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Bonsoir, elle est partie!
Revue de presse
Rodger Brulotte, Le Journal de Montréal, le 2 septembre 2019
J’ai vécu un après-midi mémorable à l’antenne de TVA Sports, hier, alors que j’ai crié de joie en plus de verser quelques larmes. Pour la première fois de ma carrière, mes émotions ont eu raison de moi.
Le tout a commencé alors qu’on a souligné le 30e anniversaire de carrière de Denis Casavant à titre de commentateur de baseball. Une première pour moi alors que j’ai pu constater un Denis surpris et ému. Il a déclaré que décrire un match de baseball, c’est comme de la téléréalité : « On ne peut pas prévoir ce qui peut se dérouler avant un match ». Ouf ! Comment il a eu raison, car nous ne nous attendions pas du tout à vivre un tel match de baseball entre les Astros et Blue Jays.
Verlander dominant
L’histoire du match était la performance du lanceur Justin Verlander, qui après six manches lançait un match sans point ni coup sûr. Offensivement, Toro ne connaissait pas beaucoup de succès, mais la performance du lanceur était l’histoire de la journée. Tôt dans le match, Toro a une chance de produire un point pour donner les devants aux Astros. Avec un coureur en position de marquer, il a frappé la balle loin dans l’allée de gauche, mais dans le gant du voltigeur.
Dès la septième manche, Denis Casavant et moi commencions à fabuler. Imaginez-vous Abraham Toro qui fait marquer le point de la victoire et effectue le dernier retrait d’un match sans point ni coup sûr. Réjean Tremblay aurait pu écrire une telle fin, sauf que cette fois-ci, c’est la réalité qui s’est offerte à nos yeux.
Début de neuvième manche, les Astros ont le point de la victoire au deuxième but, il y a deux retraits et Toro se présente au bâton. Les images dans ma tête tourbillonnent rapidement. Je me souviens de ma conversation avec Toro dans le vestiaire des Astros au camp d’entraînement. Nous avions ri alors que je lui ai discrètement dit que j’avais hâte de crier « Bonsoir, elle est partie ! » après un de ses circuits.
Moment euphorique
Je suis assis à côté de Denis, qui décrit la présence de Toro au bâton. Je me lève soudainement, je suis la trajectoire de la balle, un moment de joie comme je n’en ai jamais connu au baseball, alors que j’attends Denis décrire avec émotion le coup de circuit de Toro.
Je m’éclate : « TORO ! TORO ! TORO ! De Longueuil en passant par Montréal, Houston et Toronto... Bonsoir elle est partie ! »
J’ai les bras en l’air et j’ai le goût de partager ce moment d’extase avec tous les amateurs de baseball du Québec.
La première partie de notre livre est conclue et succulente. Vient le moment d’amorcer la dernière partie de ce chef-d’œuvre. Nous sommes en fin de neuvième manche. Il y a deux retraits. Il ne manque plus qu’un roulant vers Toro pour amorcer le dernier retrait pour compléter le match sans point ni coup sûr.
Bo Bichette est au bâton pour les Jays avec deux retraits. Il frappe la balle au sol avec force vers Abraham au troisième but. Denis décrit le jeu alors que je surveille les faits et gestes de Verlander, qui a son tour regarde Toro à l’œuvre. Abraham saisit la balle, Verlander observe le relais du jeune joueur vers le premier but. Verlander bondit de joie alors que le troisième retrait est enregistré.
Le grand lanceur saute dans les bras de son receveur. Ensuite, il part à la recherche du jeune Québécois. On peut entendre Verlander crier plusieurs fois à haute voix : « Où est Toro ? » Lorsqu’il aperçoit son jeune coéquipier, il le serre dans ses bras. En voyant cette scène, je n’ai pas pu m’empêcher de laisser couler quelques larmes.
Après le match, j’ai envoyé un message texte à Abraham Toro pour le féliciter et le remercier pour les moments de joie qu’il avait offerts aux amateurs de baseball québécois. Il m’a répondu en textant « Merci Rodger ».
Abraham, c’est nous qui te remercions pour ces moments magiques que tu nous as permis de vivre.
La mère d’Abraham Toro peut être fière de son fils !
Revue de presse publiée par Jacques Lanciault.
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