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Cortone : de haut en bas de la colline, d’église en église jusqu’au musée étrusque!
Texte et photos de Céline et Jacques
Voici le 37e d’une série de reportages relatifs à un formidable voyage réalisé dans « l’autre Italie » à l’automne 2012.
Cortone, Toscane, Italie, mercredi 24 octobre 2012 – Après les nombreuses églises d’Arezzo ce matin, nous nous retrouvons en après-midi au sommet d’une colline qui culmine à plus de 500 mètres, là où les Étrusques ont érigé la petite ville de Cortona. Du haut de la montagne, nous amorcerons une descente à travers les dédales de ruelles de la ville… qui nous mènera au musée de l’Académie étrusque! Une institution muséale qui, à vrai dire, ne s’est pas limitée à présenter des artefacts de la civilisation étrusque!
Photo ci-dessus : Une descente, souvent sur des chemins de pierraille, charmante certes, mais pas toujours facile pour les chevilles!
Pour agrandir les photos, il suffit de cliquer sur celles-ci.
Au terme d’une charmante matinée à Arezzo, nous rejoignons notre groupe au point de rendez-vous fixé par notre accompagnateur de Voyages Lambert, Jean-Marc Lechat, et nous marchons, tous ensemble, pour rejoindre l’autocar qui est stationné non loin de l’amphithéâtre romain et du musée archéologique d’Arezzo.
Nous nous dirigeons vers Cortone, Cortona en italien, une petite ville d’à peine 23,000 habitants. Une cité construite par les Étrusques à flanc de colline.
Jean-Marc profite du trajet en autocar pour nous distribuer des biscuits aux amandes qu’il a achetés à Arezzo.
Sur notre gauche, nous apercevons une grande pépinière, où assez curieusement « le sapin de Noël » semble avoir la cote!
Puis, notre guide locale pour la région, Anne-Claire, attire notre attention sur un château au sommet d’une colline. Il s’agit du château de Montecchio qui arbore une haute tour de quelque 30 mètres et qui nous semble, du moins de cette distance, être en bon état de conservation.
Photo ci-dessus : Le château de Montechhio que nous apercevons en quittant Arezzo.
Anne-Claire nous mentionne que Cortona serait la ville la plus antique du monde. « Selon la légende, dit-elle, Cortone serait la mère de Troie et la grand-mère de Rome. » Elle nous précise qu’au nombre des Grecs venus s’établir à Cortone se trouvaient Ulysse et Pythagore !
D’ailleurs, elle pointe un monument à gauche de la route en mentionnant : «Voici le tombeau de Pythagore…, et ce, même si tous les expert s’entendent pour dire qu’il n’y est pas enterré.»
Il y a de nombreux cyprès tout autour, c’est très joli.
Puis, notre guide nous fait remarquer, sur notre droite, la présence de tumulus : « De petites collines renfermant des tombes étrusques datant des VIIe et VIe siècles avant Jésus-Christ », affirme-t-elle.
L’autocar grimpe une colline où, de chaque côté, il y a des oliveraies.
« Cette année, les oliviers ne donneront pas de bonnes récoltes, lance notre guide, car les arbres ont fleuri en mai au lieu d’avril, comme habituellement. »
Elle ajoute qu’en principe il faut sept kilogrammes d’olives pour confectionner un litre d’huile.
Nous continuons à monter et soudain, notre guide nous indique un petit village tout en haut de la colline, « Voilà, c’est Cortone tout en haut. »
Anne-Claire ajoute que nous allons descendre de l’autocar au sommet de la colline et que nous allons redescendre tranquillement, à pied, par un dédale de ruelles vers le bas de la ville où nous visiterons le Museo dell’Accademia Etrusca.
Nous voyons les remparts qui s’étirent sur deux kilomètres.
« C’est ici, lance encore notre guide, que Frances Mayes, l’auteur du livre "Sous le soleil de Toscane, une maison en Italie", a acheté "Bramassole", la maison qui a fait l’objet de son ouvrage à succès de 1996 ».
La basilique de Santa Margherita
Nous descendons du car à 14 h 25 devant une église, la Chiesa di Santa Margherita, d’où nous avons une très belle vue sur la vallée tout en bas.
Il fait 23 degrés Celsius. Quelle chance nous avons pour notre promenade!
Photo ci-dessus : La vue sur la vallée!
Photo ci-dessus : La façade de la « Chiesa di Santa Margherita ».
« La basilique de Santa Margherita, la sainte patronne de Cortone, a été construite initialement au XIIIe siècle, peu après la mort de la sainte en 1297. Mais l’édifice a été complètement restauré au XIXe siècle. L’église abrite le tombeau sculpté de Sainte Marguerite, une pièce datant du XIVe siècle. »
« Mais, le corps de Margherita da Laviano (1247-1297) repose en réalité dans un cercueil en verre placé bien en vue au-dessus du maître-autel de cette église. »
« Margherita était religieuse franciscaine du Tiers-Ordre. Elle a été canonisée en 1728 », nous précise notre guide… avant de nous raconter brièvement sa vie.
« Après avoir été l’amante d’un riche noble durant plusieurs années, elle donne naissance à l’enfant de celui-ci. Mais l’amant est assassiné peu de temps après la naissance du bébé. La légende raconte que c’est le chien de l’amant qui aurait conduit Margherita jusqu’au corps de la victime. C’est pourquoi souvent Sainte Margherita est accompagné d’un chien sur les œuvres la représentant. »
« La mort de l’amant a laissé Margherita sans le sou et sans domicile. C’est alors qu’elle découvre sa vocation et devient religieuse à 25 ans. Elle consacre alors sa vie dans les ordres, à venir en aide aux malheureux. Elle est morte jeune, à 50 ans.»
« Le pape Jean-Paul II est venu ici le 23 mai 1993 », nous mentionne notre guide.
Photo ci-dessus : Tout près de l’église de Sainte Margherita, il y a ce beau clocher.
Superbe promenade au soleil
Nous amorçons notre descente vers le bas de la colline. La descente est difficile, car la pente est raide et le sol est en pierre!
Toutefois, le temps est magnifique. Le ciel est bleu et la luminosité est splendide.
Photo ci-dessus : Nous devons être prudents pour nos chevilles en descendant!
Nous croisons de vieilles maisons toute en pierre avec de magnifiques terrasses.
Photo ci-dessus : Une jolie maison.
Il y a de nombreuses églises, dont celle de Saint-Christophe, le saint patron des voyageurs.
Cette église possède un clocher à peigne, une expression dont nous ignorions, à ce moment, la signification.
À notre retour, le dictionnaire « Reverso.net » nous a appris qu’un clocher à peigne était un clocher dans lequel les cloches sont placées en file en haut d'un mur.
Photo ci-dessus : Le clocher à peigne de l’église Saint-Christophe de Cortone.
Nous poursuivons notre descente.
Photo ci-dessus : Une des magnifiques petites ruelles de Cortone.
Photo ci-dessus : Il est vrai que la fête d’Halloween approche à grands pas. La présence de citrouilles à la porte de cette maison est étonnante, car en Europe, Halloween n'est pratiquement pas fêtée!
Photo ci-dessus : Et voici, sur le mur d’une maison, la sainte patronne de Cortone, Santa Margherita… ici représentée avec un chien.
Photo ci-dessus : Une autre belle petite allée.
Nous voyons l’église San-Nicolo, qui date du XVe siècle, puis l’église Santa Clara, où, nous précise notre guide, habitent des sœurs cloitrées.
Nous y entrons.
C’est tout petit ! Il y a des missels devant les bancs qui ont un haut dossier.
« À certaines heures du jour, les gens peuvent venir prier dans cette église avec les religieuses », chuchote Anne-Claire.
Notre guide nous mentionne qu’il y a quelques œuvres de l’artiste-peintre Pierro de Cortone dans cette église.
Nous sortons et nous nous retrouvons après seulement quelques pas devant une autre église, celle de Saint-François d’Assise, situé sur un terrain en pente.
Photo ci-dessus : L’église Saint François d’Assise de Cortone.
« L’église a été construite par le frère Élie de Cortone, un franciscain », soutient Anne-Claire.
Nous y entrons.
L’église est rectangulaire et ne compte que sur une seule nef. Il y a des bancs avec de hauts dossiers superbement travaillés.
Photos ci-dessus : Une église où les bancs pour les fidèles comportent de haut dossier.
Photo ci-dessus : Des statues curieusement aménagées, le Christ, Saint-François et la Vierge.
« Il y a dans cette église des fresques de Jacopo de Lorenzo et de Lorenzo Salimbeni dit Lorenzo di San Severino datant du XVe siècle.
Nous sortons et continuons à descendre.
Nous croisons le Téatro Signorelli.
« Cortone était la ville préférée du président français François Mitterrand », certifie Anne-Claire. « Il y venait souvent et parfois même sans escorte ».
Photo ci-dessus : La mairie de Cortone… un édifice donnant sur la charmante petite Piazza Signorelli.
Le Museo dell’Accademia Etrusca
Le musée de l’Académie étrusque occupe les étages nobles du Palazzo Casali, un palais privé construit au XIIIe siècle qui est la résidence de la famille Casali depuis 1325.
Photo ci-dessus : La façade du « Museo dell’Accademia Etrusca ».
Nous entrons dans le musée à 15 h 30 et on nous apprend que les photos y sont interdites. Grrr…
Il y a des vitrines où prennent place des collections d’artefacts paléontologiques.
Quant aux objets étrusques, ils sont exposés par ordre chronologique.
Nous voyons des pierres tombales et un « glirarium », « où, nous signale notre guide, on élevait des loirs ». C’est une sorte d’amphore avec plusieurs trous. Le loir est un petit animal de la grosseur d’une souris que les Romains dégustaient à table.
Photo ci-dessus : Le lendemain de notre visite du musée étrusque de Cortone, nous avons pu photographier un « glirarium » au Musée étrusque de Chiusi!
Nous montons aux étages supérieurs.
Nous voyons un « lampadaire » en bronze suspendu au plafond par un fil. Il fait 60 centimètres de diamètre et pèse 60 kilogrammes.
Photo ci-dessus : Une des pièces maîtresses du « Museo dell’Accademia Etrusca » de Cortone, le « Lampadario in bronzo ». (Photo provenant du site Internet du Musée)
Dans les vitrines, il y a plusieurs objets finement taillés en bronze.
Un petit temple en porcelaine, avec plusieurs personnages sculptés tout en blanc, et qui appartenait aux Médicis.
Il y a aussi de nombreuses pièces de monnaie exposées, des objets chinois, etc. C’est un musée très disparate.
Soudain, nous arrivons dans la chambre à coucher du « Grand maître de l’ordre de Malte », Giovanni Battista Tommasi, qui fut le 73e grand maître de l'Ordre, de 1803 à 1805.
Nous sortons à 16 h 20.
Nous nous rendons sur la place principale et de là nous continuons notre descente de la colline, cette fois-ci en direction de notre autocar, dans lequel nous nous engouffrons à 16 h 45.
Finalement, après une heure de route nous arrivons à notre hôtel à Pérouse, le « Brufani Palace ».
Souper libre
Avant de quitter le car, notre accompagnateur nous rappelle que ce soir le souper est libre.
Nous montons à notre chambre et en profitons pour nous reposer un peu avant de sortir à la recherche d’un restaurant.
Nous sortons à 19 h 15 parmi la foule, car c’est toujours la fête du chocolat. Nous déambulons sur la via Republica, puis apercevons un petit resto sur une rue perpendiculaire. Il s’agit du «Cesarino». Nous y entrons.
Photo ci-dessus : La grande foire internationale du chocolat de Pérouse, l’eurochocolate, attire une foule de curieux et encore plus de gourmands.
Nous prenons une salade à deux. Céline opte pour une assiette de salade au poulet, alors que je commande une lasagne traditionnelle! Nous commandons une bouteille d’Orvieto qui malheureusement est chaude et, ce qui est encore plus malheureux, elle n’aura pas le temps de refroidir avant l’arrivée des plats. Décevant!
Nous sortons du restaurant un peu après 21 heures. Les kiosques de la foire sont fermés. C’est très calme. La température est douce et il est très agréable de se promener.
À suivre
Chiusi et son musée étrusque.
Photo ci-dessus : Une des pièces phares du musée étrusque de Chiusi.
Bibliographie
Atlas en fiches (Italie, régions du nord et du Sud, Mezzogiorno, le Pô, l’Adige et les Apennins), Éditions Atlas, 2008;
Encyclopédie libre Wikipédia, Italie, régions d’Italie, villes d’Italie et de nombreuses autres pages;
Guide Voir, Italie, Éditions Libre Expression, 2007, 720 pages;
Lonely planet, Italie, Lonely Planet Publication, 2010, 836 pages;
Mantoue et ses trésors d’art, Rosella Vantaggi, Casa Editrice Perseus, 127 pages.
Patrimoine mondial de l’UNESCO, Éditions UNESCO, 2009, 832 pages ;
Les Pouilles, civilisation, art et histoire, Edizioni Kina Italia, 96 pages.
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