Gdańsk : la place Solidarność et la salle où se réunissaient Lech Wałęsa et les grévistes de 1980!

Texte et photos de Céline et Jacques Lanciault

Voici le 11e d’une longue série de reportages relatifs à un fascinant voyage que nous avons réalisé en Pologne à la fin de l’été 2016!

Gdańsk, Pologne, jeudi 1er septembre 2016 — C’est déjà aujourd’hui que nous quittons Gdańsk, une ville que nous avons adorée!

Pour notre dernière matinée dans cette cité portuaire qui nous réservait tant de belles surprises, nous nous rendons tout d’abord sur la Place Solidarność où nous admirons le « Monument aux ouvriers morts au chantier naval en 1970 », avant de nous balader sur le site historique où fut créé le 31 août 1980 le syndicat Solidarność.

Puis avant de quitter définitivement Gdańsk, nous nous rendrons à la cathédrale d’Oliwa une très belle église où nous assisterons à un mini concert d’orgue.

Photo ci-dessus : Tout en hauteur, le « Monument aux ouvriers du chantier naval de Gdańsk » est gigantesque. Son sommet est composé de trois croix munies d’ancres… symbolisant les élans du peuple polonais vers la liberté dans les années 1956, 1970 et 1976.

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Autre réveil aux aurores ce matin, à 6 h 15 pour être précis. Dès que nous tirons les rideaux de notre chambre à l’hôtel Hanza de Gdańsk, nous constatons que Dame nature nous gratifie encore d’une belle journée. Le ciel est bleu… sans aucun nuage à l’horizon!

Après un excellent petit déjeuner au restaurant de l’hôtel, nous retrouvons nos camarades du groupe de Voyages Lambert dans le hall d’entrée vers 8 h 50. Nous grimpons dans l’autocar et notre chauffeur, Rafao, met son véhicule en marche dix minutes plus tard. Notre guide local à Gdańsk, Andrej, est avec nous, tout comme notre accompagnatrice de Voyages Lambert Krystyna Wozniak.

« Ce matin, nous précise Andrej, nous nous rendrons à Oliwa, un quartier situé dans le nord de Gdańsk, un arrondissement comptant tout près de 20 000 habitants. Nous y visiterons une cathédrale gothique construite au XIIIe siècle. »

En cours de trajet, notre guide attire notre attention sur les Halles, datant de 1400, sur l’église Sainte-Catherine et en face d’elle sur le grand moulin… transformé aujourd’hui en centre commercial.

Le quartier que nous traversons est plus moderne que la vieille ville.

La Place Solidarność
Andrej nous indique que nous nous arrêterons sur la place Solidarność.

« Elle est située à l’entrée des chantiers navals. Nous pourrons y admirer un monument commémorant la mémoire des ouvriers tués et blessés lors des grèves ouvrières de 1970 et nous jetterons un coup d’œil à la salle où se réunissaient Lech Wałęsa et les grévistes de 1980! »

Nous descendons du car tout près de la place qui est dominée par le monument… tout en hauteur.

Il est gigantesque, culminant à 40 mètres. Il est composé de trois croix munies d’ancres. Celles-ci symbolisent les élans du peuple polonais vers la liberté dans les années 1956, 1970 et 1976.

Photo ci-dessus : Le monument aux ouvriers des chantiers navals et en acier inoxydable. Il s’étire en hauteur sur 40 mètres.

Aux pieds des trois croix, il y a des fleurs. Elles ont été déposées hier, le 31 août, jour anniversaire de la fondation de Solidarność.

Photos ci-dessus : De belles fleurs prennent place au pied du monument.

Andrej nous dresse un bref historique des événements qui ont mené aux grèves ouvrières.

« Si la fin de la Deuxième Guerre mondiale a permis aux Européens de l’Ouest de retrouver leur liberté, ce ne fut pas le cas à l’Est où les pays furent rattachés à l’Union soviétique et soumis à un système totalitaire. »

« En Pologne, notamment à Gdańsk, des révoltes sociales éclatèrent dès 1956 et se multiplièrent vers la fin des années 1960 et au début de 1970. Les grandes manifestations eurent lieu et furent violemment réprimées par les milices et par l’armée. Entre autres, les événements de décembre 1970 firent 27 victimes et de nombreux blessés. »

« Près de dix ans plus tard, le 14 août 1980, une autre grève éclata sur les chantiers navals de Gdańsk et celle-ci fut suivie sur de nombreux autres chantiers partout en Pologne. C’est alors que naquit un comité de grève inter-entreprises, “Solidarność”… dont la présidence fut assurée par Lech Wałęsa, ouvrier au chantier naval de Gdansk. »

« La stratégie de lutte non violente préconisée par Wałęsa déstabilisa le gouvernement et celui-ci s’est vu contraint d’accepter les principales demandes du mouvement, dont celle de la construction du monument. »

« Mais la trêve fut de courte durée. En décembre 1981, le général Jaruselski impose la loi martiale et fait arrêter Wałęsa ainsi que plusieurs dirigeants du syndicat. Il suspend les activités de Solidarność… qui comptait alors pas moins de 10 000 000 membres. »

« Un prêtre catholique, Jerzy Popiełuszko, qui soutenait les grévistes a été exécuté le 19 octobre 1984! Les épouses des grévistes furent internées sans décision de tribunal. »

« Durant cette période, en 1983, le pape Jean-Paul II se rendit à Gdańsk revigorant l’énergie des Polonais dans leurs luttes. En octobre de cette même année, Wałęsa reçoit le prix Nobel de la Paix! Plus rien ne pouvait alors arrêter la marche du peuple polonais vers la liberté. »

« Ce fut un combat pour une meilleure vie… qui déboucha finalement, en décembre 1990, sur l’élection démocratique de Wałęsa en tant que président de la République de Pologne. »

Le site est très bien aménagé.

Photos ci-dessus : À la base du monument, des bas-reliefs montrent des scènes de la vie ouvrière.

Tout près, il y a la bâtisse abritant le siège social de Solidarność… tout à côté d’un musée créé à l’occasion du 20e anniversaire des manifestations de 1980. Il retrace l’histoire du mouvement syndical et de son combat contre le communisme.

Sur un mur près du monument, sont inscrits les noms des villes ouvrières ayant participé au mouvement de grève. Il y a également plusieurs plaques en mémoire des ouvriers tués lors des révoltes de 1970 et 1980.

Photos ci-dessus : Des plaques commémoratives des événements de 1970 et 1980.

Nous sommes à la porte du chantier naval qui est grillagée et décorée du drapeau de Solidarność.

Photos ci-dessus : Il y a beaucoup de décorations résultant probablement des festivités du 36e anniversaire de la fondation de Solidarność.

Il y a même un morceau du mur de Berlin.

Photo ci-dessus : En face de la place Solidarność il y a ce superbe édifice moderne.

Une salle historique
Nous entrons et nous nous dirigeons vers le chantier naval… qui est situé à environ 600 mètres du monument.

« Des travaux sont prévus pour terminer l’aménagement du site », fait remarquer Andrej.

En marchant, nous croisons plusieurs panneaux qui affichent des photos des événements de 1970 et de 1980.

Photo ci-dessus : L’édifice abritant le Centre de la solidarité européenne.

Nous voyons un ancien bateau rouillé, symbole de la chute du communisme.

Photos ci-dessus : La structure d’un vieux bateau rouillé.

Photo ci-dessus : Nous sommes à un jet de pierre du port de Gdańsk.

Nous entrons dans une petite bâtisse où prend place la grande salle où se réunissaient les dirigeants de Solidarność. Cette salle se nomme « Salle de la santé et de la sécurité du travail ».

« C’est ici que se sont tenues les réunions du Comité de grève inter-entreprise en août 1980 et que les accords d’août de la même année furent signés le 31du mois », souligne Andrej.

Photos ci-dessus : Vue sur la grande salle où se réunissaient les membres du syndicat Solidarność.

Photos ci-dessus : Il y a plusieurs maquettes de bateaux et de nombreuses banderoles.

Photos ci-dessus : Il y a un grand livre pour consigner les commentaires des visiteurs. Tous les commentaires ne sont pas nécessairement positifs comme nous pouvons le constater!

Nous voyons un buste d’Anne Walentynowicz dont le licenciement est à l’origine de la vague de grèves qui a frappé la Pologne au cours de l’année 1980. Elle fut une des fondatrices de Solidarność. Il y a également une photo d’elle prise en 2004.

Elle accompagnait la délégation polonaise qui se rendait à Smolensk le 10 avril 2010, et elle y a péri dans l’accident de l’avion présidentiel.

Photos ci-dessus : Anne Walentynowicz une des fondatrices de Solidarność.

Des petits drapeaux du syndicat Solidarność sont disponibles à la sortie. Nous en prenons un ainsi qu’un feuillet en français retraçant l’histoire de la salle que nous venons de visiter.

En quittant l’édifice, notre guide précise qu’aujourd’hui, il y a encore 1 600 ouvriers qui œuvrent aux chantiers.

Nous repartons à 10 heures… alors que le thermomètre de l’autocar indique que la température extérieure est de 23 degrés Celsius.

Méli-mélo
Selon Andrj, notre guide local à Gdańsk, c’est dans la mer Baltique que se couchent les sirènes!

Par ailleurs, notre accompagnatrice nous a appris qu'Andrej guide les touristes dans Gdańsk… dans quatre langues.

À suivre…
La cathédrale d’Oliwa.

Photo ci-dessus : La gloire de la cathédrale d’Oliwa, son orgue rococo… d’une sonorité exceptionnelle.

Bibliographie

Atlas en fiches, Pologne, Gdańsk, Vistule, Économie de la Pologne, etc., Éditions Atlas, 2008;

Encyclopédie libre Wikipédia Pologne, Gdańsk, Malbork, Vistule et plusieurs autres pages;

Château de Malbork, Éditions VIA s.c., 2015, 32 pages;

Découvrir Gdańsk, Département de la promotion de la ville de Gdańsk, 2015, 36 pages;

Gdansk, La Voie Royale, Département de la promotion de la ville de Gdańsk, 2015, 18 pages;

Les incontournables des Gdańsk, Département de la promotion de la ville de Gdańsk, 2015, 36 pages;

C’est à Gdańsk que tout a commencé, Département de la promotion de la ville de Gdańsk, 2016, 28 pages;

Guide de conversation Polonais, Édition Lonely Planet, 2016, 252 pages;

Le Patrimoine mondial de l’UNESCO, Éditions UNESCO, 2009, 832 pages;

Petit futé - Pologne, Petit Futé, 2015, 480 pages.