Oct/150
L’emblème de Trèves, la Porta Nigra… et la superbe place Haupmarkt, la place du Marché!
Texte et photos de Céline et Jacques Lanciault
Voici le 5e d’une longue série de reportages relatifs à un fascinant voyage en Allemagne que nous avons réalisé avec Voyages Lambert à l’automne 2015!
Trèves, Rhénanie-Palatinat, Allemagne, vendredi 9 octobre 2015 – L’Allemagne est superbe… pas étonnant alors que notre premier coup de cœur dans ce pays soit survenu dès le troisième jour du périple. Trèves, wow! Quelle belle cité à découvrir.
Une porte romaine comme nous n’en avions jamais vue, si grande qu’à une certaine époque elle a abrité deux églises ! Mais cette porte, la Porta Nigra, n’est que le prélude à une foule de découvertes : le Haupmarkt, en fait la place du marché, l’une des plus belles places anciennes qu’il nous ait été donné de voir, elle est agrémentée d’une fontaine magnifique et entourée de somptueuses maisons… et que dire de son imposante et très belle cathédrale… de sa basilique, si longue et si haute, toute en brique… de son ancien château des princes-électeurs et ses superbes statues blanches et or… de ses thermes impériaux… ou encore du musée de la Rhénanie qui prend place dans cette ville, un musée archéologique aux multiples trésors…
Assurément, une ville d’émotions…
Allons-y tout d’abord avec la Porta Nigra et le Haupmarkt !
Photo ci-dessus : « Porta Nigra », la « Porte noire », est l’emblème de la ville de Trève. Elle est le plus grand édifice romain en Allemagne ! Un monument érigé à la fin du IIe siècle de notre ère.
Pour agrandir les photos, il suffit de cliquer sur celles-ci.
Étant donné que nous demeurons une autre nuit à Trèves, nous n’avons pas à préparer nos valises ce matin, donc nous profitons d’une nuit de sommeil un peu plus longue. De fait, nous dormons jusqu’à 7h30 ce matin.
Puis, après un excellent petit déjeuner à l’hôtel Ante Porta, nous rejoignons nos camarades du groupe Voyages Lambert dans l'entrée de l’hôtel à 9h10.
Photo ci-dessus : Notre hôtel à Trèves, l'Ante Porta.
Le ciel est partiellement couvert ce matin, mais les météorologues allemands ne prévoient pas de pluie pour aujourd’hui ! Bonne nouvelle.
Nous partons à pied quelques minutes plus tard pour rejoindre notre guide locale, Elke, qui nous attend à la Porta Nigra.
Dès que nous amorçons notre trajet, nous avons droit à quelques rayons de soleil, enfin !
Photo ci-dessus : Notre guide locale à Trèves, Elke.
Notre guide nous souhaite la bienvenue à Trèves et nous informe d’entrée de jeu que le nom de l’immense porte qui se trouve devant nous, Porta Nigra, signifie en français «Porte Noire».
« Ce nom lui convient bien dit-elle, car, comme vous pouvez le constater, la pierre qui la compose est passablement noircie. »
« Mais, ajoute-t-elle, ce n’est qu’au XVIe siècle que la porte a pris ce nom. Lorsqu’elle a été construite au IIe siècle de notre ère, les blocs de grès qui la composent étaient rose clair ! Mais, avec le temps la pierre est devenue grise et a noirci. »
« Cette porte était une des quatre portes de la ville romaine fondée par Auguste et nommée alors Augusta Treverorum. Elle était partie intégrante des murailles de 6,4 km qui entouraient la cité !»
« Quand Gaius Julius Caesar fit la conquête de la Gaule au milieu du premier siècle avant Jésus-Christ, il intégra la Moselle à l’Empire romain, mais ce fut toutefois Auguste qui créa la cité en 16 avant Jésus-Christ, ce qui fait de Trèves la plus vieille ville d’Allemagne ! »
« La Porta Nigra est composée d’énormes blocs de pierre de trois à cinq tonnes chacun qui ont été transportées sur place grâce à un système de roues… que les esclaves actionnaient. »
« Les blocs ont été équarris et attachés entre eux avec des crampons de fer scellés dans du plomb. Mais, lorsque le plomb a pris de la valeur, des vandales l’ont volé. Ce n’est qu’au XIXe siècle que le mur a été rafistolé… sous l’impulsion de Napoléon. »
Photo ci-dessus : Les trous que l’on voit dans la structure de la « Porta Nigra » sont l'oeuvre des vandales qui ont volé le plomb qui scellait les crampons de fer.
« Toutefois, depuis que le nom de la porte a été inscrit à la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, il est interdit d’y toucher sans obtenir l’autorisation de l’organisme onusien. »
Photo ci-dessus : La « Porta Nigra » vue de l’intérieur de la ville fortifiée. La porte fait 36 mètres de large et la tour ouest s’élève à 30 mètres au-dessus du sol... mais ses fondations atteignent tout de même 7 mètres à l’intérieur du sol !
« Lors de la construction de la porte, nous précise Elke, les deux tours étaient de la même hauteur. »
Nous entrons dans la cour intérieure de la Porta-Nigra. Au sol, nous voyons des traces des portes pivotantes en bois qui étaient là pour empêcher un éventuel ennemi d’entrer.
Puis, nous descendons au sous-sol pour ensuite monter un escalier… de 112 marches qui nous mène dans le haut de la Porta Nigra.
« En 1028, nous mentionne notre guide qui est une bonne raconteuse, le moine grec Siméon l'Ermite se fit emmurer dans la tour Est de la porte. Peu après sa mort en 1035, il fut sanctifié et l'archevêque Poppon de Babenberg fit construire en son honneur dans la porte romaine deux églises superposées ! »
Photo ci-dessus : Seule l’abside de l’église est encore présente.
« C’est Napoléon qui fit détruire les deux églises, ne conservant que l’abside et quelques colonnes. »
Sur les murs, il y a des décorations vives de style rococo… magnifiquement bien conservées
Photos ci-dessus : Ces belles fleurs sculptées affichaient à leur belle époque, de jolies couleurs… aujourd’hui disparues.
Nous montons un autre escalier et arrivons sur une passerelle avec rambarde d’où nous avons une belle vue sur la ville, les maisons, la cathédrale et les collines.
Photo ci-dessus : En dessous de nous, se trouve la gallerie d’un cloître du Moyen-Âge. C’était le cloître Saint-Siméon.
Photo ci-dessus : Nous avons une belle vue sur les édifices voisins, dont celui-ci qui affiche une belle sculpture de pierre.
Photos ci-dessus : Les chapitaux de colonnes que l’on retrouve dans la tour est de la « Porta Nigra » sont très bien conservés.
Photo ci-dessus : À l’intérieur de la "Porta Nigra", il y a une maquette qui nous montre les fortifications de la ville au Moyen-Âge, les quatre portes et les principaux bâtiments de la cité.
Nous sortons.
En route pour Haupmarkt
En marchant en direction de la place centrale de la ville, le Haupmarkt, notre guide nous mentionne qu’en 1986 l’UNESCO a inscrit plusieurs bâtiments de Trèves à sa liste du patrimoine mondial de l’humanité.
Puis, elle souligne que Trèves est une ville très catholique et qu’on y retrouve pas moins de 18 églises dans le centre-ville !
Nous marchons sur une rue piétonne, la rue Siméon.
« Tous les bâtiments de cette rue, souligne Elke, appartenaient autrefois à la collégiale, c’est-à-dire aux nobles. »
Notre guide attire notre attention sur une petite maison où il y a le magasin Euro Shop au rez-de-chaussée. « C’est la maison natale de Karl Marx (1818-1883)… il doit certainement se retourner dans sa tombe en voyant un commerce bien installé chez lui! »
Photo ci-dessus : La maison natale de Karl Marx a été transformée en musée ! On y retrouve de la correspondance et des écrits du père de la doctrine marxiste.
Photo ci-dessus : Même les « bus touristiques » sont à l’éffigie de Karl Marx à Trèves!
Nous voyons le pilori et une belle maison, la Dei-Konigenhaus, qui date de 1230.
Photo ci-dessus : La Dei-Konigenhaus a été restaurée en 1938 et en 1973.
Nous arrivons au Haupmarkt, l’une des plus belles places anciennes d’Allemagne, où de nombreux commerçants ont déjà dressé leurs étals.
« Cette place a obtenu le droit de tenir marché en 958. La place est alors devenue le cœur de la ville. »
Elke nous guide jusqu’à une très belle fontaine, la Petrus brunnen. « Elle a été donnée à la ville par l’évêque de Trèves. Ce dernier aurait dit : « Je vous donne la fontaine et vous me donnez l’eau ».
Photos ci-dessus : La fontaine du Marché, « Petrus Brunnen », datant de 1595, est couronnée par une statue de Saint-Pierre, le Saint Patron de la cathédrale et de la ville. Le saint apôtre est entouré de statues représentant les quatre vertus cardinales : la Justice, la Force, la Tempérance et la Prudence.
Il y a plusieurs groupes de touristes sur la place centrale.
La fontaine est très belle et très colorée.
« En 1580, les évêques se lancèrent dans une grande persécution des sorciers et des sorcières. Afin d’éviter des tortures aux leurs qui étaient arrêtés, les familles de Trèves remettaient de l’argent à l’évêque. C’est avec cet argent qu’il a acheté cette fontaine. »
Photos ci-dessus : Outre la statue de Saint-Pierre, « Petrus Brunnen » arbore quatre femmes représentant les vertus cardinales. On peut y voir également quatre petits singes, miroir caricatural de l’homme.
Et notre guide d’ajouter : « Les statues apparaissant sur la fontaine sont des copies, les originales sont conservées au musée municipal Simeonstift. »
Puis Elke nous indique une belle maison ornée de statues. « C’est la Steipe, précise-t-elle, elle servait de maison au conseil municipal et aux personnalités et disposait de salles de réception. Elle fut inaugurée en 1483 après 50 ans de travaux. »
Photo ci-dessus : La « Steipe » fut détruite en 1944 lors de bombardements alliés. Elle fut reconstruite en 1970. C’est un des bâtiments importants de la place du Marché.
Photos ci-dessus : La « Steipe » arbore de belles statues.
Notre guide nous fait remarquer une belle croix au cœur de la place. « Il s’agit de la « Croix du Marché », Marktkreuz en allemand. »
« En 882, les Normands assaillirent la ville. L’archevêque de l’époque fit déplacer le marché de sa place initiale le long du fleuve à sa place actuelle. La Croix du Marché, érigée en 958, veut rappeler ce déménagement. »
Photo ci-dessus : La Croix du Marché sur la place du même nom, faisant face à la cathédrale, est, elle aussi, une copie. L'originale se trouve au musée municipal Simeonstift.
De la place de la Cathédrale, nous apercevons le très haut clocher d’une église… entouré d’échafaudages !
« Il s’agit du clocher de l'église du marché et des citoyens de Saint-Gangolf », souligne Elke. « Les deux étages les plus élevés du clocher furent financés par la veuve du maire Adelheid von Besselich qui voulait que la tour de l'église soit plus haute que celle des tours de la cathédrale de l’évêque. »
« Au terme des travaux, la tour de l’église dépassait celle de la cathédrale de 62 mètres ! Mais, quelques années plus tard, les tours de la cathédrale furent elles aussi rehaussées. »
Photo ci-dessus : Le clocher de l’église Saint-Gangolf… en restauration !
Sur la rue nous menant de la place du Marché à la place de la Cathédrale, il y a de superbes maisons !
Photos ci-dessus : De superbes maisons sises tout près de la cathédrale de Trèves.
Photo ci-dessus : Puis, nous apercevons l’entrée de la cathédrale.
Méli-Mélo
La population de la ville de Trèves s'établit à plus de 106,000 personnes et notre guide locale nous a mentionné que 17,000 d’entre elles travaillaient au Luxembourg voisin.
Les habitants de Trèves sont, selon le dictionnaire Le Grand Robert de la langue française et celui du correcteur électronique Antidote des "Trévires" ou des "Trévères". L'encyclopédie libre Wikipédia propose quant à elle les gentilés "Triviens" et "Triviennes".
Trèves fait partie du land de Rhénanie-Palatinat, un des seize États allemands. Ce land a été créé en 1946, en zone d'occupation française.
À suivre…
La cathédrale Saint-Pierre de Trèves !
Photo ci-dessus : La cathédrale Saint-Pierre de Trèves… qui a plus l’apparence d’une forteresse que d’une cathédrale !
Textes précédents :
Vous pouvez lire les textes précédents de nos reportages sur l'Allemagne en cliquant sur les liens ci-dessous ou en accédant directement à l'onglet "Allemagne" de la rubrique «Voyages» de la barre de menu.
Notre voyage en Allemagne : Trajet proposé par "Voyages Lambert"
1er texte : Willkommen in Köln… Bienvenue à Cologne, sur les berges du Rhin!
2e texte : Cologne: sa cathédrale, ses berges sur le Rhin et ses belles maisons !
3e texte : À Aix-la-Chapelle… sur les traces de Charlemagne!
4e texte : La cathédrale d’Aix-la-Chapelle ou Charlemagne en pièces détachées!
Bibliographie
Aachen, Aix-la-Chapelle, guide de la ville et de la cathédrale, Édition Michael Imhof Verlag, 2011, 31 pages;
Allemagne, Guide Vert, Michelin guides touristiques, 2015, 690 pages;
Allemagne, faits et réalités,, Societäts Verlag, 2010, 192 pages;
Allemagne, des villes vivantes, Office national allemand du tourisme, 2010, 198 pages;
Atlas en fiches,, Éditions Atlas, 2008;
Cartoville - Berlin, Guides Gallimard, 12e édition ;
Encyclopédie libre Wikipédia Allemagne, Cologne, Aix-la-Chapelle, Trèves et plusieurs autres pages;
LonelyPlanet - Berlin , Publication LonelyPlanet, 2013, 352 pages;
Patrimoine mondial de l'UNESCO, Éditions UNESCO, 2009, 832 pages;
Trèves, à la découverte de la plus vieille ville d’Allemagne,, Rahmel-Verlag, 48 pages.
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7 décembre 2016
HALLO et MERCI POUR LA VISITE ET LES COMMENTAIRES, qui me serviront pour notre sortie scolaire ce 8 décembre 2016, avec en plus le marché de Noël.
Alles Gute ! R. Tritz
31 décembre 2019
merci pour ce reportage qui m’a confirmé mon désir de retourner à Trèves, où, fils d’officier j’ai vécu de nombreuses années jusqu’au bac 1965(1 partie!) Il y a encore à voir: les grues romaines en bord de Moselle, après la canalisation ?….saint mathias…und so
à l’époque superbe ville de caractère,.
bonne continuation et encore merci