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Le Musée national de la république du Tartastan et le centre-ville de Kazan!
Texte et photos de Céline et Jacques Lanciault
Voici le 20e d'une série de reportages sur une féerique odyssée en Russie au tout début de l’été 2010.
Kazan, Russie, dimanche 27 juin 2010 - Encore tous ébahis de notre visite du magnifique kremlin de Kazan et de sa superbe mosquée, notre guide locale, Allona, nous entraîne jusqu’au Musée national de la république du Tatarstan, là où elle nous fera découvrir quelques fragments de la grande histoire du peuple tatare. Finalement, une balade au cœur de la cité nous permettra d’apprécier les beautés de cette ville… encore très peu connue des touristes occidentaux.
Notre photo : Lénine est encore bien présent à Kazan, et ce, entre autres parce qu’il a étudié à l’Université de la ville.
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Nous voilà devant le Musée national de la république du Tatarstan, une institution dont l’objectif est de partager l’histoire du peuple tatare avec le public. Nous y entrons. Il s’agit du plus grand musée du Tatarstan. Il a été ouvert en avril 1895!
Une guide du musée nous accompagnera. Malheureusement, elle ne parle pas français et notre guide doit traduire son propos, elle qui éprouve également quelques difficultés avec la langue de Molière.
Photo ci-dessus : Nos guides pour la visite du Musée national de la République du Tatarstan.
La permission d’utiliser ma caméra dans le musée m’est accordée moyennant une petite contribution de 30 roubles, soit environ un dollar canadien, une aubaine.
Dans l’entrée du musée, il y a une très une belle tapisserie au mur. Elle représente l’édifice du musée.
Tout au long de ses 1,000 ans et quelques d’histoire, Kazan a toujours compté sur la présence d’une faune importante. Nous aurons l’occasion de voir beaucoup d’animaux représentés dans les différents tableaux du musée.
À l’époque préhistorique, un immense glacier recouvrait Kazan et ses environs. En fondant, il a laissé une région couverte de lacs et de terres très fertiles. La pêche, l’agriculture et l’élevage ont été de tout temps l’occupation principale des peuples de la région, d’où la présentation au sein du musée de nombreuses scènes se rapportant à ces activités et à l’exposition de vestiges d’armes de chasse et d’instruments aratoires.
Photo ci-dessus : Un chasseur tatare et son chien.
Photo ci-dessus : Des paysans préparant la terre.
Photo ci-dessus : Un forgeron.
Il y a de nombreux beaux tapis aux superbes coloris exposés comme des tableaux sur les murs.
Photo ci-dessus : Derrière les pièces exposées, des tapis aux superbes couleurs habillent les murs.
De nombreux mannequins habillés de vêtements d’époque et portant des bijoux d’origine sont placés ici et là dans le musée… dans des cages de verre.
Photo ci-dessus : L’habillement des Tatares.
Photo ci-dessus : Un chasseur
Photo ci-dessus : Vêtements d’une dame de la noblesse.
À l’intérieur du musée, on a reconstruit une antique maison tatare en bois, en respectant les règles de construction de l’époque, soit une construction sans clou.
Photos ci-dessus : Voici l’intérieur d’une habitation des premiers tatares.
Dans d’autres vitrines, il y a des armes primitives et des mannequins en costumes de combat de diverses époques. Il y a même des pierres dans lesquelles des représentations d’armes ont été sculptées.
Photo ci-dessus : Des armes d’époque, sculptées dans la pierre.
Nos guides nous mentionnent que les premiers habitants de la région provenaient de Chine.
Photo ci-dessus : Les guerriers de l’époque n’avaient rien à envier aux chevaliers du moyen-âge.
Il y a une grande vitrine présentant de beaux bijoux très anciens.
Nous voyons des bustes en bronze représentant des personnages chinois, bulgares et arméniens.
Photo ci-dessus : Il y a également des bustes sculptés, comme celui-ci.
Une immense carte géographique affichée au mur montre la position privilégiée de Kazan. De petites figurines sont placées sur la carte en regard de leurs villages respectifs.
Beaucoup de marchands et de voyageurs passaient par Kazan et nombreux sont ceux qui y prenaient racine.
Nous voyons des pièces d’argent, qui ont été fondues en l’an 902!
Notre visite du premier étage se termine devant un gigantesque tableau représentant les derniers moments des Tatares à Kazan lors de la conquête de la ville par Ivan Le Terrible.
Photo ci-dessus : Image grandiose de la conquête de Kazan.
Nous montons au deuxième étage.
Nous voyons les armoiries de Kazan, superbes! Elles ont été instaurées après la visite de l’impératrice Catherine II.
Photo ci-dessus : Les armoiries de Kazan, où se retrouve le dragon-serpent.
Il y a une pièce consacrée uniquement à de fabuleux bijoux.
Catherine II est venue en visite à Kazan. Elle était surnommée par les gens d’ici, la grand-mère impératrice. Il y a une magnifique toile la représentant.
Photo ci-dessus : Une toile de Catherine II, impératrice de Russie!
Il y a aussi un carrosse rouge et or dans lequel l’impératrice Catherine II a pris place pour visiter la ville.
Photo ci-dessus : Carrosse ayant transporté l’impératrice Catherine II partout dans la ville.
Photo ci-dessus : Une bible richement décorée!
C’est un des archéologues qui ont réalisé les premières fouilles ici à Kazan qui a fondé le musée à la fin du XIXe siècle. On a reproduit une des pièces de la maison qu’il habitait. On peut y voir de nombreux objets personnels.
Toutefois, ce qui fit dès le départ le succès du musée dès son ouverture, ce sont les collections d’objets d’art, de monnaie et de pièces archéologiques que l'épouse d'un collectionneur local, Andrei Likhachev, fit don au musée.
Photo ci-dessus : L’appartement qu’habitait le fondateur du musée en 1895.
Photo ci-dessus : Un tracteur datant du début du XXe siècle.
Photo ci-dessus : Un magnifique fanion aux couleurs de l’Union soviétique!
Nous sortons du musée, il est midi.
Notre autocar est venu à notre rencontre. Nous y grimpons et avant d’entreprendre un petit tour de ville, nous passons par notre hôtel, histoire de permettre aux membres du groupe qui se sont absentés ce matin de se joindre à nous pour la suite des visites.
Photo ci-dessus : Au pied du kremlin, non loin de notre hôtel, le Mirage, il y a le Palais des Sports, un édifice qui a été inauguré en 2002. C’est un centre de culture et de loisir unique en Russie à l'architecture pour le moins étonnante. Y sont regroupés, un centre de congrès, une salle de spectacle modulaire, un restaurant, des boutiques, des salles de jeux et de détente. Il prend la forme d’une pyramide de verre et de métal de 31 mètres de haut et de 14,000 mètres carrés de surface!
La cathédrale de Saint-Pierre et de Saint-Paul
Nous amorçons notre tour de ville à 12 h 20, alors que le mercure indique maintenant 32 degrés Celsius.
Après avoir vu de notre autocar un petit lac dans lequel il y avait plusieurs fontaines et après avoir croisé les églises de l’Apparition de Dieu, de Saint-Ange et de la Sainte-Trinité, nous arrivons tout près du Kremlin. Le car emprunte la rue Moussa Djalil, du nom d’un poète tatare dont nous avons pu voir la statue ce matin. Nous nous arrêtons devant la cathédrale de Saint-Pierre et de Saint-Paul, une église érigée au XVIII en l’honneur de la visite du tzar Pierre 1er.
Photo ci-dessus : La cathédrale de Saint-Pierre et de Saint-Paul.
Toutefois, déjà en 1565, il y avait une église à cet endroit, une petite église en bois consacrée aux saints Pierre et Paul. Lors d’une halte du tzar Pierre le Grand et de ses troupes, eux qui faisaient route en direction de la Perse, le maître de Saint-Pétersbourg fut hébergé dans une résidence face à l’église. Pour célébrer l'évènement, un entrepreneur de Kazan, Ivan Mikhliaev, eut l’idée d’ériger à la place de la petite église en bois une cathédrale. Celle-ci fut inaugurée en 1726.
C’est un architecte de Florence qui l’a conçue et cela se constate dès le premier coup d’oeil en raison de la présence d’une décoration abondante, ce qui est une des caractéristiques des architectes provenant de cette ville italienne.
Photos ci-dessus : Une décoration dense, mais fort jolie.
Peu de temps après, on construisit un clocher de six étages d’une hauteur de 45 mètres. D’ailleurs, Mikhliaev est enterré dans la crypte sous le clocher.
Photo ci-dessus : Le clocher de la cathédrale de Saint-Pierre et de Saint-Paul.
Le premier étage abrite l’église d’hiver alors que tout en haut, c’est l’église d’été, elle qui est consacrée à Saint-Pierre et Saint-Paul. Nous montons plusieurs marches à extérieur, toutes à la verticale, pour accéder à l’église d’été!
La galerie autour de l’église servait autrefois de galerie marchande.
À l’intérieur, l’iconostase est d’origine et elle compte sept rangées d’icônes!
Nous sortons de l’église et remontons dans le car à 12 h 40. Curieusement, tout comme ce matin lors de notre visite du kremlin, il y a très peu de touristes.
Kazan la magnifique
Nous poursuivons notre tour de ville en traversant le secteur de l’université. Celle-ci a été construite en 1804 sous Alexandre 1er. On voit les édifices de différentes facultés. Il y en a 16 en tout.
Photos ci-dessus : Statue de Lénine.
L’écrivain Maxime Gorki a vécu ici. La maison où il a habité est aujourd’hui un musée. D’ailleurs, Kazan a toujours attiré les artistes, qui ici ont eu le loisir d’exprimer leurs talents.
Nous voyons un édifice qui a accueilli le premier gymnase en Russie destiné aux femmes uniquement. Puis, nous croisons l’église Santa Barbara, l’institut technologique de Kazan et l’Opéra.
Nous y allons d’un petit arrêt photo sur la « Place de la liberté », une grande place centrale où se réunissaient autrefois les nobles.
Photos ci-dessus : Les forts beaux édifices de la « Place de la Liberté ».
Peu après, une mosquée blanche et verte se dresse devant nous. C’est la mosquée Marjani, construite sur ordre de l’impératrice Catherine II.
Nous longeons un lac, qui s’appelle Kaban. Nous arrêtons une autre fois pour quelques photos, cette fois-ci sur la place des fontaines… qui émergent du lac.
Photo ci-dessus : De magnifiques fontaines… avec en arrière-plan l’édifice du cirque, qui ressemble à une énorme soucoupe volante.
Photo ci-dessus : D’autres fontaines sont situées devant un édifice moderne, celui de la firme d’énergie électrique Energo.
Nous descendons du car à 13 h 20. Nous avons 30 minutes de temps libres sur la rue piétonnière Baouman, ce qui signifie rue de la Grande Brèche. C’est sur cette avenue que se trouve le restaurant où nous dînons ce midi.
Cette rue est probablement la plus ancienne artère de Kazan. Elle commence au pied de la colline du kremlin et se termine tout près de la rivière.
Les haut-parleurs de plusieurs commerces crachent leur musique à plein régime. Des airs différents d’une place à l’autre. Une véritable cacophonie. C’est loin d’être agréable.
Lors de notre petite promenade, nous apercevons un magnifique et très ancien clocher.
Photo ci-dessus : Un clocher élevé entre 1895 et 1897 et dont la construction a nécessité près de deux millions de briques. L’œuvre à l’époque avait coûté près de 50,000 roubles. Une cloche de 860 kilogrammes y fut installée en 1900. Il abrite un musée consacré au chanteur Fiodor Chaliapine, qui fut baptisé ici en 1873.
Puis, nous voyons une belle petite fontaine avec une sculpture aux nombreux oiseaux.
Photo ci-dessus : La fontaine dite « des Pigeons ». Elle est de granit rouge ornée de vasques et de pigeons en bronze, une sculpture datant de 1996 d’une artiste locale Assia Minoulina.
La chaleur est étouffante.
Nous arrivons devant la statue d’un homme. Il y a tout juste derrière lui une église aux bulbes de couleurs bleu et or. C’est très joli.
Photo ci-dessus : Voici la statue du grand chanteur d'opéra Fiodor Chaliapine, dont nous avons vu le monument funéraire au cimetière de Novodievitchi à Moscou. L’oeuvre est du sculpteur moscovite Andréï Balachov et a été dévoilée en 1999. Elle a été placée devant l'église de l'Épiphanie que l’on voit au second plan avec ses coupoles dorées.
Il y a une autre fontaine qui représente une femme avec un drôle d’objet devant elle.
Photo ci-dessus : La petite fontaine de l'ondine Sou anassy et son peigne en or. C’est un personnage d'un conte tatare du poète Gabdoulla Toukaï. La sculpture en métal a été réalisée par Igor Bachmakov en 2000.
La Russie est un pays de belles légendes. Celle de l'ondine « Sou anassy » est racontée ainsi sur Internet :
« Selon la légende, le khan Mohammed-Amin avait une jolie et sage sœur. Un jour, ayant étudié la magie et la divination, elle prédit la chute du khanat et, effectivement, ses prédictions se réalisèrent. Pour éviter d'être faite prisonnière par l'envahisseur russe, la princesse préféra se jeter dans le lac Kaban où elle se transforma en esprit des eaux.
Depuis ce temps-là, il lui arrive de temps à autre de sortir la nuit du lac et de se promener, triste, vers la colline du Kremlin, contournant les ruines du palais du khan et s'asseyant près de la mosquée détruite. Les nuits d'été, on peut parfois la voir assise sur une pierre avec un peigne en or dans les mains, mais si elle s'en aperçoit, elle retourne aussitôt se réfugier dans le lac... »
Photo ci-dessus : Tout au bout de la rue, il y a cette petite tour noire avec une horloge arabe!
Sur cette rue, il y a également l'imposante façade de l'immeuble de la Banque Nationale de la république du Tatarstan construit en 1914-1915.
Photo ci-dessus : Façade de l'immeuble de la Banque Nationale de la république du Tatarstan
Nous décidons d’entrer au restaurant où notre groupe est attendu, et ce, un peu plus tôt que l’heure prévue. Nous sommes épuisés par la chaleur.
Photo ci-dessus : Salle d’attende de notre restaurant pour ce midi. C’est superbe et la nourriture excellente!
Déjà des copains du groupe y sont. Après quelques minutes d’attente, on nous fait passer à la salle à manger. C’est superbe.
Nous avons droit à une entrée de salade et poulet, d’une très bonne soupe au poulet et au vermicelle, une assiette principale de bœuf aux légumes et un petit dessert du style des petits carrés que nous confectionnons avec des céréales Rice Krispies et de la guimauve. Un très bon repas.
Durant le dîner, Lise, une des membres du groupe qui avait pris du repos en matinée, nous a raconté qu'en déjeunant elle avait en entendu à la radio du restaurant de l'hôtel une chanson de Céline Dion. Elle mentionne : « Cela faisait tout drôle d'être à Kazan, la ville des Tatares de Russie, et d'écouter Céline Dion chanter tout en regardant une affiche du Cirque du Soleil placée tout juste en face du Kremlin! Ah la fierté québécoise! »
Nous sortons du restaurant à 15 heures et remontons dans le car pour prendre la route en direction du monastère de la Vierge-de-Raïfa.
Méli-mélo
Kazan est traversée par deux cours d’eau importants, la Volga et la rivière Kazankam. Cela en fait la petite Venise de Russie.
Le drapeau de la république du Tatarstan est composé de trois bandes horizontales : une de couleur verte dans le haut, puis une très étroite bande blanche au centre et finalement une bande rouge, de la même largeur que la bande verte, dans le bas. Le vert, la couleur de l’Islam, représente le peuple tatare, le rouge, représente le peuple russe. La bande blanche, quant à elle, symbolise la paix entre la majorité tatare et la minorité russe.
Talak! Talak! Talak! signifie divorce, divorce et divorce! Quand l’homme d’une maison prononce ses paroles, la femme doit quitter sa maison! « Mais sans oublier d’apporter ses bijoux, dissimulés dans sa robe, à l’insu du mari », de préciser notre guide.
Les hommes musulmans ne peuvent pas porter d’or, seul l’argent est permis.
À suivre
Le monastère de la Vierge-de-Raïfa, en banlieue de Kazan et la maison de toutes les religions.
Photo ci-dessus : Le monastère de la Vierge-de-Raïfa, un endroit où on n'appréciait pas, mais pas du tout, de voir mes belles jambes nues!
Bibliographie
Atlas en fiches, (Russie, Nijni Novgorod, Saint-Pétersbourg et grandes villes russes) , Éditions Atlas, 2008;
Cap sur la Russie : Moscou – l’Anneau d’Or – Saint-Pétersbourg, Martin Gostelow, JPM Publications, 2000, 79 pages;
Contes populaires russes, Éditions P2, Saint-Pétersbourg, 2000, 97 pages;
Encyclopédie libre Wikipédia, Moscou et une foule d’autres pages;
Guide Voir, Moscou, Éditions Libre Expression, 2007, 264 pages;
Le russe avant de partir, Éditions Harrap’s, 2008, 112 pages et trois cédéroms;
Moscou, Édition d’art Amarante, Moscou, 2009, 136 pages;
Russie, Catherine Zerdoun, Éditions du Chêne, 2008, 272 pages;
Russie, Belarus-Ukraine, Bibliothèque du voyageur Gallimard, 2007, 390 pages;
Souzdal – Vladimir - Boglioubovo, Éditions d’Art « Ivan Feodorov », Saint-Pétersbourg, 2004, 33 pages.
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