Déc/120
Le mot du jour : effet de halo
Textes et recherches de Jacques Lanciault
Je consigne ici le fruit de recherches sur le sens, l’étymologie, l’écriture ou encore la prononciation de certains mots ou expressions sur lesquels je bute, ou qui tout simplement suscitent ma curiosité au fil de mes lectures...
Dimanche, 16 décembre 2012
Source de la recherche :
Les paragraphes suivants, tirés d’un texte de Stéphane Baillargeon, publiés dans le quotidien Le Devoir du 10 décembre 2012 :
« La crise pourrait annoncer un âge d’or du journalisme et du commentaire politiques. Comme une épidémie stimule le système de santé. Est-ce bien le cas ?
En fait, oui. Il y a d’excellents exemples à suivre au Devoir comme dans certains autres médias. Les reporters qui fouillent et rapportent font encore et toujours leur job de base. Les chroniqueurs ou les éditorialistes éclairent les choix et les enjeux. Très bien et bravo, surtout quand le travail des uns débusque des coquins et que l’analyse des autres porte sur les enjeux fondamentaux, les fins plutôt que les seuls moyens.
Il y a aussi de sérieux problèmes médiatiques qui finissent eux-mêmes par amplifier le sentiment de fatigue généralisée du système politique.
Le plus évident concerne la surabondance de commentaires. Pour une analyse spécialisée, il faut maintenant compter dix ou vingt ou cent ergoteurs plus ou moins partisans qui lâchent leurs coups de gueule instantanés. Au secours !
Un autre travers essentiel concerne l’attention démesurée accordée à la tactique politique. La passion obsessionnelle pour les tractations de coulisse finit même parfois par pervertir les meilleurs préposés au sens.
Ce babillage incessant se concentre au pur sucre à l’émission Le club des ex sur RDI, l’envers de la mise en perspective éclairante proposée le soir à 24 heures en 60 minutes. Les ex sont plutôt à la politique ce que L’antichambre de RDS est aux sports : l’exposition lancinante et pénible d’une affectation maladive pour le jeu et la mécanique du jeu. C’est de la gérance d’estrade aussi servie une heure par jour depuis une éternité par les trois mêmes têtes militantes qui double ainsi quotidiennement sur écran les stériles chicanes de l’Assemblée nationale.
Les débats y fonctionnent presque toujours selon l’effet de halo, la perception sélective des informations allant toujours dans le sens des idées préconçues. Ce biais cognitif fait par exemple que l’ex-péquiste attribue toutes les fautes au système fédéral ou à ses partisans et mise sur la souveraineté comme solution magique à tous les problèmes.
À ce niveau d’aveuglement volontaire, on sort presque de la politique pour entrer dans le religieux. On se promène d’une fin du monde à l’autre, quoi… Misère !»
Définition :
L’encyclopédie libre Wikipédia propose la définition suivante pour l’expression effet de halo :
« L’effet de halo, ou effet de notoriété, est un biais cognitif qui affecte la perception des gens ou de marques. C'est une interprétation et une perception sélective d'informations allant dans le sens d'une première impression que l'on cherche à confirmer ("il ne voit que ce qu'il veut bien voir"). Il a été mis en évidence de manière empirique par Edward Thorndike en 1920[1] et démontré par Solomon Asch en 1946[2]. Une caractéristique jugée positive à propos d'une personne ou d'une collectivité a tendance à rendre plus positives les autres caractéristiques de cette personne, même sans les connaître (et inversement pour une caractéristique négative). Cet effet pourrait par exemple avoir un rôle dans des phénomènes comme le racisme.
Ainsi Clifford (1975) a pu montrer que des personnes étaient jugées plus intelligentes que d'autres uniquement sur la base de leur attrait physique.
Cela vaut également pour les marques. Une étude d'image avait demandé au milieu des années 1960 à des consommateurs de désigner les constructeurs allemands fabriquant les meilleurs électrophones. Ce fut le nom de Grundig qui arriva en tête alors même que jamais Grundig n'avait fabriqué d'électrophones.
Cet effet se manifeste notamment dans le fait que les réponses à un item d'un questionnaire sont induites par les réponses précédentes, par souci de cohérence. »
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