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Zakopane : un patrimoine religieux impressionnant! (1re partie)
Texte et photos de Céline et Jacques Lanciault
Voici le 35e d’une longue série de reportages relatifs à un fascinant voyage que nous avons réalisé en Pologne à la fin de l’été 2016!
Zakopane, Pologne, jeudi 8 septembre 2016 - Si Zakopane est la capitale des sports d’hiver en Pologne, elle est aussi une ville dont l’architecture est particulière, alors que pratiquement toutes les bâtisses sont en bois… ou à tout le moins comportent des décorations de bois!
Ce matin, nous partons à la découverte du patrimoine religieux de Zakopane, une ville où Jean-Paul II a célébré une messe lors de son pèlerinage en Pologne en 1997.
Pour commencer nos découvertes, nous visiterons la petite église en bois du Sacré-Cœur de Jésus construite en 1906, puis nous enchaînerons avec un lieu saint tout ce qui'il y a de moderne, l’église Notre-Dame-de-Fatima, érigée en 1992, mais encore là avec une décoration intérieure entièrement en bois.
L’endroit tient pratiquement de musée à la mémoire du pape Jean-Paul II. D’ailleurs, derrière l’église, dans la forêt, prend place un sanctuaire érigé justement à la mémoire de Jean-Paul II.
Nous verrons ensuite la plus vieille église de Zakopane, Stary Kościół, toute en bois et construite en 1848. Puis nous terminerons la matinée par la visite d'un cimetière où l’aménagement des pierres tombales et les monuments eux-mêmes sortent de l’ordinaire.
Photo ci-dessus : La chapelle du Sacré-Cœur de Jésus a été construite par la famille Uznanski, entre 1904 et 1906, selon un projet de Stanislaw Witkiewicz. Il s’agit du plus bel exemple existant de « style Zakopane »
Pour agrandir les photos, il suffit de cliquer sur celles-ci.
N.-B. : Pour regarder le diaporama des photos présentées sur cette page, cliquez sur n’importe laquelle des photos.
Après un réveil à 6 h 30 ce matin, nous prenons un excellent petit-déjeuner au restaurant de l’hôtel où nous sommes hébergés, l’Hôtel Litwor.
Nous avons droit à un temps superbe aujourd’hui, nous sortons d’ailleurs un peu avant l’heure du rendez-vous avec notre groupe de voyageurs Lambert, pour en profiter.
En admirant la bâtisse de notre hôtel, nous repérons notre chambre… tout en haut dans le toit.
Photos ci-dessus : Notre hôtel à Zakopane, l’Hôtel Litwor.
Nous rejoignons le groupe à 8 h 30 et nous partons à pied en direction du stationnement où est garé notre autocar. Notre guide local à Zakopane, Marek, et notre accompagnatrice de Voyages Lambert, Krystyna Wozniak, sont avec nous.
Lorsqu’elle nous a présenté Marek, Krystyna a mentionné qu’il était également accrédité comme guide de montagne.
Monument au 500e anniversaire de la bataille de Grundwald
Il y a un beau monument qui prend place tout juste à côté de notre autocar.
Il a été érigé pour souligner le 500e anniversaire de la bataille de Grunwald où les Polonais ont lutté contre les chevaliers de l’ordre teutonique.
Nous avons déjà parlé de cette bataille dans nos textes précédents. Rappelons que l’encyclopédie libre Wikipédia précise qu’elle a eu lieu le 15 juillet 1410 et qu’elle mettait aux prises le royaume de Pologne-Lituanie et l’ordre des chevaliers Teutoniques.
Wikipédia ajoute que : « Les troupes polonaises menées par le roi Ladislas II Jagelon écrasèrent celles commandées par le grand-maître Ulrich von Jurgingen. »
« La bataille fut l’une des plus importantes de l’Europe médiévale et elle est considérée comme la plus importante victoire dans l’histoire polonaise et lituanienne. Portée par le nationalisme romantique, elle devint un symbole de résistance face aux envahisseurs et une source de fierté nationale. »
Photos ci-dessus : Le monument, dont les figures de bronze sont l’œuvre de Francis Kopeczyńskiego, a été dévoilé le 19 août 1911. Mais en 1941, les nazis ont ordonné son démantèlement. Une partie a été détruite, l’autre cachée. Le monument a été reconstruit en 1948.
« Il y en a un identique à Cracovie », nous précise Krystyna.
Tour de ville
Nous grimpons dans le car qui démarre à 8 h 45.
Notre guide nous précise que l’architecture de Zakopane est extraordinaire!
« Zakopane est une toute petite ville d’à peine 30 000 habitants. Mais nous accueillons pas moins de trois millions de touristes par année, surtout parce qu’ici, la saison touristique dure douze mois par année! »
« Nos trois millions de touristes nous placent au troisième rang au classement des plus importantes villes touristiques du pays, et ce, après Varsovie et Cracovie. »
« Zakopane est la capitale des sports d’hiver de la Pologne. D’ailleurs, la ville était candidate pour organiser les Jeux olympiques d’hiver de 2006. »
« Autrefois, Zakopane était un petit village caché dans la forêt au pied des monts Tatras. »
« Ce n’est qu’au début du XIXe siècle qu’elle devient un lieu touristique prisé, et ce, parce qu’un médecin de Varsovie a recommandé à ses malades, surtout ceux souffrant de maladies pulmonaires, comme la tuberculose, de se rendre à Zakopane pour respirer l’air pur des montagnes. »
Marek attire notre attention, devant nous, sur le grand tremplin de ski… Il sert pour des sauts de plus de 140 mètres.
Photo ci-dessus : Le grand tremplin de saut à ski « Wielka Krokiew » de Zakopane… il s’élève sur 120 mètres! (Photo provenant d’internet)
« Zakopane étant situé en pleine montagne, dans les Tatras, les Championnats du monde de ski alpin de 1939 ont eu lieu ici à Zakopane », mentionne Marek.
« Les Tatras, poursuit-il, ont une superficie de 750 km carrés. C’est la plus haute partie des Carpates, une chaîne de montagnes qui traversent la moitié de l’Europe, passant notamment en Autriche, en Slovaquie, en Pologne, en République tchèque en Hongrie, en Ukraine, en Roumanie et en Serbie. »
Comme nous l’a mentionné hier notre accompagnatrice : « Le plus haut sommet des monts Tatras est le mont Rysy, qui culmine en Pologne à 2 499 mètres. En Slovaquie, le plus haut sommet, le pic Gerlachovský, atteint 2 503 mètres. Les 2 499 mètres constituent le point culminant de la Pologne ».
« Les Tatras comptent trois parties distinctes : les Tatras occidentales, les Tatras orientales, qui comprennent les Hautes Tatras, et finalement les Basses Tatras, cette dernière partie étant souvent exclue des Tatras par les géographes. »
« Les autorités de Zakopane sont très “protectrices” face à la nature. Ici, il n’y a que deux télécabines pour le ski. »
Marek attire notre attention sur l’édifice de l’ancien grand sanatorium. « Il a été converti depuis pour recevoir les accidentés de ski ».
« Quand les touristes ont commencé à s’amener à Zakopane, nous informe notre guide, des infrastructures ont dû être construites. Ici, les gens ont opté pour des constructions de style “Tyrol” et surtout de style “Zakopane”. »
L’encyclopédie Wikipédia nous apprend que l’on doit le style Zakopane à l’écrivain, peintre et théoricien de l’art polonais Stanisław Witkiewicz (1815-1915) qui a créé au XIXe siècle une synthèse des motifs pour les constructions traditionnelles des Carpates enrichis d’éléments Art Nouveau. Devenu populaire, le style Zakopane s’est ensuite développé sur l’ensemble des montagnes polonaises.
Chapelle du Cœur Sacré de Jésus
Nous descendons à 8 h 55, devant une jolie chapelle.
Nous traversons un petit pont de bois qui surplombe la rivière et nous montons les marches pour arriver tout près de la chapelle… toute en bois.
Photo ci-dessus : Une chapelle dans le plus pur style Zakopane, la chapelle du Cœur Sacré de Jésus sise dans le quartier Jaszczurówka.
Il y a de jolis pots de fleurs qui décorent un remarquable balcon qui fait le tour de la chapelle.
« La chapelle du Sacré-Cœur de Jésus a été construite par la famille Uznanski, selon un projet de Stanislaw Witkiewicz. La construction de la chapelle, commencée en 1904, fut achevée deux ans plus tard. Ce sont l’architecte Blacha et les montagnards de la région, maîtres de la hache et du ciseau, qui réalisèrent cette œuvre. »
Photo ci-dessus : Une superbe chapelle. (Photo Gaétan Busque, camarade de voyage)
« C’est le meilleur exemple qui soit du style Zakopane : éléments campagnards, poutres avec espace vide, copeaux de bois pour l’isolation, sculptures en bois, toit escarpé en raison des chutes de neige fréquentes… Elle est en bois de mélèze. »
« Aujourd’hui, nous fait remarquer notre guide, les nouvelles maisons sont construites en bois de sapin, car le mélèze est interdit. »
Nous y entrons.
L’église est toute petite. Ça sent le bois et la forêt.
Photo ci-dessus : L’autel ressemble aux maisons des campagnards. Le tabernacle est en bois.
Photos ci-dessus : Il y a des sculptures en bois sur les poutres avec des éléments géométriques de différentes couleurs.
« Certains n’ont pas aimé l’idée que Dieu habite dans une maison de campagnards », soutient tout à coup notre guide.
Les vitraux affichent l’aigle blanc, le blason de la Pologne, l’icône de la Vierge noire de Częstochowa et le blason de la Lituanie, et ce, parce que ce pays a déjà fait partie de la Pologne.
Notre guide nous fait remarquer qu’en 1906, quand la chapelle a été construite, la Pologne n’existait pas, ayant été divisée entre l’Allemagne, la Russie et l’Autriche.
Photo ci-dessus : Il y a de beaux vitraux.
Nous sortons.
Photo ci-dessus : À l’extérieur, au-dessus de la porte, il y a une sculpture d’un « Jésus pensif ». Il est l’œuvre de Jozef Janos, un artiste de Debno.
Nous repartons en car à 9 h 15.
Giewont : un géant endormi
Nous poursuivons notre route. Nous filons en direction d’un autre quartier pour voir une autre église, moderne celle-ci, l’église Notre-Dame-de-Fatima.
Nous passons devant la gare construite au début du XIXe siècle… « Pour les touristes », précise Marek, qui mentionne également que nous verrons une troisième église par la suite, celle de Saint Jean-Paul II, ainsi que deux cimetières.
Notre guide attire notre attention sur le sommet de la montagne qui semble prendre la forme d’une personne couchée… Il s’agit de Giewont!
« La légende affirme que Giewont, qui signifie littéralement “géant endormi”, est un chevalier polonais qui se réveillera pour défendre sa patrie lorsqu’elle sera en péril. »
« Sur cette montagne prend place une croix de douze mètres de hauteur par cinq mètres de largeur. Elle a été installée à cet endroit au début du XXe siècle. Ils ont dû transporter en haut de la montagne les 300 éléments qui composent la croix. Elle a été installée pour commémorer le début du nouveau siècle. »
Il y a beaucoup de circulation dans le centre-ville de Zakopane et la route n’est qu’à une seule voie.
L’église Notre-Dame-de-Fatima
Nous descendons finalement à 9 h 45 à l’église Notre-Dame-de-Fatima qui fut construite entre 1987 et 1992.
Par rapport à la petite chapelle du Cœur Sacré de Jésus que nous avons vue plus tôt, ici il y a foule!
L’église est entourée d’une clôture en fer forgé et d’une haie de cèdres.
Photos ci-dessus : Un église moderne, l’église Notre-Dame-de-Fatima.
Avant d’entrer, Marek nous raconte l’histoire de cette église :
« Ce lieu de prière remonte à 1961. Le cardinal Stefan Wyszyński avait reçu en cadeau de l’évêque de Fatima une statue de Notre-Dame de Fatima bénie par le pape. Celle-ci fut placée dans une chapelle sise ici dans le quartier Krzeptówki, une chapelle datant de 1951.
Ce n’est que suite à l’attentat dont a été victime le pape Jean-Paul II le 13 mai 1981, jour de la fête de Notre-Dame de Fatima, que le Sanctuaire de Fatima a été construit.
Il s’agissait de l’accomplissement d’une promesse faite à la Vierge de Fatima par les fidèles de la chapelle d’ériger une grande église si elle intercédait auprès de Dieu pour sauver la vie du pape.
La construction de l’église, près de la chapelle, a été décidée en 1987.
L’église a été conçue par Stanislaw Tylka, un architecte de Zakopane, et construite par les montagnards. La construction a été achevée en 1992 et elle fut consacrée par le pape Jean-Paul II lui-même, le 7 juin 1997, lors de son dernier pèlerinage en Pologne.
Cette église se veut un remerciement pour la vie du pape Jean-Paul II et est aujourd’hui un lieu de pèlerinage. »
Et justement, il y a une statue de Jean-Paul II dans les marches de l’église.
Photo ci-dessus : Une statue de Jean-Paul II sur le parvis de l’église Notre-Dame-de-Fatima.
Photos ci-dessus : Il y a aussi de magnifiques fleurs.
Nous entrons.
Photos ci-dessus : Le chœur est impressionnant.
Photos ci-dessus : Il y a un grand soleil doré sous une voûte sculptée. Une vierge vierge blanche domine le tout.
Sur la porte de la sacristie, il y a le blason de Jean-Paul II.
Photos ci-dessus : Des vitraux racontent le vie de Jean-Paul II, incluant des scènes de l’attentat contre lui.
« Le pape a rencontré l’auteur de l’attentat en prison et lui a pardonné. »
« Ce dernier, Mehmet Ali Ağca, a été condamné à l’emprisonnement à vie en Italie, puis il a été gracié après 29 ans passés derrière les barreaux. »
« La balle qui a frappé le pape a été récupérée et elle aujourd’hui exposée à la basilique Notre-Dame-de-Fatima au Portugal. »
Le chemin de croix est sculpté en bois, tout comme les confessionnaux!
Photo ci-dessus : Un superbe confessionnal.
Photos ci-dessus : Un autel dédié à Jean-Paul II.
Nous sortons.
Photos ci-dessus : La décoration extérieure de l’église est également très belle.
À suivre…
Promenade dans le parc du sanctuaire Notre-Dame-de-Fatima à Zakopane.
Photo ci-dessus : Le magnifique autel papal qui prend place dans le parc du sanctuaire Notre-Dame-de-Fatima à Zakopane.
Bibliographie
Atlas en fiches, Pologne, Gdańsk, Vistule, Économie de la Pologne, etc., Éditions Atlas, 2008;
Auschwitz-Birkenau, Histoire et présent, Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau, 34 pages;
Encyclopédie libre Wikipédia Pologne, Gdańsk, Malbork, Oliwa, Sopot, Toruń, Vistule et plusieurs autres pages;
Château de Malbork, Éditions VIA s.c., 2015, 32 pages;
Découvrir Gdańsk, Département de la promotion de la ville de Gdańsk, 2015, 36 pages;
Gdansk, La Voie Royale, Département de la promotion de la ville de Gdańsk, 2015, 18 pages;
Les incontournables des Gdańsk, Département de la promotion de la ville de Gdańsk, 2015, 36 pages;
C’est à Gdańsk que tout a commencé, Département de la promotion de la ville de Gdańsk, 2016, 28 pages;
Jerzy Duda-Gracz — Golgota Jasnogórska , Paulinianum, 32 pages;
Guide de conversation polonais, Édition Lonely Planet, 2016, 252 pages;
Le Patrimoine mondial de l’UNESCO, Éditions UNESCO, 2009, 832 pages;
Petit futé - Pologne, Petit Futé, 2015, 480 pages.
Aucun trackbacks pour l'instant
27 octobre 2019
Très bien fait, très intéressant. Merci. Quel beau voyage…
28 octobre 2019
Merci pour les bons mots.
9 décembre 2019
Merveilleux voyage en majuscules, c’est un souvenir impérissable…