Sep/090
De Funchal à Porto Moniz… une route jalonnée de paysages à couper le souffle!
Texte et photos de Céline et Jacques Lanciault
Ce texte constitue le 30e d'une série de reportages sur un magistral voyage au Portugal effectué au mois de septembre 2007.
Île de Madère, Portugal, lundi 10 septembre 2007 — Seulement 75 kilomètres de route séparent la capitale de Madère, Funchal, du petit village de Porto Moniz sis à la pointe nord-ouest de l’île. Mais, sur toute cette distance, le voyageur est convié à une longue et ininterrompue suite de paysages époustouflants! Les regards ébaudis se suivent à un rythme infernal!
Notre photo : Mais quel superbe bleu! La mer et les rochers à Porto Moniz sur l’île de Madère.
Pour agrandir les photos, il suffit de cliquer sur celles-ci.
Après un excellent petit déjeuner à notre hôtel de Funchal, la Quinta da Bela Vista, alors que le ciel affiche un magnifique bleu entaché que de quelques petits nuages blancs, nous grimpons à nouveau dans l’autocar qui va nous mener à la visite de l’ouest de l’île de Madère.
Dès le départ, tout au bord de la route, il y a de très beaux arbres arborant des fleurs orangées. Il y a également beaucoup de bananiers. Chemin faisant, nous croisons d’immenses hôtels de luxe en bordure de mer.
Le village de Câmara de Lobo
À peine après quelques minutes de route, nous apercevons une petite baie avec de bateaux multicolores. C’est le village de Câmara de Lobo, où vivent des pêcheurs. Ici, c’est surtout l’espada qui est pêché, un long poisson noir et laid qui vit à des profondeurs abyssales.
En fait, ce poisson, souvent appelé « sabre noir », est pêché à plus de 2 000 mètres de profondeur à l’aide d’un outillage spécial. Sa vie durant, c’est la grande noirceur. On ne l’a d’ailleurs jamais vu vivant. Il est apprêté en filet et servi avec des bananes de Madère.
La baie de la Câmara de Lobo est pittoresque et particulièrement recherchée des artistes peintres. Au milieu du XXe siècle, Sir Winston Churchill y a d’ailleurs joué du pinceau.
Nous poursuivons notre incursion au cœur de l’île. Il y a tout plein de petites maisons aux couleurs vives sur les flancs des montagnes.
Vers 9 heures nous descendons du car pour nous rendre sur un belvédère, le Picco do Torres. Encore une fois, la vue est paradisiaque : il y a de belles maisons tout en bas, et nous apercevons le petit port de pêche de Câmara de Lobo que nous avons croisé il y a quelques minutes.
Photo ci-dessus : Petit village de Câmara de Lobos vu du belvédère du Picco do Torres.
Nous continuons notre route dans les montagnes. Et pourtant, il y a beaucoup de zones de culture, notamment des vignes par étage en flancs de montagne.
Il y a des murs de pierre sèche dans les montagnes qui permettent d’éviter l’érosion des plans de culture lors de fortes pluies.
Photo ci-dessus : Route bordée d’un mur de pierre qui protège de l’érosion.
Photo ci-dessus : D’un autre angle.
Le belvédère de Cabo Girão
Nous arrivons à un autre belvédère, celui de la falaise de Cabo Girão qui culmine à 589 mètres au-dessus de la mer. C’est la deuxième plus grande falaise de bord de mer de toute l’Europe. Le coup d’œil est magnifique. Une senteur d’eucalyptus baigne dans l’air.
Photo ci-dessus : Au bas de la falaise, la mer.
À cet endroit, il y a plusieurs touristes déjà, et ce, malgré qu’il soit tôt en matinée. Nous repartons peu avant 10 heures.
Nous traversons le petit village de Quinta Grande. Nous roulons en direction de Ribeira Brava où nous descendons du car à 10 h 20 pour une petite promenade au bord de la mer. Il y a une belle plage de galets avec quelques parasols… et une piscine au centre d’une petite crique. C’est très agréable, car il fait beau et chaud.
Photo ci-dessus : La plage en galets du village de Ribeira Brava.
Photo ci-dessus : Avec une piscine dans la petite crique.
Photo ci-dessus : Une mer des plus calme.
Photo ci-dessus : Au sommet du clocher de l’église de Sao Bento à Ribeira Brava, il y a une très jolie horloge.
Nous en profitons pour nous installer à une table d’une terrasse pour déguster un petit café expresso.
Puis, nous reprenons la route, mais cette fois-ci en direction de l’intérieur des terres, toujours en pleine montagne toutefois. Nous grimperons jusqu’à 1 007 mètres d’altitude.
Le versant est escarpé. Nous montons toujours. Nous croisons une pousada en flanc de montagne. Nous approchons des nuages.
Il y a des agapanthes bleues et blanches et des hortensias qui poussent tout au bord de la route.
Photo ci-dessus : Magnifiques agapanthes sur le bord de la route.
Nous descendons du car à 11h30 pour un autre petit arrêt. C’est beaucoup plus frais, nous enfilons nos chandails. Selon notre guide accompagnateur, Jean-Marc Lechat, nous perdons un degré Celsius à tous les 300 mètres que nous gravissons.
Photo ci-dessus : Céline vient d’enfiler son chandail. En arrière-plan, plusieurs agapanthes blanches.
De la route, nous apercevons des « maisons à vaches ». On les y enferme afin qu’elles ne tombent pas au bas des nombreuses falaises. De plus, les propriétaires de ces bovins veulent éviter que leur bétail ne grignote dans leurs cultures.
Il y a peu de produits du lait à Madère. Entre autres, aucun fromage n’est produit ici.
Et toutes les vaches que nous allons voir sont le résultat d’insémination artificielle, car à Madère, il n’y a pas de taureau!
Photo ci-dessus : Les montagnes de Madère.
Photo ci-dessus : De nombreux vals!
Nous arrivons dans la vallée de São Vicente. Nous retrouvons le bord de la mer. C’est le début de la route côtière qui nous mènera à Porto Moniz, situé à une quinzaine de kilomètres. La côte nord de l’île est plus sauvage que la côte sud.
Sur notre gauche, nous voyons une cascade qui se jette dans la vallée de la rivière de l’Enfer. À droite, il y a une corniche étroite où on a interdit la circulation suite à un accident mortel.
La route est spectaculaire. Sinueuse à souhait, elle est taillée dans les falaises. Il y a plusieurs tunnels creusés dans la montagne.
Le système routier sur l’île de Madère a coûté très cher, car il y a de nombreux tunnels dans les montagnes et il a fallu importer les matériaux de construction. Certains tunnels sont creusés sur plus de trois kilomètres. Et ils ont tous été construits il y a une dizaine d’années.
Photo ci-dessus : Des routes sinueuses aux mille tunnels!
Photo ci-dessus : À Madère, malgré la géographie des lieux, plusieurs sortes de légumes et de fruits y sont cultivés.
Autre petit arrêt… et autre prise de photos d’un belvédère!
À la différence de nos autres arrêts, nous entrons dans un « bar » qui serait le berceau de la « poncha », un mélange de jus de citron, d’alcool fort et de miel, on nous parle d’une teneur en alcool de 60%. Une tournée matinale nous est offerte par Voyages Lambert! C’est délicieux, mais très, très fort… trop pour Céline qui me refile son verre! Merci… hic!
Guillerets, nous poursuivons notre route vers Porto Moniz. Le seul autre village que nous croiserons en cours de route sera celui de Seixal, où est produit un des meilleurs vins de l’île.
Nous arrivons à Porto Moniz à 12 h 50. Nous dînons sur une terrasse… tout près de l’océan! Il fait très beau. Un couple de Français originaire de Saint-Tropez nous aborde. Ils sont venus au Québec en 2005 et ils ont beaucoup aimé. Comme nous, ils sont enchantés de leur visite à Madère.
Une petite promenade au bord de la mer nous permet de découvrir une côte ensorcelante! Les vagues de l’océan se brisent sur de multiples rochers. Ça et là des piscines naturelles se sont creusés et les abords ont été aménagés par l’homme. Des gens se baignent, d'autres se font bronzer sur les rochers! L’eau de l’océan est couleur d’encre, un bleu incomparable. C’est tout simplement époustouflant!
Un clic n’attend pas l’autre sur ma caméra. Porto Moniz est vraiment magnifique.
Photo ci-dessus : Porto Moniz et ses fameuses piscines naturelles.
Photo ci-dessus : Le bleu de la mer, l’écume blanche, les rochers et le vert de la végétation, un mariage parfait….
Photo ci-dessus : Une eau clair nous laissant voir les galets tout au fonds.
Photo ci-dessus : Une petite cascade.
Photo ci-dessus : Reposant pour les yeux.
Photo ci-dessus : Le tour des piscines naturelles a été aménagé pour faciliter l’accès aux baigneurs.
Photo ci-dessus : Impossible d’y échapper.
Photo ci-dessus : Merci à celle qui a immortalisé ce moment de pur bonheur.
Photo ci-dessus : Porto Moniz.
Photo ci-dessus : Une amie de notre groupe.
Photo ci-dessus : Notre guide accompagnateur, Jean-Marc Lechat.
Photo ci-dessus : Une cascade pas tout à fait naturelle.
Photo ci-dessus : Carrefour principal de la ville de Porto Moniz.
Photo ci-dessus : De magnifiques fleurs poussent tout près de la mer.
Nous remontons dans le car à 14 h 45. Sur le chemin du retour, l’atmosphère dans l’autocar baigne dans une reposante musique que nous avons déjà entendue quelque part… oui, je me souviens sur la route qui nous ramenait de l’Alhambra à Grenade en Espagne. C’est l’heure de la sieste
Tout au bord de la route, il y a des vaches, bien en chair, qui elles également sont à l’heure de la sieste.
Photo ci-dessus : Vache sur le bord de la route.
Photo ci-dessus : Et elles n’ont peur de personne!
Nous continuons à monter et nous nous approchons encore des nuages. La végétation est dense, mais plus nous montons et plus elle est clairsemée. C’est plutôt désert sur la route. Il y a peu ou pas de maison.
Nous sommes sur une espèce de plateau. C’est la vallée de Rabaçal. C’est tout plein de bruyère. Nous sommes à 1 400 mètres d’altitude. Rabaçal est le point de départ de deux très longues pistes de randonnée pédestre.
Nous descendons du car à 15 h 20. Nous apercevons une centrale hydroélectrique et une petite église. À Madère, il y a quatre centrales hydroélectriques et deux centrales éoliennes qui comblent 30 % des besoins de la population en électricité. Le reste des besoins est assuré par une centrale thermique fonctionnant au pétrole. Ici, l’électricité est la plus chère de toute l’Europe.
Quelques maisons ont des panneaux solaires. Mais, ils coûtent très chers et en fait ils ne servent qu’à faire bouillir l’eau.
Nous grimpons une colline. La vue est encore une fois époustouflante. Il y a plein de vaches près de nous.
Nous repartons à 15 h 40 en direction de Ponta do Sol. Nous commençons notre descente. Le car est toujours sur les freins. Espérons qu’ils ne céderont pas!
Il y a plus de pluie ici à cette hauteur. Parfois ce sont de très fortes pluies. L’hiver il peut même grêler.
Nous revenons petit à petit à la civilisation. Nous croisons un cortège funéraire regroupant nous semble-t-il tous les habitants des villages environnants. La circulation est complètement paralysée. Ici à Madère, tous les morts sont mis en terre. L’incinération n’est pas (encore) à la mode.
Nous continuons à descendre. Nous retrouvons les bananiers, principale culture de ce coin de pays. On cueille les bananes douze mois par année à Madère!
Photo ci-dessus : Plusieurs régimes bananes de Madère sont à portée de main de la route!
Photo ci-dessus : Même chose pour les raisins!
Nous descendons à 16 h 25 au bord de la mer à Ponta do sol. C’est un petit village avec une plage recouverte de grosses pierres. Quelques baigneurs se prélassent. Arrivée à l’eau sans souliers est une aventure que je déconseille à quiconque!
Photo ci-dessus : Voilà la fameuse plage.
Photo ci-dessus : Une fête devait se préparer à Ponta do Sol, car partout il y avait des décorations.
Nous rentrons finalement à notre hôtel à Funchal, il est tout près de 17 h 30 heures. Depuis ce matin, nous avons parcouru 160 km, c’est évident, nous sommes épuisés.
Photo ci-dessus : Que c’est beau!
Photo ci-dessus : J’ai déjà vu, en Espagne je crois!
Méli-mélo
Madère a une superficie de 742 km carrés, soit 57 km de long par 22 km de large.
L’archipel de Madère est né d’une suite d’éruptions volcaniques sous-marines. L’île de Madère est un volcan, en fait le sommet d’un volcan assagi qui émerge de l’eau.
L’île a été découverte en 1419 par Joao Gonçalves au cours d’une expédition financée par Henri le Navigateur. Lorsqu’il aborda l’île, il y remarqua une quantité phénoménale de bois. Il nomma donc celle-ci « Madeira », un mot qui en portugais signifie "bois".
La culture de la canne à sucre a rendu l’île de Madère très prospère au XVIIIe siècle. Mais, les Portugais ont transporté cette culture au Brésil… qui avec ses immenses territoires a pris le contrôle mondial de la production de sucre.
Sur l’île de Madère, l’école est gratuite et obligatoire. Il existe également de très bons programmes sociaux, dont entre autres un d’allocations familiales et un autre de sécurité sociale.
À suivre…La ville de Funchal, sa cathédrale, son marché, deux musées, un magnifique parc… et en prime une dégustation du vin de Madère!
Photo ci-dessus : Céline, confortablement assise à notre table de dégustation.
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22 mai 2012
Impressionnant ces piscines naturelles – je n’ai pas eu la chance de les voir 🙁 Pour une prochaine fois…
Et la fête qui se préparait à Ponta do Sol, m’aurait bien plu, très belles photos colorées 🙂
3 septembre 2015
Bonjour,
Comment pourrai-je vous contacter? Merci bien.