Jan/200
Venise : myriade de reflets dans l’eau, jolis petits ponts… et l’exposition « La Pelle » au palais Grassi!
Texte et photos de Céline et Jacques Lanciault
Voici le 36e d’une série de textes relatifs à nos découvertes en Italie avec notre petite-fille Chloé. Un magnifique périple réalisé au cours des vacances scolaires de l’été 2019… alors que Chloé venait de terminer ses études primaires!
Venise, Italie, mercredi 10 juillet 2019 – Nous avons consacré la matinée à la visite d’une église, la basilique Santa Maria della Salute, et à celle de deux musées, un présentant la « Collection d’art contemporain François Pinault » et l’autre la « Collection d’art moderne Peggy Guggenheim ».
Nous ajouterons un autre musée en après-midi, celui du palais Grassi où nous consacrerons notre visite à une exposition temporaire intitulée « La Pelle » présentée par la « Collection Pinault d’art moderne et d’art contemporain »… une suite logique de celle commencée de matin à la Punta della Dogana.
Mais, nous vagabonderons aussi dans les multiples petites allées de notre quartier Dorsoduro, nous émerveillant à toutes les occasions où nous devrons franchir un canal en traversant un pont!
Photo ci-dessus : Les canaux qui serpentent entre les édifices d’habitations en briques offrent des panoramas idylliques
Pour agrandir les photos, il suffit de cliquer sur celles-ci.
N.-B. : Pour regarder le diaporama des photos présentées sur cette page, cliquez sur n’importe laquelle des photos.
Nous sortons impressionnés du palais Venier dei Leoni, là où est exposée la superbe « Collection d’art moderne Peggy Guggenheim ».
Il est 13 heures et il est maintenant temps de dîner. Nous nous dirigeons tranquillement vers le quartier Dorsoduro, celui de notre appartement.
En cours de route, Céline et Chloé se laissent tenter par la vitrine de la boutique De Carli… Elle qui affiche de très beaux articles.
Céline s’achète une écharpe… pour remplacer celle qu’elle a perdue à Washington; Chloé, quant à elle, met la main sur une petite boîte décorée à la « Murano » pour y remiser les boucles d’oreilles que nous lui avons offertes hier.
Photos ci-dessus : En sortant du « palazzo Venier dei Leoni », nous marchons dans le quartier des artistes, longeant un très beau canal.
Photo ci-dessus : Nous enjambons un petit pont… traversant un étroit canal.
Photo ci-dessus : Nous passons sous un drapeau de Venise qui flotte au vent.
Photo ci-dessus : Devant nous se profile le « Ponte dell'Accademia »… qui traverse le Grand Canal.
Photo ci-dessus : Nous grimpons de nouveau sur un pont et immortalisons un autre canal de Venise.
Photo ci-dessus : Nous arrivons sur une place où deux artistes sont à l’œuvre, un papa et sa fille, probablement.
Photo ci-dessus : Et encore une fois une vue sur le Grand Canal.
Nous traversons le campo San Stefano… où il y a une belle statue.
Photo ci-dessus : Un monument rendant hommage à Niccolò Tommaseo (1802-1874), un écrivain, linguiste et patriote italien du XIXe siècle… né à Šibenik, une superbe ville de Croatie que nous avons visitée en 2011.
Photos ci-dessus : Les petits canaux sont tellement beaux que je suis incapable de m’empêcher d’appuyer sur le déclencheur de mon appareil photo.
Photo ci-dessus : Une allée du quartier Dorsoduro qui fait pratiquement office de « Grand boulevard »!
Finalement, notre promenade nous mène devant une terrasse qui prend place dans la cour intérieure du Ristorante Terrazza del Casin dei Nobili.
Nous entrons et nous nous y installons à 13 h 45!
Céline commande une assiette d’orecchiettes sauce asperge, pecorino et bacon! Chloé opte pour un plat de pâtes aux fruits de mer, tandis que je demande des tagliatelles à la sauce ragu de canard. Eau, bière et Fanta accompagnent notre repas… qui est divin, mais très dispendieux (70 €).
Photo ci-dessus : Chloé a photographié sa sublime assiette!
Nous sortons du restaurant à 14 h 30 et, étant à un jet de pierre de notre appartement, nous y passons pour laisser nos achats de la matinée… et pour nous rafraîchir.
Une exposition temporaire impressionnante « La Pelle »
Il est 14 h 45 lorsque nous reprenons notre route, cette fois-ci en direction du Palazzo Grassi qui est situé tout près du pont dell'Accademia.
D’un côté, le palais fait face au « Grand Canal » et de l’autre il est sur le Campo San Samuele où il y a l’église éponyme.
Photo ci-dessus : Sur le « Campo San Samuele » devant l’église du même nom il y a un ancien puits joliement décoré.
Le palazzo Grassi jouxte l’église San Samuele.
Ce palais est le dernier à avoir été construit sur le « Grand Canal » avant la chute de la République de Venise. Il a été érigé entre 1748 et 1772 par l’architecte Giorgio Massari (1687-1766).
En 1840, la famille Grassi vend le palais, qui passe dans les mains de différents propriétaires avant d’abriter, en 1951, le Centre international des arts et des us et coutumes.
Après avoir été restauré par la compagnie Fiat qui avait acheté l’édifice pour y présenter de grandes expositions d’art et d’archéologie, le Palais Grassi est devenu la propriété du collectionneur François Pinault en 2005.
Rénové par l’architecte japonais Tadao Andō (1941- ), Pinault y dévoile, pour la première fois, sa riche collection d’art moderne et contemporain en 2006.
Photo ci-dessus : Le palais Grassi est un des plus importants palais construits à Venise au XVIIIe siècle au bord du Grand Canal. Il est la propriété du milliardaire français François Pinault depuis 2005, lui qui l’a transformé en écrin pour sa collection d’art. (Photo provenant d’Internet)
Nous y entrons à 15 heures, nos billets achetés ce matin pour la visite de la Punta della Dogana sont également valides pour la visite du musée du palazzo Grassi.
On nous remet une brochure explicative de quelque 48 pages… et, pour Chloé, un livret pour un tour éducatif. Impressionnant!
L’exposition en cours s’intitule « La Pelle » et présente la première exposition personnelle en Italie de Luc Tuymans, un artiste belge né en 1958.
Le titre de « La Pelle » retenu pour l’exposition fait référence au roman autobiographique de Curzio Malaparte publié en 1949. « Ce titre de “La Pelle” est en italien », mentionne l’encyclopédie libre Wikipédia. « En français, il signifie “La Peau”. L’auteur y traite de l’Italie, et en particulier de la ville de Naples, pendant les combats de la Seconde Guerre mondiale. »
L’exposition inclut plus de 80 œuvres provenant de la Collection Pinault, de musées internationaux et de collections privées, et se développe le long d’un parcours centré sur la production picturale réalisée par l’artiste Luc Tuymans de 1986 à nos jours.
Avec nos billets et nos brochures, nous pénétrons dans un vaste hall entouré d’imposantes colonnes.
Photos ci-dessus : Un escalier monumental nous permet d’accéder au deuxième étage du palazzo Grassi.
Photos ci-dessus : Deux très beaux bustes de personnages d’une autre époque regardent les visiteurs entrant au « palazzo Grassi ».
Nous montons l’escalier. Le plafond et les murs sont superbement décorés.
Photo ci-dessus : Une magnifique fresque au plafond.
Photos ci-dessus : Sur les murs, des fresques en trompe-l’œil.
C’est très beau comme bâtiment… beaucoup plus en fait que l’édifice de la douane.
Ce sont de belles grandes salles lumineuses où les œuvres sont mises en valeur.
Photo ci-dessus : Un magnifique plancher.
Photo ci-dessus : Le plancher de la grande salle de l’entrée, vu du deuxième étage, est une œuvre d’art qui s’intitule « Schwarzbeide », c’est-à-dire le nom d’un camp de travail forcé allemand. « Les rayures renvoient à l’habit de déporté, peut-on lire dans la brochure, tandis que les arbres renvoient à une suite d’arbres qui entouraient les camps afin d’en masquer la vue aux habitants des alentours. »
Puis, nous voici au cœur de l’exposition « La Pelle » présentant les œuvres de Luc Tuymans.
Photo ci-dessus : Un portrait intitulé « Secrets ». Le visage clos et intériorisé de « Secrets » est en fait celui d’Albert Speer, architecte en chef du parti nazi et ministre de l’armement et de la production de guerre du Reich!
Photo ci-dessus : « La Vallée », le titre de ce portrait, fait partie d’une suite d’œuvres réalisées par Luc Tuymans en 2007 autour de l’influence persistante du pouvoir religieux aujourd’hui! « Il s’agit du visage de Martin Stephens dans le rôle de David Zellaby, héros du film “Le village des damnés”! »
Photo ci-dessus : « Hutte », une toile datant de 1998.
Photo ci-dessus : « Un intellectuel flamand » est en fait le portrait de l’écrivain flamand Ernest Claes. Ce portrait a été réalisé en 1995.
Photo ci-dessus : « Munich »! « L’image source de cette toile, apprend-on dans la brochure de l’exposition, est celle d’un imposant personnage masqué, drapé dans une cape bleue qui lui recouvre tout le corps, figure du cortège du Carnaval de la Haus der Kunst de Munich… un bâtiment édifié selon la volonté d’Adolf Hitler afin de devenir l’un des plus importants centres de propagande culturelle nazie! »
Photo ci-dessus : « Nos nouveaux quartiers », une œuvre de 1986 de Luc Tuymans. « Ce dessin reproduit le modèle d’une des cartes postales qu’étaient invitées à envoyer les personnes détenues à Theresienstadt, camp de transit “modèle” installé par les nazis en Tchécoslovaquie afin de tromper les médias étrangers sur la réalité des camps de concentration et d’extermination. »
Photo ci-dessus : « Le Mépris », une toile de 2015. « L’image de ce tableau est une prise de vue unique d’une maison culte : la villa que l’écrivain italien Curzio Malaparte fit construire sur l’île de Capri… où il écrivit “La Peau”. C’est dans cette villa que Jean-Luc Godard a tourné le film “Le Mépris” avec Brigitte Bardot et Michel Piccoli ».
Photo ci-dessus : Une très belle fresque occupe ce plafond du « Palazzo Grassi ».
Photo ci-dessus : Un autoportrait de Luc Tuymans réalisé en 2011 et intitulé « Moi ». L’artiste s’est peint tel que le voit la caméra de son ordinateur.
Photo ci-dessus : Ces toiles d’oiseaux sont intitulées « Isabel » et « Orange rouge marron » et elles ont été réalisées en 2015. Les deux tableaux sont inspirés de photos d’un livre sur les canaris qui raconte, entre autres, comment ceux-ci sont manipulés génétiquement pour changer leur couleur ».
Photo ci-dessus : « Le soleil du matin » date de 2011. Il s’agit en fait de la représentation d’une fenêtre rectangulaire aperçue sur le bâtiment qui faisait face à l’ancienne maison de l’artiste.
Photo ci-dessus : Une toile intitulée « Rétroviseur » réalisée en 1986. « L’image reflétée dans le rétroviseur où tout est noir autour et la route qui est traversée d’épaisses lignes noires qui rappellent une ligne de chemin de fer… Une ligne qui irait au bout de la nuit, comme les trains des déportés pendant la Seconde Guerre mondiale », peut-on lire dans la brochure!
Photo ci-dessus : « Ange », une toile de 1992. Ce tableau a été réalisé par Tuymans à partir d’un polaroid d’une figurine de Noël que la mère de l’artiste plaçait en dessous du sapin de Noël familial. Selon la brochure, la tête noire de l’ange suggère l’idée de « décapitation »!
Photo ci-dessus : Ce portrait est le sixième des dix tableaux d’une série intitulée « Diagnostic d’inspection ». « Les photos ayant servi à la réalisation des tableaux provenaient d’un livre médical et devaient nous permettre de comprendre un problème médical. »
Photo ci-dessus : « Balade », une très belle toile datant de 1989. La brochure de l’exposition mentionne que « les références à la Seconde Guerre mondiale et au nazisme sont récurrentes dans l’œuvre de Luc Tyumans… » Même dans cette œuvre où « l’image source n’est que la simple photographie d’une promenade de dignitaires nazis à Berchtesgarden non loin de la résidence d’Adolf Hitler dans les Alpes bavaroises. »
Photo ci-dessus : « Histoire secrète ». Un tableau de 2008 réalisé à partir d’une photographie d’un écran de télévision diffusant l’émission « Big Brother ».
Photo ci-dessus : « Cuisinier », tableau de 2013 où un cuisinier est à dépecer un animal avant de le rôtir… Comment interpréter le sens caché de l’œuvre?
Photo ci-dessus : « Portrait » a été peint en 2000 d’après une photographie commémorative distribuée lors des enterrements en Belgique!
Photo ci-dessus : Une toile intitulée « Cul-de-sac »… « un dessin inspiré d’une image de la porte en acier qui donnait accès au complexe de tunnels du bunker d’Hitler à Berchtesgaden! »
Photo ci-dessus : « Pénitence », « une toile de 2018 réalisée en utilisant une photo d’une sculpture servant lors des processions de la Semaine sainte, une figure représentant la Vierge ou un saint… présentée ici tout à côté de “Cul-de-sac”, une toile qui évoque le mal absolu! »
Photo ci-dessus : Une toile de 2017 de Luc Tuymans intitulée « Venise ».
Photo ci-dessus : « Chambre à coucher »… « Il s’agit là de l’image d’une lampe éteinte dans une chambre dont on ne voit aucun détail. »
Photo ci-dessus : « L’image du tableau intitulé “Deux mille dix-sept” est inspirée d’une série télévisée brésilienne “3 %”… qui nous plonge dans une société dystopique divisée en deux : d’un côté les riches (3 % de la population) et de l’autre les pauvres. »
Photo ci-dessus : « Orchidée », une toile de 1998!
Photo ci-dessus : « Le lapin » réalisée en 1994. « Le lapin est comme illuminé par la lune mais de l’intérieur, et il semble qu’il s’apprête à grignoter un trèfle à quatre feuilles, symbole de l’abondance et de la chance! »
Photo ci-dessus : « Oregon » de 2017, une toile réalisée à partir d’une photo d’un immeuble de Portland en Oregon prise par l’artiste lui-même.
Nous sortons à 16 h 30, enchantés de notre visite… mais avouons-le sans trop trop avoir compris le sens de l’exposition. Ce n’est qu’en lisant la brochure, en vue de la rédaction de ce texte, que nous en avons saisi le sens.
Photo ci-dessus : Notre journée de visites est terminée! Nous sommes fatigués. Chloé nous photographie lors d’une courte pause.
Il nous faut une vingtaine de minutes pour revenir à l’appartement.
En soirée, nous y allons d’une petite promenade jusqu’à la Fondamenta Ca' Rezzonico… pour nous familiariser à la route à suivre pour nous y rendre samedi… alors que nous quitterons Venise pour le retour au Québec!
Photos ci-dessus : Lors de notre belle promenade à la brunante, nous nous arrêtons en cours de route pour immortaliser tant Céline que Chloé devant un paysage magnifique.
Sur le chemin du retour à l’appartement, nous achetons trois pointes de pizza à un kiosque situé face au Ponte Squero (7 €)… et par pure gourmandise, nous y retournons après le souper pour déguster des gelati (6 €).
À suivre…
Très intéressante visite guidée de La Fenice une salle d’opéra construite à Venise au XVIIIe siècle dans le style néo-classique!
Photo ci-dessus : L’édifice magnifique abritant « La Fenice ».
Pour lire nos autres textes portant sur notre périple en Italie avec Chloé, cliquez sur le lien suivant : Italie du nord
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