Et les Champions d'Ottawa ont involontairement participé à ce succès. L'ancien receveur des Ligues majeures aurait savonné ses joueurs après les avoir vus être balayés par la formation de la capitale fédérale au début du mois d'août.

Sans entrer dans les détails, Laforest, 37 ans, a reconnu avoir parlé à ses protégés. «Oui, je leur ai parlé. Ils ont compris le message. Mais est-ce que monspeech a été le facteur-clé? Je ne crois pas. Ce sont plus les mouvements qu'on a faits.»

Discours ou pas, ç'a semblé fouetter ses troupiers. Que s'est-il produit après leur passage il y a un mois au parc Raymond Chabot Grant Thornton? Les Aigles ont remporté 21 de leurs 29 dernières parties, prenant ainsi la quatrième et dernière place donnant accès aux séries éliminatoires.

Ils ont ensuite eu le dessus sur les Boulders de Rockland, champions sans équivoque de la saison régulière, en cinq matchs avant de faire le même coup aux Jackals du New Jersey, qui avaient terminé 2es au classement. Ces mêmes Jackals qui prenaient part à une cinquième finale en autant d'années sans toutefois en gagner une seule.

«C'est tout un accomplissement qu'on a été capable de faire. Nous, ça faisait deux mois qu'on est était mode séries. Je suis tellement fier des gars. C'est un sentiment difficile à décrire. C'est tellement différent gagner un championnat en tant que gérant que joueur.»

Surtout qu'il n'oubliera pas de sitôt le match ultime qui allait déterminer qui des Jackals ou des Aigles seraient sacrés champions. Un duel défensif qui s'est soldé au compte de 2 à 1 pour le club de la Belle Province.

«C'était assez stressant, lance en riant Laforest. Le match a été dominé par deux recrues au monticule en Mike Bradstreet et Scott Kuzminsky.»

Sur papier, les Aigles ne présentaient pas une équipe championne, mais l'esprit de groupe a déjoué les pronostics. «Ils se sont battus jusqu'au bout. Pour gagner, tout le monde doit être du même bord. Il ne doit pas y avoir de distraction. À la fin, tout le monde tirait du même côté. On était comme une famille.»

Et Ottawa?
Pierre-Luc Laforest vient d'ajouter un bel exploit à sa feuille de route en réussissant à construire une équipe pour la conduire à un championnat. Après deux années sans participer aux séries éliminatoires, il aura réussi à réécrire la jeune histoire des Aigles.

Et tout ça arrive à la fin de son présent contrat avec l'équipe. Le gérant doit renégocier une nouvelle entente, l'actuelle arrivant à échéance à la fin de la saison.

L'organisation trifluvienne lui avait donné un vote de confiance après sa première année à la barre de l'équipe. Le directeur général René Martin a affirmé qu'il voulait garder les services de Laforest.

Ce dernier est intéressé à rester. «Je n'ai pas encore pu parler avec la direction. On va se rencontrer et en discuter. J'ai eu beaucoup de plaisir à Trois-Rivières et je n'ai que de bonnes choses à dire sur l'équipe.»

Et un poste avec les Champions d'Ottawa, juste de l'autre côté de la rivière des Outaouais où tous ses amis de son enfance résident? Il visite quelques fois la région, mais moins que par le passé à l’époque où sa mère y habitait.

«Si je reçois une offre qui est impossible à refuser d'une autre équipe, je vais réfléchir là-dessus. Mais je n'ai rien eu», conclut-il.