Oct/150
Le divorce Blue Jays-Anthopoulos
Revue de presse
Pierre Durocher, Journal de Montréal, 29 octobre 2015
Coup de théâtre en ce jeudi matin à Toronto lorsqu’on a appris que le Montréalais Alex Anthopoulos quittait son poste de directeur général des Blue Jays.
Son contrat allait expirer le 31 octobre. C’est une nouvelle surprenante, à première vue, étant donné qu’Anthopoulos a su bâtir une formation gagnante cette saison.
Photo ci-dessus : Selon TSN, un contrat de trois ans avec une bonne augmentation de salaire a été offert à Alex Anthopoulos.
Mais il y avait tout de même des signes avant-coureurs d’un divorce éventuel.
J’ai passé pas mal de temps dans l’entourage des Blue Jays au cours des dernières semaines et je n’en revenais pas de voir qu’on laissait traîner le dossier du renouvellement du contrat d’Anthopoulos.
Je trouvais que ça ne sentait pas bon, que c’était une situation anormale.
De vétérans chroniqueurs torontois me rassuraient chaque fois en me disant que ça allait se régler, une fois les séries éliminatoires terminées. Une fois que le nouveau président et chef des opérations, Mark Shapiro, allait entrer en poste.
À leurs yeux, il était impossible de penser que les propriétaires des Blue Jays, la famille Rogers, oseraient laisser partir un jeune directeur général ayant réalisé de si gros coups à la date limite des échanges.
Un directeur général qui a conclu la transaction de l’année l’hiver dernier en obtenant les services du puissant frappeur Josh Donaldson, qui remportera le titre de joueur le plus utile à son équipe.
Il n’y a que le vétéran journaliste Richard Griffin, l’ancien relationniste des Expos, qui a agité le drapeau du départ possible d’Anthopoulos dans sa chronique de lundi.
Shapiro a été un excellent directeur général avec les Indians de Cleveland et il tient, raconte-t-on, à avoir son mot à dire, pour ne pas dire le dernier mot, dans les futurs changements de personnel au sein des Blue Jays.
Anthopoulos ne pouvait pas accepter cela. Il a expliqué, lors d’une conférence téléphonique en après-midi, qu’il ne cadrait pas dans la nouvelle direction de l’équipe.
Il a remercié Shapiro et Rogers de lui avoir fait une si belle offre (un contrat de cinq ans pour 10 millions de dollars), mais il ne se voyait pas poursuivre l’aventure avec eux.
Shapiro remplace Paul Beeston, qui était le protecteur d’Anthopoulos.
Beeston s’était fait dire, par les propriétaires des Blue Jays l’hiver dernier, que le temps était venu pour lui de dégager le plancher. Ce fut fait de façon plutôt maladroite, d’ailleurs.
Shapiro, un homme direct, aurait reproché à Anthopoulos d’avoir sacrifié un bon nombre de jeunes lanceurs pour mettre la main sur des vétérans, comme David Price et Troy Tulowitzcki, entre autres.
Anthopoulos ne l’aurait pas pris. Il est vrai qu’il a joué le tout pour le tout cette année.
Anthopoulos a mis sur pied une équipe du tonnerre et ce n’est pas de sa faute si les frappeurs des Blue Jays ont échoué à la toute fin à Kansas City, étant incapables de pousser au marbre des coureurs postés au troisième et au deuxième coussin avec aucun retrait en neuvième manche dans un scénario presque irréaliste.
Si les Blue Jays avaient remporté ce sixième match à Kansas City, je crois toujours qu’ils auraient gagné la rencontre décisive avec Marcus Stroman au monticule et qu’ils affronteraient présentement les Mets de New York en Série mondiale.
On ne saura jamais si une participation à la classique automnale aurait changé quoi que ce soit au statut d’Anthopoulos (il semble que non...) et à son pouvoir de décision, mais il ne fait aucun doute qu’il saura se dénicher un autre poste de direction dans les ligues majeures.
Ce sympathique Montréalais a fait ses preuves et je lui souhaite la meilleure des chances. On va s’ennuyer de lui à Toronto.
Et qui sait, si Montréal retrouve son équipe de baseball dans quelques années, Anthopoulos, qui parle très bien français, deviendrait alors le candidat idéal pour prendre la direction des Expos...
Revue de presse publiée par Jacques Lanciault
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