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Le meilleur des 2 mondes pour Dominic Campeau

Revue de presse

Jean-François Tardif, Le Soleil, le 15 mai 2017

(Québec) Qui n'a pas rêvé de marier ses deux passions et d'en faire son gagne-pain? Dominic Campeau peut se vanter de l'avoir fait. Mordu de baseball et amoureux d'histoire, il est professeur d'histoire des États-Unis et d'histoire des civilisations anciennes à Sage Hill School, en Californie, où il dirige aussi l'équipe de baseball de son école secondaire.

«C'est le meilleur des deux mondes», avoue le receveur qui a porté les couleurs des Capitales en 1999. «C'est une situation de rêve. Je suis en cours chaque matin [8h à 11h30] et par la suite, le reste de ma journée est consacrée au baseball. Je dis toujours à mes étudiants et à mes joueurs que je suis chanceux parce qu'à 44 ans, je suis sur le terrain tous les jours.

Photo ci-dessus : Dominic Campeau a réussi à unir ses deux passions. Cet amoureux d'histoire et du baseball enseigne l'histoire dans une école secondaire aux États-Unis et il dirige l'équipe de baseball. (Infographie Le Soleil)

«J'ai encore mes deux passions d'adolescent et elles occupent toujours une grande place dans ma vie. Et je ne pourrais pas me passer de l'une comme de l'autre. Pendant les 10 semaines de vacances d'été, alors que je fais juste du baseball, je commence à m'ennuyer de mon travail d'enseignant après deux ou trois semaines. Et quand mes joueurs sont en congé de baseball, de l'Action de grâce jusqu'après les Fêtes, je trouve ça long aussi.»

Campeau a toujours pensé qu'il pourrait exercer le travail d'entraîneur parallèlement à sa profession d'enseignant. L'occasion s'est présentée en 2001. Il a passé une douzaine d'années en Floride avant de déménager en Californie. «Pour moi, c'était une transition naturelle à ma carrière de joueur. Et en quelque part, un enseignant et un entraîneur, ça se ressemble beaucoup.»

Interrogé sur le genre d'entraîneur qu'il est, l'ex-baseballeur se décrit comme un player's coach. «Je suis comme leur grand frère. Si les joueurs ont des problèmes, je veux qu'ils viennent m'en parler. Je veux savoir qu'est-ce qui ne va pas afin de les aider.»

Campeau pourrait-il se servir de son travail de coach à l'école secondaire comme tremplin vers les majeures? Même s'il rêve parfois des grandes ligues, il ne se verrait pas recommencer au bas de l'échelle.

«C'est certain que si on m'offrait un travail d'assistant à 375 000 $ par année dans les majeures, j'y penserais comme il le faut (rires). Mais j'adore mon travail et où je suis. Je pense qu'à long terme, les niveaux collégial et universitaire seraient plus une option pour moi.»

Un bel espoir
Campeau a fait partie des beaux espoirs du baseball québécois au début des années 90. Son talent et ses aptitudes physiques lui ont permis de décocher des bourses d'études en Floride. Il a aussi porté les couleurs de l'équipe nationale du Canada avec laquelle il a pris part au Championnat du monde de 1994 (Nicaragua) et de 1998 (Italie). C'est par la suite qu'il a défendu les couleurs des Capitales.

«Je voulais vivre l'expérience du baseball professionnel et Québec m'a donné la chance de faire. J'ai adoré mon séjour avec les Capitales. Québec est une très belle ville et les gens étaient très gentils. C'était tellement le fun de jouer au Stade municipal à cause de l'atmosphère. Je me suis fait des amis avec qui je continue à communiquer.»

Campeau n'a jamais réalisé son rêve d'évoluer dans les majeures. Mais il n'a aucun regret parce qu'il a fait tout ce qu'il pouvait pour y arriver. «C'est sûr que j'aurais aimé jouer dans les majeures. Mais je suis quand même très heureux et fier de ma carrière. Tout ce que j'ai, c'est grâce au baseball. Il m'a motivé à aller au cégep, alors que je n'étais pas trop intéressé par les études. Et c'est grâce à ça que j'ai pu étudier à l'université en Floride et avoir mon bac.

«Le baseball m'a aussi aidé à développer ma passion pour l'histoire. Avec l'équipe nationale, j'ai voyagé un peu partout dans le monde et j'ai découvert plein de nouvelles affaires. C'est tout ce que j'ai vécu dans ma carrière qui m'a emmené vers l'enseignement de l'histoire et à coacher à l'école secondaire.»

Interrogé sur ce qui lui avait manqué pour atteindre les grandes ligues, Campeau explique qu'il s'était développé sur le tard, soit vers l'âge de 19 ans. Et même s'il avait des aptitudes physiques et un talent qui lui permettaient de faire partie des meilleurs au Québec, cela ne lui permettait pas de rivaliser avec des jeunes Américains qui, à 16 ou 17 ans, étaient aussi bons ou meilleurs que lui.

Bon sang ne serait mentir, un Campeau pourrait peut-être jouer dans les majeures à moyen terme. Dominic Jr. évolue pour la formation de California State University à San Bernardino où il brille de tous ses feux. Et comme son père, c'est un receveur.

«Mais on est quand même différents. J'étais vraiment plus un athlète qu'un joueur de baseball. Lui, il sait jouer. Il est bien meilleur que moi quand j'avais son âge (19 ans). Et il est frappeur gaucher. C'est tout un joueur de baseball. Il a de bonnes chances d'aller assez loin. Mais il sait aussi qu'il y a des choses qu'il ne contrôle pas et qu'il ne doit pas mettre tous ses oeufs dans le même panier. Il faut qu'il étudie et qu'il aille chercher son bac afin d'être prêt s'il y a des imprévus.»

Questions/réponses

Q Événement marquant?
R
Comme joueur sur le plan collectif, ma médaille d'or aux Jeux du Canada avec l'équipe du Québec en 1993. Au niveau individuel, quand j'ai fait l'équipe nationale. Et comme coach, quand mon équipe a remporté le championnat de la Californie l'année passée.

Q Idoles de jeunesse?
R
Gary Carter. Je portais le numéro 8 quand j'étais jeune et c'est à cause de lui que j'ai été receveur.

Q Ce qui te manque le plus?
R
Les voyages en autobus, être sur la route avec les gars et côtoyer d'autres joueurs.

Q Ce qui te manque le moins
R
Être toujours sur la route.

Q Ton rêve?
R
J'aimerais avoir la chance de m'impliquer avec Baseball Québec ou Baseball Canada pour pouvoir redonner un petit peu aux gens qui m'ont permis de me développer comme joueur de baseball.

Q La retraite du coaching?
R
Quand tu es joueur, tu te dis toujours que ça sera le temps de passer à autre chose quand ça ne sera plus le fun d'être sur le terrain et que tu verras ça comme une job. C'est pareil dans le coaching. En ce moment, je suis toujours excité d'aller sur le terrain. Et si j'ai un match le lendemain, la dernière chose à laquelle je vais penser avant d'aller me coucher, ce sont mes stratégies et mon plan de match.

Q Dans 20 ans?
R
J'espère être à la retraite et toujours habiter en Californie. C'est un endroit que j'aime. J'espère y demeurer encore longtemps.

Q Ce que tu aimes le plus enseigner?
R
Les droits civils dans l'histoire américaine. Je peux y mettre un peu de baseball en parlant de Jackie Robinson et de son impact sur ceux-ci. Mais aussi la constitution des États-Unis à propos de laquelle les opinions sont nombreuses et différentes. C'est l'occasion de faire de bonnes discussions en classe. Quand j'enseigne Patterns of Civilisation, j'aime beaucoup parler de la Grèce et de Rome parce que leur genre de gouvernement a beaucoup influencé le gouvernement américain.

Revue de presse publiée par Jacques Lanciault.

Remplis sous: Baseball et softball Mots clés:
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