Déc/110
Le mot du jour : bobo
Textes et recherches de Jacques Lanciault
Je consigne ici le fruit de recherches sur le sens, l’étymologie, l’écriture ou encore la prononciation de certains mots ou expressions sur lesquels je bute, ou qui tout simplement suscitent ma curiosité au fil de mes lectures...
Mardi, 13 décembre 2011
Source de la recherche
Les paragraphes suivants tirés d’un texte de Christian Rioux publié dans le quotidien Le Devoir du 1er décembre 2011 : « Au printemps dernier, lorsque plusieurs centaines de Tunisiens entrés illégalement en Italie par l'île de Lampedusa ont gagné la France, le gouvernement organisa des contrôles aux frontières pour tenter de freiner cette immigration illégale. Une partie de la gauche française a immédiatement poussé des cris d'orfraie. “Comme si un pays n'avait pas le devoir d'empêcher l'immigration illégale”, dit Hervé Algalarrondo, journaliste de l'hebdomadaire de gauche Le Nouvel Observateur.
Ces immigrants tunisiens n'étaient pas des réfugiés politiques puisque le dictateur Ben Ali venait d'être renversé. Ils fuyaient au contraire leur pays alors même que celui-ci entrait dans une ère de liberté. À gauche, seuls Ségolène Royal et Manuel Valls avaient eu le courage de ne pas s'offusquer. Peu importe, toute une partie de la gauche agit aujourd'hui comme s'il fallait abolir les frontières et accepter sans exception tous les immigrants illégaux, explique le journaliste, qui vient de publier La gauche et la préférence immigrée (Plon).
Alors que les ouvrages d'analyse politique se multiplient en cette année électorale, l'essai d'Hervé Algalarrondo a créé un petit émoi. Pour une des premières fois, un journaliste de gauche critique sans détour le préjugé favorable aux immigrés que cultive une certaine gauche. Selon Algalarrondo, cette gauche “bobo” a depuis longtemps troqué les classes populaires pour les immigrés. Ceux-ci ont remplacé le prolétariat coupable d'avoir raté le grand rendez-vous historique que lui avait fixé le marxisme.»
Définition :
Le dictionnaire Le Grand Robert de la langue française définit le nom bobo comme suit : « Membre d'une catégorie sociale relativement jeune, économiquement aisée et cultivée (« bourgeois »), bénéficiant éventuellement de la « nouvelle économie » mondialisée, mais se voulant attachée culturellement à des valeurs du bien-vivre qualifiées d'authentiques.»
Le Grand Robert précise l’origine du mot en ces termes : «Le mot bobo est un emprunt à l'anglais des États-Unis, créé par le journaliste new-yorkais David Brooks en 1999, à partir des deux lettres initiales des mots bourgeois (XVIIIe s.; emprunt au français) et bohemian «bohème», répandu par le livre de Brooks : Bobos in Paradise.»
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