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À la découverte de Cracovie : le quartier juif, puis le célèbre restaurant Wierzynek (4e partie)!

Texte et photos de Céline et Jacques Lanciault

Voici le 43e d’une longue série de reportages relatifs à un fascinant voyage que nous avons réalisé en Pologne à la fin de l’été 2016!

Statue de Jan Karski, Cracovie, Pologne

Cracovie, Pologne, samedi 10 septembre 2016 - Nous voici à Cracovie, capitale de la Pologne avant Varsovie, une ville datant du VIIe siècle, une des plus anciennes et des plus importantes de Pologne… possédant un patrimoine architectural d’une richesse inouïe.

Sous la direction de notre guide locale, Anna, nous y réalisons la promenade la plus intensive de notre voyage jusqu’à maintenant.

Nous partons de notre hôtel, le Holiday Inn Krakow et filons vers la vieille ville, sise à un jet de pierre. Nous traversons les « Planty », une ceinture de verdure installée sur le site des anciens remparts de la ville. Nous passons par la petite place du marché, le « Maly Rynek », puis nous marchons sur la voie royale, aussi surnommée « les Champs Élysées polonais », écoutant notre guide nous parler de sa ville.

Puis, nous arrivons sur la grande place, le « Rynek Glowny », qui est entouré de pas moins de 47 maisons. Il s’agit d’une des plus vastes places de l’Europe médiévale. L’endroit est dominé en son centre par un magnifique bâtiment, la Halle aux draps.

Nous nous arrêtons quelques instants devant l’église Notre-Dame pour y entendre le trompettiste qui s’exécute sur le coup de 10 heures.

Nous poursuivons notre balade dans le quartier universitaire où nous entrons dans le « Collégium Maius » qui abrite le musée de l’université Jagellonne…

Avant de filer vers la cathédrale, là où ont été couronnés les rois de la Pologne, lieu de sépulture royal, puis vers le château de Wawel, deux endroits où les photos sont interdites. Grrr...

Nous terminerons notre journée de découvertes cracoviennes par une rapide promenade dans le quartier juif, et ce, après le dîner.

Photo ci-dessus : Une très belle statue érigée en l’honneur de Jan Karski, un résistant polonais de la Deuxième Guerre mondiale pouvant être qualifié de « Héros de l’Humanité ». L’œuvre date de 2014 et est de l’artiste polonais Karol Badyna.

Pour agrandir les photos, il suffit de cliquer sur celles-ci.

N.-B. : Pour regarder le diaporama des photos présentées sur cette page, cliquez sur n’importe laquelle des photos.

Il est près de 15 heures lorsque nous sortons du restaurant Dom Polonii, sur le rynek, où nous avons dîné.

Nous marchons sur la grande place. Nous passons de nouveau devant la magnifique « Halle aux draps », où nous prenons note de la présence d’une galerie de peintures polonaises. Céline et moi y reviendrons demain.

Nous arrivons devant la très belle basilique Notre-Dame, sise sur la place Mariaki.

Basilique Notre-Dame, Cracovie, Pologne

Photo ci-dessus : La basilique Notre-Dame est dotée de deux tours de hauteur différente. La plus haute est de 82 mètres et c’est de là qu’est joué le Hejnał, cette mélodie traditionnelle polonaise interprétée par un trompettiste toutes les heures… vers les quatre points cardinaux successivement.

Notre accompagnatrice de Voyages Lambert, Krystyna Wozniak, nous indique que pour prendre des photos à l’intérieur de la basilique, il faut acheter un permis qui ne coûte que 5 zlotys.

Mais malheureusement, nous ne pouvons pas entrer dans la basilique, car la célébration d’un mariage est en cours.

Krystyna nous indique qu’elle va acheter les billets et nous les remettre pour que nous venions la visiter demain, alors que l’après-midi est libre. « Il ne faut pas manquer sa visite, l’endroit regorge de trésors », ajoute-t-elle.

Il est 15 heures et le trompettiste que nous avons vu et entendu ce matin se met à jouer de nouveau le Hejnał.

Vieille ville, Cracovie, Pologne

Photo ci-dessus : Nous marchons quelques instants sur une petite rue un peu en retrait du rynek… où il y a vraiment moins de touristes.

Nous poursuivons notre marche sur le rynek. Tout près de l’église Notre-Dame, nous arrivons devant l’église Sainte-Barbe.

Vieille ville, Cracovie, Pologne

Photo ci-dessus : Devant l’église Sainte-Barbe, nous pouvons admirer une statue en bronze représentant Zak, un étudiant pauvre de l’époque médiévale.

Vieille ville, Cracovie, Pologne

Photo ci-dessus : Sur une bâtisse que nous croisons, il y a ce bas relief datant de 1883 et soulignant le 200e anniversaire de la victoire à Vienne de Jean III Sobieski.

En route pour le quartier juif… Kazimierz
Nous arrivons à l’autocar, tout près de notre hôtel, dans lequel nous grimpons à 15 h 15. Nous n’avons pas notre chauffeur habituel, Rafao.

Le thermomètre du véhicule affiche un beau 31 degrés Celsius!

Nous filons vers le quartier juif.

« Nous sommes dans l’ancienne ville de Kazimierz qui a été annexée à Cracovie au début du XIXe siècle, alors que les Autrichiens étaient maîtres de cette partie de la Pologne », nous indique notre guide locale à Cracovie, Anna.

« Le village de Kazimierz avait été fondé en 1335 par Casimir le Grand. Ce n’est qu’en 1495 que le roi Jean Albert a fondé sur ces lieux une ville juive autonome. »

« Cette cité autonome est devenue un centre important de la culture juive en Pologne et elle abritait la plus grande concentration de Juifs en Europe. »

« Avant la Deuxième Guerre mondiale, le quartier de Kazimierz abritait quelque 68 000 Juifs, soit 25 % de la population totale de Cracovie. À l’époque, dans toute la Pologne, il y avait 3,5 millions de Juifs, et ce, parce que le pays garantissait la tolérance religieuse. »

« Cracovie abritait l’une des quatre plus importantes communautés juives de Pologne. »

« C’est en 1942 que les Allemands commencèrent à exterminer les Juifs de Pologne. À Cracovie, après les avoir déplacés dans un ghetto de l’autre côté de la Vistule en mars 1941, ils les ont, pour la plupart, déportés dans des camps de concentration. »

« Des 68 000 Juifs qui habitaient alors Cracovie, on croit que 65 000 ont été tués durant la guerre. »

« Abandonné après la guerre, Kazimierz n’a repris son lustre d’antan que depuis tout au plus une dizaine d’années. »

« Le film “La liste de Schindler”, dont une partie a été tournée à Kazimierz, et le “Festival de la culture juive”, organisé chaque année ici à la fin juin, ont contribué largement à faire de ce quartier l’attraction touristique qu’elle est aujourd’hui. »

Nous descendons du car à 15 h 25… en même temps qu’un autre car de touristes arrive.

Il fait très chaud. Nous cherchons l’ombre.

« Il ne reste que trois des quatre synagogues qu’il y avait avant la guerre. »

Et il y en a justement une devant nous. « Il s’agit de la “Vieille synagogue”. Elle date de la fin du XVe siècle. C’est aujourd’hui un musée qui présente les pièces de la collection judaïque du Musée historique de Cracovie. »

La vieille synagogue de Kazimierz, Cracovie, Pologne

La vieille synagogue de Kazimierz, Cracovie, Pologne

Photos ci-dessus : De son érection à la fin du XVe siècle jusqu’en 1939, la vieille synagogue accueillait les offices de la religion juive.

« Nous sommes sur la Grande place », lance notre guide.

Il s’agit plus en fait plus d’une rue large que d’une place, nous semble-t-il.

« Ici, 30 personnes ont été exécutées sur cette place en octobre 1943… suite au meurtre d’un Allemand. Quand un des leurs était assassiné, les Allemands tuaient en représailles de nombreux Polonais. »

Kazimierz, Cracovie, Pologne

Kazimierz, Cracovie, Pologne

Kazimierz, Cracovie, Pologne

Photos ci-dessus : Des monuments très simples ont été élevés pour commémorer la disparition des Juifs.

« Les 13 et 14 mars 1943, les Allemands ont complètement liquidé les Juifs du ghetto en les déportant. »

« On a reconstitué la place de la déportation… Mais elle n’est pas vraiment à l’endroit où a été réalisé ce triste événement. »

« Beaucoup de Polonais ont aidé les Juifs durant la guerre. Ça prenait la complicité de dix Polonais pour aider un Juif », affirme Anna.

Nous voyons plusieurs commerces, dont le restaurant Ariel, avec des affiches en hébreux.

Le restaurant « Ariel » s’est installé entre les deux guerres dans une maison d’habitation qu’occupait au XVIIIe siècle le rabbin.

Café Ariel, Kazimierz, Cracovie, Pologne

Café Ariel, Kazimierz, Cracovie, Pologne

Photos ci-dessus : Le café « Ariel », dont l’enseigne porte soigneusement un style de lettre hébraïsée… avec une menora tenant lieu de lampadaire.

Hamsa, Kazimierz, Cracovie, Pologne

Photo ci-dessus : Le restaurant « Hamsa » affiche lui aussi son caractère juif… même s’il est la propriété de Polonais sans aucune racine juive.

Il y a un poste de police. « Il est installé dans l’ancien hôpital épidémiologiste », affirme notre guide.

Poste de police, Kazimierz, Cracovie, Pologne

Photo ci-dessus : Le poste de police du quartier Kazimierz.

« Il ne reste que 120 Juifs à Cracovie… et entre 5 000 et 10 000 en Pologne. »

Toutefois, la journaliste israélienne Sarah Lalou écrivait dans le Jérusalem Post de janvier 2014 ce qui suit :

« Le nombre actuel de Juifs en Pologne fait l’objet de débats. Selon Justin Kadis du Congès juif mondial (JCC), “Le JCC estime qu’aujourd’hui, seulement 5 000 Juifs restent en Pologne. Des indices indiquent toutefois que ce nombre est en fait beaucoup plus conséquent, et qu’il pourrait y avoir plus de 100 000 Juifs dans le pays. La différence vient du fait que la majorité des Juifs qui ont survécu à la guerre et sont restés en Pologne, ont vécu dans la clandestinité pendant la période difficile du communisme”. »

« Mais avec la chute du régime soviétique en 1989, le judaïsme connaît un renouveau culturel, social et religieux. Beaucoup de Polonais découvrent être issus de familles juives qui s’étaient assimilées en raison des campagnes antisémites du régime communiste. »

« D’autres sont les descendants d’“enfants cachés”, qui se sont soustraits aux camps de concentration. Ces orphelins ont pu être sauvés en trouvant refuge dans des couvents ou des familles catholiques, qui leur enseignaient les prières chrétiennes afin de tromper les nazis. Le traumatisme de la Shoah a également empêché de nombreux survivants de révéler leur identité juive après la guerre. Leurs enfants, descendants directs de rescapés de la Shoah, ne savent en général rien de leurs origines juives, et constituent la génération perdue. »

Nous voyons un ancien cimetière juif, un petit rectangle sur la grande place. Il n’y a qu’un monument, le reste du gazon et quelques arbres.

De l’autre côté de la rue, il y a un grand cimetière vieux de plusieurs siècles. Mais, il n’est pas accessible aujourd’hui.

La synagogue officielle, Remuh, date du XVIe siècle, mais nous ne pouvons pas y entrer c’est samedi aujourd’hui, jour du sabbat, le jour de repos hebdomadaire chez les Juifs.

L’édifice construit initialement en 1558 a été reconstruit en 1829 et restauré en 1958 après la Deuxième Guerre mondiale. Des offices religieux y sont célébrés encore aujourd’hui.

Nous voyons la statue d’un homme assis sur un banc. Il s’agit de Jan Karsky (1914-2000), un Polonais ayant aidé les Juifs. L’œuvre est de l’artiste polonais dont nous avons déjà vu les œuvres à Brzeg, Karol Badyna.

Jan Karski, Kazimierz, Cracovie, Pologne

Jan Karski, Kazimierz, Cracovie, Pologne

Photos ci-dessus : Une très belle statue en l’honneur de Jan Karski, un résistant polonais de la Deuxième Guerre mondiale pouvant être qualifié de « Héros de l’Humanité ». Le monument est une œuvre de Karol Badyna. Il date de 2014. L’encyclopédie libre Wikipédia nous apprend qu’il s’agit de la sixième sculpture de Karski sur un banc réalisée par Badyna. Les autres sont situées à Washington (2002), Kielce (2005), New York (2007), Łódź (2009) et Tel-Aviv (2009).

Nous remontons en car à 16 heures.

Kazimierz, Cracovie, Pologne

Photo ci-dessus : Le thermomètre de l’autocar… montre que le mercure se situe actuellement à 37 degrés!

C’est ici que notre visite guidée se termine. Krystyna remercie chaleureusement Anna et nous prenons la route vers l’hôtel.

Notre accompagnatrice nous distribue les billets pour la visite de la basilique Notre-Dame.

Elle nous informe que nous quitterons l’hôtel à 18 heures ce soir pour marcher jusqu’au restaurant où nous assisterons à un concert avant de souper.

Nous arrivons à la chambre à 16 h 10.

Après nous être rafraîchis, nous retrouvons le groupe dans le lobby de l’hôtel à 17 h 50. Nous partons dix minutes plus tard et arrivons rapidement sur le rynek…

Concert et grand souper!
Nous entrons au restaurant Wierzynek où se tient le concert auquel nous devons assister.

Restaurant Wierzynek, Cracovie, Pologne

Photo ci-dessus : Le restaurant Wierzynek situé sur le rynek de la vieille ville de Cracovie. (Photo provenant d’Internet)

Mais, Krystyna apprend que le spectacle concert a lieu à 19 heures au lieu de 18 h 30.

Nous essayons de trouver sur le rynek un endroit pour prendre un apéro… mais, il y a foule et pour prendre un verre on exige que nous commandions un repas!

Nous revenons dans le vestibule du restaurant Wierzynek et y commandons un verre de vin blanc pour Céline et une bière pour moi. (30 zlotys)

À peine servis, on nous demande de monter pour le concert… nous montons avec nos verres.

Il s’agit d’un récital de piano. Il a lieu dans la chambre Renaissance du restaurant Wierzynek. La pianiste est Katarzyna Vernet, une artiste née à Cracovie et diplômée de l’Académie de musique de Cracovie.

Katarzyna Vernet, Cracovie, Pologne

Photo ci-dessus : La charmante pianiste Katarzyna Vernet (Photo provenant du site Internet de l’artiste)

Le concert débute à 19 h 05 alors que la pianiste interprète des pièces de Chopin.

À 19 h 30, c’est l’entracte… et on nous sert un verre de vin blanc! Agréable.

Nous sommes une cinquantaine à assister au concert.

Le concert reprend à 19 h 45 pour se terminer vingt minutes plus tard.

Nous descendons d’un étage pour entrer dans la salle où sera servi le souper. Wow!

Le restaurant est somptueux. Sa décoration, peut-on lire sur le site Internet de l’endroit, affiche des intérieurs du XIVe siècle.

Restaurant Wierzynek, Cracovie, Pologne

Photo ci-dessus : La superbe salle où nous avons soupé. (Photo provenant d’Internet)

Il est également fait mention des noms de certains clients : des chefs d’État distingués tels que l’empereur Akihito, la Reine Elizabeth II, George Bush père… et des célébrités comme Steven Spielberg, Robert De Niro et Sophie Marceau.

« C’est un cadre unique pour la cuisine traditionnelle polonaise, des cuisines de la noblesse passée. »

Restaurant Wierzynek, Cracovie, Pologne

Photo ci-dessus : Nous voici à notre table. (Photo de Pâquerette, une camarade de voyage)

Le menu est fort élaboré.

Entrée de jambon aux oignons rouges servie avec canneberges. Suivie d’une soupe, une crème de champignons sauvages servie avec des tranches de poitrine de canard baignant dans de l’huile de truffes.

Le plat principal est une poitrine d’oie dans son jus naturel, accompagnée de nouilles au beurre et de choux rouges.

Pour dessert, un café ou un thé, au choix, avec des macarons aux amandes dans une sauce au café.

Et finalement un verre de vodka Krupnik!

Nous étions quatre couples à notre table… et nous avons bien mangé et surtout bien rigolé… notamment lors du service de la vodka à la fin du repas.

Céline a accompagné son repas d’un verre de vin blanc. (20 zlotys)

Nous revenons à la chambre à 23 heures… épuisés, mais heureux de notre soirée.

À suivre…
L’ancienne mine de sel de Wieliczka.

L’ancienne mine de sel de Wieliczka, Pologne

Photo ci-dessus : Le bâtiment principal de l’ancienne mine de sel de Wieliczka.

Bibliographie

Atlas en fiches, Pologne, Gdańsk, Vistule, Économie de la Pologne, etc., Éditions Atlas, 2008;

Auschwitz-Birkenau, Histoire et présent, Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau, 34 pages;

Encyclopédie libre Wikipédia Pologne, Gdańsk, Malbork, Oliwa, Sopot, Toruń, Vistule et plusieurs autres pages;

Château de Malbork, Éditions VIA s.c., 2015, 32 pages;

Cracovie - Guide des symboles, monuments et attractions, Éditions Wydawnictwo Gauss, 2015, 60 pages;

Découvrir Gdańsk, Département de la promotion de la ville de Gdańsk, 2015, 36 pages;

Gdansk, La Voie royale, Département de la promotion de la ville de Gdańsk, 2015, 18 pages;

Les incontournables des Gdańsk, Département de la promotion de la ville de Gdańsk, 2015, 36 pages;

C’est à Gdańsk que tout a commencé, Département de la promotion de la ville de Gdańsk, 2016, 28 pages;

Jerzy Duda-Gracz — Golgota ​Jasnogórska , Paulinianum, 32 pages;

Guide de conversation polonais, Édition Lonely Planet, 2016, 252 pages;

Le Patrimoine mondial de l’UNESCO, Éditions UNESCO, 2009, 832 pages;

Petit futé - Pologne, Petit Futé, 2015, 480 pages.

Remplis sous: Pologne, Voyages Mots clés:
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