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Les Capitales parfaits et champions!
Revue de presse
Olivier Bossé, Le Soleil, le 15 septembre 2017
(Québec) Les Capitales sont champions! Et de belle façon. Vainqueurs 9-3 des Boulders de Rockland jeudi soir, le club de Québec est devenu le premier en 13 ans de Ligue Can-Am à rafler les grands honneurs à l'aide d'un parcours éliminatoire parfait.
Ce balayage complet de six victoires éliminatoires sans la moindre défaite, en demi-finale et en finale, marque la septième conquête en 19 campagnes pour la formation québécoise. Un ultime point d'exclamation apposé devant 4607 spectateurs comblés dans un Stade Canac comble.
Photo ci-dessus : Karl Gélinas a tenu la grosse attaque des Boulders en respect durant sept manches et un tiers, pendant que sa défensive se montrait intraitable.(Photo : Sébastien Dion)
«Je peux dire que c'est la meilleure équipe que j'ai eue. On est les seuls à avoir balayé les séries, ce qui est extrêmement difficile à faire, on a gagné le championnat de la saison... On a fait bien des affaires», a proclamé l'instructeur-chef Patrick Scalabrini, tentant de se faire entendre à travers les festivités.
Champions en 2006, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, les Capitales mettent fin à une disette de quatre ans. Cinquième sacre en huit ans sous la gouverne de Scalabrini, qui prouve avoir mérité son titre de gérant de l'année au sein de la Can-Am.
«Sans dire qu'on commençait à le tenir pour acquis, avec cinq bagues collées, on dirait que tout fonctionnait. De devoir faire face à l'adversité durant quelques années, ça nous a peut-être donné un petit coup de pied dans le derrière pour travailler encore plus fort et trouver la bonne combinaison», a poursuivi le patron, qui n'a pu éviter la douche de Gatorade.
Au-delà de ses tâches comme directeur général et comme coach, Scalabrini trouve la solution dans son rôle de... papa. «On a gagné en 2013, l'année de la naissance de Maya, et on a gagné en 2017, l'année de la naissance de Luka», laisse tomber celui qui annonce donc une famille nombreuse à venir chez les Scalabrini-Bois!
Si l'attaque a entre autres été l'affaire de Balbino Fuenmayor, auteur de deux circuits, chapeau bas au lanceur partant des Capitales. Karl Gélinas a tenu la grosse attaque des Boulders en respect durant sept manches et un tiers, pendant que sa défensive se montrait intraitable.
«On dirait qu'on oublie à quel point c'est agréable de vivre des moments comme ça!» a commenté le vétéran de 34 ans, membre des Capitales depuis 2007. «C'est de loin le groupe le plus complet qu'on a eu et c'est mission accomplie», a résumé Gélinas qui, occupant le double emploi, obtient son premier titre comme instructeur des lanceurs.
Gélinas et Fuenmayor étaient les deux seuls joueurs de l'alignement à déjà avoir soulevé le trophée Arthur E. Ford. Le Québécois obtient une sixième bague, tandis que le Vénézuélien avait été amené en renfort pour les séries de 2013.
Si après 15 ans dans le baseball professionnel Gélinas est encore loin de songer à la retraite, son coéquipier et joueur de premier but Jordan Lennerton a quant à lui disputé son dernier match, jeudi. Au terme de ce qui s'est sans doute avéré sa meilleure saison en carrière, autant au plan individuel que collectif.
«Il n'y a pas de meilleure façon de finir, avec un championnat et un groupe aussi formidable. Ce sont des gars avec qui j'ai eu du plaisir chaque jour. Avant la saison, j'ai décidé que ce serait ma dernière et maintenant, je retourne à la maison en Colombie-Britannique pour devenir instructeur», a révélé le joueur de l'année chez les Capitales et instructeur des frappeurs. Il a 31 ans.
Les Capitales ont démarré en trombe avec deux points dès la première manche, triple de Yordan Manduley et ballon-sacrifice de Kalian Sams, puis trois autres en deuxième, simple de Manduley et double de Yurisbel Gracial. L'équipe locale a aussi profité de trois erreurs de la défensive adverses dans ces deux manches.
Les visiteurs ont toutefois réduit l'écart de 5-0 à 5-3, avant que Fuenmayor n'expédie la balle par-dessus la clôture du champ centre pour reprendre une avance de quatre points en cinquième. Maxx Tissenbaum précédait Fuenmayor au marbre.
Le joueur par excellence du baseball indépendant en 2014 en a remis en septième avec sa deuxième bombe de la soirée, avant que James McOwen fasse de même tout de suite après. Et les derniers espoirs des Boulders venaient de s'envoler avec la balle dans la nuit du parc Victoria.
L'épopée d'un trophée
Le trophée de la Ligue Can-Am porte le nom d'Arthur E. Ford. Le gros objet métallique à base de bois était remis aux champions de l'ancien circuit canado-américain à partir de 1949. L'année précédente, 1948, les Red Sox d'Oneonta, dans l'État de New York, avaient été sacrés pour la troisième fois et devaient alors de facto garder à vie la coupe Shuttleworth. Le propriétaire des Red Sox, Harold Ford, a donc offert un nouveau trophée nommé en l'honneur de son défunt père. Ford est lui-même mort quelques mois après son don.
Les Braves de Québec ont gravé leurs noms sur le trophée en 1949 et en 1950 et c'est chez le fils du propriétaire des Braves de l'époque que l'historien du baseball de Québec Daniel Papillon a retrouvé le précieux au milieu des 2000. À l'origine surmonté d'une figurine de receveur, le trophée a depuis 12 ans, au gré des accidents de parcours, accueilli en son sommet un frappeur et maintenant une simple balle. Comme il est la propriété de Papillon, les équipes de Québec et de Trois-Rivières sont les seules à avoir paradé le trophée Arthur E. Ford lors de leur conquête. La Ligue Can-Am remet une autre coupe, plus petite.
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