Dernier tour de Porto: la gare Saõ Bento, l’église Saõ Francisco, la Torre dos Clérigos, le palácio da Bolsa et le Majestic

Texte et photos de Céline et Jacques Lanciault

Ce texte constitue le cinquième d'une série de reportages sur un magistral voyage au Portugal effectué au mois de septembre 2007.

Porto, Portugal, vendredi 31 août 2007 - Au terme de notre visite de la Cathédrale de Porto, la Sé, nous prenons la direction du centre historique de la ville. Un quartier intégré au Patrimoine de l’humanité de l’UNESCO depuis 1996.

Tout d’abord, petit arrêt à la gare Saõ Bento pour admirer les azulejos, puis nous entrons par petits groupes dans la somptueuse librairie Lello e Irmão. Deux moments de piété suivent : un premier à l’église Saõ Francisco, puis un second à l’église dos Clérigos, où en après-midi nous gravirons les 225 marches de sa tour à cloches. Finalement, avant de prendre un petit repos bien mérité, la visite du palácio da Bolsa nous éblouira. En dînant, le ciel devient le théâtre d'un magnifique spectacle aérien qu'il nous devient impossible de manquer. Un délicieux pastéis de nata accompagné d’un non moins délectable vinho verde, tous deux savourés sur une banquette du très populaire café Majestic, complèteront notre dernier sprint touristique de la vénérable ville de Porto.

Notre photo : De partout à Porto, nous apercevons la Torre dos Clérigos, la plus haute tour de tout le Portugal. Elle est haute de 76 mètres et il faut gravir 225 marches pour atteindre le sommet et bénéficier d’une vue unique sur la ville de Porto!

Pour agrandir les photos, il suffit de cliquer sur celles-ci.

Photo ci-dessus : La gare de Saõ Bento et ses murs recouverts d’azulejos.

La gare Saõ Bento
C’est sur les ruines de l’ancien monastère Saõ Bento que la gare baptisée du même nom a été construite. Les travaux d’édification de la gare principale ont été achevés en 1916. Les murs intérieurs sont couverts d’azulejos qui représentent des séquences de grands moments historiques du pays et des scènes traditionnelles de la vie des Portugais. Notre guide en profite pour nous « raconter » quelques-uns de ses grands moments.

Photo ci-dessus : Une gare où chaque train déverse une foule des plus animée.

La gare est située au centre-ville, cependant elle n’est pas la principale gare de la ville. De Saõ Bento, nous sommes sur la ligne du Douro, celle qui longe la vallée jusqu’à la frontière de l’Espagne et de la région du Minho, au nord. L’autre gare, celle de Campanha, accueille des trains internationaux et elle relie Porto à Coimbra, à Lisbonne et, en saison touristique, à l’Algarve.

Photo ci-dessus : De l’intérieur de la gare on peut voir quelques habitations sur une des nombreuses collines de la ville.

Photo ci-dessus : Un très beau train est en gare et s’apprête à partir.

La librairie Lello e Irmão.
Nous poursuivons notre promenade au centre-ville de Porto. Nous montons, nous descendons, puis nous remontons… Porto est une longue suite de montées et de descentes.

Photo ci-dessus : La façade de la librairie Lello e Irmão est jolie, mais c’est l’intérieur du commerce qui est impressionnant.

Sur la rua dos Carmelitas, nous entrons dans une librairie, la librairie Lello e Irmão. La première librairie construite à Porto, au début du XXe siècle. Un édifice doté d’une architecture particulière, une architecture d’une autre époque. Au centre du commerce, il y a un immense escalier rouge avec une magnifique rampe en bois qui mène au 2e étage. Il s’élève du centre du commerce et après quelques marches se divise en deux. Il y a des tonnes de livres, nouveaux et anciens, partout jusqu’au plafond.

Photo ci-dessus : Escalier spectaculaire de la librairie Lello e Irmão.

Photo ci-dessus : Le spectaculaire escalier de la librairie Lello e Irmão vu de derrière.

L’église et la tour « Dos Clérigos »
L’église des prêtres « dos clérigos » et sa tour située tout juste derrière le lieu de culte sont l’un des symboles de la ville de Porto.

Photo ci-dessus : Encore beaucoup de dorure à l’intérieur de l’église des prêtres « Dos clérigos ».

Érigée entre 1732 et 1748, l'Igreja dos Clérigos est un bel exemple d'architecture baroque. C’est Nicolas Nazoni, encore lui, qui est l’architecte de cette oeuvre. C’est d’ailleurs en ses murs que l’artiste est inhumé. Plusieurs ordres religieux se sont unis pour travailler ensemble à bâtir cette église, ce qui n’est pas fréquent dans l’histoire.

À l’intérieur de l’édifice, il y a une rotonde qui n’est pas visible de l’extérieur. C’est la première église dont l’intérieur est de forme ovale du Portugal. Encore une fois on y retrouve beaucoup de bois recouvert de feuilles d’or.

Photo ci-dessus : La première église à intérieur de forme ovale au Portugal.

La tour à cloches, qui est derrière l’église, la Torre Dos Clérigos, a été élevée entre autres pour guider les navigateurs. Elle fut achevée en 1763. Elle compte 76 mètres de hauteur, ce qui en fait le plus haut clocher du Portugal. Pour atteindre le sommet, il faut gravir quelque 225 marches.

Photo ci-dessus : Torre dos clérigos vue du sol.

Un peu après le dîner, nous et quatre autres courageux membres du groupe grimperons à son sommet. Nous aurons alors l'occasion de découvrir un magnifique panorama de Porto, du Douro et de Vila Nova de Gaia. Puis, coup de chance lorsque nous arriverons au sommet, un avion devant participer à la RedBull Air Race entame ses essais acrobatiques! Époustouflant.

Photo ci-dessus : Porto vu du sommet de la Torre dos clérigos.

Photo ci-dessus : Porto et les berges du Douro vues du sommet de la Torre dos clérigos

Pour voir quelques acrobaties aériennes dans le ciel de Porto, cliquez sur la photo ci-dessous.

Notre balade nous amène à traverser l’ancien quartier juif, d’où, encore une fois nous avons une superbe vue sur le fleuve.

Le palácio da Bolsa
Nous voilà devant le palácio da Bolsa. Ce palais, un bâtiment privé, a été construit en 1842 sur l’ancien site du monastère de Saõ Francisco. Nous pouvons visiter l’intérieur, mais malheureusement il est interdit de prendre des photos. De plus, la Cour des nations, l’ancien cloître, est en restauration et elle est interdite aux visiteurs.

Dès que nous pénétrons à l’intérieur, nous sommes ébahis par la richesse et la beauté des lieux. Les plafonds du palais sont de toute beauté avec de belles fresques. Un beau lustre trône au milieu de l’entrée. Il y a de belles colonnes toutes travaillées et six bustes d’hommes importants ayant fait beaucoup pour la ville de Porto.

Nous entrons dans « la salle de l’ancien tribunal du commerce ». Les murs et les plafonds sont tous décorés. Actuellement, cette salle est utilisée uniquement par les membres de la confrérie des vins de Porto! Il y a des peintures représentant toutes les formes de commerce et tous les arts. La bourse a déjà fonctionné à cet endroit durant les années 1960, et ce, pour une période de 7 ans. Aujourd’hui, il n’y a plus de bourse à Porto, seulement à Lisbonne.

Après la salle de l’ancien tribunal du commerce, nous pénétrons dans « la salle dorée », celle où se réunissent mensuellement les membres de la direction de la chambre de commerce.

Puis, nous nous retrouvons dans une autre salle où il y a de beaux fauteuils que nous pouvons utiliser! Plusieurs poussent des soupirs de soulagement! C’est « la salle des assemblées générales », autrefois nommées « salle trompe-l'œil », car même si tout semble être en bois (plancher, plafond et murs), il ne s’agit que d’un recouvrement.

Nous voilà maintenant dans « la salle de portraits » puis nous atteignons le point culminant de la visite : la magnifique « salle de bal », le salon arabe, un salon inspiré de l’Alhambra de Grenade. De toute beauté. Cette salle permettait aux commerçants de démontrer aux visiteurs leur pouvoir et leur richesse. La reine de l’époque a dû donner sa permission pour que cette salle arabe soit conservée, puisque le Portugal est chrétien. Notre guide nous mentionne que les constructeurs ont intentionnellement créé une petite imperfection dans cette salle en respect pour Allah qui est le seul qui peut atteindre la perfection.

Aujourd’hui, cette salle peut être louée à la journée pour la modique somme de 5 000 euros, soit environ 7 500 $ canadiens.

L’église Saõ Francisco

Photo ci-dessus : La façade extérieure de l’Église Saõ Francisco.

Nous reprenons notre marche jusqu’à l’église Saõ Francisco, dont nous devons la construction à l’ordre des Franciscains. L’intérieur est très chargé. Cet ordre est arrivé au Portugal au XIIIe siècle, un ordre pauvre et mendiant, comme les habitants de Porto de l’époque. Les évêques, qui étaient très riches, ont expulsé cet ordre qui était trop près du bon peuple. Mais, plus tard ils sont revenus en force et ont construit leur église, un édifice qui fait dos à celui des évêques.

Au XVIIIe siècle, c’était la mode d’avoir des chapelles pour les riches. Ce sont donc des hommes d’affaires qui ont payé pour ces décorations fastueuses, résultat de la compétition féroce qui existait entre les familles pour démontrer leur richesse. Dans cette seule église, il y a 250 kilos de feuilles d’or. C’est une profusion décorative.

Les offices ne s’y font plus depuis 1954, mais l’église est toujours consacrée.

Le RedBull Air Race

Photo ci-dessus : Les pilotes qui participent au RedBull Air Race profitent de l’heure du lunch à Porto pour exécuter leurs plus belles acrobaties et évidemment la foule se presse nombreuse sur les berges du Douro.

Photo ci-dessus : Les acrobaties des pilotes du RedBull Air Race sont spectaculaires.

Photo ci-dessus : Le ciel de la ville de Porto grouille d’avions qui participent au RedBull Air Race.

Le Majestic et la rue Sainte-Catherine
Voilà, nos visites pour la journée sont terminées. Nous sommes épuisés comme tous les membres du groupe. Notre guide accompagnateur, Jean-Marc Lechat, nous invite à prendre un pot tout en dégustant une petite pâtisserie au « Majestic », le lieu de rencontre du tout Porto intellectuel. Le bâtiment date des années 1920 et il a été bien restauré.

Photo ci-dessus : Le « Majestic », un endroit charmant avec de superbes décorations.

Nous savourons une bonne bouteille de vinho verde et nous dégustons un petit gâteau spécialité de Porto, un pastéis de nata, le tout offert par notre agence de voyage en compensation pour le tour de bateau sur le Douro que nous n’avons pas pu effectuer hier.

Photo ci-dessus : La rue Santa Catarina, sur laquelle est situé le Majestic est bondée, une avenue piétonnière et commerciale où, là aussi, il y a foule, un peu comme sur notre propre rue Sainte-Catherine à Montréal.

Photo ci-dessus : Est-ce une statue humaine, comme il y en a beaucoup sur la Rambla à Barcelone?

Photo ci-dessus : Une église à la façade couverte d’azulejos.

Photo ci-dessus : Mgr António Ferreira Gomes, qui eut la charge pastorale du diocèse de Porto du 12 octobre 1952 au 2 mai 1982, est né à Milhundos au Portugal le 10 mai 1906. Il est décédé le 13 avril 1989 à Ermesinde. La vie de cet évêque a beaucoup marqué le diocèse de Porto et toute l'Église portugaise du fait de sa grande fidélité à l'Évangile. Cette fidélité lui valut d’ailleurs un exil de 10 ans, infligé par le gouvernement de Salazar (1959-1969).

Méli-mélo
Le Portugal a été reconnu comme pays en 1143;

Les frontières du pays sont établies en 1248 et aujourd’hui, elles sont pratiquement les mêmes;

En 1756, le marquis de Pombal a rédigé des lois relatives au transport du vin de porto, et ce, parce qu’autrefois l’anarchie régnait, une anarchie qui a d’ailleurs coûté des vies… et de nombreux litres du précieux liquide;

Le granit est la pierre locale du Portugal;

Les taxis de Porto sont tous des Mercedes de couleur crème;

Les bus et le métro fonctionnent au gaz naturel à Porto et à Lisbonne.

La ville de Porto est toute propre. Il y a peu ou pas de déchets sur les trottoirs. Il y a beaucoup de corbeilles sur les trottoirs à la disposition des piétons.

À suivre… Juste avant d'arriver à Braga, nous nous recueillerons quelques instants au sanctuaires de Bom Jesus do Monte.

Photo ci-dessus : La ville de Braga s'étend au pied du sanctuaire de Bom Jesus do Monte.