Oct/130
Le mot du jour : marâtre
Textes et recherches de Jacques Lanciault
Je consigne ici le fruit de recherches sur le sens, l’étymologie, l’écriture ou encore la prononciation de certains mots ou expressions sur lesquels je bute, ou qui tout simplement suscitent ma curiosité au fil de mes lectures...
Mardi 22 octobre 2013
Source de la recherche :
Une question posée lors de l’émission quotidienne, Questions pour un champion, diffusée sur les ondes de TV5 Monde en septembre :
«Comment nomme-t-on la deuxième épouse du père par rapport aux enfants d’un premier mariage?»
Réponse : une marâtre.
Définitions :
La réponse nous a fait bondir de nos chaises! Nous l’avons réécoutée et aucun doute, on qualifiait bien la «belle-mère» de marâtre! Probablement que chez nous, au Québec, «Aurore, l’enfant martyre» et sa méchante belle-mère, une marâtre, sont encore aujourd’hui bien présentes dans nos esprits!
D’ailleurs, le dictionnaire du correcteur électronique Antidote propose comme première définition du nom féminin marâtre, qu’il donne d’ailleurs comme relevant du niveau de langue «soutenu», les deux seuls mots suivants : «Mauvaise mère».
Il ajoute toutefois que dans un passé lointain, le mot marâtre signifiait : «Femme du père qui n’est pas la mère de ses enfants.»
Le Grand Robert de la langue française y va dans le même sens, donnant comme définition, qu’il qualifie de «vieillie» et «péjorative» : «Femme du père, par rapport aux enfants qu'il a eus d'un premier mariage. (Belle-mère)»
Le Robert fait remarquer que du XIIIe au XIX siècles, marâtre s'est parfois employé sans l'idée péjorative qui s'y attache de nos jours.
Il ajoute également qu’en français d'Afrique, marâtre signifie «Épouse du père autre que la mère, pour les enfants d'un polygame.»
Finalement, il mentionne que depuis 1626 le sens du nom marâtre est : «Mère dénaturée qui maltraite ses propres enfants; mauvaise mère.»
Le dictionnaire Larousse.fr définit le nom marâtre comme : «La deuxième femme du père par rapport aux enfants du premier mariage.» Il ajoute : «En particulier dans les contes pour enfants.»… faisant certes référence à Cendrillon, dont la belle-mère était une véritable «marâtre»… au sens accepté aujourd’hui!
Photo ci-dessus et ci-dessous : Lucie Mitchell et Yvonne Laflamme dans le film «La Petite Aurore, l'enfant martyr» de Jean-Yves Bigras (1952).
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