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Philippe Aumont revient aux sources
Revue de presse
Marc Brassard, Le Droit, le 10 septembre 2014
Après une saison frustrante à plusieurs points de vue, Phillippe Aumont est de retour dans ses terres, histoire de se ressourcer.
Photo ci-dessus : La saison a été difficile pour le lanceur des Phillies Philippe Aumont, qui a choisi de passer la saison morte dans son patelin, à Gatineau, pour se changer les idées. (AGENCE FRANCE-PRESSE, ARCHIVES)
Le lanceur gatinois de l'organisation des Phillies de Philadelphie est loin de s'apitoyer sur son sort alors qu'il a connu deux séjours difficiles dans les majeures la saison dernière et qu'il n'a pas été rappelé en septembre comme la majorité des espoirs de son club.
À défaut d'être dans l'enclos des releveurs au Citizen's Bank Park, il se retrouve sur le terrain tous les jours à donner un coup de main à son mentor, Stéphane Pétronzio, avec ses jeunes du programme sport-études baseball de la polyvalente Nicolas-Gatineau.
«Le baseball, c'est ma passion, confie-t-il. Je suis en pause, mais je suis quand même sur le terrain tous les jours pour aider Stéphane, qui a toujours été dans mon coin et ne me lâche pas. Je veux aussi redonner aux jeunes du coin et en même temps, alors que je leur enseigne les rudiments du baseball, c'est un rafraîchissement pour moi en même temps. J'aime ça, c'est vraiment le fun. Je peux aussi leur parler de l'aspect mental de la game, un côté aussi important que le physique. Je pense que tout le monde est gagnant là-dedans.»
Aumont est tellement engagé auprès des jeunes du programme qu'il sautera dans l'autobus de l'équipe qui prendra part à un tournoi dans la région de Toronto en fin de semaine. Il a aussi l'intention de passer la majorité de sa saison morte à Gatineau, plutôt qu'à sa résidence floridienne.
«Ça me fait du bien de passer du temps dans le coin, avec la famille et les amis. Ça me change les idées», ajoute-t-il.
On peut comprendre Aumont de vouloir tourner la page au plus vite sur sa campagne 2014, sa troisième saison presque complète au niveau AAA: sa fiche avec les IronPigs de Lehigh Valley a été respectable (3-3, MPM de 3,93 et plus de retraits sur des prises, 65, que de buts sur balles alloués, 39, en 55 manches au monticule), mais ça s'est gâté lors de deux courts séjours à Philadelphie (0-1, MPM de 19,06 en 5,2 manches lancées).
«J'ai eu des hauts et des bas, mettons, soupire-t-il. La saison passée est déjà du passé pour moi. J'ai 25 ans et il me reste encore plusieurs années à jouer au baseball, je préfère regarder en avant.»
Est-ce qu'il jouera ce baseball pour les Phillies? C'est loin d'être certain. L'ancien premier choix des Mariners de Seattle avait été acquis dans un gros échange contre Cliff Lee en 2009 et les attentes étaient élevées pour lui sur Broad Street. On pourrait décider de lancer la serviette pendant la prochaine saison morte, en retirant son nom de la liste des 40 joueurs protégés.
Un changement d'air?
Dans une telle éventualité, Aumont deviendrait joueur autonome. Sinon, il devra se rapporter à prochain camp d'entraînement des Phillies et comme il ne lui reste plus d'options pour être cédé aux mineures sans passer d'abord au ballottage, il pourrait être échangé ou réclamé par une autre formation. Mon avis personnel est qu'un changement d'air lui ferait probablement le plus grand bien.
«J'ai commencé avec les Mariners, mais c'est dans l'organisation des Phillies que j'ai grandie et j'aimerais bien jouer pour eux. Mais le baseball est une business aussi, je comprends ça. Si ça ne marche pas avec eux, il y a 29 autres équipes. Et plus tard, si ça ne marche toujours pas, il y a d'autres options comme le Japon. Mais ça, je ne veux pas y penser tout de suite», souligne-t-il.
Il préfère se concentrer sur le court terme, qui commence par une récupération d'une blessure au majeur de sa main droite, des problèmes de ligament qui se sont manifestés lors d'un match à Syracuse en juillet alors qu'il a lancé une cutter (rapide coupée). «J'avais pris un repos de deux semaines à la mi-saison et la douleur s'était estompée, mais elle est revenue. Là, j'espère que du repos va me permettre de me débarrasser de ce bobo pour de bon. Si ça reprend quand je vais recommencer mon programme d'entraînement en novembre, il va peut-être falloir considérer une opération, mais c'est une option de dernier recours, car on parle d'une absence de six à huit mois», raconte Aumont.
Si tout se passe bien, l'intimidant lanceur de 6'7» et 260livres soupèsera une autre possibilité cet hiver, avec ses employeurs (les Phillies ou un autre club): celle de retourner à un rôle de partant, lui qui a été appelé à travailler en longue relève à l'occasion la saison dernière. «Ça m'a redonné le goût», ajoute-t-il.
Revue de presse publiée par Jacques Lanciault.
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