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Jeux panaméricains: le militant du baseball féminin
L’entraîneur de l’équipe nationale féminine canadienne, André Lachance, croit en l’avenir du sport sur le plan international
Revue de presse
Alain Bergeron, Journal de Montréal, le 20 juillet 2015
AJAX | L’égalité des sexes, il y a longtemps qu’André Lachance la défend. Par contre, c’est le terrain sur lequel il milite qui est plutôt inhabituel: celui du baseball.
Le baseball féminin fait son entrée aux Jeux panaméricains à Toronto, sans doute une conséquence logique quand on connaît la popularité de ce sport dans les nations d’Amérique latine. Les 12 000 joueuses canadiennes, qui représentent 15 % des inscriptions à Baseball Canada (BC), auraient toutefois le réflexe de dire «enfin».
Photo ci-dessus : L'entraîneur de l'équipe nationale canadienne, André Lachance. (Photo Didier Debusschère)
Conquis par «leur curiosité»
Lachance a déjà fait sa marque dans la Ligue junior élite du Québec, jusqu’à devenir entraîneur-chef de l’équipe nationale junior masculine en 2003. Mais quand ses employeurs à la fédération nationale lui ont proposé de développer le baseball féminin l’année suivante, il avoue y avoir réagi un peu sceptique. «Je ne croyais pas à ça, je n’avais même pas le goût. Je ne voyais pas où ce projet s’en allait», se souvient cet homme originaire de Québec, qui oeuvre comme directeur des opérations de BC au bureau d’Ottawa depuis 2001.
Onze années plus tard, c’est pourtant lui qui mène la formation canadienne et qui disputait son premier match du tournoi contre les Cubaines, lundi soir à Ajax. Lachance est le premier aujourd’hui à mesurer tout le potentiel de cette clientèle de joueuses, pour laquelle il a craqué dès le début.
«J’aime leur curiosité, leur désir de s’améliorer, leur passion pour le jeu. Il ne faut jamais dire jamais, mais je n’aurais plus jamais le goût de «coacher» des hommes depuis que je suis dans le baseball féminin», dit-il.
Trois Québécoises
Véritable encyclopédie de son sport, ce Québécois s’inscrit comme l’un des principaux ambassadeurs de la version féminine. Il a débarqué à La Havane en 2005 pour stimuler les Cubains à la «cause», vu la tradition légendaire du baseball dans le pays. Il pousse depuis quelques années la Corée du Sud à joindre le mouvement. Dans les pays du monde qu’il visite pour des conférences et séminaires, il aborde le sujet.
La Coupe du monde de baseball féminin, lancée au Canada en 2004 et qui se tient à tous les deux ans, contribue certes à l’essor du phénomène. Douze pays y participent, dont les puissances du Japon et des États-Unis. Cette popularité grandissante a du coup aspiré le Québec vers le haut, comme le démontrent la présence à Toronto de la receveuse et solide frappeuse Stéphanie Savoie, puis des lanceuses Vanessa Riopel et Jessica Bérubé.
«Le calibre a tellement augmenté qu’il n’y a pas la moitié des filles qui jouaient pour les États-Unis et le Canada en 2004 qui auraient réussi à se qualifier avec nos équipes cette année», estime Lachance.
LES JEUX OLYMPIQUES COMME PROCHAINE ÉTAPE
Les partisans du baseball féminin croyaient miser sur la popularité de leur sport au Japon pour entrer aux Jeux olympiques de Tokyo. Une troisième prise appelée par l’arbitre semble les attendre.
Deux disciplines du losange figurent dans la liste potentielle pour intégrer les Jeux de 2020, soit le baseball masculin et le softball féminin. Le programme de baseball féminin devra sans doute se consoler avec la plus récente promotion qui lui a été accordée, celle des Jeux panaméricains de Toronto.
«Ce sont des décisions politiques», observe André Lachance, directeur des opérations à Baseball Canada et entraîneur-chef de l’équipe canadienne, qui souhaite que la qualité du tournoi des «Panam» aide la discipline à cheminer.
«Sport conservateur»
«Le baseball est un sport qui a toujours été très conservateur. Pour faire accepter tout changement, il faut être patient.»
Revue de presse publiée par Jacques Lanciault.
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