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Russell Martin: l’année de sa carrière?
Revue de presse
Denis Poissant, Le Journal de Montréal, le 14 décembre 2011
Bonne nouvelle, Russell Martin revient avec les Yankees en 2012. Mais y demeurera-t-il à long terme? C'est la grande question.
Le receveur adore la Grosse Pomme, la folie entourant les matchs dans le Bronx, les réflecteurs d'une ville hors norme.
Il n'en tient qu'à lui, maintenant, de prouver qu'il est indispensable. S'il réussit ce pari, un faramineux contrat l'attend.
Photo ci-dessus : Après deux années de misère à Los Angeles, Martin s’est quelque peu replacé à l’attaque en 2011, surtout en matière de puissance.
Mais la tâche ne sera pas facile. Les Yankees ont les mains pleines derrière le marbre. Deux jeunes progressent rapidement, Jesus Montero et Austin Romine.
Le premier a un bâton de feu, le deuxième un bras d'acier.
On compte d'ailleurs utiliser Montero assez souvent comme frappeur désigné, en 2012.
Sans compter leur réserviste actuel Francisco Cervelli qui, malgré des carences en défense et une santé fragile, est capable d'exploser à l'attaque.
Le directeur général Brian Cashman a plusieurs atouts dans son jeu pour une éventuelle transaction visant à renflouer son personnel de lanceurs.
COMPARÉ À MUNSON
Cela dit, Cashman voit Martin dans sa soupe.
Récemment, il a même comparé son style à nul autre que Thurman Munson, le capitaine du club dans les folles années 1970.
Le compliment visait surtout sa manière dynamique de gérer un match défensivement.
Car offensivement, Martin a des croûtes à manger pour parvenir au statut de Munson, cette légende décédée tragiquement dans un accident d'avion, en 1979.
Munson a connu trois saisons consécutives avec une moyenne de plus de ,300 et 100 points produits, amené son équipe à trois Séries mondiales de suite (pour en gagner deux), frappé ,292 en 11 saisons.
Du gros stock, comme on dit.
Martin, lui, manque encore de régularité à la plaque, comme en font foi ses statistiques des dernières saisons. Les nombreuses blessures qu'il a subies, et une surcharge de travail à Los Angeles, ont certes contribué à ce déclin progressif de sa moyenne au bâton.
Nul doute qu'il aurait frappé pour plus que ,237 en 2011 avec un dos complètement rétabli.
EN PLEINE SANTÉ
Pour la première fois depuis un bon bout, cependant, le receveur montréalais entamera 2012 en pleine santé, avec la perspective d'un repos ici et là, qui donnera la chance aux jeunes de se faire valoir.
Le gérant Joe Girardi aime aussi la polyvalence de Martin, capable d'évoluer à l'avant-champ sur demande.
Le défi de Martin, pour obtenir plus de succès au bâton, sera de sacrifier un peu de puissance au profit de la régularité; mois saliver sur les invitantes clôtures du Yankee Stadium et viser le double dans l'allée...
AUTONOMIE?
Vraiment, il n'en tient qu'à lui. La direction n'hésitera pas, je crois, à procéder à une méga-transaction pour se départir de ses espoirs derrière le marbre si Martin connaît l'année de sa carrière.
Le Montréalais le sait, et c'est pourquoi il s'est entraîné si fort, ces dernières semaines, au Centre Claude-Robillard.
S'il arrive à retrouver le rythme affiché à ses débuts avec les Dodgers, il aura le gros bout de bâton. Il pourrait même tester sa valeur sur le marché des joueurs autonomes.
Mais Martin adore New York. Il n'en tient qu'à lui de devenir le digne successeur de Jorge Posada.
Martin a retiré 30% des coureurs qui tentaient de voler en 2011, soit le sixième meilleur ratio des majeures; les lanceurs des Yankees ont obtenu une moyenne de points mérités cumulative de 3,71 quand il était derrière le marbre, la cinquième meilleure fiche des majeures.
Revue de presse publiée par Jacques Lanciault.
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