Juil/180
Le Rijksmuseum d’Amsterdam : un musée époustouflant ! (1re partie)
Texte et photos de Céline et Jacques Lanciault
3e reportage de notre escapade de 3 jours à Amsterdam… un court séjour réalisé en mai 2018!
Amsterdam, Pays-Bas, le vendredi le 18 mai 2018 - Lors d’un voyage de type croisière, les escales, majoritairement d’une journée, ne nous laissent pas suffisamment de temps pour visiter des musées. Il y a tant à découvrir d’une ville, que nous prévoyons très peu de visites des antres de l’art. Mais, pour les trois premiers jours de notre périple actuel, nous sommes stationnés à Amsterdam avant de prendre le bateau… Cette ville possède l’un des plus beaux et des plus riches musées au monde, le Rijksmuseum… et nous en profitons, consacrant notre entière deuxième journée dans la capitale des Pays-Bas à cette véritable caverne d’Ali-Baba!
Photo ci-dessus : Une oeuvre de Tilman Riemenschneider, un merveilleux artiste que nous avons découvert lors de notre voyage en Allemagne en 2016. Ici, sa version de l’Annonciation est particulièrement réussie. Les expressions qu'il a données à l’ange Gabriel et à la Vierge Marie sont très éloquentes.
Pour agrandir les photos, il suffit de cliquer sur celles-ci.
N.-B. : Pour regarder le diaporama des photos présentées sur cette page, cliquez sur n’importe laquelle des photos.
Ayant sombré dans les bras de Morphée très tôt hier soir, la fatigue de la traversée de l’Atlantique nous pesant de plus en plus avec l’âge, nous sommes debout dès six heures ce matin.
Nous descendons pour le petit-déjeuner au restaurant de notre hôtel JL № 76, où en raison de l’heure nous sommes, avec un autre couple, les seuls clients!
C’est un petit-déjeuner style buffet. Il y a vraiment de tout, c’est délicieux, et ce, dans une belle ambiance.
Après avoir fait bombance, nous revenons à la chambre et ouvrons notre Cartoville Amsterdam pour retrouver le trajet qui nous mènera de l’hôtel au Rijksmuseum. C’est vraiment très simple.
Il n’est pas encore 9 heures lorsque nous sortons de l’hôtel. La température est nuageuse et le mercure semble paresser ce matin, puisqu’il est scotché à 9 degrés Celsius. Mais les météorologues prévoient qu’il grimpera à 15 quelque part au cours de la journée.
Nous sommes partis depuis moins de cinq minutes lorsque nous nous retrouvons devant la grande allée cyclable menant à l’entrée du Rijksmuseum.
Un peu d’histoire
En 1800, ce qui allait devenir le Rijksmuseum n’était qu’une galerie nationale installée à La Haye. Dès 1808, Napoléon donne l’ordre de déménager la collection à Amsterdam, au Palais Royal.
En 1815, le roi Guillaume Ier d’Orange remet les rênes du musée à l’État et il est alors transféré dans le palais du Trippenhuis… où il prend son nom actuel de Rijksmuseum.
Les besoins de construire un véritable musée se font toutefois sentir très rapidement. Ce travail est confié à l’architecte Petrus Josephus Hubertus Cuypers qui mettra neuf années (1876 à 1885) à créer une merveille de l’art gothique et de la Renaissance hollandaise.
Photo ci-dessus : La construction de l’édifice abritant le Rijksmuseum a commencé en 1876 et s’est achevée en 1885. Toutefois, l’ensemble a été entièrement restauré et rénové de 2003 à 2013. Une voie de circulation pour cyclistes traverse l’édifice. C’est à cet endroit que se trouve l’entrée du musée.
Le Rijksmuseum est un musée national consacré aux beaux-arts, à l’artisanat et à l’histoire du pays. C’est le musée des Pays-Bas le plus fréquenté… avec tout près de 2,5 millions de visiteurs par année.
Photos ci-dessus : La décoration du Rijksmuseum est impressionnante.
C’est aussi le musée des Pays-Bas qui compte sur le plus grand nombre d’œuvres… avec en fait plus d’un million de pièces! À peine quelques 8 000 sont présentées dans les 80 galeries du musée réparties sur 4 étages. Évidemment, pour voir les 8 000, nous aurions besoin de plusieurs jours.
Outre des tableaux, on y retrouve une collection de poteries de Delft, des sculptures, des objets d’art d’Asie, des gravures et de nombreux autres objets d’une grande valeur culturelle.
Étant donné que nous avons acheté nos billets hier, nous entrons directement, sans faire de file. On nous dirige aux vestiaires où nous déposons nos effets, sacs à dos et manteaux…
La mythologie grecque en bronze
Et nous amorçons notre visite… dans l’entrée du musée, où prend place une série de sculptures en bronze réalisées à partir de sculptures en marbre de l’Antiquité. Des œuvres du sculpteur italien Francesco Righetti (1749-1819).
Photo ci-dessus : Groupe de Laocoon, un des protagonistes de l’épisode du « Cheval de Troie » de la mythologie grecque.
Nos recherches pour comprendre cette sculpture nous ont permis d’apprendre que cette œuvre est la représentation la plus célèbre de Laocoon, soit un groupe de personnages en marbre haut de 2,42 mètres.
Francesco Righetti s’est inspiré d’une œuvre en marbre déterrée en janvier 1506 près de la basilique Saint-Pierre-aux-liens à Rome. Le groupe représente au centre Laocoon se tenant sur un autel, avec à sa gauche ses deux fils, le trio subissant l’attaque d’un python monstrueux.
Photo ci-dessus : « Euterpe », qui dans la mythologie grecque était la muse de la musique.
Photo ci-dessus : « Diane la chasseresse », selon un marbre retrouvé durant la première moitié du XVIIIe siècle.
Photo ci-dessus : « Cupidon enfilant son arc ».
Photo ci-dessus : « Ganymède et son aigle ».
Le Moyen-âge et les influences italiennes
Nous quittons l’entrée et nous nous dirigeons vers une première salle, en fait il s’agit d’une série de pièces en enfilade!
Les œuvres qui y sont exposées datent des années 1100 à 1600 et elles sont presque exclusivement à caractère religieux. Il y a des tableaux, des triptyques et des sculptures. Les couleurs sont vives et abondantes.
Photos ci-dessus : « Sainte Ursule et ses servantes ».
Cette sculpture fait référence à une légende qui nous a été racontée maintes fois lors de nos voyages.
L’encyclopédie libre Wikipédia mentionne que cette légende a été rapportée par Jacques de Voragine entre 1261 et 1266 dans « La légende dorée ».
« Ursule, une princesse bretonne des Cornouailles au IIIe siècle, serait partie dans un long pèlerinage de trois ans auprès de Saint Cyriaque de Rome… pour fuir son prétendant! Sur le chemin du retour, elle aurait été capturée par les Huns et aurait refusé d’épouser leur chef Uldin, et donc d’abjurer sa foi. Elle et ses servantes, au nombre de 11 000, furent alors massacrées, criblées de flèches par les Huns qui assiégeaient la ville de Cologne. »
Photos ci-dessus :« Salomé avec la tête de Jean-Baptiste », une œuvre de Jacob Cornelisz van Oostsanen (1472-1533) réalisée en 1524. Un sujet dont nous avons également vu, par le passé, une toile magnifique du Caravage.
Photo ci-dessus : « Autoportrait de Jacob Cornelisz van Oostsanen », aussi appelé Jacob Cornelisz van Amsterdam… Il est l’artiste ayant peint la toile précédente… « Salomé avec la tête de Jean-Baptiste »
Photo ci-dessus : « Pompeius Occo, banquier, marchand et humaniste », une toile peinte vers 1531 par le Néerlandais Dirck Jacobsz (1496-1567).
Le site Internet du musée présente une description et des explications pour toutes les œuvres exposées. Bien que les textes soient en néerlandais et en anglais, il nous semble qu’un grand soin ait été pris à rendre ces textes limpides.
Pour la toile précédente, nous apprenons que « Pompeius Occo (1483-1537), l’homme du portrait, était un marchand germano-hollandais. À Amsterdam, il était le représentant de la maison du banquier Fugger d’Augsbourg… », un personnage dont nous avons beaucoup entendu parler lors de notre voyage en Allemagne.
Photo ci-dessus : Une Vierge à l’enfant, une œuvre attribuée au peintre flamand Adriaen Isenbrant (1485-1551).
Photo ci-dessus : Une autre Vierge à l’enfant, mais cette fois-ci en sculpture. D’un artiste inconnu, elle date de 1500-1510.
Photos ci-dessus : Un magnifique retable présentant « La Cène », une œuvre réalisée vers 1550.
Photos ci-dessus : Une kermesse flamande, une œuvre de Peeter Baltens (1527-1584) datant de 1570.
Le site Internet du musée nous apprend que « Peeter Baltens était un peintre appartenant au groupe d’intimes de Pieter Bruegel. Il a joué un rôle important dans la guilde des artistes anversois. Il était aussi poète et acteur. Dans cette toile, il s’est représenté dans une scène comique sous les traits d’un homme - caché dans un panier de colporteurs - qui surprend sa femme en train de le tromper avec un ecclésiastique! » On peut voir cette saynète dans l’avant-dernière photo présentée ci-dessus.
Photo ci-dessus : « Portrait de Van Daniele Barbaro », une œuvre de Paolo Caliari, dit Véronèse (1528-1588).
« Le cardinal Daniel Barbaro (1514-1570), un noble vénitien du XVIe siècle a été ambassadeur de la République de Venise en Angleterre. Il fut également écrivain, traducteur et diplomate. » (Site Internet du musée)
Photo ci-dessus : Portrait de Bernardo Bembo (1433-1519), un humaniste italien. La toile est de Hans Memling (1433-1494).
Assez curieusement, concernant cette œuvre on peut lire sur l’encyclopédie libre Wikipédia que cette toile, intitulée « Portrait d’homme avec une pièce romaine », une œuvre du peintre flamand Hans Memling qui date de 1480... est conservée au Musée royal des beaux-arts d’Anvers en Belgique!
Photos ci-dessus : Magnifique retable représentant la Vierge et l’Enfant placés entre Saint-Jérôme et Saint-Nicolas de Myre. L’œuvre, en faïence émaillée, a été réalisée en 1502 par l’artiste italien Benedetto Buglioni (1460-1521).
Photos ci-dessus : Panneau de l’orgue de l’église Saint Vitus de Naarden, une ancienne commune néerlandaise. L’œuvre est de Jan Eerstensz van Schayck.
Photo ci-dessus : Une des 24 statues de « pleureuses » retrouvées près de la tombe d’Isabelle de Bourbon. L’œuvre est attribuée à Jan Borman II (1475-1520).
Photo ci-dessus : Une statue de Saint-Augustin retrouvée à Burgos en Espagne vers 1500.
Photos ci-dessus : De magnifiques sculptures représentant des scènes religieuses : « La Nativité », « Le Christ dans la maison de Marie et de Marthe », « La dernière cène » et « Le souper chez Emmaüs ».
Photo ci-dessus : Sant Vitus… qui apparaît ici avec l’objet de son martyr.
Photos ci-dessus : L’Annonciation… une œuvre magnifique réalisée en albâtre en 1485 par Tilman Riemenschneider (1460-1531)
Tilman Riemenschneider, que nous avons découvert lors de notre voyage en Allemagne en 2016, est l’un des sculpteurs allemands les plus importants de la fin du Moyen-Âge.
Le site Internet du musée décrit son œuvre comme suit : « Ici, il a créé une version très originale de l’Annonciation. L’ange Gabriel, dont la draperie flotte au fil de l’avancement de son vol, est dynamique et plein de vitalité, contrastant avec l’émotion tamisée de la Vierge qui est pétrifiée et complètement prise par surprise. Elle regarde dans le vide en refermant son livre. »
Photo ci-dessus : Une autre Vierge à l’enfant. Celle-ci est attribuée à Lucas van Leyden (1489-1533), un peintre graveur hollandais.
Photo ci-dessus : Joachin et Anne… qui viennent d’apprendre qu’Anne est enceinte de la Vierge Marie. L’œuvre datant de 1470 aurait été réalisée par un artiste provenant du duché du Brabant.
Photo ci-dessus : « The Virgin as Mater Dolorosa (Our Lady of Sorrows) », en fait, « Notre Dame des douleurs », une sculpture attribuée au sculpteur italien Pietro Torrigiani (1472-1528). L’artiste l’aurait réalisée entre 1507 et 1510.
Nous nous arrêtons pour prendre une pause.
À suivre...
Poursuite de la visite du Rijksmuseum d'Amsterdam.
Photo ci-dessus : Étant donné qu'il n’y a pas de vente de billets sur place au musée Van Gogh, seulement des achats par Internet, et que nous avons résolu de ne pas encourager une telle pratique, nous sommes des plus heureux d'admirer cet auto-portrait de Van Gogh que nous retrouvons au Rijksmuseum.
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