Sep/150
Les Aigles champions
Revue de presse
Louis-Simon Gauthier, Le Nouvelliste, 21 septembre 2015
(Little Falls, New Jersey) Ça aura pris trois ans aux Aigles pour devenir une vraie équipe. Dimanche au stade Yogi-Berra, sur le campus d'une université du New Jersey, une bande de joueurs représentant la ville de Trois-Rivières dans une ligue professionnelle de baseball est devenue une famille. Des champions unis par un parcours digne d'un film de Disney.
Photo ci-dessus : Les joueurs des Aigles ont assailli le lanceur Scott Kuzminsky après qu'il eut réussi le troisième retrait en neuvième manche.
Avant le lancement des hostilités dimanche, on spéculait sur la présence ou non de l'instructeur des lanceurs Matthew Rusch sur la butte. Les Jackals confiaient pour leur part la balle à Anthony Claggett, un ancien des ligues majeures, aussi entraîneur des lanceurs.
Il s'agissait donc d'un duel bien inégal sur papier, du moins sur le plan de l'expérience. Et pourtant!
«Enfant, tu rêves d'avoir une chance comme celle-là», souriait un Bradstreet rayonnant, qui n'a accordé que sept coups sûrs en autant de manches, avant de laisser la place à Scott Kuzminsky. Un type qui ne lançait même pas à Trois-Rivières il y a un mois.
Ce même Kuzminsky a pourtant retiré dans l'ordre les six espoirs du New Jersey en huitième et en neuvième. Le dernier, Jared Schlehuber, a mordu la poussière sur une troisième prise, une rapide que tout le monde attendait.
«Nous sommes toujours aussi bons que les gars derrière nous», témoignait Bradstreet, citant au passage les trois balles à double-jeu exécutées avec brio par les joueurs du champ intérieur.
Dans le stade, les familles de certains joueurs et les membres de la direction s'enlaçaient. Les partisans des Jackals, eux, demeuraient incrédules devant un spectacle qu'ils connaissent trop bien: une défaite en finale. C'était leur cinquième de suite hier.
Un mot: ténacité
Entouré de sa femme et ses deux jeunes enfants, Pierre-Luc Laforest n'était pas moins émotif que ses joueurs. Entre deux gorgées de champagne et la douche de Gatorade, il rappelait dans la bonne humeur qu'il s'agissait de sa dixième conquête d'un championnat, mais la première dans le rôle du gérant.
«C'est tellement différent, c'est mieux encore! Avec la gang que nous avons, ça rend l'expérience encore meilleure. Nous avons 24 joueurs incroyables que je décrirais en un mot: ténacité!»
En avance 2-1 dans la série avant d'entreprendre la rencontre de samedi, les Aigles ont de nouveau connu une mauvaise fin de match, laissant les Jackals remonter la pente pour s'imposer 7-5.
Tout était donc à recommencer dimanche, mais l'attente en aura valu la peine. «Chaque jour, j'entendais dans la chambre que nous avions la meilleure équipe. Les gars l'ont prouvé. Un match dominé par deux recrues, c'est rare qu'on voit ça! Quand Scott a réussi le dernier retrait, je pensais que j'allais tomber dans les pommes!»
Des célébrations à Trois-Rivières
Ce lundi soir, les Aigles convient les amateurs à venir saluer les joueurs une dernière fois avant leur départ pour la saison morte. Dès 18 h, les partisans sont donc attendus au stade Fernand-Bédard afin de célébrer cette conquête.
Dimanche, quelques bars ont présenté les images de la rencontre et les fans ont répondu à l'appel. Les réseaux sociaux ont explosé, en fin d'après-midi, quand Kuzminsky a retiré Schlehuber.
«Les gars sont heureux à Trois-Rivières, ils veulent revenir», soulignait Laforest, en se montrant tout aussi optimiste pour son avenir avec le club qu'il dirige depuis trois ans.
«Nous allons avoir des conversations cet automne. J'adore la ville, les partisans et l'équipe, ma femme aussi. On a du plaisir en famille.»
Une famille qui s'appelle les Aigles.
Revue de presse publiée par Jacques Lanciault.
Aucun trackbacks pour l'instant