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Cerveteri : une nécropole conçue comme une véritable ville de l’au-delà!
Texte et photos de Céline et Jacques
Voici le 44e d’une série de reportages relatifs à un formidable voyage réalisé dans « l’autre Italie » à l’automne 2012.
Cerveteri, Latium, Italie, dimanche 28 octobre 2012 – Cette dernière visite de notre fantastique périple en Italie restera longtemps gravée dans nos mémoires. Cerveteri, une immense nécropole conçue par les Étrusques comme une véritable ville… avec des «maisons», abritant de multiples tombes, en bordure des rues! Et le tout au cœur d’un très grand îlot de verdure. Wow!
Photo ci-dessus : Un des nombreux tumulus de la «Necropoli di Banditaccia» de Cerveteri.
Pour agrandir les photos, il suffit de cliquer sur celles-ci.
Le réveil se fait entendre à 6 h 30 ce matin. C’est fort probablement très tard par rapport à l’heure de la sonnerie de demain, alors que nous quitterons l’hôtel à destination de l’aéroport pour le retour au Québec.
De la fenêtre de notre chambre, nous constatons que dans le ciel, les nuages sont nombreux et que le vent semble souffler aussi fort que lors de notre arrivée. La mer est tout aussi déchaînée ce matin qu’elle ne l'était hier soir!
Nous rejoignons les autres membres du groupe dans le hall d’entrée de notre hôtel ici à Civitavecchia, le San Giorgio, à 8 h 55.
Nous grimpons dans l’autocar où notre nouveau chauffeur, Stephano a déjà pris place derrière son volant!
Nous prenons la route dès 9 h 00 et filons en direction de Cerveteri.
Nous roulons en bord de mer où nous constatons que le ressac des vagues s’élève à plusieurs mètres dans les airs.
Nous croisons une immense statue en bordure de mer, il s’agit d’un marin embrassant une jolie blonde. Nous avons déjà vu cette gigantesque statue à Sarasota en Floride!
Comme à son habitude, notre accompagnateur de Voyages Lambert, Jean-Marc Lechat, profite du trajet pour nous préparer à notre prochaine visite.
« Cerveteri, commence-t-il, aurait été fondée par des Grecs arrivés d’Agylla en Grèce. D’ailleurs, les noms antiques de la cité sont Caere pour les Romains, Cisra pour les Étrusques, et justement Agylla pour les Grecs.
Dans cette ville portuaire, les Étrusques y vécurent prospères dès le IXe siècle avant Jésus-Christ.
C’est au IXe siècle que ce peuple créa la nécropole qui fait aujourd’hui la renommée de Cerveteri. Cette grande accumulation de tumulus est en forme de fer à cheval. C’est la plus grande nécropole de toute la Méditerranée. Elle s’étire sur 2 kilomètres.
Il y a un grand nombre de tumulus qui ont été creusés directement dans le tuf. Ce sont des tombes monumentales. »
La Piazza Santa Maria
Nous descendons du car sur la place centrale de la ville de Cerveteri, la Piazza Santa Maria, là où notre guide locale ici, Paola, nous attend. Il est 9 h 45.
Photo ci-dessus : Notre guide locale à Cerveteri.
Sur la Piazza Santa Maria, nous pouvons admirer l’église Santa Maria et les vestiges des fortifications de la ville.
Photos ci-dessus : Vestiges des fortifications de Cerveteri.
Photo ci-dessus : Ce sanglier assure la surveillance de la « Piazza Santa Maria ».
Le Musée national archéologique Cerite
Le Musée national archéologique Cerite est situé dans le palais Ruspoli. C’est un petit musée datant de 1967.
Nous y entrons. Les photos sont interdites.
Les objets qui y sont présentés proviennent, pour la plupart, de la période villanovienne, soit celle du Xe et IXe siècles avant Jésus-Christ.
Le musée aurait besoin d’être rafraîchi, notamment au niveau des murs qui sont tachés et troués et des étagères où la poussière roule.
Notre guide donne beaucoup d’informations devant chaque vitrine. Elle mentionne que les fouilles se poursuivent toujours et qu’elles ne sont pas l’exclusivité des archéologues. « En effet, déplore-t-elle, de nombreux voleurs exportent des objets trouvés, notamment vers les États-Unis. »
Nous voyons un bucchero, « qui, nous précise notre guide, est un type de poterie en terracotta, dont les Étrusques ayant vécu du VIIe au Ve siècle avaient le secret. La terre était cuite par fumigation à une certaine température, ce qui lui donnait sa couleur noire. »
Il y a de multiples amphores, des vases, des bijoux, etc.
Photo ci-dessus : Une tablette vide… sur laquelle une petite note nous précise que l’objet qui devrait y prendre place a été prêté au Musée de Pointe-à-Callière de Montréal pour l’exposition « Les Étrusques - Civilisation de l’Italie ancienne »!
Nous voyons de belles urnes, dont une en forme de maison. Elle est de couleur orangée.
Photo ci-dessus : L’objet est si curieux que, malgré les interdits, j’ai appuyé sur le déclencheur de mon appareil photo!
Nous sortons à 10 h 45 et reprenons l’autocar pour quelques minutes. Celui-ci emprunte une belle allée bordée de gigantesques pins parasols.
La Nécropoli di Banditaccia
Quinze minutes plus tard, nous arrivons à la nécropole, la Nécropoli di Banditaccia, elle qui est inscrite à la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2004.
Il a plu durant notre visite du musée. Les sentiers de la nécropole sont quelque peu boueux.
Le site est très vaste… et remarquable!
« La nécropole a été construite comme une immense ville », nous lance Paola. « Les petites rues, bordées de « maisons », mènent souvent à des places. Dans les nombreux tumulus, il y a une multitude de tombes. Au total, il y a plus de 1000 sépultures. »
Entre les tumulus, il y a beaucoup de cyprès et de figuiers. La végétation est omniprésente.
Photos ci-dessus : Une nécropole conçue comme une véritable ville de l’au-delà!
« Il y a trois sortes de tombeaux dans cette nécropole », nous précise notre guide. « Les tombes de type « à hypogée », celles qui sont complètement enterrées, celles sous un tumulus circulaire, construites dans le tuf et les tombes a dado, c’est-à-dire en cube construites en alignement le long des chemins. »
« Les tombes d’ici ne sont pas décorées de peintures, comme vous avez certainement vu dans d’autres nécropoles », précise-t-elle. « La pierre de tuf n’est pas propice à la conservation de telles œuvres. »
Photos ci-dessus : De magnifiques tumulus!
Nous voici devant la tombe dite « des Chapiteaux », la Tomba di Capitelli. Elle est de forme cylindrique et daterait du VIe siècle avant Jésus-Christ. Elle a été creusée directement dans le tuf, une pierre qui est facilement façonnable.
Notre guide nous mentionne : « Elle est divisée comme une véritable maison de l’époque. Il y a deux colonnes à l’intérieur pour le soutènement. »
Nous y entrons.
Photos ci-dessus : La « Tomba di Capitelli ».
Il y a plusieurs tombes réparties dans différentes pièces.
Nous ressortons et poursuivons.
Il y a quelques jarres « plantées » en groupe dans le sol.
Notre guide attire notre attention sur une autre tombe, la Tomba della cabanna, la tombe de la cabane. « Elle est, elle aussi, le reflet des premières habitations étrusques du VIIe siècle. Toutefois, elle est moins bien organisée que la précédente que nous avons visitée. »
Nous poursuivons notre promenade. Notre guide nous raconte que dans la Tomba dei Dolli, les archéologues ont retrouvé de grands vases contenant de la nourriture. L’un d’eux était rempli de farine d’épeautre.
Nous entrons dans une autre tombe où il y a onze places creusées dans la pierre, qui ont dû accueillir un jour onze défunts. Ce tumulus est doté d’une présentation audiovisuelle. Celle-ci traite des rites funéraires étrusques. C’est très bien fait.
Nous arrivons devant la Tomba dei Relievi, la tombe des Reliefs. « Elle est unique nous mentionne Paola, car elle comporte de nombreux décors. Elle était le lieu de dernier repos de 32 personnes. Elle daterait du IVe siècle avant Jésus-Christ. »
Il pleut une dizaine de minutes, puis le soleil réapparait.
Un petit chaton noir handicapé nous suit pas à pas depuis plusieurs minutes.
Photo ci-dessus : Nous comptons sur un nouveau membre au sein de notre groupe!
Photo ci-dessus : Et comme il l’a fait pour chacun de nous tout au long de notre magnifique périple, notre accompagnateur de Voyages Lambert, Jean-Marc Lechat, est aux petits soins avec notre nouveau compagnon.
Nous nous rendons à la Tomba della Cornice, la tombe des corniches, où il y a également une intéressante présentation audiovisuelle.
Puis, nous retournons à Tomba di Vasi Greci, la tombe des vases grecs, dans laquelle nous n’avons pu entrer il y a quelques minutes, car un autre groupe y était déjà. C’est vraiment un lieu très impressionnant.
Photo ci-dessus : Un beau lieu de dernier repos!
Puis, nous nous promenons au gré des petites rues, gravant sur nos mémoires numériques des images impérissables de ce lieu empreint de sérénité!
Photos ci-dessus : Un paysage incroyable, vieux de plus de 25 siècles!
Nous terminons ainsi notre dernière visite du voyage. Nous revenons au car quelques minutes avant 13 heures!
Dame nature pas favorable à ce que nous visitions Civitavecchia
Jean-Marc nous indique que ce midi le dîner est libre, tout comme l’après-midi. Toutefois, notre accompagnateur nous invite à ne pas rater notre souper d’adieu de ce soir, qui se tiendra à l’hôtel.
Nous regagnons notre chambre à 13 h 40 avec la ferme intention de faire connaissance avec la ville de Civitavecchia cet après-midi. Nous repartons donc rapidement premièrement à la recherche d’un restaurant pour le dîner. Finalement, nous nous installons dans un petit restaurant face à la mer où nous savourons deux plats de pâtes.
Après le dîner, nous nous promenons dans les rues piétonnes de Civitavecchia ! C’est joli, mais tout est fermé, car c’est dimanche.
Nous nous rendons donc au bord de mer où c’est rocailleux et très venteux… Puis, soudain, il se met à tomber des cordes!
Nous regagnons notre chambre à 15 heures et quelques minutes plus tard des employés de l’hôtel viennent fermer les volets de notre fenêtre… hermétiquement!
La visite de Civitavecchia… sera vraiment pour un autre voyage!
Nous profitons de ce temps libre pour préparer nos valises en vue du départ de demain.
Souper d’adieu
Nous descendons au bar de l’hôtel à 18 h 50 pour prendre un dernier apéro. Tous les membres du groupe ou presque y sont déjà! Nous commandons chacun un verre de «prosecco», qui nous est servi avec des amuse-gueules.
Le souper est servi à 19 h 30. Nous avons droit à une entrée et à un plat principal de poisson! Quant à Céline, les serveurs ont troqué ses plats de poisson pour un risotto et une assiette de poulet. Évidemment le repas est bien arrosé de vin blanc et de vin rouge! Un service impeccable.
Difficile trajet de retour vers le Québec
Comme nous l’avions prévu, le réveil se fait entendre aux aurores le lendemain matin. En fait, il résonne dès 5 h 25!
Après le petit déjeuner, nous rejoignons le groupe dans le lobby de l’hôtel à 7 heures.
C’est frais, pour ne pas dire froid ce matin. Une bonne préparation pour le Québec. Le mercure indique 9 degrés Celsius et le ciel est nuageux.
Chemin faisant, la pluie se met à tomber. Puis, le soleil apparaît, mais il pleut toujours!
À gauche de l’autocar, le soleil, à droite la pluie. Deux magnifiques arcs-en-ciel couvrent l’horizon. C’est superbe!
Nous arrivons à l’aéroport Fiumicino de Rome à 7 h 50.
Tout y est très long! L’embarquement a lieu avec beaucoup de retard. Finalement, nous décollons à 11 h 28, alors que nous devions le faire à 10 h 15. On nous avise que c’est en raison des conditions météorologiques. Gageons que c’est plutôt en raison du conflit de travail qui perdure actuellement entre Air France-Alitalia et leurs employés.
Photos ci-dessus : Nous apercevons la neige qui couvre quelques sommets des Alpes
Nous atterrissons à Amsterdam à 13 h 35… et attendons de passer la sécurité, dans la foule, parqués comme du bétail.
Presque une heure trente d’attente. Nous n’avons pas le temps d’acheter quelque souvenir que ce soit. Nous arrivons à notre porte d’embarquement où il faut déjà monter à bord de notre avion de KLM!
Nous décollons à 15 h 40!
L’attente a été longue, mais elle valait la peine. Durant notre vol, nous avons droit à un excellent repas : salade aux noix, boulettes de bœuf en sauce, pain multigrain, craquelin, fromage et quatre petits chocolats dans une meringue. Succulent vin blanc et café!
De plus, on nous servira deux collations par la suite.
Nous arrivons à Montréal à 17 h15, croyant bien que notre journée d’attente était terminée.
Mais non, l’avion posé, nous devons y demeurer, aucune porte n’est disponible pour nous accueillir!
Finalement, nous quittons l’appareil à 18 h 10.
Notre belle incursion italienne est bel et bien terminée!
Bibliographie
Atlas en fiches (Italie, régions du nord et du Sud, Mezzogiorno, le Pô, l’Adige et les Apennins), Éditions Atlas, 2008;
Encyclopédie libre Wikipédia, Italie, régions d’Italie, villes d’Italie et de nombreuses autres pages;
Les Étrusques (1), Collection Les voyages d’Alix, Jacques Denoel et Jacques Martin, Casterman, 2004, 56 pages;
Les Étrusques (2), Collection Les voyages d’Alix, Jacques Denoel et Jacques Martin, Casterman, 2007, 56 pages;
Guide illustré de Gubbio, Éditions Sanipoli, 96 pages;
Guide Voir, Italie, Éditions Libre Expression, 2007, 720 pages;
Lonely planet, Italie, Lonely Planet Publication, 2010, 836 pages;
Mantoue et ses trésors d’art, Rosella Vantaggi, Casa Editrice Perseus, 127 pages.
Orvieto, Histoire et chefs d’oeuvre, Bonechi Edizioni « Il Turismo », 112 pages ;
Patrimoine mondial de l’UNESCO, Éditions UNESCO, 2009, 832 pages ;
Les Pouilles, civilisation, art et histoire, Edizioni Kina Italia, 96 pages.
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