Août/100
La place des Cathédrales du Kremlin : la quintessence de l’architecture religieuse russe!
Texte et photos de Céline et Jacques Lanciault
Voici le 5e d'une série de reportages sur une féerique odyssée en Russie au tout début de l’été 2010.
Moscou, Russie, dimanche 20 juin 2010 — Notre premier jour de visites nous a emballés! La matinée de notre deuxième journée nous éblouira. Nous retournons au cœur du Moscou touristique, c’est-à-dire au Kremlin où nous visiterons la place des Cathédrales. Un ensemble d’églises et de palais aux élégants dômes dorés qui sont superbes. La cathédrale de la Dormition-de-la-Vierge, celle de l’Annonciation, celle de l’Archange-Michel, ou encore celle de la Déposition-de-la-robe-de-la vierge, quel nom magnifique, tout comme le palais des Facettes et celui du Patriarche. Wow! De toute beauté!
Notre photo : Les bulles dorées de la Cathédrale de l’Annonciation si typiques du Kremlin de Moscou.
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Le réveil a vibré à 6 h 30 ce matin, alors que nous dormions profondément. C’est tout de même curieux, nous en sommes à notre deuxième nuit en Russie et nous n’avons nullement souffert des effets du décalage horaire, pourtant il y a huit heures de différence entre Moscou et le Québec.
Le ciel est entièrement bleu ce matin. Une journée qui promet.
Le petit-déjeuner buffet de l’hôtel est tout aussi succulent, ce matin, qu’hier. C’est très agréable. Évidemment, il est important de prendre un bon repas le matin, notre expérience des « Voyages Lambert » nous ayant appris que l’intensité des visites planifiées ne nous permet que très rarement de nous arrêter pour savourer une petite collation.
Nous grimpons dans notre autocar à 8 h 50 et nous prenons la direction du Kremlin, une ville dans la ville.
Kremlin signifie forteresse ou citadelle en russe et l’on en retrouve dans la majorité des villes russes. Pour distinguer le Kremlin de Moscou, qui est la résidence officielle du président de la Fédération de Russie et le siège de l’administration russe, on l’écrit avec un « K » majuscule.
Même si le Kremlin est réputé être la résidence officielle du président, monsieur Medvedev n’y habite pas vraiment. D’ailleurs, personne n’y habite, c’est plutôt un endroit de travail pour plus de 20 000 fonctionnaires russes.
Et évidemment, en raison de cette situation, plus de la moitié des bâtiments qui s’y trouvent ne sont pas accessibles au grand public. Toutefois, des palais, dont celui des Armures, et les églises de la place des cathédrales sont ouverts aux visiteurs… et fort achalandés!
Ce matin, nous visiterons la place des Cathédrales, ses palais et ses églises. Quant au palais des Armures, nous le visiterons, sur réservation, un autre jour.
Nous descendons du car un peu après 9 heures. Il fait un temps magnifique.
Nous entrons au Kremlin du côté de la tour de la Trinité. Nous franchissons tout d’abord la tour Koutafia et empruntons le pont qui la relie à la tour de la Trinité. Autrefois, la rivière Neglinnaïa, qui rappelons-le, est maintenant souterraine, coulait sous ce pont.
Photo ci-dessus : La tour Koutafia est située à l’extérieur du Kremlin.
À l’extrémité du petit pont, nous passons sous la tour de la Trinité et nous nous plions, de bonnes grâces, à un contrôle de sécurité. Puis, nous entrons dans le Kremlin, et ce, par la même porte que celle utilisée par Napoléon… quand il a fait son entrée dans le Kremlin en 1812!
Photo ci-dessus : Tour de la Trinité, la plus haute du Kremlin avec ses 76 mètres.
Nous voilà donc dans la forteresse et pour que nous comprenions bien que c’est une forteresse, il y a un escadron de soldats armés qui déambule tout juste devant nous et devant le palais des Congrès, marchant au pas.
Photo ci-dessus : Escadron de soldats marchant au pas devant le palais des Congrès où des travaux ont cours.
La forteresse du Kremlin est de forme triangulaire.
Le palais des Congrès
Le palais des congrès, devant lequel nous nous trouvons, a été construit en 1961 pour le 22e congrès du Parti communiste. Pour en réaliser la construction, une dizaine d’églises ont dû être démolies. Les fondations du palais des congrès sont d’une profondeur de 20 mètres dans le sol.
Durant la période soviétique, entre les grands rassemblements du Parti, la troupe du théâtre Bolchoï se produisait au palais des Congrès. Étant donné la grande capacité de la salle, le coût des billets était plus abordable pour la population.
Lors des grands congrès du Parti communiste, la traduction simultanée y était offerte en 27 langues.
Photo ci-dessus : L’aigle à deux têtes orne le sommet du palais des Congrès.
En face du palais des Congrès, il y a des casernes datant du XVIIIe siècle où en guise de devanture on retrouve bien en vue de superbes canons, vestiges de la guerre de 1812.
Photo ci-dessus : De magnifiques pièces d’artillerie.
Photo ci-dessus : Et chacun des canons brille de son plus bel éclat!
Photo ci-dessus : Et les casernes affichent des fenêtres magnifiquement décorées.
Le palais du Patriarche
Nous passons devant le palais du Patriarche auquel est rattachée son église orthodoxe aux petites fenêtres visant à garder la chaleur à l’intérieur. Les balcons sont décorés de plaques en céramique. Il y a cinq coupoles argentées. L’église est celle des Douze-Apôtres.
Photo ci-dessus : Palais du Patriarche et l’église des Douze-Apôtres.
Photo ci-dessus : Les fenêtres du palais du Patriarche.
Photo ci-dessus : Et de beaux carreaux décoratifs.
Photo ci-dessus : Le palais du Patriarche vu de l’autre côté.
Photo ci-dessus : Les superbes coupoles du palais du Patriarche.
La cathédrale de la Dormition
Nous arrivons sur la place des Cathédrales. La principale cathédrale de cette place est celle de la Dormition ou encore de l’Assomption. C’est à cet endroit qu’étaient couronnés les empereurs et les impératrices. Elle fut construite au XVe siècle et plusieurs métropolites et patriarches y sont enterrés. Aujourd’hui, la cathédrale abrite le musée du Kremlin.
Photos ci-dessus : La cathédrale de la Dormition.
Photo ci-dessus : Une fresque datant du XVIIe siècle décora le portail sud de la cathédrale de la Dormition.
Nous y entrons. C’est un endroit où il est interdit de photographier. Le dernier office célébré ici a eu lieu en 1919. Il y a quatre colonnes au centre et deux autres derrière l’iconostase.
Il y a une muraille séparant l’église de l’autel.
Notre guide, Tatiana, profite de l’occasion pour nous expliquer ce que l’on retrouve sur l’iconostase, qui est, rappelons-le, la cloison ornée d’icônes qui sépare la nef du sanctuaire dans les églises orthodoxes.
« On retrouve des icônes représentant les quatre évangélistes. Tout au centre, il y a la porte royale. Pour identifier le nom de l’église, et cela vaut pour toutes les iconostases, il faut regarder la deuxième icône à droite de ladite porte royale, il indique toujours le nom de l’église, ici évidemment, le sujet de cette icône est la dormition de la Vierge, ce que nous, catholiques, appelons l’Assomption de la Vierge ».
Le mur face à l’iconostase, donc le mur que l’on regarde lorsque nous sortons de l’église, est toujours orné de fresques ou de mosaïques représentant le jugement dernier! Ce qui est souvent la même chose dans les églises catholiques.
Durant les offices, les gens demeurent debout ou encore à genoux. Il y a seulement quelques bancs le long des murs, pour accueillir les personnes âgées.
Sur les colonnes, il y a des images de princes russes et byzantins, tout en couleur.
Au plafond pend un immense lustre en argent… il est composé de 400 kilos d’argent, provenant en partie du précieux métal récupéré des Français après leur occupation de la ville en 1812. C’est le lustre des moissons. Il y a plusieurs autres grands lustres qui éclairent la cathédrale.
Et il y a le trône d’Ivan IV, un trône qui lui permettait de s’asseoir, car il souffrait de malaises à la colonne lui causant des douleurs intolérables et parfois des excès de colère… qui lui ont valu son surnom de Ivan le Terrible.
Il y a les sarcophages de quelques patriarches dans les coins de la cathédrale.
La cathédrale de l’Archange-Michel
En sortant de la cathédrale de la Dormition, Tatiana attire notre attention sur une autre église, soit la cathédrale de l’Archange-Michel avec tout en haut ses coquilles Saint-Jacques. Ce fut la nécropole des grands princes et tzars russes, et ce, jusqu’en 1712, date à laquelle Pierre le Grand déménagea la capitale à Saint-Pétersbourg.
Photo ci-dessus : La cathédrale de l’Archange-Michel.
La cathédrale de l’Annonciation
Puis, une église qui compte sept coupoles dorées. C’est la cathédrale de l’Annonciation, l’église privée des tzars, elle qui servait pour les offices religieux et pour les baptêmes.
Ivan IV le Terrible, qui a été marié sept fois, a été excommunié de l’église en raison de son trop grand nombre de mariages. Le patriarche lui avait interdit de venir à l’église. Ivan entreprit donc la construction d’une galerie autour de l’église, ce qui lui permettait de voir à l’intérieur et de prier sans y entrer.
Photo ci-dessus : La cathédrale de l’Annonciation.
Photo ci-dessus : Des coupoles magnifiques.
Nous y entons également. Après avoir traversé la galerie d’Ivan le Terrible, nous voici à l’intérieur. C’est une toute petite église, elle date du XVe siècle, mais son iconostase est superbe, elle est considérée par plusieurs comme la plus belle de Russie.
Le parterre est fabriqué de jaspe, qui est une pierre semi-précieuse que l’on retrouve dans l’Oural.
Le palais à Facettes
Nous sortons et poursuivons notre visite de la place des Cathédrales. Tout à côté de la cathédrale de l’Annonciation, se trouve le palais à Facettes, tout en blanc, avec une grande salle de 500 mètres carrés, la salle d’or, qui est aujourd’hui utilisée pour les réceptions officielles.
Photo ci-dessus : Le palais à Facettes.
Photo ci-dessus : Une des fenêtres du palais à Facettes.
Le palais des Térems
Il y a un autre palais tout à côté, dont on ne voit que les 12 coupoles dorées. C’est le palais des Térems avec son église des premiers Romanov.
Photos ci-dessus : Bulles des chapelles du le palais des Terems.
L’église de la Déposition-de-la-robe-de-la-Vierge
Finalement, il y a une toute petite église à un seul dôme doré. C’est l’église de la Déposition-de-la-robe-de-la-Vierge qui fut construite entre 1484 et 1486.
Son nom vient d’une fête byzantine où l’on célébrait à Constantinople l’arrivée d’une robe qui était censée avoir appartenu à la Vierge Marie. On peut être sceptique, mais quel beau nom pour une église.
Photo ci-dessus : Porte principale de l’église de la Déposition-de-la-robe-de-la-Vierge.
La grande majorité des coupoles de la place des Cathédrales du Kremlin sont recouvertes de feuilles d’or. Pas moins de 250 kilos d’or ont été requis!
Pour éviter que les moineaux et les pigeons ne causent des dommages aux somptueux édifices du Kremlin, une fauconnerie est en opération sur place.
Photo ci-dessus : Sur la place des Cathédrales, il y a ces trois cloches au sol.
Photos ci-dessus : Un dernier regard sur les coupoles de la cathédrale de l’Annonciation. Dieu que c’est beau!
Nous sortons de la place des Cathédrales et apercevons la muraille du Kremlin tout au bord de la Moskova, un îlot de verdure et de calme en plein centre-ville.
Photo ci-dessus : Un îlot de calme et de verdure.
Le clocher d’Ivan-le-Grand
Puis nous arrivons devant un grand clocher. Il est de forme octogonale et mesure 81 mètres de haut, ce qui en fait le plus haut des anciens édifices de Moscou.
Photo ci-dessus : Le superbe clocher d’Ivan-le-Grand.
Photo ci-dessus : La rangée de cloches.
Photo ci-dessus : La porte du campanile.
Tout à côté, il y a une immense cloche, dont il manque un tout petit morceau, un morceau d’à peine 11 tonnes. La cloche a été fabriquée en 1736, en tout elle pesait 200 tonnes, c’est la plus grosse cloche du monde. Elle est demeurée sous terre durant 103 ans, parce qu’un accident est arrivé et qu’elle est tout simplement tombée dans l’oubli.
Photo ci-dessus : Le clocher et tout à côté la cloche géante.
Photo ci-dessus : La cloche Reine!
Photo ci-dessus : Voici l’ensemble!
Photo ci-dessus : Et la cloche géante de très près!
Nous entrons dans les jardins, ça sent bon le tilleul.
Nous arrivons à la tour du sauveur avec son horloge principale. Devant nous, il y a de grands bâtiments jaunes. Au début de la période bolchevique, c’était les bureaux et les appartements de Lénine. Aujourd’hui, c’est un musée.
Photos ci-dessus : Après la révolution d’octobre 1917, Lénine s’était installé ici.
Puis, nous voyons le plus grand canon du monde. Il pèse 40 tonnes. Il a des boulets d’une tonne chacun. Toutefois, il n’a jamais servi, pensent les experts. Les boulets qui sont à ses pieds étant plus grands que l’orifice du canon.
Photo ci-dessus : Tout est gigantesque!
Notre visite est terminée, il est 11 h 20. Nous ressortons par la tour de la Trinité.
Méli-mélo
Selon Tatiana, notre guide, 85 % des Russes vivant à Moscou posséderaient une datcha. Et toujours selon elle, ils doivent tous y être aujourd’hui, car c’est bien tranquille dans la ville. Il n’y a aucun embouteillage!
Le premier Kremlin a été bâti vers 1147 sur les berges de la Moskova. La forteresse était alors en bois
Au XVe siècle, celle-ci a été entièrement reconstruite en pierre blanche. Ce n’est qu’au XVIe siècle qu’elle a finalement été réédifiée avec des briques rouges, comme nous la voyons aujourd’hui.
Quelques mots de russe
Et voici cinq autres mots ou phrases en russe qui sont fort utiles :
Jeune homme : Maladoï tchilaviék?
Mademoiselle: Diévouchka
Comment vous appelez-vous? Kak vas zavout?
Je m’appelle : Minia zavout
Et vous? : A vas?
P.-S. Pour des besoins évidents, la prononciation des mots est écrite dans notre alphabet. Dans la prononciation en russe, lorsqu'une lettre est en caractère gras, c'est sur elle qu'il faut placer l'intonation.
À suivre
Un dîner dans le bunker de Staline… et la visite de quelques stations du sublime métro de Moscou!
Photo ci-dessus : Un excellent repas de spécialités géorgiennes nous attendait au restaurant privé « Chez Staline ».
Bibliographie
Guide Voir, Moscou, Éditions Libre Expression, 2007, 264 pages;
Moscou, Édition d’art Amarante, Moscou, 2009, 136 pages;
Russie, Belarus-Ukraine, Bibliothèque du voyageur Gallimard, 2007, 390 pages.
Le russe avant de partir, Éditions Harrap’s, 2008, 112 pages et trois cédéroms;
Russie, Catherine Zerdoun, Éditions du Chêne, 2008, 272 pages;
Encyclopédie en ligne Wikipédia, Moscou et une foule d’autres pages.
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6 août 2010
Bonjour Céline et Jacques,
Juste un mot pour vous dire que nous apprécions les textes et les superbes photos. Tout est magnifique et bien raconté.
Noëlla et Robert
3 mars 2011
merci, pour ce magnifique montage, ainsi que de très bonnes explications.
Nous avons hâte d’y aller.
30 août 2013
Magnifique! Très bon compte rendu de ce que nous avons visité trois ans plus tard.
Un regret, nous sommes restés trop peu de temps pour nous imprégner de toute cette beauté.
14 novembre 2013
Bonjour, nous planifions un séjour à Moscou (et à Saint-Petersbourg) , et vos commentaires sont très intéressants et vont nous aider à sélectionner nos visites. Merci beaucoup !
10 août 2016
Magnifique reportage, que j’aimerais « partager »