Wurtzbourg : le Vieux Pont, le centre historique, la cathédrale et la Résidence ! (2e partie)

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Oct/150

Texte et photos de Céline et Jacques Lanciault

Voici le 22e d’une longue série de reportages relatifs à un fascinant voyage en Allemagne que nous avons réalisé avec Voyages Lambert à l’automne 2015!

Wurtzbourg, Bavière, Allemagne, mardi 13 octobre 2015 – Évidemment, la forteresse de Marienberg nous a impressionnés lors de notre balade dans ses cours et tout autour, mais c’est lorsque nous l’avons aperçue du Vieux Pont de la ville de Wurtzbourg qu’elle a vraiment marqué nos esprits par sa position dominante sur la rivière, le pont et la ville !

D’ailleurs, au terme de notre visite du Musée du Main franconien, où nous avons découvert l’artiste Tilman Riemenschneider, c’est en nous rendant sur ce fameux pont que nous amorçons notre découverte du centre historique de Wurtzbourg : la place du Marché, la chapelle Sainte-Marie, l’Hôtel de Ville, la cathédrale et la Résidence des princes-évêques !

Photo ci-dessus : La résidence de Wurtzbourg, large de 168 mètres, a été construite sous la direction de l’architecte Balthasar Neumann de 1720 à 1744. Elle est inscrite à la liste du patrimoine de l’Humanité de l’UNESCO depuis 1981.

Pour agrandir les photos, il suffit de cliquer sur celles-ci.

Pour lire la première partie de ce texte, cliquez sur le lien suivant : Wurtzbourg : le Vieux Pont, le centre historique, la cathédrale et la Résidence ! (1re partie)

La cathédrale Saint-Kilian
« La cathédrale est un chef-d'œuvre de l'architecture allemande des XIe et XIIe siècles », fait valoir notre guide local à Wurtzbourg, Hans.

« Elle est dédiée à Saint-Kilian, un évêque missionnaire irlandais, apôtre de la Franconie. »

« La construction de l’église a commencé vers 1040 et s'est achevée en 1187. À cette époque, elle pouvait accueillir 7,000 fidèles.»

« Au début du XVIIIe siècle, l'intérieur fut richement décoré de stucs. »

Photo ci-dessus : La façade de la cathédrale Saint-Kilian est de style roman du XIe siècle. Elle fut très éprouvée pendant la Seconde Guerre mondiale, et ce, même si la voûte de la cathédrale est restée debout lors du bombardement de mars 1945… jusqu’au 20 février 1946, alors que le toit s’est écroulé.

Nous y entrons.

Photo ci-dessus : Pour entrer dans la cathédrale Saint-Kilian nous franchissons cette superbe porte.

Le chœur, blanc et or, est magnifique. À chaque bout du transept, il y a une chapelle. Elles se font face. Des rangées de bancs prennent place devant chacun des autels.

Photos ci-dessus : En entrant, chose peu commune dans une église catholique, nous nous trouvons face à une menorah, le chandelier hébreu à sept branches. Derrière celle-ci nous apercevons la nef principale conduisant au chœur.

Photo ci-dessus : Un magnifique crucifix descend du plafond.

Photo ci-dessus : La cathédrale de Wurtzbourg est dotée de deux orgues. L’orgue principal date de 1969 et a été réalisé par le facteur d'orgues Klais de Bonn. L'instrument précédent, construit en 1937, avait été complètement détruit pendant la Seconde Guerre mondiale. Cet orgue est construit en forme d’Arche de Noé !

« L'intérieur de la cathédrale, souligne Hans, porte la marque de plusieurs styles, du roman à l'époque contemporaine. Il y a plusieurs sculptures, dont quelques-unes qui datent de mille ans et plus. Et il y a quelques chefs-d'ouvre de Tilman Riemenschneider. »

Photo ci-dessus : Le tombeau de Lorenz von Bibra, un des princes-évêques de Wurtzbourg, un chef-d’oeuvre de Tilman Riemenschneider.

Photo ci-dessus : Le tombeau de Rudolf von Scherenberg réalisé lui aussi par Tilman Riemenschneider.

Photo ci-dessus : Une autre superbe réalisation du maître de Wurtzbourg.

Photo ci-dessus : Un autel assez particulier !

Photos ci-dessus : Il y a aussi des œuvres plus modernes.

« Aucun des vitraux et aucune des cloches ne sont d’origine. Tout ce qui reste d’originaux ici, ce sont les pierres tombales de quelques princes-évêques. Elles ont été mises sur les murs à la verticale », fait remarquer notre guide.

Nous sortons

Photo ci-dessus : Pour sortir, nous empruntons une autre superbe porte.

Nous arrivons sur le site de l’ancien cimetière où, en 1822, a été retrouvée la tombe de Tilman Riemenschneider.

Puis, notre guide local nous annonce que nous allons maintenant nous rendre dans un bâtiment nommé « La Résidence ».

« C’est en fait un édifice construit pour héberger les princes-archevêques… en lieu et place de la forteresse de Marienberg. Il s’agit d’un bâtiment qui compte quelque 340 pièces, la plupart d’entre elles sont peu meublées… mais l’intérêt est la décoration de ces pièces, nous y admirerons notamment de magnifiques fresques. »

« D’ailleurs, « La Résidence » est inscrite à la liste du patrimoine mondial de l’humanité de L’UNESCO depuis 1981. »

Sur notre route, nous croisons d’autres belles œuvres.

Photo ci-dessus : Une sculpture de pierre intitulée « PostRider », que l’on peut traduire par « Le facteur et son cheval », est une réalisation du sculpteur allemand Friedrich Heuler (1889-1959).

Photos ci-dessus : Un superbe monument… dont nous n’avons pas réussi à identifier ni ce qu’il représentait ni son auteur !

Photo ci-dessus : Puis, nous croisons cette magnifique fresque sur le mur d’un édifice.

La Résidence
Nous arrivons devant la Résidence de Wurtzbourg ! Ouf, c’est immense.

« Elle a été construite sous la direction de l’architecte Balthasar Neumann de 1720 à 1744, tandis que l’intérieur a été décoré de 1740 à 1770. »

« Les princes-évêques voulaient un bâtiment plus moderne. Ils ont quitté la forteresse de Marienberg pour venir s’installer ici et ils y ont séjourné jusqu’en 1802. »

« La Résidence témoigne du faste de deux princes-évêques successifs, soit Johann Philipp Franz et Friedrich Karl von Schönborn ».

Photo ci-dessus : La façade de la Résidence… fait 168 mètres de large !

Tout près de l’entrée, il y a une belle fontaine, Frankoniabrunnen, un hommage à la Franconie. Elle a été dévoilée en 1894, quelques années après la mort de son auteur Ferdinand von Miller (1813-1887), un fondeur bavarois.

Photo ci-dessus : La fontaine de la Franconie… sur la place de la Résidence.

La fontaine rend hommage à la Franconie. La figure de proue de la statue tient dans ses mains le drapeau de Franconie et regarde dans la direction de la cathédrale de Wurtzbourg. Sous elle, des sculptures de trois grands artistes franconiens sont présentées : Walther von der Vogelweide, un poète lyrique allemand, Matthias Grünewald, un peintre et ingénieur hydraulique allemand de la Renaissance et finalement Tilman Riemenschneider… dont nous ne cessons d’entendre parler depuis le début de nos visites ce matin.

Photo ci-dessus : Tilman Riemenschneider à l’oeuvre.

Photo ci-dessus : Matthias Grünewald.

Photo ci-dessus : Walther von der Vogelweide.

Notre guide nous informe qu’aucune photo n’est permise dans la résidence. Nous plaçons nos sacs dans un coffre commun à tous les membres de notre groupe.

« Le bâtiment abrite une quantité phénoménale de vin, s’extasie Hans. « Il y a 5,000 mètres carrés de cave à vin! »

Il y a un grand escalier d’honneur. Chaque marche a une hauteur de 11 cm, un peu comme l’escalier du Musée des Beaux-Arts de Montréal, si difficile à monter.

Photo ci-dessus : Le grand escalier d’honneur de la Résidence de Wurtzbourg. (Photo provenant d’Internet)

Nous montons.

« La voûte au-dessus de l’escalier est en pierre et elle est autoportante. Il n’y a aucun pilier ni aucune colonne », explique Hans.

« Cette voûte a résisté aux bombardements de mars 1945. Heureusement, car les fresques qui la décorent, d’une valeur artistique inestimable, auraient disparu. Ces fresques s’étalent sur 700 mètres carrés. Il s’agit de la plus grande surface de fresques dans une seule pièce au monde. »

« C’est le peintre vénitien Giambattista Tiepolo (1696-1770) qui l’a réalisée, et ce, en 15 mois de 1751 à 1753 ! »

« Depuis, les fresques ont été nettoyées, mais jamais restaurées », laisse entendre notre guide.

L’œuvre s’intitule « Allégorie des planètes et des continents ». L’encyclopédie libre « Wikipédia » la décrit de la façon suivante : « Elle montre Apollon, dans sa course quotidienne, avec les dieux symbolisant les planètes, les figures allégoriques sur la corniche représentent les quatre continents connus à l’époque, dont l'Amérique. »

« Le peintre et l’architecte sont représentés sur la fresque », note notre guide.

Voici quelques photos que nous avons retrouvées sur le site Internet : https://godsprospect.wordpress.com/ :

Photo ci-dessus : Une vue globale de la fresque « Allégorie des planètes et des continents » de Giambattista Tiepolo. (Photo provenant d’Internet)

Photos ci-dessus : Et quelques vues du détail. (Photo provenant d’Internet)

Puis, nous entrons dans la salle blanche sise au deuxième étage. Elle a été rénovée récemment.

Il y a plusieurs lustres, des murs sculptés tout en blanc. « C’est du stuc, précise notre guide local à Wurtzbourg, du plâtre mélangé avec des poils d’animaux. C’est l’artiste Antonio Giuseppe Bossi qui a décoré cette pièce.»

Il y a un gros poêle avec des angelots dorés représentant les quatre saisons. « Nous sommes dans l’ancienne salle à manger… qui était très difficile à chauffer l’hiver », précise Hans.

Photo ci-dessus : Voici un exemple du travail de stuc réalisé par Antonio Giuseppe Bossi. (Photo provenant d’Internet)

Nous entrons maintenant dans la salle impériale ! « C’est la plus importante de la résidence. Elle affiche beaucoup de luxe, dont un sol en marbre.

Photo ci-dessus : Vue de la salle impériale. (Photo provenant d’Internet)

« La pièce est également décorée d’autres fresques de Tiepolo. Celles-ci datent de 1752… Une d’entre elles représente le mariage de Barberousse en 1156… avec l’héritière unique de Bourgogne. »

« Cette œuvre est particulièrement intéressante, souligne notre guide, puisqu’elle montre un mariage ayant lieu ici même dans la résidence… Un mariage du XIIe siècle dans une habitation construite au XVIIIe siècle ! »

Photo ci-dessus : Le mariage de Barberousse, une fresque de Tiepolo. (Photo provenant d’Internet)

Les fresques de Tiepolo semblent être à trois dimensions ! C’est ce qui a fait la notoriété de l’artiste.

Nous voyons une robe bleue d’une dame… le haut du corps est peint, tandis que le bas est en stuc… dépassant même le cadre. C’est impressionnant !

De nos jours, des réceptions fastueuses se tiennent dans cette salle.

Nous continuons notre promenade et arrivons dans une longue, très longue, enfilade de pièces, toutes plus chargées les unes que les autres.

Notre guide nous rappelle que l’édifice est long de 170 mètres.

Il y a des chambres avec de belles tapisseries belges, des tableaux miroirs, etc. Hans nous informe que plusieurs œuvres avaient été enlevées en 1944, ce qui a permis de les sauver.

« Lorsqu’ils ont emménagé ici, les princes-électeurs ont ramené de nombreux objets de l’ancienne forteresse. »

Nous passons une salle nommée la pièce vénitienne. Il y a un beau lustre en verre de couleur qui trône au centre de la pièce.

« Elle est nommée pièce vénitienne, tout simplement parce que la tapisserie montre la ville de Venise en arrière-plan. C’était la chambre à coucher de l’Empereur. »

Il y a une autre pièce refaite entre 1979 à 1987 présentant des murs en miroirs avec beaucoup de feuilles d’or… « une décoration qui a requis 30,000 heures de travail » lance Hans. « Cette salle est nommée « Le cabinet des glaces ». »

Nous terminons la visite par une dernière salle où sont exposées des photos en noir et blanc représentant la ville après les bombardements de mars 1995 !

Une des photos nous montre le soldat américain, John D. Skilton, lui qui a tout fait pour protéger la voûte et les fresques de Tiepolo.

Nous sortons ébahis à 13 h 15… après avoir récupéré nos sacs.

Notre accompagnatrice de Voyages Lambert, Krystyna Wozniak, nous indique que nous avons maintenant « temps libre » pour le dîner. Elle fixe le rendez-vous pour le départ de l’autocar à 14 h 15.

Nous sortons et trouvons rapidement un tout petit resto café, le « Casa Prima ».

Nous commandons deux sandwichs, autant de bouteilles d’eau, et deux desserts : un strudel aux pommes pour Céline et une pâtisserie au citron pour moi.

Nous sommes éblouis lorsqu’on vient nous servir les pâtisseries à notre table ! C’est super beau, très appétissant… et délicieux. Le tout pour seulement 19€.

Nous rejoignons le groupe à 14 heures au point de rendez-vous et nous partons 15 minutes plus tard sous un ciel qui recommence à s’ennuager. Nous filons vers Rothenbourg en empruntant « la route romantique », elle qui commence justement à Wurtzbourg.

Méli-Mélo
À la fin du XVIIIe siècle, il y avait pas moins de 1,800 frontières en Allemagne… entourant toutes de petites principautés ! C’est Napoléon qui a changé tout cela. Il a, entre autres, rattaché la Franconie à la Bavière… ce qui n’a pas plus aux Franconiens.

Notre guide nous a mentionné que : « Les Bavarois et les Franconiens ne partageaient pas la même langue et n’avaient pas les mêmes coutumes. Une des différences bien évidentes était qu’en Franconie on buvait du vin, tandis qu’en Bavière la bière était reine !

Hans nous a également rappelé qu’à l’époque il y avait sept princes-électeurs pour élire l’empereur, dont trois évêques, ceux de Cologne, de Trèves et de Mayence. Il a souligné que les princes-évêques étaient aussi élus parmi les familles nobles… ce qui explique, un peu du moins, le luxe que nous avons pu observer dans la Résidence.

À suivre…
Découverte de la ville de Rothenbourg.

Photo ci-dessus : La partie centrale du retable du Saint-Sang que l’on peut admirer dans l’église Saint-Jacques de Rothenboourg. Une œuvre en bois sculpté réalisée par Tilman Riemenschneider.

Textes précédents :
Vous pouvez lire les textes précédents de nos reportages sur l'Allemagne en cliquant sur les liens ci-dessous ou en accédant directement à l'onglet "Allemagne" de la rubrique « Voyages » de la barre de menu.

Notre voyage en Allemagne : Trajet proposé par "Voyages Lambert"

1er texte : Willkommen in Köln… Bienvenue à Cologne, sur les berges du Rhin!

2e texte : Cologne: sa cathédrale, ses berges sur le Rhin et ses belles maisons !

3e texte : À Aix-la-Chapelle… sur les traces de Charlemagne!

4e texte : La cathédrale d’Aix-la-Chapelle ou Charlemagne en pièces détachées!

5e texte : La Porta Nigra et le Haupmarkt, la place du Marché!

6e texte : L’imposante cathédrale de Trèves et son cloître!

7e texte : Trèves : l’ancien palais du prince-électeur… et la basilique romaine de Constantin!

8e texte : Trèves, métropole romaine... dont le cœur bat toujours… au Musée de Rhénanie!

9e texte : Bernkastel-Kues… ville aux bellissimes maisons médiévales à colombages !

10e texte : Cochem : fontaines, église aux magnifiques vitraux, une mosaïque, etc.!

11e texte : Coblence… de passage seulement et c’est dommage !