Fév/120
Mirogoj : un cimetière hors du commun
Texte et photos de Céline et Jacques Lanciault
Voici le 29e d'une série de reportages relatifs à une longue balade en Croatie, à laquelle se sont greffées de trop courtes incursions en Bosnie-Herzégovine et au Monténégro, le tout réalisé à l’automne 2011.
Zagreb, Croatie, mardi 18 octobre 2011 – Une fin de journée à l’image de notre belle matinée. Deux superbes visites : un prestigieux lieu de sépulture, le cimetière Mirogoj, et un intéressant musée, le musée Mimara. S’ensuivirent une agréable séance de lèche-vitrine sur la longue rue Ilica, l'avenue commerciale de la ville, et un mémorable souper, en amoureux, au restaurant Carpaccio, pour terminer cette journée de rêve!
Photo ci-dessus : Au pied du mont Medvednica, à quatre kilomètres du centre de Zagreb, Herman Bollé, encore lui, aménagea un immense cimetière. Aujourd’hui, plus de 300 000 personnes y reposent dans un cadre enchanteur.
Pour agrandir les photos, il suffit de cliquer sur celles-ci.
Bien restaurés, bien rafraîchis, nous rejoignons le groupe dans le hall d’entrée de l’Hôtel Dubrovnik à 14 heures. Les voyageurs, notre accompagnatrice et notre guide locale sont divisés en six groupes et nous partons tous en taxi à destination du cimetière Mirogoj, et ce, après qu’un prix eut été négocié avec quelques chauffeurs… mais à l’évidence pas avec tous!
Le trajet est « olé olé »! Il y a une multitude de piétons, de nombreux véhicules automobiles et il n’y a pas toujours de feux de circulation aux carrefours!
Il y a tout plein de voitures stationnées en file indienne dans la rue et sur les trottoirs. Notre voiture taxi est une BMW… et nous filons à vive allure! Finalement, nous arrivons à 14 h 15.
L’entrée du cimetière Mirogoj est superbe avec des plantes grimpantes qui assaillent les murailles et des arbres matures aux feuilles de toutes les teintes possibles!
Notre guide nous précise qu’il s’agit d’un des plus beaux cimetières d’Europe. « Un cimetière qui a la particularité d’afficher des tombes tout autant de catholiques, d’orthodoxes, de juifs et de musulmans. »
Photo ci-dessus : C’est en 1870, étant donné la croissance rapide de la ville de Zagreb que les autorités municipales ont décidé d’ordonner la construction d’un nouveau cimetière. Mirogoj est entré en fonction en 1876!
À notre arrivée, il y a justement des funérailles. Une voiturette de golf avec de multiples couronnes de fleurs déposées sur le cercueil ouvre le cortège. Un orchestre d’instruments à vent et un long cortège de gens à pied suivent la voiturette. Un tintement de cloches accompagne le cortège!
Photos ci-dessus : Cortège funèbre déambulant à notre arrivée au cimetière Mirogoj.
Le premier enterrement a eu lieu ici en 1876. C’est le plus vieux cimetière de la ville. Y sont enterrées toutes les personnalités politiques, artistiques et culturelles du pays des dernières années.
Les places sont réservées depuis longtemps… et elles sont dispendieuses à au moins 20 000 euros chacune!
Depuis peu, le cimetière est équipé d’un crématorium.
Photo ci-dessus : Voici la partie centrale des arcades du cimetière Mirogoj, les arcades dont la construction a été contrôlée par Herman Bollé de 1883 à 1914!
Photo ci-dessus : La végétation est reine.
Photo ci-dessus : Une cloche bien camouflée.
Photo ci-dessus : Des murailles à perte de vue.
Photo ci-dessus : Le plafond de la coupole centrale.
Dans la partie centrale, il y a une chapelle, construite par l’architecte très populaire à Zagreb, Herman Bollé (1845 1926). D’ailleurs, celui-ci est enterré ici!
Photo ci-dessus : Monument funéraire de la tombe d’Herman Bollé.
Une partie du cimetière est réservé aux juifs, et ce, même si, rappelons-le, les Croates ont collaboré avec l’Allemagne nazie lors de la Deuxième Guerre mondiale. D’ailleurs, une grande partie du cimetière est la dernière demeure de bon nombre de soldats allemands.
Il y a de longs couloirs extérieurs sous les arcades avec des tombes au sol. Nous marchons sur celles-ci! Les pierres tombales sont accolées aux murs.
Photos ci-dessus : Un magnifique monument funéraire.
Photos ci-dessus : Une jolie plate-bande de pensées!
Photo ci-dessus : La tombe fleurie d’un jeune homme.
Photo ci-dessus : Parfois, hors des arcades de petites chapelles sont érigées, surtout au croisement des chemins. Les allées sont propres et bien entretenues.
Nous voyons des tombes des familles orthodoxes avec des écritures en alphabet cyrillique.
Il faut noter que le carrelage de l’allée sous les arcades est à refaire en entier. Par moment, surtout pour des touristes qui ne regardent pas où ils vont, c’est définitivement dangereux.
Photos ci-dessus : Il y a de beaux monuments.
Photo ci-dessus : Une tristesse perceptible dans l’attitude générale!
Photos ci-dessus : Un très beau monument, dont je n’ai malheureusement pas réussi à identifier les occupants.
Nous voyons la tombe du premier président de la Croatie indépendante. Il était un ancien général de l’armée yougoslave, le docteur Franjo Tuđman (1922-1999)
Photo ci-dessus : La tombe de Franjo Tuđman est située devant cette église.
Photo ci-dessus : Et devant sa tombe, cette inscription : « Mo Hrvatsku » (nous, peuple de Croatie) « Hvala Ti » (te remercions)!
Photo ci-dessus : Et ces magnifiques fleurs!
Mirogoj, celui qui a donné son nom au cimetière, est l’homme qui a fait la réforme de la langue croate.
Nous terminons la visite à 14 h 55 et remontons dans notre taxi… qui nous conduit à toute vapeur au Musée Mimara, où nous arrivons à peine dix minutes plus tard!
Le musée Mimara!
Le coût par voiture de nos courses en taxi est de 130 kunas, mais certains chauffeurs demandent plus, ce qui créé un peu d’émoi devant les portes du musée Mimara!
Ce musée date de la fin du XIXe siècle. Le bâtiment est de style néo maniériste. C’était, jusqu’en 1987, le plus important lycée de la ville. Depuis cette date, l’édifice est devenu musée.
Photo ci-dessus : Le musée Mimara!
Photo ci-dessus : Il s'y tient actuellement une exposition temporaire sur Sarajevo!
Photo ci-dessus : Le musée est situé sur un très beau site.
Photo ci-dessus : Une station de télévision est à préparer une émission sur le musée. D’ailleurs, quelques salles d’exposition sont fermées à cet effet.
Les collections exposées ici ont été cédées à l’État croate par un grand collectionneur, Ante Topić Mimara. Un homme d’affaires et un restaurateur croate dont l’acquisition des collections suscite encore de nos jours de nombreuses questions.
L’exposition se répartit sur trois étages : il y a de l’art de Chine, des tapis perses, des sculptures de tous styles et des peintures de plusieurs périodes.
La visite étant individuelle, il était prévu que nous aurions des audioguides en français, mais ils ne sont pas disponibles, et ce, malgré le fait qu’en dehors de nous il n’y ait que trois ou quatre personnes dans le musée.
Notre accompagnatrice de Voyages Lambert, Johanne Duhamel, nous précise que la visite est libre, tout comme le reste de la journée d’ailleurs.
Nous commençons par les peintures du troisième étage et nous nous attardons sur quelques impressionnistes et sur des œuvres de Diego Velasquez.
Photo ci-dessus : Une toile d’un peintre néerlandais, Aelbert Cuyp, intitulé « Jeune garçon nourrissant son chien! »
Photo ci-dessus : Une toile d’Edgar Degas!
Photo ci-dessus : « Le grand canal à Venise »… une œuvre de Michele Marieschi.
Photo ci-dessus : Une nature morte d’Édouard Manet.
Photo ci-dessus : Et l’infante Marguerite de Diego Velásquez.
Photo ci-dessus : Une huile sur toile de Georg Pencz, un artiste allemand.
Puis, nous passons rapidement les deux autres étages où les œuvres suivantes retiennent notre attention.
Nous quittons le musée à 16 h 10.
Nous revenons tranquillement à l’hôtel, profitant de l’occasion pour faire du lèche-vitrine.
Il nous apparaît que la ville de Zagreb est peu axée sur le tourisme, car y dénicher un souvenir est particulièrement difficile. Peut-être aurons-nous plus de chance dans la ville haute demain!
Nous rentrons à l’hôtel alors que le mercure baisse à vue d’œil.
Nous profitons d’un petit moment de détente pour nous attabler au bar de l’hôtel et pour y savourer une bière et un café capucino.
Finalement, nous remontons à la chambre à 17 h 50.
Un souper inoubliable
Comme nous l’avons mentionné précédemment, le souper est libre ce soir. Nous partons à 18 h 40 pour nous rendre en direction d’un restaurant que notre guide nous a recommandé au cours de la journée.
Mais en cours de route, nous sommes attirés par le « Restaurant Carpaccio » situé à proximité de notre hôtel! Nous y entrons.
Wow! Nous y prenons un somptueux repas! Filet de poulet grillé sur une montagne de légumes sautés pour Céline, délicieux spaghetti carbonara pour moi, du pain, des bâtonnets de blé entier, une bouteille de vin blanc Benvenuti (un vin que nous avons découvert à Zadar) et un expresso avec biscotti… plus un gâteau au fromage et nougat pour dessert. Un repas de rêve.
Et pas si cher, 388 kunas plus 50 kunas de pourboire, un pourboire bien mérité par ailleurs, car le service a été bien plus qu’excellent. En dollars canadiens, moins de 75 $!
Le serveur, tout comme le propriétaire d’ailleurs, nous a questionnés sur notre voyage, sur ce que nous avions vu et ce que nous avions aimé. Ils nous ont même offert un verre de grappa… que nous avons refusé, rien ne pouvant plus entrer.
Sur le chemin du retour, il fait froid, mais heureusement il n’y a pas de vent.
Nous nous couchons heureux à 21 heures 20.
À suivre
La ville haute de Zagreb!
Photo ci-dessus : La superbe église Saint-Marc… au toit de tuiles vernissées.
Bibliographie
Encyclopédie libre Wikipédia, Croatie, Istrie, Opatija, Poreč, Rovinj, Dalmatie, Pag, Zadar, Trogir, Šibenik, Split, Hvar, Dubrovnik, Bosnie-Herzégovine, Počitelj, Mostar, Sarajevo, Monténégro, Kotor, Perast et une foule d’autres pages;
Atlas en fiches (La Croatie, l’Istrie, l’économie de la Croatie, la Bosnie-Herzégovine, Sarajevo, l’économie de la Bosnie-Herzégovine) , Éditions Atlas, 2008;
Bosnie-Herzégovine, Turistička Naklada D.O.O. Zagreb, 2008, 160 pages;
Croatie, merveille de l’Adriatique, Éditions Minerva, 2004, 128 pages;
Dalmatie, Histoire, culture, patrimoine artistique, Forum, Zadar, 2008, 156 pages;
Dubrovnik, Histoire, culture, patrimoine artistique, Forum, Zadar, 2011, 128 pages;
Guide Voir, Croatie, Éditions Libre Expression, 2008, 296 pages;
L’agonie yougoslave (1986-2003), Renéo Lukic, Les presses de l’Université Laval, 2003, 613 pages;
Le croate pour les touristes, Extrade, 2007, 159 pages;
L’Istrie, Turistička Naklada D.O.O. Zagreb, 2007, 128 pages;
Lonely planet, Croatie, Lonely Planet Publication, 2011, 352 pages;
Monténégro, Guide touristique, Mapa Crne Gore, Podgorica, 2006, 122 pages;
Patrimoine mondial de l’UNESCO , Éditions UNESCO, 2009, 832 pages.
Venir au monde, Margaret Mazzantini, Robert Laffont, 2010, 460 pages.
Zagreb, Histoire, culture, patrimoine artistique, Forum, Zadar, 2009, 156 pages;
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21 février 2012
Nous aimons revivre tous ces moments merveilleux.
Cette belle visite au cimetière était si impressionnante:
jamais on ne verra un endroit si bien aménagé.
Le MUSÉE :on aurait apprécié un guide mais la visite en valait la peine.
Vous avez fait un bon choix pour les tableaux…
Merci beaucoup.