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« La plus belle des cités des mortels » — Pindare
Texte et photos de Céline et Jacques Lanciault
Voici le 15e d'une série de reportages sur deux magnifiques périples en Italie effectués en 2008 et 2009.
Agrigente, Italie, mercredi 15 octobre 2008 — Poète grec de l’Antiquité, Pindare a qualifié Agrigente, alors nommé Akragas, de «plus belle des cités des mortels»! Et il avait probablement raison, car à l’époque, la Vallée des temples, la La Valle dei Templi n’affichait rien de moins que 21 temples. Aujourd’hui, seuls les vestiges de sept de ces sanctuaires ont survécu aux affres du temps et pourtant, une foule de touristes s’extasie devant eux jour après jour, soir après soir! Inscrite au patrimoine mondial de l’Humanité en 1997 afin d’honorer le génie créateur humain, la Vallée des temples d’Agrigente est tout simplement un site inouï!
Notre photo : Le temple de la Concorde est l’un des temples doriques les mieux conservés au monde. Cette conservation exemplaire n’est pas étrangère au fait que le temple ait été converti en lieu du culte de la chrétienté du VIe au XVIIIe siècle!
Pour agrandir les photos, il suffit de cliquer sur celles-ci.
Après la visite du saisissant musée archéologique d’Agrigente, quelques minutes suffisent à notre autocar pour nous conduire jusqu’à la « Vallée des temples. Là, nous remonterons tranquillement la « Via Sacra », attentifs aux commentaires de notre guide, caméra au poing, prêts à croquer sur le vif ces vestiges exceptionnels.
La vallée des temples est constituée de sept temples doriques : le temple de la Concorde, celui qui est le mieux conservé, le temple d’Héraclès, le plus ancien, le temple de Zeus Olympien, le plus grand, celui d’Héra, le plus chancelant, celui de Castor et Polux, dont les quatre colonnes restantes sont les plus photographiées, et deux derniers dédiés à d’autres divinités.
Photo ci-dessus : Dans la vallée des temples, un olivier plusieurs fois centenaire nous accueille.
Nous grimpons vers le premier temple. Notre ascension nous mène devant le temple dédié à Héra qui est situé sur le point culminant de la vallée.
Héra, ou Junon pour les Romains, était l’épouse et la sœur de Zeus. Elle est la déesse du mariage et la gardienne de la fécondité du couple. Le temple qui l’honore a été construit entre 450 et 440 av. J.-C. et il a été remis sur pied à la fin du XVIIIe siècle. Il compte 25 colonnes en pierre ocre tachetées de stuc blanc.
Photo ci-dessus : Temple de la déesse Héra dans la vallée des temples!
Photo ci-dessus : Impressionnant! Imaginez, ces pierres sont là depuis au moins 24 siècles!
Photo ci-dessus : La colonnade du côté nord est pratiquement intacte!
Photo ci-dessus : Du temple d’Héra, nous apercevons le temple de la Concorde!
Nous poursuivons notre déambulation dans la vallée. L’ancienne citée d’Agrigente a été bâtie sur la colline, et ce, à des fins de défense. Autrefois, elle était entourée par deux rivières navigables qui sont aujourd’hui à sec. Nommée Akragas au Ve siècle av. J.-C., c’était une ville puissante, protégée par sa situation et, évidemment, par les Dieux!
La ville était entourée de 12 km de murailles et s’ouvrait au monde avec ses 9 portes. Dans les rochers de la muraille, des tombes byzantines ont été creusées. Elles contenaient des sarcophages. Nous longeons la muraille et ses tombes en marchant.
Photo ci-dessus : Dans la muraille, des tombes ont été creusées.
Photo ci-dessus : Avec des ouvertures des deux côtés.
Photo ci-dessus : La végétation, même si la sécheresse prédomine, est des plus diversifiée.
Nous arrivons au deuxième temple, c’est celui de la Concorde, le mieux conservé. Il a été érigé vers 450 av. J.-C., à l’âge classique de la Grande Grèce. Il n’a jamais été reconstruit. C’est un temple étroit et long avec trois salles à l’intérieur. Sur son fronton, il y a des scènes de la mythologie grecque qui y ont été peintes. Et il y a aussi des gargouilles, comme celles que nous avons vues au musée plus tôt ce matin.
Il n’a que quatre temples qui n’ont pas été reconstitués en Sicile, celui de la Concorde en fait partie, tout comme celui de Poséidon à Paestum.
Photo ci-dessus : Le magnifique temple de la Concorde.
Photo ci-dessus : Dans un état de conservation on ne peut plus surprenant.
Photo ci-dessus : Céline pose fièrement devant le magnifique temple de la Concorde.
Photo ci-dessus : Treize colonnes de long!
Près du temple de la Concorde, nous avons un beau panorama sur la vallée tout en bas avec des champs de culture et une autoroute… et même si la falaise se dresse sous nos pieds, ou presque, il n’y a aucune rambarde!
Nous poursuivons notre promenade dans la vallée. Outre les tombeaux dans la muraille, il y en a plusieurs autres éparpillés sur le sol, dont plusieurs ayant été creusés pour des enfants.
Photo ci-dessus : Une nécropole paléochrétienne!
Photo ci-dessus : Notre guide, Nélo, est charmeur, charmant, plein d’humour, très intéressant et surtout théâtral.
Photo ci-dessus : Un pistachier.
Notre guide attire notre attention sur les vestiges d’un autel qui aurait servi aux sacrifices des animaux. Un dromos, ce couloir bordé de statues qui permet d’accéder à l’autel, est bien visible. Pince-sans-rire, Nélo mentionne : « Aujourd’hui, nous appelons cela un BBQ! »
Photo ci-dessus : Vestige d’un autel servant vraisemblablement aux sacrifices des animaux et en arrière plan, la ville moderne d'Agrigente, la New York de la Sicile.
Nous passons devant le temple d’Héraclès datant de 490 av. J.-C. Il est constitué de huit colonnes qui ont été remises en place en 1924. C’est le plus ancien temple érigé en hommage à un héros qui a été vénéré autant chez les Grecs (Héraclès) que chez les Romains (Hercule).
Photo ci-dessus : Le temple d’Héraclès chez les Grecs ou Hercule, chez les Romains
Photo ci-dessus : Huit colonnes replacées au début du XXe siècle.
Photo ci-dessus : Des colonnes de couleur ocre.
Puis nous traversons une rue pour accéder à une autre section de la vallée musée… une section où il y a d’autres temples. On y retrouve, entre autres, les restes du temple de Zeus. Paraît qu’il était haut comme un bâtiment de douze étages. Pas étonnant qu’il y ait de si énormes pierres au sol. Il aurait été érigé pour remercier Zeus d’avoir permis aux troupes grecques de remporter une importante bataille.
Photo ci-dessus : Un amas de gigantesques pierres.
Photo ci-dessus : Une copie d’un des géants de pierre. Nous avons vu l’original au musée. Debout devant le temple de Zeus, il avait l’air de supporter tout le poids du temple.
Au loin, nous apercevons le temple de Castor et Polux avec ses quatre colonnes.
Il est 12 h 30, nous sommes encore émerveillés et pourtant notre visite est terminée!
À deux kilomètres d’ici, il y a une plage. Notre guide accompagnatrice et notre chauffeur nous y convient à un pique-nique!
Méli-mélo
Dans l’Antiquité, les rapports avec les populations non grecques, les Sicanes, les Sicules, les Élymes, les descendants de Troie, et tout particulièrement avec les Carthaginois, furent souvent très conflictuels, d’où nombre de guerres.
Il n’y a pas de marbre en Sicile. Ce qui lui ressemble à s’y méprendre sont des pierres d’origines marine recouvertes d’un stuc blanc.
À suivre
En après-midi, un pique-nique sur la plage, baignade à la piscine de l’hôtel et petite flânerie dans la vieille ville d’Agrigente!
Photo ci-dessus : De la bonne bouffe sicilienne!
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