Oct/150
Nuremberg : l’église Saint-Laurent, la majestueuse vieille ville, les succulentes saucisses et le site du procès!
Texte et photos de Céline et Jacques Lanciault
Voici le 26e d’une longue série de reportages relatifs à un fascinant voyage en Allemagne que nous avons réalisé avec Voyages Lambert à l’automne 2015!
Nuremberg, Bavière, Allemagne, mercredi 14 octobre 2015 – Après le complexe des congrès du Parti national-socialiste, le château de Nuremberg, les maisons de Nicolas Copernic et d’Albrecht Dürer, l’église Saint-Sébald et les passerelles qui traversent la rivière Pegnitz… nous poursuivons notre découverte de la ville de Nuremberg, cette fois-ci du côté de la vieille ville !
Nous y voyons la superbe église Saint-Laurent, Lorenzkirche en allemand… et tout plein de belles fontaines et de beaux monuments ! Finalement, après un repas de saucisses, spécialité de la ville, un dernier arrêt s’impose… le palais de justice, théâtre du célèbre « Procès de Nuremberg » !
Photo ci-dessus : Une œuvre magnifique suspendue dans une sorte de rosace au coeur de l'église Saint-Laurent. Elle s’intitule « Le Salut de l’ange » et est une réalisation de Veit Stoss (1448-1533), un des plus importants sculpteurs du gothique tardif.
Pour agrandir les photos, il suffit de cliquer sur celles-ci.
À la suite de notre guide locale à Nuremberg, Mariane, nous continuons notre balade dans cette belle cité, capitale de la Franconie. Pour l’heure, nous suivons la rivière Pegnitz. Ce qui surprend, c’est que les maisons sont construites directement sur la rivière.
Photo ci-dessus : Des maisons dont les fondations baignent dans la rivière Pegnitz.
Photo ci-dessus : Une maison à colombages décorée d’une belle statue de la Vierge.
Nous passons devant « l’ancien grand dépôt du vin », situé tout juste à côté d’une belle tour, des remparts et des murailles des anciennes fortifications… elles qui sont toujours debout.
Photo ci-dessus : Sur le bord de la rivière Pegnitz, l’ancien dépôt de vin! Le site Internet de «Tourisme Nuremberg» nous apprend cela de l’édifice où apparaissent des galeries de bois avec des gargouilles de métal. «Le bâtiment fut érigé entre 1446 et 1448 pour héberger les lépreux qui étaient autorisés en ville trois jours, à Pâques, au cours desquels ils recevaient de la nourriture, des vêtements et des soins médicaux. Puis, vers 1571, l’édifice fut utilisé pour stocker du vin, d'où son nom. Il servit plus tard d'atelier de filature et de logement pour les familles pauvres. En 1950, il fut transformé en résidence étudiante!»
Nous voyons une plaque à la mémoire de Kaspar Hauser. Une petite recherche sur Internet nous apprend l’histoire de ce jeune adolescent qui a vécu ici au XIXe siècle.
« Kaspar Hauser serait apparu sur la place de Nuremberg le 26 mai 1828, alors probablement âgé de seize ans et complètement « sauvage ». À l’époque, plusieurs personnes sont convaincues que Kaspar a été maintenu en captivité durant les 16 premières années de vie…, et ce, parce qu'il était le rejeton gênant d'une grande famille. Il a été surnommé « l'orphelin de l'Europe ». Ses origines ont toujours été et sont encore aujourd’hui au centre d'une énigme. »
Photo ci-dessus : Une plaque commémorative à la mémoire de Kaspar Hauser.
Photo ci-dessus : Au centre d’une grande zone de travaux de voirie, nous apercevons une belle sculpture intitulée « Sculpture mondiale du commerce », "Skulptur Welthandel" en allemand, une œuvre réalisée en 1972 par la sculpteure contemporaine Hella Rosner-Böhnlein.
« Certaines maisons ont été restaurées et non rasées et reconstruites », nous signale Mariane. La différence est frappante.
Photo ci-dessus : Maison typique de style « franconien » de Nuremberg !
Nous passons devant un restaurant de tapas…, « Tapasitos » !
Nous poursuivons et au milieu des nombreuses petites boutiques du centre-ville, notre guide attire notre attention sur les célèbres grands magasins allemands «Galeria Kaufhof» et «Karstadt», deux des plus grandes attractions pour faire du magasinage dans le centre-ville.
L’église Saint-Laurent
Et soudain, nous apercevons les deux clochers de l’église Saint-Laurent. En quelques pas nous sommes devant la façade, qui est impressionnante.
« À l’extérieur, l’église Saint-Laurent ressemble un peu à la cathédrale de Strasbourg », lance notre guide.
Photo ci-dessus : La façade gothique de l’église Saint-Laurent et ses deux tours de sept étages chacunes. L’une des tours a été achevée en 1403, l'autre en 1498.
« La construction de l’église a commencé en 1140 sur l'emplacement d'une chapelle du Saint-Sépulcre », précise Mariane.
« La façade affiche une rosace de dix mètres de diamètre et une foule de sculptures. »
Photos ci-dessus : Parmi les sculptures décorant la façade, nous croyons reconnaître des imitations des « Adam et Ève » de Tilman Riemenschneider.
Nous entrons dans l’église.
C’est très bruyant, car plusieurs ouvriers s’affairent à réaliser divers travaux de rénovation.
« L’église compte plusieurs retables, plusieurs belles statues, toutes des œuvres d’artisans de la ville. »
Le chœur est remarquable.
Une œuvre retient notre attention dès notre entrée dans l’église, car elle est suspendue dans les airs. Il s’agit de « l’annonciation à Marie », réalisée en 1517. La vierge Marie y est représentée avec de longs cheveux bouclés … suspendue dans une sorte de rosace.
Photo ci-dessus : Une œuvre magnifique suspendue dans une sorte de rosace. Elle s’intitule «Le Salut de l’ange» et est une réalisation de Veit Stoss (1448-1533) un des plus importants sculpteurs du gothique tardif.
Photo ci-dessus : Le maitre-autel.
Photo ci-dessus : La base d’un immense tabernacle sculpté par Adam Kraft de 1496 à 1500. Cette base est soutenue par trois sculptures, dont une est reconnue comme étant un autoportrait de l'artiste (celle de gauche).
Photos ci-dessus : Un retable représentant « La dernière Cène ».
Photo ci-dessus : Une statue du saint patron de l’église, Saint-Laurent… mort martyr sur un gril, en 258 à Rome.
Photo ci-dessus : Trois autres belles statues.
Photo ci-dessus : Un autre très beau retable affichant un tableau où la Vierge Marie tend son fils Jésus à sa mère Sainte-Anne.
Photos ci-dessus : Et encore un autre.
Photos ci-dessus : De magnifiques vitraux.
Photo ci-dessus : Il y a trois orgues dans l’église et un jeune homme joue sur l’un d’eux !
Photo ci-dessus : Les bancs d’église sont en voie d’être restaurés… Wow ! Le nouveau look est superbe !
La vieille ville
Nous sortons à 12 h 30 et continuons notre promenade dans la ville. Nous marchons sur la Karolinenstraße où nous croisons une belle fontaine et une maison en forme de tour.
Photo ci-dessus : « Tugendbrunnen », la fontaine des Vertus, une représentation humaine des six vertus, la fidélité, l'espoir, la charité, le courage, la tempérance et la patience, couronnée par l'allégorie de la Justice.
Photos ci-dessus : La maison Nassauer, la dernière des tours résidences ayant été si populaires à Nuremberg au Moyen-Âge.
Le vent se lève… Il fait encore plus froid… brrr !
Nous voyons un autre pont. Celui-ci est situé près du marché des bouchers. « Il s’agit du Fleichbrüke, le pont Fleich. En allemand, fleich signifie viande, abattoir », précise Mariane.
Ce pont franchit la rivière Pegnitz au centre de la vieille ville.
Photo ci-dessus : Le pont Fleich, un pont à un seul arc, ce qui était nouveau à l’époque de sa construction entre 1596 et 1598. Quelques années plus tôt (1588 à 1591), un pont semblable avait été érigé à Venise, le pont du Rialto !
Nous entrons dans une autre cour intérieure, celle de l’hôpital du Saint-Esprit, où fut creusé le premier puits dans cette ville. L’endroit est directement construit au-dessus de la rivière Peignitz.
Photo ci-dessus : Le bâtiment historique de l’hôpital du Saint-Esprit à Nuremberg.
Nous croisons d’autres fontaines, dont la Narrenschiffbrunnen, la fontaine de « La Nef des Fous », une réalisation du sculpteur Jürgen Weber entre 1984 et 1987… qui s’est inspiré du célèbre tableau du peintre néerlandais Jérôme Bosch.
Photos ci-dessus : Une création de l’artiste Jürgen Weber, la fontaine de « La Nef des Fous », qui n’a pas fait l’unanimité, la critique ayant été vive. Elle est un don de Kurt Klutentreter.
Puis, la Stockzahnbrunnen, la fontaine de la « molaire »... oui, oui, notre grosse dent !
Photo ci-dessus : « Stockzahnbrunnen », ce qui signifie littéralement la fontaine de la molaire, est situé sur la rue Spitalgasse, devant bâtiment de la « Commerzbank » de Nuremberg.
Et maintenant la Gänsemännchenbrunnen, la fontaine de l'homme aux oies, qui se trouve en face de l'ancienne mairie. La statue de bronze représente un paysan de la région portant un habit du XVIe siècle et tenant une oie sous chaque bras.
Photos ci-dessus : La « Gänsemännchenbrunnen », la fontaine de l'homme aux oies présente un paysan avec des oies sous les bras… dans une cage en fer forgé.
Photo ci-dessus : Dans un escalier, nous avons la chance d’admirer ce bel aménagement.
Nous traversons la place du marché, Hauptmarkt, une place animée bâtie sur un ancien ghetto juif. Il y a une église.
« C’est l’église Notre-Dame, Frauenkirche », nous informe Mariane. « C’est l’église paroissiale catholique de Nuremberg. »
« Elle a été construite sous l'impulsion de l'Empereur Charles IV entre 1352 et 1362. C'est une église-halle, c’est-à-dire une église dont la nef centrale et les deux travées de côté sont de largeur égale. »
Photos ci-dessus : L’église Notre-Dame affiche une horloge et un carillon avec des figurines… qui s’animent à certaines heures de la journée.
Devant l’église, il y a une immense fontaine, c’est la « Belle fontaine », la SchönerBrunnen, mais elle est en restauration.
Le tour guidé se termine ici. Il est 13 heures. Mais, malgré que notre accompagnatrice de Voyages Lambert, Krystyna Wozniak, ait commencé à nous indiquer les coordonnées du repas, Mariane continue à nous parler d’une autre fontaine… notre guide est intarissable.
Krystyna la remercie chaleureusement et lui remet un petit cadeau, comme elle le fait avec tous nos guides locaux… qu’elle connait depuis longtemps.
Un dîner de succulentes saucisses !
Nous entrons aussitôt dans le restaurant où Krystyna a réservé pour le groupe… le restaurant se nomme le Bratwurst Röslein et il est réputé pour servir la spécialité culinaire de la ville de Nuremberg, la saucisse grillée au bois de hêtre.
J’opte pour un repas de huit petites saucisses de Nuremberg accompagnées de choucroute et d’une bonne bière Tucher 1672, tandis que Céline commande une salade Röslein à dinde grillée.
Photo ci-dessus : Un repas de huit saucisses de Nuremberg accompagnées de choucroute.
Le restaurant est vaste et bondé… et c’est compréhensible, car c’est très bon, malgré un service inégal d’une table à l’autre, la nôtre héritant du plus lent des serveurs.
Les autres voyageurs de notre groupe ont déjà leurs manteaux sur le dos et sont prêts à sortir… alors que nous sommes encore à manger. (30 €)
Nous sortons finalement à 14 heures et reprenons l’autocar à 14 h 25. Nous filons en direction de Dinkelsbühl, une autre ville située sur la route romantique.
Mais avant de sortir de la ville, nous nous arrêtons devant le « Tribunal de grande instance », le « palais de justice », « là où s’est tenu du 20 novembre 1945 au 1er octobre 1946… le procès de Nuremberg », note Krystyna !
« C’est ici même, commente notre accompagnatrice, devant des juges français, anglais, américains et soviétiques que s’est déroulé le « procès de Nuremberg ». Pas moins de 24 hauts responsables et 8 organisations du régime nazi ont été jugés pour complots, crimes de guerre, crimes contre la paix et crimes contre l’humanité. »
« Il y aurait certes pu y avoir beaucoup plus d’accusés, mais la mort ou la fuite de plusieurs hauts responsables nazis en a grandement réduit le nombre. »
L’édifice abrite depuis 2010 un musée, le « Mémorial des procès de Nuremberg ».
Photos ci-dessus : Le procès de Nuremberg tenu dans les bâtiments ci-dessus a abouti, nous apprend l'encyclopédie Wikipédia, à la condamnation à mort par pendaison de douze condamnés : Martin Bormann (par contumace), Hans Frank, Wilhelm Frick, Hermann Göring, Alfred Jodl, Ernst Kaltenbrunner, Wilhelm Keitel, Joachim von Ribbentrop, Alfred Rosenberg, Fritz Sauckel, Arthur Seyß-Inquart et Julius Streicher. Des peines de prison allant jusqu'à la perpétuité sont prononcées contre Karl Dönitz, Walther Funk, Rudolf Hess, Konstantin von Neurath, Erich Raeder, Baldur von Schirach et Albert Speer, tandis que Hans Fritzsche, Franz von Papen et Hjalmar Schacht sont acquittés.
Méli-Mélo
Outre le peintre et sculpteur Albrecht Dürer (1471-1528), Johann Pachelbel (1653-1706), celui qui a composé « Le canon », est également né à Nuremberg.
La ville de Nuremberg est jumelée à celle de Cracovie en Pologne.
Une étude sur la qualité de vie dans le monde, effectuée en 2010 par la société de consultants Mercer Management Consulting, a classé la ville de Nuremberg au 25e rang mondial des villes ayant la meilleure qualité de vie.
À suivre…
Promenade dans la superbe petite ville de Dinkelsbühl.
Photo ci-dessus : De superbes maisons de la petite ville de Dinkelsbühl.
Textes précédents :
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Notre voyage en Allemagne : Trajet proposé par "Voyages Lambert"
1er texte : Willkommen in Köln… Bienvenue à Cologne, sur les berges du Rhin!
2e texte : Cologne: sa cathédrale, ses berges sur le Rhin et ses belles maisons !
3e texte : À Aix-la-Chapelle… sur les traces de Charlemagne!
4e texte : La cathédrale d’Aix-la-Chapelle ou Charlemagne en pièces détachées!
5e texte : La Porta Nigra et le Haupmarkt, la place du Marché!
6e texte : L’imposante cathédrale de Trèves et son cloître!
7e texte : Trèves : l’ancien palais du prince-électeur… et la basilique romaine de Constantin!
8e texte : Trèves, métropole romaine... dont le cœur bat toujours… au Musée de Rhénanie!
9e texte : Bernkastel-Kues… ville aux bellissimes maisons médiévales à colombages !
10e texte : Cochem : fontaines, église aux magnifiques vitraux, une mosaïque, etc.!
11e texte : Coblence… de passage seulement et c’est dommage !
12e texte : De Coblence à Bacharach… au fil du Rhin romantique!
13e texte : Bacharach sublime découverte d'une ville...
14e texte : Heidelberg : le Vieux pont et le Chemin des philosophes… pour commencer !
15e texte : Le château de Heidelberg… et surtout ses impressionnantes ruines !
16e texte : Les jolies places au cœur de la vieille ville de Heidelberg et l’église Saint-Esprit !
17e texte : Bad Wimpfen : une haute tour, une superbe église et de jolies maisons...
18e texte : L’Hôtel Eisenhut de Rothenbourg… Wow !
19e texte : Wurtzbourg : l’imposante forteresse de Marienberg !
20e texte : Le « Maître de Wurtzbourg » : Tilman Riemenschneider !
21e texte : Wurtzbourg : Vieux Pont, centre historique, cathédrale et Résidence! (1re partie)
22e texte : Wurtzbourg : Vieux Pont, centre historique, cathédrale et Résidence! (2e partie)
23e texte : Rothenbourg: l'église Saint-Jacques, des tours médiévales..., etc. !
24e texte : Nuremberg: les ruines d’un centre de congrès nazi, un château… !
25e texte : Nuremberg : l’église Saint-Sébald… et une vue imprenable sur la rivière Pegnitz!
Bibliographie
Aachen, Aix-la-Chapelle, guide de la ville et de la cathédrale,, Édition Michael Imhof Verlag, 2011, 31 pages;
Allemagne, Guide Vert, Michelin guides touristiques, 2015, 690 pages;
Allemagne, faits et réalités,, Societäts Verlag, 2010, 192 pages;
Allemagne, des villes vivantes, Office national allemand du tourisme, 2010, 198 pages;
Atlas en fiches,, Éditions Atlas, 2008;
Cartoville - Berlin, Guides Gallimard, 12e édition ;
Encyclopédie libre Wikipédia Allemagne, Cologne, Aix-la-Chapelle, Trèves et plusieurs autres pages;
LonelyPlanet - Berlin , Publication LonelyPlanet, 2013, 352 pages;
Patrimoine mondial de l'UNESCO, Éditions UNESCO, 2009, 832 pages;
Trèves, à la découverte de la plus vieille ville d’Allemagne,, Rahmel-Verlag, 48 pages.
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20 avril 2021
J’aurai aimé voir une photo de chacun des trois orgues que contient cette belle église St Laurent
Bien Cordialement