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Hué : la pagode Thien Mu, celle de la Dame céleste… et route vers Da Nang!
Texte, recherches et photos de Céline et Jacques Lanciault
Voici le 16e d’une longue série de reportages relatifs à notre périple au Vietnam et au Cambodge, un voyage réalisé en novembre 2019
Hué, Vietnam, samedi 9 novembre 2019 — Nous en sommes ce matin à notre dernière visite dans la très belle ville de Hué! Nous quittons notre magnifique hôtel, le Azerai La Residence, prenons le chemin des berges de la rivière des Parfums et grimpons dans le même bateau-dragon sur lequel nous avons assisté à un spectacle hier soir…
Ce matin, celui-ci voguera sur la rivière des Parfums jusqu’à la pagode de la Dame céleste, sise à quelques encablures de l’hôtel.
Cette pagode et surtout sa tour de sept étages représentent l’image emblématique de la ville de Hué… on retrouve d’ailleurs la photo de la tour sur la majorité des souvenirs vendus ici!
Au terme d’une intéressante promenade d’une heure sur le site de la pagode, nous reprendrons l’autocar qui filera en direction de Da Nang en empruntant la route Mandarine!
Photo ci-dessus : La pagode de la Dame céleste est la plus haute du Vietnam avec sa tour de sept étages représentant les sept réincarnations terrestres de Bouddha.
Pour agrandir les photos, il suffit de cliquer sur celles-ci.
N.-B. : Pour regarder le diaporama des photos présentées sur cette page, cliquez sur n’importe laquelle des photos.
Notre réveille-matin fait entendre son affreux bip à 5 h 45 ce matin! Normal, le départ pour notre première visite de la journée est prévu pour 8 heures!
Au terme de nos douches, nous bouclons les valises et les plaçons devant la porte de notre chambre. Les employés de l’hôtel doivent voir à leur ramassage à compter de 7 h 15, nous a avisés, hier soir, notre accompagnatrice de Voyages Lambert, Krystyna Wozniak.
Puis, nous descendons prendre le petit-déjeuner de type buffet au restaurant de l’hôtel Azerai La Residence. Encore une fois, c’est un véritable festin.
Nous nous préparons à quitter cet hôtel avec un pincement au cœur. L’endroit est très accueillant, charmant et confortable… et, avouons-le, nous n’avons profité d’aucune de ses installations pourtant multiples!
Nous rejoignons le groupe à la réception de l’hôtel à 7 h 55 et, après avoir déposé nos bagages à main dans l’autocar, nous marchons jusqu’à la rivière des Parfums et nous montons dans le même bateau-dragon que celui sur lequel nous avons assisté à un spectacle de chants hier soir.
Notre courte croisière de ce matin nous mènera à la pagode de la Dame céleste, la plus belle de Hué disent les guides de voyages que nous avons consultés avant notre départ du Québec.
« La rivière des Parfums, nous apprend l’encyclopédie libre Wikipédia est en fait un fleuve. Il est long d’une trentaine de kilomètres et traverse Hué avant de se jeter en mer de Chine méridionale.
Le fleuve a été nommé ainsi, car en automne, les fleurs des arbres fruitiers qui tombent dans la rivière embaument ensuite la ville de Hué. »
Il est 8 h 05 lorsque le bateau lève l’ancre.
Photos ci-dessus : Le bateau-dragon sur lequel nous naviguons ce matin.
Photo ci-dessus : Les montagnes au nord de la rivière des Parfums.
Photo ci-dessus : Des buffles broutent sur les berges de la rivière des Parfums.
Photo ci-dessus : Un Vietnamien navigant sur la rivière des Parfums sur une pirogue.
L’eau de la rivière est brunâtre… franchement, nous n’y plongerions même pas le petit orteil!
Notre petite croisière donne peu à photographier. Il semble plutôt qu’on nous ait conviés ici… pour nous vendre toutes sortes de trucs pour touristes. Le bateau en est plein.
Certains de nos compagnons de voyage, en fait, surtout nos compagnes, se mettent à essayer une multitude de vêtements : des robes, notamment des Áo dài, la robe traditionnelle vietnamienne, des pantalons, des pyjamas, des chandails, etc.
Céline se laisse finalement tenter par un cabas… un grand sac où les silhouettes de trois Vietnamiennes sont brodées avec des fils de couleurs éclatantes (100 000 dongs).
Photo ci-dessus : Voici le cabas que Céline s’est acheté lors de la mini-croisière sur la rivière des Parfums à Hué.
Photo ci-dessus : Le bateau-dragon n’est plus qu’à quelques mètres du débarcadère et déjà nous apercevons la haute tour de la pagode de la Dame céleste.
La pagode de la Dame céleste
Nous descendons du bateau à 8 h 50, tout juste devant un escalier pentu qui mène à la pagode de la Dame céleste…
C’est la plus importante pagode de Hué… une ville qui compte plus de 300 pagodes, ce qui témoigne de l’influence du bouddhisme à Hué, une ville d’ailleurs surnommée « l’âme du Vietnam »!
Le guide du Vietnam du National Geographic mentionne que « selon la légende une vieille dame apparut un jour en ces lieux et prédit que celui qui bâtirait une pagode sur cette colline fonderait aussi une grande dynastie. »
« Nguyễn Hoàng, le premier seigneur Nguyễn de la région Annam, paria que la légende disait vrai et fit construire en 1601 cette pagode. » Il a largement gagné son pari puisque les Nguyen ont régné sur le Vietnam de 1802 à 1945!
Photo ci-dessus : La tour octogonale de la pagode de la Dame céleste, la Tour de Phuoc Duyen, est haute de 21 mètres et ses sept étages évoquent les sept réincarnations terrestres de Bouddha.
Au cœur de l’escalier qui nous mène à la tour, il y a quatre piliers décorés de caractères chinois célébrant le bouddhisme!
Notre guide national au Vietnam, Hoc, nous raconte que : « La dame céleste avait l’habitude de se baigner avec ses fées dans la rivière! Elle a créé des arbres de différentes essences pour donner le parfum à la rivière. »
Photo ci-dessus : En 1710, Nguyễn Phúc Chu fit fondre une grosse cloche de 2,5 mètres de haut et dont la portée était au moins de 10 km.
Hoc affirme « que dans le bouddhisme il y a quatre souffrances dans une vie : la naissance, le travail, la maladie et la vieillesse-mort. C’est le chemin qui mène au Nirvana, au paradis, à chacune des réincarnations ».
« Les sept bouddhas représentent le passé, le présent et le futur », ajoute-t-il.
Photo ci-dessus : La tour octogonale vue de l’autre côté.
Le portail d’entrée de la pagode de la Dame céleste est composé de trois portiques symbolisant les bouddhas du passé, du présent et du futur.
Ces portiques sont divisés par des parois, sur lesquels se trouvent six statues des génies gardiens. Elles sont composées d’un mixte d’argile, de pailles, des feuilles de paddy et elles sont laquées de chaux colorée.
Chaque génie affiche une expression faciale et une arme différente. Ils ont pour but de nous rappeler de laisser tout sentiment de haine, de rancœur, de colère, ou autre de côté avant d’entrer dans la pagode.
Photos ci-dessus : Les six génies gardiens du portail d’entrée de la pagode de la Dame céleste.
Photo ci-dessus : La pagode de la Dame céleste est un endroit très paisible, un véritable « havre de paix ».
Photo ci-dessus : Devant le temple principal, Dai Hung, on retrouve un bac pour brûler de l’encens.
Nous entrons dans la pagode. Elle est petite et sobre.
Photos ci-dessus : Un autel et de beaux vases qui décorent la pagode de la Dame céleste.
Nous sortons et y allons d’une promenade dans le jardin où il y a de nombreuses essences d’arbres, des fleurs, des bonzaïs et de magnifiques bassins d’eau remplis de poissons.
Photos ci-dessus : Un très beau bassin… dans lequel nagent de gros poissons.
Photos ci-dessus : L’aménagement du bassin d’eau a été imaginé avec de superbes figurines.
Photo ci-dessus : Dans un des bâtiments du site, nous voyons un véhicule automobile. C’est une étrange relique : une Austin bleue ayant appartenu à Thich Quang Duc, un des bonzes de la pagode, qui en 1963, s’immola par le feu en plein Saïgon pour protester contre le pouvoir dictatorial de Ngô Dinh Diêm, le dirigeant catholique du Sud Vietnam.
Photo ci-dessus : La voiture Austin que nous avons vue est certainement une réplique, puisque nous avons retrouvé cette photo sur Internet sur le site https://authentikvietnam.com/… où la voiture est beaucoup moins rutilante!
Nos recherches nous ont appris que la révolte des bonzes ne s’est pas arrêtée avec l’immolation de Thich Quang Duc. En effet, en 1975, après la défaite du Sud, des moines bouddhistes furent envoyés dans des camps de rééducation et leurs biens furent confisqués. Douze bonzes de Hué se suicidèrent à la manière de leur prédécesseur, en signe de contestation!
Aujourd’hui, une cinquantaine de moines vivent encore sur le site de la pagode de la Dame céleste.
Photos ci-dessus : Une table avec un bonzaï géant… et de petites pagodes sculptées dans la pierre.
Photo ci-dessus : Certains aménagements paysagers sont, semble-t-il, très récents.
Photos ci-dessus : Un arbre fruitier inconnu, dont le fruit est le « boulet de canon », nous a appris Hoc. La fleur est singulière et fort jolie.
L’encyclopédie libre Wikipédia nous apprend que « le Boulet de canon est un arbre à feuillage persistant de la même famille que le noyer d’Amazonie. L’arbre qui fait 30 à 35 mètres de hauteur a des tiges terminées par des feuilles disposées en rosette. Les fleurs sont orange, écarlates ou roses, formant des grappes mesurant 3 mètres de longueur.
Celles-ci donnent de gros fruits sphériques et ligneux de 15 à 24 cm de diamètre, contenant de nombreuses (200 à 300) graines. La pulpe du fruit bleuit à l’air libre, et a une odeur désagréable. »
Photos ci-dessus : Dans un autre bassin, il y a de belles fleurs de nénuphars.
Photo ci-dessus : Dans une des cours intérieures de la pagode de la Dame céleste, il y a ce beau stūpa.
C’est la première fois du voyage que nous entendons le terme stūpa, il reviendra souvent au cours du périple, notamment au Cambodge.
Pour le moment, référons-nous à la définition qu’en donne l’encyclopédie Wikipédia. « Un stūpa est une structure architecturale bouddhiste et jaïna que l’on trouve dans le sous-continent indien, dont il est originaire, mais aussi dans le reste de l’Asie, où il a suivi l’expansion du bouddhisme. C’est à la fois une représentation aniconique (1) du Bouddha et un monument commémorant sa mort ou parinirvana. »
(1) : Aniconique signifie qu’il y a absence de représentation de dieux.
Derrière le stūpa, il y a un mur de protection où des animaux de la même famille que la licorne ont été dessinés.
Photo ci-dessus : Nos recherches en vue de la rédaction de ce texte, nous ont permis de trouver cette photo de la pagode de la Dame céleste prise du ciel! (Photo provenant d’Internet)
Nous quittons le site de la pagode de la Dame céleste au moment où le soleil apparaît… c’est maintenant très chaud. Nous entendons un concert de cigales.
Changement de programme
L’autocar nous attend sur le site de la pagode de la Dame céleste et nous y prenons place à 9 h 50.
Photo ci-dessus : Tout près de l’endroit où est garé l’autocar, une dame tient un kiosque de fruits et légumes où toute la marchandise est très très bien rangée.
« Le trajet pour nous rendre à Da Nang devrait exiger environ deux heures », nous indique Hoc.
« Nous quittons Hué, une ville située au centre du pays, juste au sud du 17e parallèle », mentionne notre guide.
Ce 17e parallèle, nous apprendrons nos recherches, est une ligne imaginaire qui a donné son nom à la ligne de démarcation établie au Vietnam suite aux accords de Genève en 1954, accords qui entérinaient la séparation de la République démocratique du Vietnam au Nord et la République du Vietnam au Sud.
Hoc nous informe que l’horaire prévu pour les prochains jours est modifié en raison du typhon, dont il nous a déjà parlé, qui devrait sévir dans la région demain et après-demain.
« Nous ajouterons donc à nos visites d’aujourd’hui, celles prévues au programme de demain matin à Hoi An! »
« De plus, nous inversons nos soupers de ce soir et de demain. Ainsi, nous irons souper au restaurant ce soir et demain nous mangerons à l’hôtel. »
La route mandarine
« Pour nous rendre à Da Nang, nous allons emprunter la route mandarine qui longe la mer de Chine ».
Cette route mandarine, précise encore une fois l’encyclopédie libre Wikipédia est une route percée au XIXe siècle, sous l’empereur Gia Long. Elle relie le Sud du Vietnam (Cà Mau, dans le delta du Mékong) à la région de Lang Son, au nord, près de la frontière chinoise. »
« Elle est appelée route mandarine, car elle permettait autrefois aux mandarins et hauts fonctionnaires annamites de parcourir le pays. Ses 1 730 kilomètres relient Hanoï aux villes principales du pays : Hué, Da Nang, Nhatrang et Saïgon. Son itinéraire est aujourd’hui en partie repris par la route nationale 1. »
« Nous verrons la chaîne de montagnes Annamitique, aussi appelée “cordillère annamitique” qui agit comme frontière naturelle entre le Laos et le Vietnam. »
« Nous traverserons le célèbre “Col des Nuages”, Hai Vân en vietnamien »…
Ce « Col des Nuages », nous avions très hâte d’y être. Lors de nos lectures préparatoires au voyage, nous avions appris que les touristes affluaient vers ce fameux col… qui nous réservait des panoramas inoubliables sur des tronçons de route spectaculaires et verdoyants, avec des vues changeant d’une section à l’autre.
« Dans certaines sections, avions-nous lu, seules sont visibles les montagnes et les forêts, tandis que dans d’autres, apparaissent la mer et le ciel bleus. »
« Puis, à son sommet situé à 496 mètres, nous aurions une vue imprenable sur la baie de Lang Co, signifiant la baie des Cigognes, et sur ses 13 km de plages de sable blanc! »
Nous roulions depuis près de 30 minutes lorsque notre guide nous dit :
« Nous avons deux choix : y aller d’un trajet de 24 km pour monter au sommet du Col des Nuages ou prendre le tunnel et ne rouler que sur 6 km. »
« Nous arriverions ainsi plus tôt à Da Nang, situé à 108 km de Hué! »
Il semble bien que notre guide cherche des moyens de gagner du temps pour pouvoir réaliser toutes les visites ajoutées au programme de la journée. Sa décision ne semble toutefois pas encore prise, puisqu’il ajoute : « Ça dépendra de la météo! »
Cette propension à réfléchir tout haut nous agacera jusqu’à la fin de nos découvertes au Vietnam.
Puis, Hoc se met à nous parler des superstitions des Vietnamiens.
Il mentionne « qu’aller à un mariage n’est pas un grand plaisir puisque la chance est là pour le couple qui se marie et non pour les invités à qui le sort réserve les malheurs ! »
« À l’inverse, ajoute-t-il, aller à des funérailles annonce une bonne journée pour un Vietnamien, car le mort lui, n’a plus besoin de la chance. Ce sont les visiteurs qui pourront alors en profiter! »
Sur notre route, nous apercevons des acacias, « avec lesquels nous fabriquons des boîtes de carton au Vietnam », affirme Hoc. « Ce sont des arbres qui ne prennent que cinq ans à repousser. »
« 80 % des forêts du Vietnam ont été détruites pendant la guerre. Aujourd’hui, elles ont été reboisées et on y trouve des eucalyptus en quantité. C’est un arbre dont on extrait l’huile des feuilles. Une huile grandement utilisée dans les massages. »
La route mandarine, en fait la route nationale 1, est bordée de bornes françaises! « Elles ont été installées du temps des Français », souligne Hoc.
Nous constatons qu’il s’agit de répliques exactes des bornes que l’on retrouve en France actuellement.
À 11 h 10, tout s’assombrit et il commence à pleuvoir!
Nous voyons dans la lagune des cultures d’huîtres. « On installe de vieux pneus dans l’eau pour que les huîtres s’y accrochent », explique Hoc.
Puis rendus au village de Lang Co, notre guide décrète un arrêt-photos pour voir la baie.
Nous descendons de l’autocar et nous nous approchons de la baie qui offre tout de même un beau panorama malgré le ciel brumeux en arrière-plan.
Photos ci-dessus : La baie de Lang Co est une attraction naturelle de la province de Thua Thien Hué. Si les guides touristiques vantent ses plages de sable blanc qui s’étirent sur plus de 10 kilomètres, nous, nous n’avons pas eu l’occasion d’en voir.
Photos ci-dessus : Un papayer… et quelques-uns de ses fruits.
Nous retournons au car et repartons.
« Étant donné les nuages, le brouillard et la pluie, Hoc nous indique que nous ne prendrons pas la route panoramique pour passer par le “Col des Nuages”, mais que nous prendrons plutôt le tunnel. »
À suivre
Dîner en route, le « Col des nuages » sans s’y arrêter, arrivée à Da Nang et visite du Musée d’art Cham… situé tout juste devant le pont du Dragon!
Photo ci-dessus : Da Nang possède plusieurs ponts, mais le plus célèbre est le pont du Dragon (Cau Rong). Il s’agit d’un pont moderne de 666 mètres de long qui traverse la rivière Han. Il a été construit en 3 ans, entre 2009 et 2012 et a été ouvert à la circulation le 29 mars 2013, date du 38e anniversaire de la libération de la ville de Da Nang. Cette structure époustouflante a été conçue par le groupe américain d’architectes Louis Berger.
Pour lire nos autres textes portant sur notre périple au Vietnam et au Cambodge, cliquez sur le lien suivant : Vietnam
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17 mars 2020
Vous faites un travail remarquable. J’ai hâte de lire la suite!