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Spectaculaire l’exposition « Métamorphoses… dans le secret de l’atelier de Rodin » du MBAM!
Texte et photos de Jacques Lanciault
Montréal, Québec, mardi 30 juin 2015 – Nous sommes devenus au fil des ans et de nos voyages des familiers des œuvres d’Auguste Rodin. Nous avons visité les musées qui lui sont consacrés tant à l’Hôtel Biron à Paris qu’à Philadelphie, ce dernier tout récemment d’ailleurs. Donc, nous n’étions pas en territoire inconnu lorsque nous nous sommes rendus au Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM) pour nous délecter de l’exposition « Métamorphoses… dans le secret de l’atelier de Rodin ».
Contrairement à nos autres rencontres avec les œuvres de Rodin, celle du MBAM nous offre un beau mélange de sculptures en bronze, en marbre et en plâtre… nous permettant de vraiment constater le travail expérimental du sculpteur, ce sur quoi insiste la superbe exposition commencée le 30 mai et qui se termine le 18 octobre 2015.
Voici quelques-unes des œuvres ayant retenu notre attention!
Photo ci-dessus : Évidemment, quand on pense Auguste Rodin difficile de ne pas penser à son « Penseur »! Le voici en « grand modèle »… en plâtre patiné, destiné à la fonte en bronze!
Pour agrandir les photos, il suffit de cliquer sur celles-ci.
Photo ci-dessus : Nous voilà sur le point de découvrir l’exposition « Métamorphoses… dans le secret de l’atelier de Rodin »!
Photos ci-dessus : L’exposition s’ouvre sur des sculptures mettant en vedette les mains de l’artiste. « La Main de Dieu » et « La main de Rodin tenant un torse »!
Photo ci-dessus : Une autre sculpture spectaculaire, « La tête de L’Ombre entourée de deux mains ». Réalisée en plâtre entre 1900 et 1902. Le MBAM profite de cette œuvre pour nous expliquer que Rodin réutilisait des parties de ces œuvres : « Dans cet assemblage, les pièces procèdent des projets établis par Rodin pour la Porte de l’Enfer. Le sculpteur reprend en effet la tête de son Adam – devenu par la suite Ombre –, destinée au sommet de la Porte. Cette tête est délicatement posée, inclinée, sur une base. Les yeux clos évoquent désormais un paisible sommeil. Les deux mains gauches qui l’entourent sont ici comme des promesses de caresses.
Photo ci-dessus : L’œuvre est titrée « Mariana Russell portant un casque, ou Bacchus indien ». Voici ce qu’en dit le MBAM : « Italienne, Marianna a épousé un ami de Rodin, le peintre australien John Russell. Grand admirateur de sa beauté classique, l’artiste réalise deux versions de son portrait entre 1888 et 1889. Après quoi, il réutilise le buste, faisant de Mme Russell le modèle de sujets divers. La voici coiffée d’un casque et couronnée de feuilles de vigne, une proposition intitulée Bacchus indien en raison d’une annotation apportée par le sculpteur sur le dessus de la coiffure. »
Photos ci-dessus : Encore une fois, voici l’explication du MBAM pour cette œuvre intitulée « Pygmalion et Galatée ». « Le livre X des Métamorphoses d’Ovide raconte l’histoire de Pygmalion, célèbre sculpteur de Chypre, qui tombe amoureux de la statue de jeune fille qu’il vient d’achever. Très fier de son œuvre, qui touche à la perfection, il lui donne le nom de Galatée.
Tandis que ses mains caressent la sculpture, il la sent s’animer sous ses doigts. Aphrodite, déesse de l’Amour, la transforme alors en une charmante jeune femme, dont Pygmalion s’éprend. Ce groupe tiré de la légende grecque représente le moment où l’artiste voit les premiers frémissements de la vie dans sa création. »
Photos ci-dessus : Partie supérieure de « La Porte de l’Enfer » avec « Je suis belle »!
Photo ci-dessus : Une œuvre représentant un nu féminin debout dans un vase antique à trois pieds!
Photo ci-dessus : Nous apprenons « qu’entre 1905 et 1914, Rodin dépouille peu à peu ses sculptures des éléments qu’il juge inutiles, puis les agrandit pour constituer une série de torses. Née d’une damnée assise prévue pour La Porte de l’Enfer, cette figure autonome fait son apparition quand Rodin veut l’intégrer à son Monument à Victor Hugo : il lui coupe la tête et en supprime le bras gauche, la préférant avec la seule ondulation sensuelle du torse… »
Photo ci-dessus : La tête de Pierre de Wissant, qui nous apprend le MBAM « est l’un des six personnages du groupe des Bourgeois de Calais. » « Pour la commande d’un monument public qu’il reçoit en 1884, Rodin rend hommage au destin héroïque de six bourgeois durant le siège de Calais par le roi d’Angleterre, à l’époque de la guerre de Cent Ans. Les valeureux citoyens offrirent de sacrifier leur vie en échange de la sauvegarde de leur ville, mais ils furent finalement graciés. »
Photo ci-dessus : L’œuvre probablement la plus connue de Rodin, « Le Penseur »… ici en grand format.
Photo ci-dessus : « La Pensée… portrait de Camille Claudel ». « Camille Claudel (1864-1943), élève et amante de Rodin, sert souvent de modèle au sculpteur, qui réalise plusieurs portraits et masques de la jeune femme. Entre 1886 et 1889, il crée La Pensée, une œuvre allégorique qui fait apparaître d’un bloc de marbre à peine équarri une tête de femme, où se reconnaît le visage de Camille. »
Photo ci-dessus : Un de nos intérêts lorsque nous visitons des musées est d’en apprendre sur la petite histoire derrière une œuvre et le MBAM y contribue plus que largement : «C’est à l’initiative du beau-père d’Alma Mahler, le peintre Carl Moll, que Rodin réalise le buste du célèbre compositeur Gustav Mahler (1860-1911). Le sculpteur fait poser le musicien une douzaine de fois à partir du mois d’avril 1909 et exécute deux versions du portrait : l’une dans un style traditionnel et réaliste, et l’autre, traduite en bronze, montrant un modelé plus vif et nerveux qui donne au visage une forte expressivité.»
Photos ci-dessus : « Les Sirènes », en marbre, puis en bornze.
Photos ci-dessus : « La mort d’Adonis ».
Photo ci-dessus : L’œuvre intitulée « Pierre Puvis de Chavanne ». Voici l’intéressant commentaire du MBAM sur celle-ci : « En 1890, Rodin répond à une commande de l’État pour l’exécution du portrait de son ami Puvis de Chavannes destiné au musée des beaux-arts d’Amiens, où les fresques monumentales du peintre viennent d’être inaugurées. Son enthousiasme se heurte non seulement aux exigences de son modèle, qui veut que le marbre s’apparente à un portrait officiel, mais aussi au mécontentement de ce dernier causé par le léger renversement de la tête vers l’arrière. « Ce fut une des amertumes de ma carrière, confiera Rodin. Il jugea que je l’avais caricaturé. » Toujours soucieux de rendre l’intériorité du personnage, le sculpteur n’a pourtant cherché, à travers ce basculement de la tête, qu’à mieux capter la lumière. »
Photos ci-dessus : « Ève, en grand modèle».
Photos ci-dessus : « Tête de Saint-Jean-Baptiste dans un plat!». « Cette admirable sculpture de marbre constitue l’aboutissement d’une longue réflexion de Rodin sur un sujet fascinant de l’histoire biblique : Hérode fait condamner à mort le prêcheur Jean pour satisfaire le caprice macabre d’Hérodiade, qui fait danser devant le roi sa fille Salomé. »
Photo ci-dessus : Une œuvre intitulée « Éternel printemps »
Photo ci-dessus : « Cette œuvre, l’une des plus célèbres de Camille Claudel, connaîtra divers matériaux et divers titres ». (dixit le MBAM)
Photo ci-dessus : Une œuvre intitulée « La France », tirée d’un portrait de Camille Claudel.
Photo ci-dessus : Eustache de Saint-Pierre, pour le Monument des Bourgeois de Calais.
Photo ci-dessus : Une œuvre d’Antoine Bourdelle… dont nous avons tant apprécié l’atelier à Paris. « La Tête d’Apollon est l’aboutissement d’une étude commencée par Bourdelle en 1900, alors qu’il est encore exécutant de Rodin. À cette époque, Bourdelle cherche sa propre voie et souhaite abandonner le romantisme expressionniste de son maître. Sa Tête d’Apollon annonce la naissance de son nouveau style et son retour à l’antique.
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