il suffit de cliquer sur celles-ci.
Notre route vers Batalha nous amène à traverser la frontière de la région de l’Estremadura, un nom qui vient du latin Estrema Durii qui signifie « au-delà du Douro »!
Manuela, celle qui nous a guidés hier à Tomar, nous accueille à notre descente du car à Batalha. Il n’est pas 10 heures et déjà, il fait très chaud.
Le monastère qui s’offre à nos regards ébahis date de la fin du XIVe siècle (1383). Il a été et est encore habité par l’ordre des Dominicains. Jean 1er (João 1er) le dédia à Sainte-Marie de la victoire. Il est de style gothique. C’est un très bel ensemble monastique.
Batalha naquit peu après la mort du roi Ferdinand 1er. Cette mort plongea le Portugal dans la tourmente, car le roi n’ayant qu’une seule fille, Béatrix, mariée à Jean 1er roi de Castille. Ce décès fit en sorte que les Castillans réclamèrent la couronne du Portugal. Mais, les nobles portugais, contrariés à cette éventualité, cédèrent plutôt la Couronne au frère du roi.
Les Espagnols décident alors de prendre d’assaut le Portugal. Le nouveau roi reconnu par les Cortes convoquées à Coimbra, Jean 1er, promet alors de bâtir une cathédrale à la Vierge s’il en vient à vaincre les Castillans.
Et il a gagné, ses troupes ayant été menées par Nuno Álvares Pereira lors de la victoire finale à Aljubarrota, un petit village tout près de Batalha.
Photo ci-dessus : La statue érigée en l’honneur de Nuno Álvares Pereira devant le monastère de Batalha est impressionnante, et nous l’avons photographiée sous tous ses angles. De face, de côté, d’en bas, de derrière et même à contre-jour!
L’église au sein du monastère est ouverte à l’année. Elle est de style gothique flamboyant. Elle est riche en vitraux.
Photo ci-dessus : L’Abbaye dominicaine de Santa Maria da Vitória à Batalha.
La porte d’entrée de l’église est monumentale, avec ses 30 mètres de hauteur.
Nous apercevons des sculptures des douze apôtres et de nombreux saints sur la façade. Il y en a une centaine. Les statues ont été restaurées au XIXe siècle. À l’intérieur, dans une salle légèrement en retrait nous avons pu constater l’état de décrépitude des originaux.
Photo ci-dessus : Une vue d’ensemble du portail de l’Abbaye dominicaine de Santa Maria da Vitória à Batalha.
Photo ci-dessus : Les sculptures sur le portail de l’Abbaye dominicaine de Santa Maria da Vitória.
Photo ci-dessus : Six des douze sculptures des apôtres apparaissant sur le portail de l’Abbaye dominicaine de Santa Maria da Vitória.
Photo ci-dessus : Les six autres.
À l’intérieur de l’église, le plafond est très haut. Il y a d’immenses colonnes et de somptueux vitraux. Des ouvriers sont d’ailleurs à restaurer les vitraux.
Photo ci-dessus : Des superbes vitraux.
Photo ci-dessus : Une vue différente.
Photo ci-dessus : Et voici le deuxième.
Nous entrons dans la chapelle du fondateur. Au centre de la pièce, il y a un tombeau double, Dom Joao 1er et son épouse Philippa de Lancastre y reposent.
Les tombeaux d'autres membres de la famille royale sont également présents, dont celui de l’infant Henri le Navigateur, troisième fils du roi.
Photo ci-dessus : Gisants du roi Dom Joao 1er et de son épouse, la reine Philippa de Lancastre.
Photo ci-dessus : D’un autre angle.
Puis, on nous guide dans le cloître royal. Une très grande cour intérieure. Il y a des haies et de beaux cyprès. Le soleil brille au centre de la cour.
Photo ci-dessus : Cloître royal de l’abbaye dominicaine de Santa Maria da Vitória.
Photo ci-dessus : De la cour intérieure du cloître royal de l’abbaye, la vue sur les murs qui délimitent le cloître est féérique.
Photo ci-dessus : Et ce ciel bleu!
Photo ci-dessus : Dans les allées intérieures du cloître royal, les voûtes sont également impressionnantes.
Photo ci-dessus : Une magnifique fontaine où le bassin de réception des eaux servait de lavabo aux moines pour le lavage des mains après les repas! Remarquez la vue sur le reste du monastère en arrière-plan!
Photo ci-dessus : Encore une fois la vue du monastère de l’intérieur d’un cloître!
À la sortie du cloître, nous entrons dans la salle du « Chapitre ». Une immense salle qui abrite les tombeaux des soldats inconnus. Ils représentent tous les soldats portugais morts lors de la Première Guerre mondiale et de la guerre en Afrique. De 9 heures à 18 heures, deux soldats montent la garde devant les tombes. Il y a relève de la garde toutes les heures, et ce, 365 jours par année.
Photo ci-dessus : Deux soldats montent la garde devant les tombes des soldats inconnus.
Photo ci-dessus : Un livre sculpté rendant hommage aux soldats ayant perdu la vie au combat.
Photo ci-dessus : La plaque tombale commémorant les soldats portugais morts lors de la Première Guerre mondiale.
Photo ci-dessus : Statue taillée dans le mur de la salle du Chapitre de l’abbaye.
Nous avons également traversé le dortoir, les cuisines et finalement le réfectoire avant de faire notre entrée dans « les chapelles inachevées ». Une immense salle octogonale, sans toit, où pourtant sont bien en vue des tombeaux, ceux du roi Dom Duarte et de son épouse Leona d’Aragon.
C’est le roi Manuel qui a stoppé les travaux de construction en 1533. Il souhaitait plutôt investir dans des constructions majeures à Lisbonne. Cette salle a été baptisée en portugais : Capelas imperfeitas!
Photo ci-dessus : Salle des huit chapelles inachevées, « Capelas imperfeitas ».
Photo ci-dessus : Gisants du roi Dom Duarte et de son épouse la reine Leona d’Aragon à l’intérieur des chapelles inachevées.
Photo ci-dessus : Amoureux et dignes même dans la mort.
Nous quittons le monastère encore bien imprégnés de l’image de ces rois n’ayant rien perdu de leur superbe, même dans la mort!
Nous reprenons le car un peu après 11 heures et reprenons la route cette fois-ci en direction de la mer! Destination Nazaré, qui est un petit port de pêche et une région où les touristes, autant étrangers que Portugais affluent de la fête de Pâques à la fin de l’été. Une belle plage de sable est nichée dans une baie bordée de falaises.
À suivre…Nazaré, son funiculaire, sa plage, ses falaises!
Photo ci-dessus : Plage de Nazaré vue du funiculaire.
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29 septembre 2008
Ah c’est joli Batalha, j’y suis allé cet été 🙂 Les chapelles imparfaites sont de toute beauté.
Le point fort de la visite pour moi, c’est quand même la visite du tombeau du Infante Dom Henrique, principal responsable de l’expansion maritime portugaise.