Déc/090
Encore plein la vue : l’enceinte du Castello Eurialo à Syracuse et les « Jardins de pierre » de Noto!
Texte et photos de Céline et Jacques Lanciault
Voici le douzième d'une série de reportages sur deux magnifiques périples en Italie effectués en 2008 et 2009.
Syracuse, Italie, lundi 13 octobre 2008 — Nos visites de la matinée sur l’île d’Ortygie nous ont menés, entre autres, dans la Grèce antique et au cœur d’un ancien quartier juif du Moyen-âge. Puis, sous le soleil brûlant de l’après-midi, nous poursuivons notre exploration de Syracuse avec encore une fois des vestiges de la Grèce de l’Antiquité, nous nous rendons plus précisément au Castello Eurialo, la plus grande construction militaire du monde grec. Puis pour terminer nos pérégrinations de la journée, nous filons droit sur Noto pour une petite « flânerie » dans la ville phare de l’architecture du baroque tardif!
Notre photo : Un des six balcons typiquement baroques du XVIIIe siècle qui ornent le Palazzo Nicolaci del Principe di Villadorata à Noto!
Pour agrandir les photos, il suffit de cliquer sur celles-ci.
Le dîner terminé, nous reprenons l’autocar à 14 heures pour un court trajet de quelque huit kilomètres. Le mercure affiche un beau 27 degrés Celsius. C’est particulièrement chaud.
Dès le début de notre parcours, nous croisons une nécropole datant du VIIIe siècle… elle est tout en bordure de route.
Un peu plus loin, et sur les deux côtés du chemin, il y a de nombreux figuiers de barbarie. Notre guide accompagnatrice, Gracia Di Blasi, attire notre attention sur les fruits qui ornent les « cactus » : « Ils sont mûrs », dit-elle, « ils seront ramassés lors des prochains jours de pluie. » Probablement qu’il s’agit de la technique pour éviter les très nombreuses épines que l’on retrouve sur les plants!
Nous arrivons au château d’Euryale, le Castello Eurialo, à 14 h 20. Ce qu’il en reste se dresse sur un plateau, la partie la plus élevée de Syracuse.
Une partie du rempart est toujours debout encore aujourd’hui. Le château avait été érigé par Denys l’ancien, le père de Denys le jeune (celui de l’épée de Damoclès), en 402 av. J.-C. dans le but d’assurer la protection de Syracuse face à l’envahisseur carthaginois.
Des fortifications de dix mètres de hauteur et de trois d’épaisseur entouraient la forteresse. Elles se déroulaient sur 27 kilomètres, une longueur exceptionnelle! Mentionnons que celles de Rome ne s’étendaient que sur 18 kilomètres.
À l’intérieur de la zone fortifiée, il y a un système complexe de passages souterrains, partie intégrante de la stratégie militaire de protection de la ville.
À l’époque, la population n’habitait pas Ortigia, l’île servait uniquement de quartier militaire. Il y a plusieurs galeries qui communiquaient entre elles, encore aujourd’hui d’ailleurs. Nous voyons une citerne, des endroits pour entreposer les réserves d’aliments servant à nourrir les soldats.
Photo ci-dessus : Du château, il reste bien peu, mais le système de passages souterrains, lui est très bien conservé.
Photo ci-dessus : Tout comme une partie des fortifications.
Photo ci-dessus : Un mur de protection passablement haut.
Photo ci-dessus : Et d’une épaisseur impressionnante.
Photo ci-dessus : D’énormes blocs de pierre jonchent le sol… attendant que les restaurateurs les remettent en place.
Photo ci-dessus : Céline à l’entrée d’une des galeries.
Photo ci-dessus : Parfois, nous devions nous pencher pour poursuivre notre route!
Photo ci-dessus : Des couloirs pas nécessairement très larges.
Photo ci-dessus : Voilà, la sortie!
Notre périple à travers les galeries nous mène à un superbe point de vue sur l’environnement du château. Au loin, nous voyons Ortygie avec à sa gauche, près de la mer, la zone industrielle où les raffineries du complexe pétrochimique d’Augusta sont reines. Sur la droite, il y a des habitations et des champs de cultures maraîchères.
Photo ci-dessus : Droit devant nous, Ortygie et la mer.
Nous terminons notre exploration du château et de ses galeries souterraines à 15 h 20. La fin de l’après-midi devait être consacré à la visite de la pinacothèque sise dans le palais Bellomo, mais le palais est en restauration et la pinacothèque fermée!
En remplacement, notre guide accompagnatrice a opté pour une petite « flânerie » au cœur de la ville de Noto, une cité sise à une trentaine de minutes de route du château.
Une architecture baroque unique : Noto
Noto est une cité qui a été entièrement reconstruite suite à un terrible tremblement de terre survenu en 1693. À l’époque, les architectes les plus célèbres d’Italie ont été invités à contribuer à la reconstruction de cette ville. Ils lui on donné le cachet unique du baroque tardif. Ils ont si bien réussi que la ville se gagna le surnom de « Jardins de pierre ».
D’ailleurs, l’UNESCO, en 2002, a ajouté « les villes du baroque tardif de la vallée du Noto » à la liste du patrimoine mondial de l’humanité. La visite promet!
Le trajet pour arriver à Noto est court. À 16 heures, nous descendons du car au cœur des jardins publics tout près de la « Porta Reale ». Des jardins sur plus de 25,000 mètres carrés, mais leur visite ne sont pas au programme!
La « porte royale » a été érigée en 1838 en l’honneur de Ferdinand II de Bourbon, lui qui fut roi de Naples et des « Deux-Siciles ».
Photo ci-dessus : La porte royale de Noto, la Porta Reale. Sur le fronton on remarque un pélican, un chien et une tour. Ces sculptures représentent respectivement : le don de soi, la fidélité et la force.
Photo ci-dessus : Et sur un des piliers, l’aigle royal.
Nous franchissons la « Porta Reale » et amorçons notre flânerie en empruntant le Corso Vittorio Emmanuele.
La première église que nous croisons est celle de San Francesco. Construite au milieu du XVIIIe siècle, ses fondations ont été érigées au niveau du rez-de-chaussée pour uniformiser sa hauteur avec celle des autres bâtiments de la ville qui sont tous sortis de terre. Évidemment, cela a impliqué la construction d’un long escalier.
Photo ci-dessus : L’église San Francesco et son long escalier de style baroque!
Un peu plus loin, nous entrons dans une église rattachée à un couvent de moniales, c’est l’élise Santa Chiara, qui est richement décorée.
Photo ci-dessus : L’église Santa Chiara a été conçue par l’architecte Rosario Gagliardi qui lui a donné une forme ovale.
Puis, nous voici devant la cathédrale… elle qui a évité de peu un désastre en 1996 alors que dans un grand fracas, sa coupole s’est effondrée! Un peu plus de dix ans ont été nécessaires pour la reconstruire.
Consacrée à San Nicolò, la cathédrale, qui a été achevée en 1776, domine un long escalier en trois étapes.
Photo ci-dessus : La cathédrale San Nicolò de Noto au sommet d’un long escalier.
La mairie de la ville de Noto est tout à côté de la cathédrale. Bien en vue, une plaque de marbre vient commémorer l’inclusion de huit villes du « Val di Noto » à la liste du Patrimoine de l’UNESCO.
Photo ci-dessus : Superbe plaque de marbre soulignant l’accession de la ville de Noto à la liste des sites du patrimoine mondial de l’Humanité.
À un jet de pierre de la mairie se trouve la via Corrado Nicolaci. Dans cette petite rue, chaque année, en mai, des artistes créent des œuvres florales dans la rue. Malheureusement, nous sommes en octobre! Nous empruntons tout de même cette rue. Il y a des balcons extraordinaires sculptés de personnages et d’animaux. Ce sont ces sculptures qui soutiennent les balcons.
Ces maisons ont été rachetées récemment par la cité pour en faire des édifices publics. Les anciens propriétaires continuent d’y occuper une section qui leur est réservée dans l’immeuble.
Photo ci-dessus : Balcon baroque du Pallazo Nicolaci.
Photo ci-dessus : Des deux côtés de la via Corrado Nicolaci les balcons sont tout simplement magiques.
Sur le chemin du retour, je réussis à croquer une scène de rue des plus typique de l’Italie du Sud et particulièrement de la Sicile! Des hommes confortablement installés sur un banc public, devant une église, discutent ensemble dans l’attente de l’appel de leur épouse pour le souper!
Photo ci-dessus : Une image typique de l’Italie du Sud.
Nous remontons en car à 17 h 30. Nous serons à l’hôtel à 18 heures. Ce soir, le souper est libre. Nous avons convenu avec Carole et Claude d’un repas dans un restaurant qui nous a été recommandé par notre chauffeur, Giovanni… un Sicilien.
Le « ristorante » se nomme le « Dom Camilio ». Ce fut un souper magique.
Tout d’abord, offert par la maison, une coupe de vin mousseux accompagnée de sushis! Puis, une entrée, une salade aux fruits de mer et le repas principal, spaghetti pomodoro, spaghetti aux fruits de mer, servi avec un délectable vin rouge. Glace à la pistache pour dessert, le tout servi avec capucino pour les uns et café espresso pour les autres.
Photo ci-dessus : Nous posons pour la postérité suite à une belle soirée dans un restaurant réputé de l’île d’Ortygie.
De retour à l’hôtel à 23 h 30 après une belle balade de retour sous la pleine lune!
Méli-mélo
L’inscription des « villes du baroque tardif de la vallée du Noto » au patrimoine mondial de l’UNESCO est aujourd’hui menacée. En effet, depuis quelques années, une saga politico-économique est en cours quant à un projet de forages pétroliers dans le Val di Noto. En réponse aux protestations des habitants des villes concernées, l’UNESCO a annoncé que si cette vaste opération de prospection pétrolière dirigée par une compagnie américaine, Panther Eureka, allait de l’avant, et bien le site du Val di Noto verrait tout simplement son nom retiré de la liste du patrimoine mondial!
Par ailleurs, contrairement à ce qu’indique son nom, la vallée de Noto n’est pas une vallée. Le nom Val di Noto désigne une unité administrative de l’époque arabo-normande. Cette dénomination regroupe en fait huit villes détruites par le terrible tremblement de terre de 1693 qui ont été entièrement reconstruites dans le style architectural de l’époque, le baroque tardif. Ces villes sont : Modica, Noto, Palazzolo Acreide, Ragusa Ibla, Scicli, Catania, Caltagirone et Militello in Val di Catania.
Source : site Internet « Sicilia Belissima » que l’on peut consulter à l’adresse suivante : http://destinationsicile.blogspot.com/feeds/posts/default
À suivre
Demain, route en direction d’Agrigente et de sa vallée des temples avec arrêt au passage à Raguse!
Photo ci-dessus : Le majestueux duomo de Ragusa Ibla dans la vieille ville de Raguse.
Aucun trackbacks pour l'instant