Juin/120
La cathédrale Saint-Étienne, la fontaine du Griffoul, le monument aux morts, le Musée Dupuy… sous la pluie
Texte et photos de Céline et Jacques Lanciault
Voici le 59e d’une série de reportages relatifs à un superbe périple qui nous a menés, au printemps 2012, à Barcelone en Espagne… puis dans le sud de la France, tout d’abord à Avignon, puis à Arles, à Nîmes, au pont du Gard, à Toulouse, à Carcassonne et à Albi!
Toulouse, France, lundi 21 mai 2012 – Autre journée de pluie sur Toulouse. Malgré tout, nous y allons d’une belle balade qui nous permettra de belles découvertes, dont la cathédrale Saint-Étienne, la fontaine du Griffoul, le monument aux anciens combattants de la Haute-Garonne, la Halle aux grains, la colonne Dupuy, l’Hôtel Dahus et sa tour et finalement le Musée Dupuy.
Photo ci-dessus : Devant le bâtiment de l’ancienne Halle aux grains, qui abrite aujourd’hui une salle de concert d’une capacité de 2 200 personnes, les lions ailés de la fontaine de la Colonne Dupuy semblent en assurer la protection.
Pour agrandir les photos, il suffit de cliquer sur celles-ci.
À notre réveil ce matin, vers 7 h 45, notre premier regard sur l’extérieur nous permet de constater que la pluie d’hier a cessé, pour le moment du moins, mais que le ciel est entièrement couvert de nuages. Cela n’annonce rien de bon pour la journée.
Et c’est plutôt frisquet lorsque nous quittons l’appartement, un peu après 9 h 30. Le mercure n’indique que 10 degrés Celsius.
Hésitant à nous rendre à pied de l’autre côté de la Garonne, nous nous dirigeons vers la station de métro « Patte d’Oie », sise à un jet de pierre de notre appartement, et grimpons dans le premier wagon. Nous descendons de l’autre côté du fleuve, à la station « Esquirol », où, même si l’heure de pointe est terminée, il y a foule.
Cathédrale Saint-Étienne
De la station Esquirol, nous marchons, sous la pluie, sur la rue de Metz jusqu’à la cathédrale Saint-Étienne, bâtie dit-on sur les fondations d'une chapelle construite par saint Saturnin au IIIe siècle. L’édifice est imposant! L’endroit est d’ailleurs toujours le siège de l’archevêché et la cathédrale de Toulouse.
Photo ci-dessus : L’entrée nord, datant du XXe siècle, de l’imposante cathédrale Saint-Étienne… toute de briques!
Étant donné la pluie, nous entrons rapidement, sans faire le tour de l’édifice. Nous verrons le spectaculaire clocher donjon…, qui contient le plus de cloches anciennes de toute la France, à notre sortie!
La cathédrale Saint-Étienne est une église à une seule nef, dont le haut plafond est en arcs blancs. Cette nef compte deux étages latéraux et de magnifiques vitraux originaux datant du XIVe siècle, pour les plus vieux.
Le chœur imposant est décoré de plusieurs sculptures en étage. Il y a de nombreuses stalles dans la première partie de la nef, une section qui est appelée « Chœur des chanoines ».
Photo ci-dessus : La nef de la cathédrale Saint-Étienne!
Photo ci-dessus : Le maître-autel et son chœur gothique.
Photo ci-dessus : L'orgue de tribune de la cathédrale pèse environ treize tonnes, nous apprend l’encyclopédie libre « Wikipédia ». Il n'est pas posé sur un support, mais accroché sur une paroi verticale. Les boiseries sont de Béhorri et Moriso.
L’église affiche 17 chapelles, celles de Sainte-Anne, de Saint-Antoine-de-Padou, de Saint-Vincent-de-Paul, de Saint-Augustin, de Sainte-Germaine, de la Sainte-Croix, des Saintes-Reliques, de Saint-Joseph, de Notre-Dame-de-la-Consolation, de Saint-Jean-Baptiste, de Sainte-Jeanne-D’Arc, de Saint-François-Xavier, de Saint-Roch, de Saint-Pierre et de Saint-Jacques.
Photo ci-dessus : L’autel de la chapelle Sainte-Anne.
Photo ci-dessus : Tout près des fonts baptismaux, une belle statue représentant « La Vierge de Pitié ». Elle est de Gervais Drouet et date de 1648. (Photo de Didier Descouens, sous licence cc-by-sa-4.0)
Plusieurs chapelles nécessiteraient d’importantes rénovations, d’ailleurs certains travaux sont en cours.
Nous sortons à 10 h 20.
Photo ci-dessus : Le clocher roman de la cathédrale Saint-Étienne renferme 17 cloches sacrées! À l'extérieur, une belle horloge décore le clocher.
La fontaine du Griffoul
Nous marchons jusqu’à la place Saint-Étienne, là où se trouve la fontaine du Griffoul, qui date du XVIe siècle. Elle est surmontée d’un obélisque!
Photo ci-dessus : C'est sur la place de la cathédrale Saint-Étienne que l'on peut admirer la plus ancienne fontaine publique monumentale de Toulouse, « La fontaine du Griffoul », elle qui fut construite entre 1546 et 1548.
Le monument aux combattants de la Haute-Garonne
Nous poursuivons notre promenade, filant en direction de la place Dupuy et de La Halle aux Grains, mais avant d’y arriver, nous croisons un immense monument aux morts, intitulé « La gloire aux héros ». Il a été érigé en l’honneur des combattants de la Haute-Garonne de la guerre 1914-1918.
Photo ci-dessus : Le monument aux combattants de la Haute-Garonne.
L’intérieur, sous l’arche du monument, est particulièrement impressionnant.
Photo ci-dessus : Un haut relief de Camille Raynaud qui illustre des « Poilus » démobilisés qui rentrent dans leur famille par convois entiers. On les voit ici à leur descente du train, entassés les uns contre les autres.
Photo ci-dessus : La « Victoire »…, nue, est assise sur un rocher, appuyée sur son coude, ses ailes déployées.
Photo ci-dessus : Et nous pouvons lire cette dédicace.
Photo ci-dessus : Du monument aux morts, nous avons une magnifique vue sur les tranquilles « allées François Verdier ».
La Halle aux grains
Nous arrivons finalement sur la place de l’ancien marché de 1861, la « Halle aux grains », occupée depuis 1974 par une salle de concert symphonique, siège de l’Orchestre national du Capitole de Toulouse.
Photos ci-dessus : Ce bâtiment abrite une salle de concert d’une capacité de 2 200 personnes… assises tout autour de l'orchestre.
La colonne Dupuy
Tout juste en face de la Halle aux grains se dresse la colonne Dupuy, elle qui a été érigée en l’honneur du général Dupuy, décédé lors de la campagne d’Égypte. Cette colonne est la plus monumentale de Toulouse avec ses 19,20 mètres de haut. Ses hautes proportions sont équilibrées par les puissants griffons hiératiques grimaçant au-dessus de la vasque.
Photos ci-dessus : La Colonne Dupuy honore la mémoire de Dominique Martin-Dupuy, un général de l'armée napoléonienne né à Toulouse et assassiné en Égypte lors de la révolte du Caire.
Photo ci-dessus : De superbes griffons font partie intégrante de la fontaine qui coule au pied de la Colonne Dupuy.
Photos ci-dessus : La statue qui prend place au sommet de la colonne Dupuy n’y était pas lors de son érection entre 1829 et 1832. Elle n’a été ajoutée que plus tard. C’est Viollet-le-Duc qui l’a déplacée de son ancien emplacement au sommet de la tour des archives, aujourd'hui connu sous le nom de donjon du Capitole, au sommet de cette colonne. Il s'agit de Dame Tholose, allégorie en bronze de la ville de Toulouse qui a été réalisée par Jean Rancy en 1544. Dame Tholose est affublée de deux couronnes de laurier. Depuis octobre 2005, elle a été remplacée par un moulage… et la statue originale est maintenant exposée dans la collection du musée des Augustins.
Nous entrons dans un petit bar pour prendre un café… histoire de nous réchauffer et de nous reposer.
L’Hôtel Dahus et sa tour
Requinqués, nous repartons en empruntant la rue Ozène. Nous passons devant « L’Hôtel Dahus » décoré d’une belle tour, la « Tour Tornoer ». Il s’agit d’un ancien hôtel particulier du XVe siècle avec une façade de chérubins et de lions pleurant autour d’une urne funéraire, celle du fils du troisième propriétaire de l’hôtel!
Photos ci-dessus : L’Hôtel Dahus a été bâti entre 1474 et 1483 pour le capitoul Pierre Dahus. La Tour Tournoer, qui date de 1532, doit son nom au président du Parlement, Paul Tournoer, qui la fit ériger.
Le Musée Dupuy
Nous arrivons finalement au Musée Dupuy et y entrons à 11 h 30. Le musée expose quelque 565 œuvres. L’entrée est gratuite avec notre passeport musée.
Photo ci-dessus : Le Musée Paul Dupuy est consacré aux arts décoratifs. Il est situé dans l’ancien hôtel Besson, un édifice affichant avec fierté sa tour capitulaire.
Nous voyons de belles pièces en porcelaine de Limoge, de l’orfèvrerie, de nombreux objets provenant d’églises présentés dans des vitrines, des pièces de monnaie datant des XVIe et XVIIe siècles et des objets en ivoire, en argent et en étain.
Il y a une statue de Saint-Ignace-de-Loyola en bois doré et polychrome datant de 1614. L’œuvre est d’Artus Legourt.
Photo ci-dessus : Tout un pan de mur est constitué d’armoires de pharmacie en bois, contenant des pots et des jarres en faïence.
Nous admirons des sculptures d’artistes flamands, dont une dormition et une fuite en Égypte.
Photo ci-dessus : Une des œuvres vedettes du Musée Paul Dupuy, une sculpture en bois doré d'un artiste flamand datant du XIVe siècle : « La dormition de la Vierge! »
Une vitrine affiche de longs fusils hallebardes du XVIe siècle. Nous passons devant une vitrine d’objets en argent, une autre renfermant des faïences grand feu et finalement une autre avec des faïences petit feu.
(1) : Il existe deux types de faïence. La faïence stannifère, recouverte d'une glaçure à base d'étain opaque appelée engobe, qui masque totalement la pâte avec laquelle elle a été façonnée et lui donne son aspect caractéristique blanc et brillant. Et la faïence fine, dont la pâte blanche ou légèrement ivoire, précuite puis décorée, est recouverte d'une glaçure à base de plomb transparente.
Parmi les faïences stannifères, il y a les « grand feu » lorsque le décor est posé, après une précuisson « au dégourdi », directement sur l'émail stannifère (blanc opaque) pulvérulent ou engobe, qui l'absorbe sans espoir de repentir... Et les « petit feu » ou faïence de réverbère dont le décor est posé sur l'émail stannifère déjà cuit, ce qui fait qu'il est plus net car il ne déborde pas sur l'émail pulvérulent.
Dans une autre salle, nous pouvons admirer des vitrines de bijoux du XIXe siècle, de beaux peignes en écaille, un carnet de bal avec un crayon en ivoire, une chasuble en soie d’argent de Damas du XVIIIe siècle, des instruments de musique des XVIIIe et XIXe siècles, dont des clarinettes, des flutes, des hauts-bois, des cistres, des mandolines et des luths.
Photo ci-dessus : Un charmant instrument de musique.
Il y a une autre vitrine avec des épées, des pistolets, des sabres, des couteaux et une autre avec des tabatières du XVIIIe et XIXe siècles, ainsi que des flacons à sel.
Nous montons dans la salle de l’horlogerie. Il y a d’abord un énorme buffet en bois sculpté du XVIIe siècle. Une vitrine d’astrolabes planisphériques du XVIe siècle et de multiples petites horloges de tables également du XVIe.
Photo ci-dessus : Sur un mur il y a cinq petites sculptures en bois illustrant l’adoration des mages. Des œuvres datant du XVIe siècle.
Nous sommes les seuls visiteurs!
Une multitude de montres datant du XVIIe siècle. Plusieurs sont très jolies de vrais petits bijoux.
Une vitrine montre des sabliers du XVIIIe siècle.
Il y a une multitude de pendules, dont une est composée d’un globe terrestre en bronze doré et marbre blanc (1762).
Plusieurs des horloges que nous admirons fonctionnent et sont à la bonne heure.
Nous voyons la pendule d’Orphée Lyriste (1820), puis une autre, la pendule « Au bon sauvage », de Armingaud en bronze patiné doré. L’œuvre date de 1805 et de Paris.
Photo ci-dessus : La pendule dite « au bon sauvage d’Amérique », une œuvre d’Armingaud de Paris.
Photo ci-dessus : Une autre magnifique pièce de collection.
Nous sortons à 12 h 20. Il pleut toujours.
Nous nous rendons au bistrot des Halles et y prenons un excellent dîner. Veau en cubes dans une sauce délicieuse avec champignons et pommes de terre pour Céline et un hamburger steak avec frites et salade pour moi, le tout arrosé d’un demi-litre de vin rouge. Céline se délecte d’un crumble aux pommes pour dessert, tandis que je savoure un expresso.
Ouf, un bon plat chaud en cette fin de matinée froide et humide.
Nous repartons à 13 h 30 avec l’intention de visiter l’église Saint-Aubin. Nous reprenons le métro à la station des Carmes et filons jusqu’à la station Verdier. En sortant, nous cherchons notre chemin… comme de véritables touristes que nous sommes!
Finalement nous trouvons l’église… mais elle est fermée le lundi!
Photo ci-dessus : L’église Saint-Aubin, massive et sans clocher elle fut construite à partir de 1847.
Nous rebroussons chemin et cherchons (encore) la fameuse station Verdier d’où pourtant nous venons de descendre. Après l’avoir trouvée, nous retraversons la Garonne et descendons à la station Cyprien République où nous entrons dans une petite épicerie, histoire de refaire nos provisions… Puis, nous nous arrêtons chez notre voisin pâtissier où nous achetons nos croissants pour le déjeuner de demain.
En attendant d’être servis, nous échappons sur le plancher de terrazzo de la pâtisserie une bouteille de vin que nous venions tout juste d’acheter! Eurêka, elle ne se brise pas.
À suivre…
Le centre de l'Affiche municipal de Toulouse et belle promenade dans le quartier Saint-Cyprien.
Photo ci-dessus : Le Centre de l’Affiche municipal de Toulouse est bien connu des visiteurs toulousains qui ne manquent pas d’admirer régulièrement les différentes expositions annoncées par de magnifiques affiches. Situé sur les allées Charles de Fitte, dans le quartier Saint-Cyprien. Lors de notre visite, nous avons eu droit à une visite commentée de l'exposition « Hommes de Pub».
Bibliographie
Atlas en fiches, Ville de Toulouse, Région Midi-Pyrénées, la Garonne, les canaux de France et le tourisme en France, Éditions Atlas, 2008;
Encyclopédie libre WikipédiaToulouse et plusieurs autres pages;
Guide Lonely Planet, Toulouse en quelques jours, Hervé François, Lonely Planet, 2010, 160 pages;
Toulouse, Éditions MSN, 2003, 32 pages;
Le Patrimoine mondial de l'UNESCO, Éditions UNESCO, 2009, 832 pages.
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28 janvier 2019
La photo de la vierge de pitié par Drouet n’est pas libre de droit. Cette image est traçable elle est sous Licence cc-by-sa-4.0. Vous pouvez l’utiliser sous cette licence en le rappelant et en donnant le nom de l’auteur : Didier Descouens.
28 janvier 2019
Voilà, la précision est apportée. Un grand merci.