Lecce : la Florence baroque du sud! (2e partie)

Texte et photos de Céline et Jacques

Voici le 15e d'une série de reportages relatifs à un formidable voyage réalisé dans « l’autre Italie » à l’automne 2012.

Lecce, Pouilles, Italie, lundi, 15 octobre 2012 – Dernière journée de notre périple dans les Pouilles aujourd’hui. Pour l’occasion nous sommes choyés, car nous visitons la « baroque » ville de Lecce sous un ciel sans nuage. Son amphithéâtre et son théâtre romain, sa splendide place du duomo, toute refermée sur elle-même, sa cathédrale évidemment baroque, ses nombreuses et superbes églises aux façades sculptées dans le grès ocre local, son château de Charles Quint, ses palais privés et ses quelques imposantes portes d’entrée donnant accès à la vieille ville. Wow!

Photo ci-dessus : Une magnifique statue de la Vierge que nous avons eu la chance d’admirer dans l’église de Saint Jean-Baptiste et du Rosaire, la «Chiesa di San Giovanni Battista o del Rosario».

Pour agrandir les photos, il suffit de cliquer sur celles-ci.

Pour lire la première partie de ce texte, cliquez sur le lien suivant : Lecce : la Florence baroque du sud! (1re partie)

La Piazza del Duomo
Nous arrivons maintenant sur la Piazza del Duomo, une place qui est immense. La cathédrale, qui compte deux façades, est entourée d’un campanile haut de 68 mètres, du palais épiscopal, le Palazzo Vescovile datant du XVe siècle mais reconstruit en 1632, du palais du séminaire, le Seminario construit au tout début du XVIIIe siècle, et par quelques autres palais.

Photo ci-dessus : L’entrée pour accéder à la « Piazza del Duomo ».

Sur cette place, les premiers édifices ont été érigés aux XIIe et XIIIe siècles, mais tout fut reconstruit par l'architecte Giuseppe Zimbalo entre 1659 et 1670. C’est à lui que nous devons le style baroque exubérant des lieux.

Photo ci-dessus : Le point central de la vieille ville de Lecce, la place du Duomo et sa cathédrale, toute baroque, dédiée à l’Assomption de la Vierge Marie. Cette place du Duomo est la seule de toute l'Italie à être fermée!

Photo ci-dessus : Une des deux façades de la cathédrale de l’Assomption de la Vierge Marie affiche, bien en évidence, la statue de Sant’Oronzo. Cette façade date du XVIIe et elle est de pierres de Lecce.

Photo ci-dessus : Le campanile de la cathédrale de l’Assomption de la Vierge Marie compte cinq étages et atteint 68 mètres de hauteur.

Photo ci-dessus : L’autre façade du Duomo de Lecce.

« La Piazza del Duomo accueille régulièrement des concerts et des spectacles », nous signale Grazia.

Photo ci-dessus : Un commerce d’angle de la « Piazza del Duomo » en est un de statues… des statues en papier mâché, un art propre à Lecce! Une des œuvres qui est à vendre a été placée devant le magasin sur la place.

Nous entrons dans la cathédrale.

À notre gauche, une belle chapelle est dédiée à la Vierge Marie. « Le maître autel en marbre, nous souffle notre guide, provient d’une autre église située à l’extérieur de la vieille ville. »

Le plafond du duomo est à caissons en bois doré et comporte, comme nous l’avons vu déjà dans plusieurs églises de la région des Pouilles, des peintures. Celles-ci représentent des scènes de vie de Sant’Oronzo, rappelons-le, le saint patron de la ville.

Photo ci-dessus : Le plafond à caissons de bois.

« Cette cathédrale offre de grandes similitudes avec les églises du quartier historique de Naples », nous fait remarquer Grazia.

Photo ci-dessus : Du côté droit, il y a un autel où la Sainte Croix est honorée. C’est plutôt sombre comme lieu de prière.

Il y a une autre chapelle, qui elle est dédiée à la nativité.

Photo ci-dessus : La « Capella della Nativita » où trois grosses statues en pierre sont facilement identifiables.

Nous sortons.

Sur le côté de la cathédrale, nous pouvons voir les vestiges de l’ancienne porte principale de la place et de sa façade d’origine normande datant du XIIe siècle.

Des églises et encore des églises
En poursuivant notre ballade, nous croisons la Chiesa di Santa Teresa, une église datant du XVIIe.

Nous y entrons.

C’est une toute petite église. Elle affiche de belles statues où les personnages sont habillés de vêtements colorés. Parmi les statues, il y en a une de Saint-Jean de Bosco accompagné de deux jeunes.

Nous passons devant une ancienne caserne de l’armée. Un édifice qui est en attente d’importantes rénovations.

« Lecce, est le siège de l’armée de terre d’Italie », nous dit notre guide.

Nous croisons deux autres églises, une dédiée à Santa Elisabetta et l’autre à Sant’Anna… mais nous passons sans y entrer.

La Chiesa San Giovanni Battista o del Rosario
Notre promenade nous amène devant une église que notre guide nomme l’église du Rosaire. Toutefois, l’église n’est pas que dédiée au saint rosaire, elle l’est également à Saint-Jean-Baptiste. Elle se nomme en fait la Chiesa di San Giovanni Battista o del Rosario. Elle est la dernière église construite par l’architecte Giuseppe Zimbalo, le grand maître du « baroque de Lecce ». Sa construction s’est amorcée en 1691 pour se terminer en 1728.

Photo ci-dessus : Au cœur de la façade de la « Chiesa San Giovanni Battista o del Rosario », une statue de la Vierge, entourée de deux imposantes colonnes sculptées, domine le portail.

Nous entrons.

« L’église a été fermée durant plusieurs années en raison de restauration », nous confie notre guide. «Elle n’est rouverte que depuis deux ans. » Elle est magnifique!

Il y a plusieurs tableaux présentant des scènes de la vie de saints. Dans une des chapelles, il y a un autel entouré de colonnes sculptées. Elle est dédiée à Saint Dominique.

Il y a une magnifique statue de la Vierge Marie arborant une superbe robe bleu et or. « Cette statue est utilisée lors des processions religieuses qui ont lieu dans la ville », note Grazia.

Photo ci-dessus : La très belle statue de la Vierge Marie de l’église du Saint Rosaire est entourée de quelques Saints.

Photo ci-dessus : De magnifiques armoiries sont dessinées au sol.

Photos ci-dessus : Plusieurs statues de saints décorent l’église de Saint-Jean-Baptiste et du Rosaire.

Nous sortons.

En face de l’église, il y a une ancienne fabrique de tabac.

Nous continuons notre balade et passons devant l’Académie des Beaux-Arts.

Les portes de la ville
La vieille ville de Lecce est accessible par trois anciennes portes : la Porta Rudia, la Porta Napoli et la Porta Biagio. Nous franchirons les deux premières.

Notre guide nous mène hors de la vieille ville en nous indiquant de franchir la Porta Rudiae. Cette porte s’ouvre sur la ville moderne… et effectivement la circulation automobile y est lourde.

Photo ci-dessus : La façade de la « Porta Rudia » est dominée par une statue de Sant'Oronzo, accompagnée latéralement par des statues de Sainte-Irène et de Saint-Dominique.

Notre sortie de la vieille ville n’avait que pour but de nous permettre d’admirer la porte vue de la ville moderne. Nous ré entrons presque immédiatement.

Il est 10 h 30 et notre accompagnateur de Voyages Lambert décrète une pause santé, une courte pause d’une quinzaine de minutes, après laquelle nous reprenons notre promenade

Nous passons devant le palais des Falconieri, devenu restaurant, devant l’église Sante Maria della Noce et devant le théâtre Paisiello, l’opéra de la ville. Grazia nous fait remarquer que Lecce est une ville culturelle et musicale.

Nous arrivons à l’église Santa Maria della Porta, elle qui est située tout près de la Porta Napoli.

Cette porte imite un arc de triomphe. Elle a été bâtie en 1548 en l'honneur de l'empereur Charles Quint, d’ailleurs nous pouvons y admirer les armoiries de l’empereur sur la face extérieure de la porte.

Photos ci-dessus : Les deux façades de la « Porta Napoli », une fade, celle qui nous permet de sortir de la vieille ville, et l’autre avantageusement travaillée, qui donne sur la ville moderne.

Du côté de la ville moderne, la Porta Napoli s’ouvre sur une allée où prend place un obélisque en pierre locale, sculpté de toute part.

Photo ci-dessus : Situé à quelques mètres de la « Porta Napoli », au centre de l'avenue des Étudiants, l'obélisque de Lecce, construit en 1822, rend hommage au roi Ferdinand 1er d’Espagne.

Nous ré entrons dans la vieille ville et continuons notre périple dans la très pieuse ville de Lecce, du moins si nous nous fions à la quantité d’églises que nous croisons. D’ailleurs, en voici une autre, la Chiesa di Santa Maria della Provvidenza.

Photo ci-dessus : La « Chiesa delle Alcanterine », aussi connue sous le nom d’église Sainte-Marie de la Providence, « Chiesa di Santa Maria della Provvidenza », a été achevée en 1724.

Notre guide nous rappelle que la ville de Lecce est une grande ville étudiante. Son université, l’Université du Salento, créée en 1955, accueille quelque 28 000 étudiants.

Photo ci-dessus : Pendant que notre guide locale dans les Pouilles nous parlait de la vie étudiante à Lecce, je rencontrais trois jolies jeunes filles, probablement des étudiantes!

La basilique Santa Croce
Nous voici devant une des plus belles églises de Lecce, la basilique Santa Croce, qui malheureusement est en rénovation.

Sa construction s’est étalée sur plus d'un siècle, soit de 1549 à 1695.

Photo ci-dessus : La basilique Santa Croce à la devanture couverte d’échafaudages!

L’église possède trois portails d’entrée. On peut y voir les armoiries de l’ordre religieux des Célestins, dont le couvent est attenant. La rosace au-dessus du balcon ouvragé est très belle, tout comme les statues qui l’entourent.

Il y a beaucoup d’animaux sculptés dans la pierre et de nombreux personnages rappelant la victoire contre les Turcs.

C’est l’architecte Francesco Antonio Zimbalo qui a complété les travaux et qui a immortalisé son propre visage, avec un grand nez, dans la rosace centrale.

Photos ci-dessus : La façade de la basilique Santa Croce a requis des années de travail des maîtres-sculpteurs.

Nous entrons.

«Autrefois, soutient Grazia, il y avait cinq nefs. Trois ont été enlevées pour procéder à la construction de petites chapelles. De fait, ajoute-t-elle, il y a dix-sept petites chapelles au total.»

Sans surprise, nous constatons que le plafond est en caisson de bois… et que des tableaux y sont incorporés. Ces tableaux illustrent des scènes de la nativité du Christ.

Photos ci-dessus : Le superbe plafond à caissons de bois.

À droite, il y a l’autel de la croix, avec une belle statue de la Vierge Marie vêtue de bleu.

À gauche, la chapelle de Saint-Antoine-de-Padou décorée de six impressionnantes colonnes sculptées.

Photos ci-dessus : La nef centrale est bordée de plusieurs colonnes, dont les chapiteaux sont tous différents.

Photos ci-dessus : Le maître-autel de la basilique Santa Croce est sobre.

Nous sortons et arrivons dans la cour intérieure de l’ancien couvent des Célestins, là où se trouvait le cloître.

Statue de papier mâché!
Nous poursuivons notre promenade et nous entrons dans une boutique d’objets réalisés en papier mâché!

Photos ci-dessus : Maria, la propriétaire d’une petite boutique fabriquant des objets en papier mâché, nous explique en partie cet artisanat local qui date des années 1500.

Sa boutique est habitée de nombreux personnages, de masques et d’objets les plus divers. Un des personnages qui domine est une statue grandeur nature du pape Jean-Paul II!

Nous sortons et nous retrouvons tout juste à l’endroit où nous avons amorcé notre balade ce matin.

Nous nous dirigeons vers le château Charles Quint, le Castelo di Carlo V. Il a été construit en 1548 et au fil des ans il a servi d’habitation pour le roi, de prisons, de tribunal et de quartier général militaire. Aujourd’hui, plusieurs salles ont été restaurées pour y accueillir des expositions.

Nous entrons dans l’une des salles qui présente des maquettes représentant les divers monuments de Lecce que nous avons eu la chance d’admirer au cours de notre promenade de ce matin.

Puis, nous entrons dans une galerie d’époque normande où de superbes statues de papier mâché sont exposées dans des vitrines.

Photos ci-dessus : La statue de la « Madona della Cintura », qui date du XIXe siècle, dont l’artiste l’ayant réalisée est demeuré inconnu.

Nous déambulons dans une autre galerie présentant des œuvres plus modernes, des objets réalisés au XXIe siècle, mais toujours en papier mâché.

Il est 12 h 10 et notre guide locale nous informe qu’ici se termine notre belle visite de ce matin et en fait notre visite guidée des Pouilles!

Nous la remercions et l’applaudissons chaleureusement.

Notre accompagnateur de Voyages Lambert, Jean-Marc Lechat, nous informe que le reste de la journée est libre. Il précise toutefois, que le rendez-vous de demain matin est fixé à 6 h 15 dans le hall d’entrée, car dès le déjeuner terminé, nous filerons pour l’aéroport de Brindisi, d’où nous nous envolerons à destination de Milan en Lombardie pour amorcer la deuxième partie de notre périple par une visite de la ville de Crémone!

Nous quittons le groupe à 12 h 30 pour revenir à l’hôtel, histoire de nous rafraîchir avant le dîner!

Nous repartons 15 minutes plus tard à la recherche d’un restaurant. En cours de route, un résident de Lecce, nous voyant chercher, nous indique notre chemin et nous suggère un restaurant, le « Antica Corte », situé près de la place de la cathédrale.

Nous nous y rendons. Nous sommes installés sur une terrasse intérieure. Nous y allons pour le menu touristique à deux services! Une salade, une entrée de pâtes et du porc pour Céline, tandis que je me régale de crevettes pannées. Notre serveuse nous indique qu’il s’agit de plats typiques de la région du Salento.

Nous revenons à la chambre en fin d’après-midi et préparons nos valises pour le lendemain.

Nous repartons toutefois vers 18 h 30 pour y aller de quelques petits achats de souvenirs… maintenant que les boutiques sont rouvertes, la sieste étant terminée.

Nous en profitons également pour nous rendre de nouveau sur la place du Duomo pour immortaliser quelques édifices éclairés!

Photos ci-dessus : Sur la Piazza del Duomo, l’entrée du palais épiscopal, le Palazzo Vescovile.

Photos ci-dessus : La cathédrale de Lecce.

Méli-mélo
Lecce est une ville messapienne d’origine grecque.

Elle compte sur une population légèrement inférieure à 100 000 habitants.

La ville de Lecce se situe dans la région du Salento.

Lecce a été, pendant des siècles, un centre culturel, religieux et commercial prospère et l'une des villes les plus peuplées du Royaume de Naples.

Son patrimoine artistique est particulièrement riche, la plupart des bâtiments qu’elle abrite ont été construits entre 1600 et 1700.

Les édifices historiques sont richement décorés de marbre blanc et de pierre calcaire locale, sculptée par des artisans du sud de l’Italie.

À suivre
Crémone, sa superbe cathédrale et son interminable campanile, le musée du violon et une prestation époustouflante d'un maestro utilisant un « Stradivarius » datant de 1669 et finalement une rencontre avec un luthier!

Photo ci-dessus : La cathédrale de Crémone et son campanile... le plus haut d'Italie.

Bibliographie
Atlas en fiches (Italie, Régions du Sud, Mezzogiorno et les Apennins), Éditions Atlas, 2008;

Encyclopédie libre Wikipédia, Italie, régions d’Italie, villes d’Italie et de nombreuses autres pages;

Guide Voir, Italie, Éditions Libre Expression, 2007, 720 pages;

Lonely planet, Italie, Lonely Planet Publication, 2010, 836 pages;

Patrimoine mondial de l’UNESCO, Éditions UNESCO, 2009, 832 pages ;

Les Pouilles, civilisation, art et histoire,, Edizioni Kina Italia, 96 pages.