Mai/150
Des maisons riches en histoire: la German Society of Pennsylvania et celle de l’écrivain Edgar Allan Poe!
Textes et photos de Céline et Jacques Lanciault
Voici le 21e d’une série de reportages relatifs à un beau périple de dix jours à Philadelphie au printemps 2015!
Philadelphie, Pennsylvanie, États-Unis, samedi 30 mai 2015 - Encore un peu étourdis suite à la généreuse dégustation de bière qui nous a été offerte par la Yards Brewing Company… nous profitons de l’heure du midi pour dîner et reprendre peu à peu nos esprits avant de poursuivre notre découverte de Philadelphie.
Pour commencer, une visite totalement imprévue, celle de l’édifice de la German Society of Pennsylvania… où nous sommes conviés par un membre de cette société qui a sans doute apprécié notre curiosité à l’égard de la superbe bâtisse servant de siège social à l’organisme.
Puis, nous filons vers la maison où a vécu l’auteur des « Nouvelles histoires extraordinaires », Edgar Allan Poe, une série de nouvelles dont je n’ai jamais oublié la lecture, pourtant réalisée à l’adolescence!
Finalement, nous y allons de courts arrêts au Franklin Square, dans le quartier chinois, au Reading Terminal Market… avant de nous acheter deux petites gâteries au Philly Cupcake!
Photo ci-dessus : Philadelphie : ville de murale… pas étonnant alors de trouver un portrait d’Edgar Allan Poe sur un des murs de la maison qu’il a habitée à Philadelphie en1843 et 1844!
Pour agrandir les photos, il suffit de cliquer sur celles-ci.
En sortant de la Yards Brewing Company, nous marchons sur l’avenue Delaware jusqu’à la rue Spring Garden, que nous empruntons vers l’ouest.
À l’angle de la 2e rue, il y a une très grande murale intitulée Pedal Through. Elle est de l’artiste Paul Santoleri, né à Philadelphie en 1965.
Photos ci-dessus : Une murale sur deux murs, une des plus grandes qu’il nous ait été donné de voir à Philadelphie!
Et il y en a une autre à l’angle de la 3e rue, devant le Fire Administration Building.
Photo ci-dessus : Une autre murale de Paul Santoleri, celle-ci intitulée « In the Shadow of the Wood ». L’inscription « Finningans Wake », indique tout simplement le nom du « pub » situé derrière cette façade. Un nom intéressant toutefois, car il fait référence au titre d’un roman expérimental de l'écrivain irlandais James Joyce.
Nous entrons finalement dans un restaurant, le Silk City Philly. Il est 14 heures.
Céline opte pour deux salades offertes en entrée : une salade de fruits et la salade maison, la Silk Salad, de mon côté je m’offre un deuxième petit-déjeuner avec des œufs à la bénédictine au saumon. Nous accompagnons le tout d’un litre de San Pelligrino.
Même si notre table est située à l’ombre sous un parasol, il fait très très chaud!
Le repas est excellent (40$ É.-U.) et nous repartons à 15 heures.
Tout à côté du superbe édifice de la German Society of Pennsylvania, sur l’avenue Spring Garden, tout juste avant la 7e rue, il y a une autre magnifique murale.
Elle s’intitule « Building America » - German American Contributions et a été réalisé en 2008 par l’artiste Michael Webb
Photos ci-dessus : La fresque « Building America - German American Contributions » a été créée pour commémorer le 325e anniversaire de l'arrivée des premiers colons de langue allemande en Amérique. Elle rend hommage à l'immigration et aux contributions des Germano-Américains dans le Nouveau Monde. C’est le 6 octobre 1683 que 13 familles de Krefeld en Allemagne sont arrivées à Philadelphie à bord du Concorde, un navire considéré comme le « Mayflower » de l'immigration allemande. Ils fondèrent « Germantown », la première colonie allemande permanente en Amérique.
La German Society of Pennsylvania
Alors que nous sommes à admirer la fresque relative aux contributions des Germano-Américains, un homme sort de l’édifice de la German Society of Pennsylvania et vient à notre rencontre affichant un large sourire.
Voyant que nous nous intéressons à la murale, il s’informe de notre provenance et des visites que nous avons faites jusqu’à présent à Philadelphie. Il nous recommande quelques endroits à ne pas rater comme le « Kimmel Center », pour y admirer une belle mosaïque au deuxième étage de l’édifice.
Finalement, il nous invite à le suivre. Il souhaite nous faire découvrir quelques belles salles de l’édifice dans lequel il travaille et où, en ce moment, plusieurs personnes s’affairent à préparer une réception.
Photos ci-dessus : Depuis 1888, la « German Society of Pennsylvania » occupe ce superbe édifice situé au 611 de la rue Spring Garden.
Notre hôte agit vraiment comme un guide de voyage. Il mentionne : « La German Society of Pennsylvania est un organisme à but non lucratif, fondé en 1764, qui au moment de sa fondation s’était donné comme mission de venir en aide aux immigrants allemands arrivant aux États-Unis. »
« Aujourd’hui, ajoute-t-il, l’organisme se consacre à approfondir les contributions allemandes et germano-américaines à la croissance de l’Amérique. La société se dédie également à promouvoir les 330 ans d'histoire des Allemands aux États-Unis, leur culture, leur religion et leur langue. »
Après avoir traversé les cuisine, nous montons à l’étage et nous nous retrouvons dans la Joseph P. Horner Memorial Library.
Photo ci-dessus : Joseph Horner (1882-1944), celui qui a donné son nom à la magnifique bibliothèque. Il était musicien et membre de l’orchestre symphonique de Philadelphie.
Nos recherches en vue de la rédaction de ce texte nous ont permis d’apprendre que la Joseph P. Horner Memorial Library est la plus grande bibliothèque privée de langue allemande en dehors de l'Allemagne.
La bibliothèque a été fondée en 1817 et tout au long de son histoire elle a recueilli une grande variété d’ouvrages de littérature, tout comme des périodiques pour servir les intérêts de lecture de membres de la Société. Elle continue aujourd’hui de fonctionner comme une bibliothèque de prêts, mettant l’accent sur des fictions, des biographies et des livres pour enfants en allemand.
Photo ci-dessus : Un aperçu de la bibliothèque Joseph P. Horner qui prend place dans l’édifice de la German Society of Pennsylvania.
En 1867, sous la direction d'Oswald Seidensticker, des archives ont été créées dans le but de documenter l'histoire et la culture germano-américaine, ce qui reste la mission première de la bibliothèque aujourd'hui.
Photo ci-dessus : Ce portrait de George J. Beichl est bien en vue dans la bibliothèque. Cet ancien président de la « German Society of Philadelphie », qui a été professeur de chimie pendant cinq décennies à l'Université Saint-Joseph, est décédé en février dernier (2015).
Nous passons dans la salle F. Otto Haas. « Cette salle sert à dispenser des cours de langue allemande », nous indique notre guide qui précise qu’il est lui-même Allemand-Américain, né ici de parents allemands.
Photos ci-dessus : Finalement, nous entrons dans une autre salle où les membres se réunissent pour prendre un verre et discuter. C’est comme un ancien club privé avec des murs lambrissés et les armoiries de l’Allemagne bien en vue.
Après avoir remercié chaleureusement notre guide, nous sortons.
Le Edgar Allen Poe National Historic Site
Nous poursuivons notre promenade et arrivons à l’angle de la 7e rue, là où se trouve le Edgar Allan Poe National Historic Site.
Photo ci-dessus : La dernière maison que l’écrivain Edgar Allan Poe a habitée à Philadelphie, en 1843 et 1844.
Il est 15 h 30 lorsque nous y entrons. L’entrée est gratuite et de plus on nous remet de l’information en français!
Dans un petit salon tout près de l’entrée, plusieurs exemplaires des livres de Poe sont en vente.
Photo ci-dessus : Un beau portrait d’Edgar Allan Poe.
On nous fait entrer dans une pièce où est présenté un petit film résumant la brève vie de Poe. Très intéressant!
Puis, nous déambulons dans la maison. Les murs et les plafonds ont été laissés en l’état, seuls quelques dessins en trompe-l’œil racontent la présence de Poe. C’est curieux!
Photo ci-dessus : L’écrivain Edgar Allan Poe au travail.
Poe est né à Boston en 1809, mais il est devenu orphelin à l’âge de 3 ans. Rapidement, il a été adopté par la famille Allan. Avant de mourir à Baltimore en 1849 dans des circonstances obscures, Poe avait résidé à Philadelphie de 1838 à 1844.
Si Poe n’a vécu que brièvement à Philadelphie, c’est ici que la vie littéraire de l’auteur a atteint son apogée. En effet, 31 de ses contes ont été publiés alors qu’il vivait dans la ville de l’Amour fraternel.
Et ici, l’auteur a vécu dans la pauvreté, avec sa femme Virginia et sa belle-mère Maria Clemm…quelques années avant leur mort. Son épouse et la mère de celle-ci sont décédées de tuberculose.
Photo ci-dessus : Virginia, l’épouse d’Edgar Allan Poe, est décédée en 1847, alors qu’elle n’était âgée que de 25 ans.
Nous prenons un escalier escarpé et montons un autre étage pour un rapide coup d’œil aux pièces vides. Puis, nous redescendons pour terminer la visite au sous-sol, au Cellar, où se trouve une seule belle pièce, soit son bureau meublé… tout en rouge.
Photo ci-dessus : Reconstitution du petit salon de la maison d’Edgar Allan Poe.
Les contes, poèmes et nouvelles de Poe ont été traduits en français par Charles Baudelaire... ce qui a fait de Poe un auteur populaire en Europe, alors qu’il ne l’était pas en Amérique du Nord.
Après son décès, ses livres ont été traduits en russe, en japonais et en espagnol.
Photo ci-dessus : Buste d’Edgar Allan Poe.
Nous sortons à 16 heures.
Franklin Square
Nous reprenons la 7e rue vers le sud et nous arrivons rapidement à Franklin Square.
Des cinq « squares » originaux de Philadelphie pensés par William Penn, le Franklin Square est celui qui affiche le plus sa vocation récréative. D’ailleurs, outre les nombreux manèges et le mini-golf, il y a un joli carrousel. Lors de notre passage, plusieurs familles occupaient les tables de pique-niques.
Photo ci-dessus : Le « Parx Liberty Carousel »… où l’on retrouve un zèbre, un lion, un aigle, un dragon et plus encore!
Il y a également une belle fontaine à plusieurs jets d’eau. Initialement, la fontaine a été installée en 1838. Toutefois, celle-ci a été laissée à l’abandon à compter des années 1970. Ce n’est qu’en 2006, lors des restaurations du parc, qu’elle a été remise en état. Aujourd’hui, elle est agréable à regarder.
Photo ci-dessus : La fontaine du « Franklin Square ».
Une autre intéressante murale
Nous continuons notre promenade sur la 7e rue et oui… nous croisons une autre murale, cette fois dans une aire de stationnement. Elle est intitulée How We Fish.
Cette œuvre de l’artiste Eric Okdeh et du Social Impact Studios a mobilisé, à l’échelle de la ville, des intervenants des secteurs public et privé, des travailleurs, des dirigeants d'entreprises et des fournisseurs de services de développement de la main-d'œuvre dans une série de discussions au sujet de la valeur et du sens du travail!
De ces discussions, les auteurs ont voulu illustrer le proverbe qui dit : « Donnez un poisson à un homme et vous le nourrirez pour un jour. Apprenez-lui à pêcher et vous le nourrirez pour toute la vie. »
Photos ci-dessus : Une murale intéressante.
Chinatown
Nous croisons la rue Arch sur laquelle nous tournons à droite. C’est ici que commence le quartier chinois!
Photo ci-dessus : Impossible de nous tromper, nous sommes vraiment dans le quartier chinois.
Près de la 10e rue, nous arrivons devant la Chinatown Friendship Gates, haute en couleur. Une porte érigée en 1984 avec la collaboration et les matériaux de la ville jumelle de Philadelphie en Chine : Tianjin.
Photo ci-dessus : Haute de 40 pieds, la « Chinatown Friendship Gates »… qui est peinte de couleurs vives dans le style traditionnel de la dynastie Qing, a été rénovée en 2008.
Reading Terminal Market
Puis, nous entrons dans le Reading Terminal Market, le plus ancien marché couvert de Philadelphie, qui prend place dans une ancienne gare…
Photos ci-dessus : Malgré que nous soyons à quelques minutes de la fermeture, il y avait encore foule au « Reading Terminal Market ».
Nous achetons un immense bretzel… que nous dégusterons à l’appartement ce soir!
Avant de retourner à notre appartement justement, nous décidons de nous rendre au Philly Cupcake, un petit commerce dont nous avons entendu beaucoup de bien et qui est situé tout près sur la rue Chesnut à l’angle de la 12e rue.
En entrant dans le tout petit commerce, nous pouvons lire cette phrase : « Ici, nous sommes des artistes du petit gâteau. Notre philosophie est que le produit que nous offrons doit être aussi bon à manger qu’il est beau à regarder! »
Nous achetons deux cupcake, un à saveur de tiramisu et l’autre au gâteau aux carottes (8.75$ É.-U.)
Photo ci-dessus : Ils ont l’air appétissants, non? Et croyez-nous, ils l'étaient!
Finalement, de là nous prenons l’autobus 57… qui est bondé! Nous sommes exténués.
Nous arrivons à l’appartement à 17 h 35.
À suivre…
De superbes mémoriaux… un pour la guerre du Viet Nam, un pour les immigrants écossais et l’autre pour les immigrants irlandais… puis traversée de la rivière Delaware et balade à Camden!
Photo ci-dessus : L’impressionnant « Irish Memorial »!
Bibliographie
Escale à Philadelphie, Guide de voyage Ulysse, 2015, 160 pages;
Historic Philadelphia, Beckon Books, 2013, 168 pages;
Encyclopédie libre WikipédiaPhiladelphie, Pennsylvanie et plusieurs autres pages.
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