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Promenade sur le site archéologique de My Son et spectacle de danse folklorique cham! (1re partie)
Texte, recherches et photos de Céline et Jacques Lanciault
Voici le 19e d’une longue série de reportages relatifs à notre périple au Vietnam et au Cambodge, un voyage réalisé en novembre 2019
Hoi An - Duy Phú, province de Quảng Nam, Vietnam, dimanche 10 novembre 2019 — En raison des très mauvaises conditions climatiques prévues pour demain dans le centre du Vietnam, nous y allons aujourd’hui des visites prévues pour demain.
Nous nous rendons donc ce matin au site cham de My Son, qui fut du IVe au XIIIe siècle, la capitale religieuse et politique du royaume de Champâ dont la culture unique puise ses racines spirituelles dans l’hindouisme indien.
Ce site archéologique découvert par les Français en 1898, et en grande partie détruit par les bombardements américains lors de la guerre du Vietnam est inscrit à liste du patrimoine de l’Humanité de l’UNESCO depuis 1999!
Déjà nous avons pu admirer les sculptures cham dans un musée leur étant spécifiquement dédié à Da Nang. Aujourd’hui, nous nous promènerons dans ces ruines sises au cœur d’une végétation luxuriante… et ce, sous la pluie, donnant au site des couleurs et des odeurs inoubliables!
Dès notre arrivée sur l’immense site, nous assisterons à un magnifique spectacle de danses folkloriques cham… Au son des flûtes de pan et des tambours bandung, les danseurs portant des costumes traditionnels colorés et des chapeaux en forme de pyramide se déplaceront gracieusement pour nous, entre autres en exécutant la célèbre danse Apsara.
Photo ci-dessus : Un couple de danseurs y allant de la célèbre danse Aspara, elle qui constitue pourtant une danse traditionnelle du Royaume du Cambodge. Mais, comme nous l’avons écrit hier, les Chams, chassés du Vietnam, ont fui vers le Cambodge… avant de revenir dans le centre du pays.
Pour agrandir les photos, il suffit de cliquer sur celles-ci.
N.-B. : Pour regarder le diaporama des photos présentées sur cette page, cliquez sur n’importe laquelle des photos.
Le départ de l’autocar étant prévu pour 7 h 30 ce matin, hier soir, avant de nous endormir, nous avons réglé la sonnerie de notre réveille-matin… pour 5 h 30.
Dès les premiers tintements de l’alarme, nous sautons du lit et constatons qu’il pleut des cordes!
Et pour nous rendre au restaurant de l’hôtel Palm Garden Resort de Hoi An… il faut sortir et marcher sur une bonne distance!
Munis de grands parapluies verts et blancs fournis par l’hôtel, nous sortons à 6 h 30… Cela en valait le coup! Même si le buffet est un peu moins garni que ceux des précédents hôtels où nous avons séjourné au Vietnam, nous prenons un excellent petit déjeuner.
Au terme du repas, nous retournons à notre chambre histoire de prendre avec nous nos accessoires de voyages… qui ce matin inclus nos cirés!
L’autocar prend la route à 7 h 35, avec quatre de nos compagnons de voyage en moins. Il est certain que les propos tenus hier par notre guide national au Vietnam, à savoir que nous pataugerions dans la boue, attaqués de toute part par les moustiques et les sangsues, lors de la visite de ce matin, auraient pu en décourager encore plus!
« Le site de My Son, nous informe Hoc, est situé à 50 km de Hoi An. »
« Sa visite était prévue pour demain, mais étant donné que les météorologues prévoient que la queue du typhon Nakri frappera Hoi An demain, nous nous y rendons maintenant. »
« D’ailleurs, novembre est le mois le plus pluvieux de l’année à Hoi An. En moyenne, il y tombe un peu moins de 300 mm de pluie durant ses 30 jours. Au total, annuellement, il tombe entre 2 000 et 2 500 mm de pluie dans le centre du Vietnam. »
Parlant de pluie, Hoc enchaîne en nous mentionnant que le « hamac » était un des éléments essentiels de l’équipement d’un soldat vietnamien!
« Les soldats d’ici transportent toujours sur eux un hamac. Il leur sert de lit évidemment, mais aussi de protection contre les moustiques, de couverture lorsqu’il fait froid… et de parapluie quand il pleut. »
« Mais, il a bien d’autres utilités. On peut s’en servir comme cercueil, protégeant ainsi le cadavre des bêtes sauvages. »
« Durant les guerres du XXe siècle, les soldats vietnamiens se déplaçaient en marchant dans les rizières pour ne pas laisser de trace permettant aux ennemis de les suivre… et il traversait les routes en marchant sur leur hamac. »
Hoc entrevoit que les bottes de caoutchouc que nous avons achetées avant hier à Hué nous protégeront de la pluie, mais surtout de la boue et des sangsues.
Le hic, c’est que Céline et moi n’en avons pas achetées. Notre guide nous suggère d’utiliser les bottes des personnes qui sont absentes et qui sont rangées dans les porte-bagages situés au-dessus de nos têtes! Mais, nous n’oserons pas.
Nous croisons plusieurs monuments funéraires dans les champs des deux côtés de la route.
Hoc en profite pour mentionner qu’en raison des rites bouddhistes, 99 % des Vietnamiens sont enterrés et non incinérés. »
Il ajoute, nous traduisant ainsi probablement ses croyances, que lorsque l’on meurt, on passe deux années en enfer!
« Dans l’au-delà, il y a dix portes à franchir. À chacune d’elles, il y a un juge qui te laisse passer rapidement ou moins rapidement selon la vie que tu as menée. »
« À chacune de ses portes, avec le juge, il y a aussi une divinité, ainsi que le diable. »
« C’est Bouddha, présent, qui agit comme témoin de ta vie. Quelqu’un raconte tout ce que tu as fait sur terre, ce serait comme une sorte de film racontant ta vie. »
« Une mauvaise vie peut résulter en de nombreuses punitions! »
« Mais, évidemment, on parle aussi des bonnes actions que tu as accomplies au cours de ton passage sur terre. »
Nous constatons qu’en bordure de route, des commerçants qui sont assis sur le trottoir à vendre leur marchandise, et ce, malgré la pluie.
Puis notre guide commence à nous parler du site de My Son.
« Le site prend place en forêt dans la montagne. C’était une grande zone de monastères au pays champas. »
L’UNESCO, quant à elle, décrit le site ainsi : « Le sanctuaire de My Son s’est développé du IVe au XIIIe siècle de notre ère. Ses édifices s’élèvent dans la région montagneuse du district de Duy Xuyen de la province de Quang Nam au Centre Vietnam.
Le sanctuaire est situé dans un cirque élevé, entouré d’une chaîne de montagnes formant le bassin-versant du fleuve sacré de Thu Bon. C’est là que celui-ci trouve sa source et que, jaillissant du cirque, il suit son cours à proximité des monuments et baigne le centre historique du royaume cham pour se jeter dans la mer de Chine orientale. À l’embouchure du fleuve se trouve l’ancienne ville portuaire de Hoi An. »
Sur la route de campagne sur laquelle file notre autocar, nous voyons des cimetières, des rizières et nous croisons une multitude de motocyclistes revêtant des cirés qui les couvrent de la tête aux pieds.
« Les Cham, ajoute Hoc, sont un peuple à l’origine hindouiste et bouddhiste qui s’est majoritairement converti à l’islam dès le XIIIe siècle. »
Nos lectures nous ont appris que les descendants de l’ancien royaume du Champâ, le peuple cham fait partie des 54 groupes ethniques du Vietnam. Les Cham ne sont plus qu’environ 160 000 au pays, vivant sur les côtes vietnamiennes dans les provinces de Ninh Thuan et Binh Thuan.
« Ils vivent à l’écart des autres populations », affirme Hoc. « Ils ne participent pas aux fonctions administratives de leur cité, ni de leur province, ni du pays. »
« Ils habitent souvent des maisons en bois à double toit, comme nous en avons vu au Musée ethnographique de Hanoï. »
« Nous approchons », lance notre guide. Il nous recommande de nous asperger de chasse-moustiques.
Nous nous en appliquons aux bras, au cou et aux chevilles!
Nous descendons à 8 h 45…
Hoc nous indique la direction à suivre pour prendre la navette électrique.
« Nous franchirons trois kilomètres à travers la forêt en navette. Par la suite, nous poursuivrons sur 500 mètres, à pied, dans la boue. »
Photo ci-dessus : Une affiche nous indique que le site est le résultat d’un partenariat entre le Vietnam et l’Inde.
Photo ci-dessus : Nous voici en route vers l’embarcadère des navettes électriques.
« Nous aboutirons alors dans la vallée où se trouvent les anciens temples. »
« Mais avant d’y entrer, si nous y arrivons avant 9 h 30, nous allons assister à un court spectacle de danses folkloriques cham. »
Il est 8 h 55 lorsque nous arrivons aux navettes électriques. Il y en a plusieurs. Nous montons dans l’une d’elles avec notre accompagnatrice de Voyages Lambert, Krystyna Wozniak… et, quel hasard, avec un groupe de touristes polonais!
Moins de quinze minutes plus tard, nous arrivons à destination. Nous marchons alors sur un petit chemin souvent pavé, mais parfois en graviers.
Pour l’heure pas de traces de boue, même s’il pleut toujours et que c’est chaud et humide!
Magnifique spectacle de danse folklorique cham
Nous nous arrêtons au petit théâtre. Nous sommes dans les temps pour assister au spectacle de 9 h 30, un spectacle de danse son et lumière!
Nous nous installons dans les premières rangées.
Photos ci-dessus : Le tout commence par l’arrivée de cinq danseuses en costume folklorique transportant des pots en terre cuite tout d’abord dans leur main, puis sur leur tête.
Photos ci-dessus : Il y a six musiciens, trois hommes et trois femmes dont un flûtiste qui retient son souffle pendant plusieurs minutes… sans s’arrêter de jouer.
Photos ci-dessus : Une des danseuses particulièrement jolie s’exécute en petite tenue.
Photos ci-dessus : Trois danseuses et deux danseurs dans leur tenue très colorée.
Photos ci-dessus : Celle qui semble être la danseuse vedette de la troupe.
Ce fut un très beau spectacle.
Lors de nos recherches en vue de la rédaction de ce texte, nous avons lu ces lignes relativement à culture Cham :
« La culture Cham est caractérisée par l’hindouisme avec des influences de la civilisation champâ. Ces effets se sont fait sentir le plus au centre du Vietnam, qui à cette époque s’étendait de l’Inde à l’Asie du Sud-Est.
La forme d’art traditionnelle se reflète non seulement dans son architecture, qui a été en grande partie détruite par les effets de la guerre, mais aussi dans la musique et la danse.
Les mouvements gracieux des danseurs qui pratiquaient cet art exigeaient une technique précise, prenant des années à maîtriser.
Une musique mélodique jouée sur des instruments spécialement conçus souligne harmonieusement la danse. Les danseurs et danseuses exécutent de nombreux types de danse, rendant hommage à un certain nombre d’éléments, tout en exécutant la célèbre danse Apsara.
Aujourd’hui, cet art ancien est toujours bien vivant notamment dans les spectacles de danse qui ont lieu quotidiennement dans les temples de My Son. »
À suivre
Promenade, sous la pluie, dans les temples en ruine du site archéologique de My Son.
Photo ci-dessus : Même sous la pluie, Céline a toujours en main son crayon et son carnet de notes!
Pour lire nos autres textes portant sur notre périple au Vietnam et au Cambodge, cliquez sur le lien suivant : Vietnam
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