Fév/120
Le musée de la ville de Zagreb : impressionnant!
Texte et photos de Céline et Jacques Lanciault
Voici le 31e d'une série de reportages relatifs à une longue balade en Croatie, à laquelle se sont greffées de trop courtes incursions en Bosnie-Herzégovine et au Monténégro, le tout réalisé à l’automne 2011.
Zagreb, Croatie, mercredi 19 octobre 2011 – Notre balade dans la ville haute de Zagreb nous a permis de découvrir en matinée les magnifiques églises Sainte-Catherine-d’Alexandrie et Saint-Marc. Nous continuons notre découverte de ce superbe quartier de Zagreb en y allant d’une longue visite de l’impressionnant Musée de la ville de Zagreb, avant de terminer notre exploration en traversant la « Porte de pierre », percée dans les fortifications au Moyen-âge.
Photo ci-dessus : Une des salles d'exposition du « Musée de la ville de Zagreb ». Au total, le musée offre une collection de quelque 74 000 objets racontant l’histoire de la capitale de la Croatie! (Photo provenant du site Internet du Musée)
Pour agrandir les photos, il suffit de cliquer sur celles-ci.
Dès notre sortie de l’église Saint-Marc de Zagreb, dont la toiture est unique, nous poursuivons notre promenade dans les petites rues étroites de la haute ville.
Nous passons devant la maison où Ivan Meštrović a vécu et où il a tenu un atelier. En fait, le grand sculpteur croate a acheté trois maisons du XVIIe siècle qu’il a fait aménager pour y vivre et pour y travailler. Il a occupé les lieux de 1922 à 1942. Par la suite, il vivra aux États-Unis. Après sa mort, l’État a hérité de l’endroit. C’est aujourd’hui un musée géré par la Fondation Meštrović, une fondation mise sur pied par l’État croate pour faire connaître l’œuvre du sculpteur étoile du pays.
Photo ci-dessus : L’atelier Ivan Meštrović dans la haute ville de Zagreb.
Nous voyons quelques anciens palais dont les propriétaires ont amorcé des travaux de rénovation. Les maisons sont prises d’assaut par les échafaudages.
Notre guide locale à Zagreb, Jacinta, attire notre attention sur un immeuble nommé « Maison du peuple », un palais construit à la fin des années 1830 et qui a été rapidement acquis par les membres du « Renouveau illyrien » et occupé par eux jusqu’en 1866. Aujourd’hui, la «Maison du peuple» abrite des services académiques de l’Académie croate des arts et des sciences.
Nous croisons plusieurs escaliers qui permettent aux gens de descendre dans la ville basse.
Nous arrivons à la sortie de la ville haute sur une place triangulaire. Il y a une tour, « La tour des prêtres », où on entreposait autrefois les trésors de la ville en cas d’invasion. Tout à côté, il y a un observatoire astronomique et tout en bas, la place Illyrienne.
Au centre de cette place, l’architecte Herman Bollé a fait construire une petite chapelle, la chapelle Sainte-Croix.
Photo ci-dessus : Petite rue qui mène à la place illyrienne.
Photo ci-dessus : La chapelle Sainte-Croix, telle que dessinée par Herman Bollé en 1892.
Le Musée de la ville de Zagreb
Il est 10 h 35 et nous voici devant le « Musée de la ville de Zagreb », où l’on constate que quelques fenêtres du mur donnant sur la rue sont en trompe l’œil!
Photo ci-dessus : Ancien couvent des Clarisses, l’édifice du Musée de la ville de Zagreb affiche quelques fenêtres en trompe-l’œil.
Il faut dire que le musée prend place dans l’ancien couvent des Clarisses, un bâtiment érigé au XVIIe siècle. Le musée abrite une des collections les plus modernes et les plus intéressantes de la Croatie. Au fil des ans, le musée a d’ailleurs gagné plusieurs prix.
Photo ci-dessus : Le Musée de la ville de Zagreb.
Photo ci-dessus : Dans le petit jardin du Musée de la ville de Zagreb, nous pouvons admirer cette magnifique horloge solaire.
Étant donné que nous sommes un peu en avance, notre rendez-vous étant prévu pour 11 h, nous attendons que la guide du musée qui doit nous accompagner termine une visite avec un groupe de jeunes. Nous sommes dans une salle où sont exposées des photos de la dernière guerre. Des photos qui n’ont rien de réjouissant.
Notre guide arrive. Elle est particulièrement ravissante.
Photo ci-dessus : Nos guides au Musée de la ville de Zagreb, à gauche notre guide locale, Jacinta et à droite la guide du Musée.
Nous commençons la visite à 10 h 55, et ce, après que nous ayons été formellement avisés qu’il était interdit de prendre des photos! C’est à en pleurer!
D’entrée de jeu, notre guide du musée nous mentionne : « Muzej je osnovan u 1907 »! Évidemment, Jacinta jouera le rôle de traductrice tout au long de la visite.
« Le musée a été fondé en 1907… par la “Fratrie du dragon croate”! Toutefois, ce n’est que depuis 1947 qu’il est installé dans l’ancien couvent des Clarisses.
Pour l’heure, on estime que l’institution muséale abrite quelque 74 000 œuvres!
Le musée a été restauré et réaménagé dans les années 1990, pour être rouvert en 1997. Depuis, le musée présente une exposition de 4 500 objets recouvrant 45 thèmes de l’histoire de la capitale de la Croatie. »
La guide du musée parle à une vitesse folle lorsqu’elle parle en croate. Chapeau à notre Jacinta qui réussit à nous transmettre quand même le message.
« Dès 1094, il y avait un évêque ici, et ce, même si le plus vieux document retrouvé où l’on mentionne le nom de Zagreb ne date que de 1136. »
Il y a un ancien puits qui trône au centre de la pièce.
Dans une autre salle, il y a une immense maquette représentant les deux villes, la ville haute, où nous sommes, et le quartier du Chapitre. Au départ, c’était deux villes distinctes qui se sont unies en 1840 pour devenir Zagreb.
Nous voyons une porte et des chaînes de l’ancienne prison de la ville, le tout datant du XVIIe siècle.
« Au Moyen-âge, beaucoup de femmes qui étaient considérées comme des sorcières ont été brûlées! », mentionne notre guide. Sur un des murs, il y a une liste affichant les noms de ces femmes!
Certaines pièces originales de l’église Saint-Marc sont exposées ici.
Puis, nous nous arrêtons devant un cabinet où nous pouvons voir les clés des portes de la ville et un beau collier que portait le maire. Il est orné de pierres précieuses et du symbole de la ville, soit les trois tours.
Dans la salle suivante, il y a une autre maquette. Elle est très grande et représente la ville avec tous ses bâtiments en couleur. Cela nous donne une très bonne idée de ce qu’était la ville autrefois. C’est vraiment une superbe maquette. Je suis très triste de ne pouvoir rien immortaliser de tous ces magnifiques artefacts.
Nos guides attirent notre attention sur des vestiges découverts lors de fouilles archéologiques, dont une partie des remparts de la ville datant du XIIIe siècle. Rappelons que les fortifications ont été érigées de 1242 à 1262.
Nous voyons l’ancien portail de la cathédrale datant de 1640, le baptistère, les stèles funéraires, les gargouilles ainsi que les statues qui étaient sur les autels à l’église Saint-Marc. C’est monumental!
Plusieurs coffrets antiques en bois sont installés. Ils avaient pour but, à l’époque, de remiser en toute sécurité les biens précieux ou des documents importants. Pour ouvrir ces coffrets, trois clés détenues par trois personnes différentes étaient requises!
Tout est grandeur nature! Une girouette trône au-dessus d’une cheminée. Puis, deux cloches de la cathédrale provenant du clocher de la cathédrale... Notre guide les actionne devant nous. Elles ont des sons qui les distinguent.
Nous montons à l’étage supérieur où nous pouvons entre autres admirer les différentes tenues des ordres religieux.
Sur cet étage, une autre maquette nous attend. Celle de l’ancien couvent des clarisses. Il y a également de beaux objets dans des vitrines, des objets qui étaient utilisés dans la vie quotidienne.
Il y a une belle boîte de musique, datant du XIXe, dont le mécanisme est situé derrière un cadre représentant la naissance de Jésus. La guide l’actionne et la musique qui s’en échappe est celle de « Sainte Nuit ».
Parmi les artefacts, il y a des prie-Dieu ayant appartenu à des familles nobles, de grosses commodes en bois du XVIIIe siècle, des costumes dont se revêtaient les nobles pour siéger au parlement, etc.
Dans le corridor, on présente des photos et des lithographies représentant les jardins de la ville à différentes époques de son histoire.
Puis, une autre grande maquette, celle de la ville haute, encore une fois, une maquette superbement réalisée.
Il y a un grand portrait du vice-roi, Josip Jelačić, un des plus importants personnages de l’histoire Croates.
Nous arrivons dans une pièce avec des meubles d’époque du XIXe siècle, des meubles ayant appartenu, encore une fois, à des nobles.
Les objets présentés visent à illustrer l’époque. On y voit notamment des cibles de tirs, avec devant elles deux longs fusils installés sur des supports qui visent les cibles.
Il y a plusieurs autres pièces avec plein d’objets hétéroclites.
Une salle présente des photos d’artistes de théâtre ayant reçu des prix.
Il est très difficile de dresser un résumé exhaustif de tout ce que nous voyons tellement il y a de choses à voir.
Finalement, nous arrivons à la fin de la visite. Nous sommes dans une salle où il y a un piano ou plutôt un orgue mécanique. Notre guide du musée l’actionne pour nous faire entendre l’hymne national croate.
Photo ci-dessus : Voici le rouleau mécanique qui nous a permis d’entendre l’hymne national croate.
Nous terminons la visite à 12 h 15 et nous poursuivons notre balade de la ville haute à pied.
Palais de l’institut historique croate
Nous passons devant un ancien palais entouré d’une magnifique clôture en fer forgé. « Il s’agit du Palais de l’institut historique croate », nous indique notre guide.
« Ce palais a été construit en 1839-1840 par Aleksandar Brdarić pour la famille Vojković, une famille de la noblesse. »
Photo ci-dessus : La grille de fer forgé devant le palais a été réalisée par le maître forgeron Ɖuro Burić… sous la surveillance de l’omniprésent Herman Bollé.
Photo ci-dessus : Un très beau palais.
Jacinta nous montre une photo d’une des salles à l’intérieur du palais, la salle dorée! C’est dommage, que nous ne puissions y entrer, car la photo nous indique que c’est très beau.
Photo ci-dessus : Lors de rénovations, des fenêtres ont été murées et pour combler les vides on a installé des bustes de Platon et Aristote. Voici Aristote, du moins, c'est ce que je crois.
Photo ci-dessus : Malgré la température froide des derniers jours, les roses sont encore éclatantes.
Nous voyons une pharmacie, la pharmacie Alighieri. « Elle a été établie en 1355 et elle est encore en fonction », nous précise notre guide. Une recherche sur Internet m’a permis d’apprendre qu’elle a été rachetée en 1399 par l’arrière-petit-fils de Dante Alighieri, d’où son nom.
La porte de pierre
Nous arrivons devant une des portes de la ville, « La porte de pierre », la seule porte médiévale du vieux Zagreb; elle a été percée dans les fortifications de la ville en 1266.
Lors d’un incendie dans ce quartier en 1731, tout a brûlé, sauf une icône de la Vierge à l’enfant accrochée à un des murs de la porte de pierre. Depuis, on célèbre ici la Vierge tous les 31 mai.
Aujourd’hui, il y a une petite chapelle votive sous la voute de la porte. Les gens s’y rassemblent pour prier. Il y avait d’ailleurs plusieurs personnes lorsque nous avons traversé la porte.
Photo ci-dessus : Petite chapelle votive à l’intérieur de la porte de pierre.
Photo ci-dessus : Une dame s’occupe des cierges.
Photo ci-dessus : Dans une des niches de la porte de pierre, on peut admirer cette œuvre du sculpteur Ivo Kerdić intitulée « L’or des orfèvres ». La sculpture y est depuis 1929 et elle représente Dora Krupićeva, le principal personnage féminin du roman d’August Šenoa, « L’or des orfèvres ».
Nous sortons de la ville haute par cette porte. À notre gauche il y a une superbe statue de Saint-Georges sur un cheval.
Photos ci-dessus : Saint-Georges sur son cheval ».
La statue de Saint-Georges est l’œuvre des sculpteurs autrichiens Kompatscher et Winder. Elle représente Saint-Georges après qu’il eût triomphé du dragon. La statue équestre a été initialement exposée en Autriche, mais en 1937 elle a été donnée au duc croate Ivan Mažuranić qui l’a fait installer dans son palais. Toutefois, en 1994 elle a été déplacée sur la place Brace Hrvatskog Zmaja, tout près de la porte de pierre.
C’est ici que se termine notre visite de la ville haute. Il est 12 h 30 et notre accompagnatrice de Voyages Lambert, Johanne Duhamel, nous informe que le dîner est libre. Elle précise par la même occasion que nous nous retrouverons à 14 h 15 devant la Cathédrale de Zagreb.
Céline et moi marchons vers la place Josip Jelačić en empruntant la rue des cordonniers.
Photo ci-dessus : L’avenue des cordonniers, où entre autres, une dame vendait du maïs.
Nous allons dîner au restaurant qui nous a été recommandé hier par Jacinta, « Le Vino Doe », situé dans une cour intérieure.
Nous y prenons une bière et un verre de vin blanc en apéro. Puis, un potage à la citrouille avec une salade mixte pour Céline, tandis que j’opte pour une assiette végétarienne. Un agréable repas.
Au terme du dîner, Céline entre dans une petite boutique, alors que je file prendre une photo de la façade du restaurant où nous avons fait bombance hier soir, le Carpaccio.
Photo ci-dessus : L’enseigne du restaurant le Carpaccio».
L’endroit où nous avons dîné étant situé à deux pas de l’hôtel Dubrovnik, nous en profitons pour remonter à la chambre dans le but d’alléger quelque peu notre tenue en vue des visites de l’après-midi.
À suivre
La cathédrale de Zagreb!
Photo ci-dessus : Au cœur de la cathédrale de Zagreb prend place le sarcophage en verre du bienheureux cardinal Alojz Stepinac.
Bibliographie
Encyclopédie libre Wikipédia, Croatie, Istrie, Opatija, Poreč, Rovinj, Dalmatie, Pag, Zadar, Trogir, Šibenik, Split, Hvar, Dubrovnik, Bosnie-Herzégovine, Počitelj, Mostar, Sarajevo, Monténégro, Kotor, Perast et une foule d’autres pages;
Atlas en fiches (La Croatie, l’Istrie, l’économie de la Croatie, la Bosnie-Herzégovine, Sarajevo, l’économie de la Bosnie-Herzégovine) , Éditions Atlas, 2008;
Bosnie-Herzégovine, Turistička Naklada D.O.O. Zagreb, 2008, 160 pages;
Croatie, merveille de l’Adriatique, Éditions Minerva, 2004, 128 pages;
Dalmatie, Histoire, culture, patrimoine artistique, Forum, Zadar, 2008, 156 pages;
Dubrovnik, Histoire, culture, patrimoine artistique, Forum, Zadar, 2011, 128 pages;
Guide Voir, Croatie, Éditions Libre Expression, 2008, 296 pages;
L’agonie yougoslave (1986-2003), Renéo Lukic, Les presses de l’Université Laval, 2003, 613 pages;
Le croate pour les touristes, Extrade, 2007, 159 pages;
L’Istrie, Turistička Naklada D.O.O. Zagreb, 2007, 128 pages;
Lonely planet, Croatie, Lonely Planet Publication, 2011, 352 pages;
Monténégro, Guide touristique, Mapa Crne Gore, Podgorica, 2006, 122 pages;
Patrimoine mondial de l’UNESCO , Éditions UNESCO, 2009, 832 pages.
Venir au monde, Margaret Mazzantini, Robert Laffont, 2010, 460 pages.
Zagreb, Histoire, culture, patrimoine artistique, Forum, Zadar, 2009, 156 pages;
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29 février 2012
La description du Musée de la vieille ville de Zagreb est « super » bien faite. Comme les caméras étaient interdites, j’en avais oublié tout ce que nous avions vu.
Merci!