Avr/200
Bateaux-maisons sur le Mékong, village de Cải Bè… et une belle église catholique (2e partie)!
Texte, recherches et photos de Céline et Jacques Lanciault
Voici le 27e d’une longue série de reportages relatifs à notre périple au Vietnam et au Cambodge, un voyage réalisé en novembre 2019
Cải Bè - fleuve Mékong, Vietnam, vendredi 15 novembre 2019 — Notre croisière de sept jours sur le fleuve Mékong s’est amorcée hier, mais ce n’est qu’aujourd’hui que débutent nos visites du fleuve et de ses villages côtiers.
Notre première descente du bateau, devait, selon le « Cahier culturel » de Voyages Lambert « être une excursion à travers le marché flottant, offrant un spectacle étonnant de barques débordantes de denrées alimentaires »… mais de « marché flottant » nous ne verrons point!
Nous pourrons observer à loisir toutefois de nombreux bateaux délabrés, ancrés dans le fleuve, pour tenir lieu d’habitations, dont quelques-uns regroupés donnant ainsi l’impression de village flottant, mais de tout petits villages flottants.
Cette balade sur le fleuve nous amènera à longer une des rives du Mékong… où le spectacle « d’une série de cabanes et de maisons délabrées », précise le guide du Vietnam de National Geographic », est désolant!
Puis, notre navigation nous mènera à descendre sur la terre ferme, dans le village de Cải Bè… pour revoir la fabrication artisanale des galettes de riz, pour découvrir le sentier tenant lieu de rue… qui nous permettra d’atteindre une « cathédrale gothique », le terme « cathédrale gothique » étant également de Voyages Lambert…
Une première excursion où nous aurons l’impression de n’être que des « voyeurs » observant la misère humaine!
Photo ci-dessus : Un art typiquement asiatique… la préparation de galette de riz!
Pour agrandir les photos, il suffit de cliquer sur celles-ci.
N.-B. : Pour regarder le diaporama des photos présentées sur cette page, cliquez sur n’importe laquelle des photos.
Notre trajet en bateau nous menant du « Mékong Prestige » au petit village de Cải Bè s’est étiré sur tout près de 30 minutes.
Il est 8 h 40 lorsque nous descendons de la navette sur la terre ferme.
Notre guide nous mène à travers un dédale de ruelles et nous arrivons dans un étroit passage où il y a quelques ateliers de travail de part et d’autre de la petite rue.
Pour l’heure, nous sommes les seuls touristes.
L’atelier en est un où l’on travaille le bois du jacquier et les noix de coco.
C’est particulièrement délabré!
Photos ci-dessus : Il y a un coq coloré qui se promène librement dans l’atelier.
Photo ci-dessus : Dans la ruelle nous menant aux ateliers, il y a un arbre avec des fruits que nous ne connaissons pas. Martin van Kuilenburg nous informe dans un courriel qu'il s'agit d'un jacquier et de ses fruits : la pomme jaque.
Photos ci-dessus : Il y a aussi de belles fleurs.
Au centre de la pièce servant d’atelier… il y a un grand lit, et tout autour, des outils.
La noix de coco
Un homme ouvre des noix de coco avec une machette! Il nous offre de goûter à la pulpe qui prend place à l’intérieur de la noix.
Hoy, notre guide pour la partie de la croisière au Vietnam, mentionne que « Le Sud du pays est le royaume du cocotier ».
« L’arbre, une sorte de palmier, prend cinq ans pour donner ses premières noix. »
« La noix de coco peut germer lorsque le climat est chaud et humide, ce qui est le cas ici. »
« L’écorce de la noix de coco protège une amande blanchâtre comestible qui prend place à l’intérieur. »
Notre guide ajoute : « Un homme peut décortiquer, à la main, entre 1 000 et 1 200 noix par jour. »
Photos ci-dessus : Amoncellement de restes de noix de coco décortiquées.
« Les fibres sont conservées pour fabriquer des tapis et d’autres objets »… et ce, probablement avec les restes que nous venons de voir.
« La noix contient un liquide blanc rafraîchissant qu’on appelle “eau de coco”. Le terme “lait de coco” étant réservé au liquide blanchâtre extrait de l’amande. »
« Il faut environ une année avant que la noix de coco n’atteigne sa pleine maturité. Nous pouvons alors en faire de l’huile de coco… ou de la soupe pour les cochons. »
« Lorsque l’on ajoute du caramel à l’huile de noix de coco, nous obtenons une mixture idéale pour mariner de la viande. »
« Une noix tombant de l’arbre d’une hauteur de 10 à 12 mètres peut blesser gravement un homme. »
Et Hoy d’ajouter, avant de poursuive notre promenade : « Les feuilles du cocotier font de bons balais. »
Photo ci-dessus : De petits palmiers ajoutent de la verdure à l’endroit… et pourront servir un jour à balayer la place.
Photo ci-dessus : Les responsables de l’atelier font germer de nouveaux cocotiers.
Il y a plusieurs chiens autour de nous… et beaucoup de mauvaises odeurs. Ça colle à nos vêtements.
Photos ci-dessus : Un chien qui tente d’arracher les dernières traces de pulpe d’une écorce de noix de coco.
Photo ci-dessus : L’alcool de riz fabriqué avec du serpent… « Cet alcool est une sorte de viagra pour les hommes », lance Hoy.
Hoy attire notre attention sur un autre atelier, où on fabrique de l’alcool de riz!
Notre guide en profite pour nous indiquer la recette : « Il s’agit de cuire le riz à la vapeur, d’y ajouter de la levure et de laisser fermenter le tout durant trois jours! Puis, il faut distiller trois fois, et ce, afin de diminuer le taux d’alcool… le but étant d’obtenir un alcool titrant à 40 degrés!
Un des nôtres y goûte…
Galettes de riz et riz éclaté
Nous passons devant une pièce où une dame est à cuire des galettes de riz… et à les dérouler pour le séchage, une opération que nous avons déjà vue à quelques reprises depuis notre arrivée au Vietnam.
Photos ci-dessus : Une Vietnamienne cuisant les galettes de riz.
L’atelier de cuisson des galettes de riz débouche sur une grande salle où il y a des tables et des chaises.
Étant donné la présence de nombreux chiens, je n’entre pas, et ce, même si l’endroit est à aires ouvertes.
Tout le tour de la grande boutique-restaurant, il y a de drôles de fruits ou de légumes qui poussent.
Photo ci-dessus : Du maïs vietnamien? Non, des régimes de mini-bananes. Merci Gisèle.
Photos ci-dessus : Des durians peut-être?
Je passe devant une cage en broche… où il y a deux gros serpents vivants… empilés l’un sur l’autre!
Si nous étions les seuls touristes en arrivant ici tantôt, maintenant il y a foule. En fait, il y a plusieurs autres groupes comme nous, dont le groupe “Vert” de notre bateau.
Le guide d’un des groupes de touristes s’approche de la cage, l’ouvre et sort un des deux serpents.
“Il s’agit d’un python”, dit-il. “Ce n’est pas un serpent venimeux, mais il peut facilement étouffer un homme!”, ajoute-t-il.
Photo ci-dessus : Un python posé sur les épaules d’un visiteur!
À l’intérieur, Céline et le reste du groupe regardent une dame qui s’emploie à faire éclater du riz.
C’est de là que vient la mauvaise odeur que nous avons évoquée ci-dessus, me confiera Céline à sa sortie du local.
Hoy explique le processus : “On décortique le riz, on le met dans le tamis et on le plonge dans le sable noir… et ça éclate.”
“Puis, on le passe dans deux autres tamis pour enlever le sable.”
“En ajoutant du caramel, précise-t-il, on en fait des gâteaux de riz soufflé!”
Dans une des sections de la salle, il y a des tables et des chaises, c’est le coin restaurant en fait, les membres de notre groupe sont invités à s’y asseoir et à goûter au riz soufflé. Pour accompagner la dégustation, de jeunes filles servent le thé! »
À l’intérieur, il y a aussi un comptoir où l’on vend plusieurs trucs pour touristes. Quelques membres de notre groupe s’y arrêtent pour « magasiner »!
Céline, quant à elle, sort et vient me rejoindre et nous attendons le groupe dans la ruelle!
De nombreuses vendeuses s’approchent de nous pour nous offrir toutes sortes de produits. Elles sont particulièrement insistantes.
Photos ci-dessus : Une des vendeuses itinérantes rencontrées sur la rue.
En route pour la cathédrale
Finalement, nos compagnons et compagnes de voyage sortent du petit magasin-restaurant et nous reprenons notre promenade à 9 h 55.
Nous croisons un petit petit « bazar », un dépanneur selon Hoi.
La rue est cahoteuse, à demi asphaltée. Il y a beaucoup de roches… et de déchets.
Pour la majorité des maisons devant lesquelles nous passons, les portes sont toutes grandes ouvertes… et nous voyons les habitants vaquer à leurs occupations.
Certaines maisons sont mieux construites, en pierres ou en briques… Celles-là ne sont pas en bordure du fleuve, elles sont plutôt sur le côté intérieur des terres.
Photos ci-dessus : Les maisons plus récentes… et plus jolies, se dressent la plupart du temps derrière des grilles, de magnifiques grilles comme celles-ci qui sont surmontées de sculptures de chien en porcelaine.
Photo ci-dessus : Nous croisons un magnifique bougainvillier.
D’autres maisons, en bois et en tôle, sont construites à demi sur la terre ferme et à demi dans l’eau, sur pilotis.
Photo ci-dessus : Voici le corridor menant à une des « maisons », plutôt une cabane prenant place en partie dans l’eau et en partie sur les berges.
Plusieurs sont de guingois. Hoy mentionne qu’il est fréquent qu’elles s’effondrent dans l’eau. Nous n’en sommes absolument pas étonnés!
Église catholique de Cải Bè
Nous arrivons devant l’église que nous avons aperçue de notre navette sur le fleuve.
Photo ci-dessus : « Voici l’église catholique de Cải Bè, nous lance notre guide. Elle a été fondée par Adolphe Keller, un prêtre allemand. Elle a été construite entre 1929 à 1932. »
L’église affiche un style architectural romain. Elle est construite en béton armé. La façade de l’église, les portes, les fenêtres sont ornées de motifs décoratifs en reliefs sculptés méticuleusement.
Photo ci-dessus : La façade affiche de magnifiques décorations.
Le clocher est décoré de petites tours, dont quatre ont été coulées en France en 1931 en utilisant la technologie la plus avancée de l’époque.
« Cette paroisse catholique a été fondée en 1869. »
« Aujourd’hui, cette communauté compte environ 8 000 fidèles. On y célèbre une messe chaque jour. »
Photos ci-dessus : À l’extérieur, d’un côté, une colline de pierres a été dressée pour abriter une statue de la Vierge Marie.
Photo ci-dessus : De l’autre, prend place un calvaire.
Photos ci-dessus : Un monument où l’on peut admirer une belle statue.
Nous y entrons.
Photos ci-dessus : L’église est sobre, mais elle affiche un beau vitrail au-dessus de l’autel.
Assez curieusement, il y a des rideaux jaunes en tissus qui sont pendus aux fenêtres.
Les murs, le plafond et les colonnes sont peints en blanc.
Photos ci-dessus : Le maître-autel est superbe.
L’église abrite aussi la tombe de Tran Ba Loc, l’ancien propriétaire du district Cai Be.
Sur Internet, de nombreux touristes ont indiqué que l’église Cái Bè est la plus belle église de tout le Sud-Ouest du Vietnam.
Photo ci-dessus : Une des chapelles latérales.
Photos ci-dessus : Une statue et une icône magnifique.
Hoy attire notre attention sur la présence des cerfs-souris dans l’église… mais il était déjà trop tard, nous ne les avons pas vus!
Retour vers la navette… puis vers le bateau
Nous revenons vers la navette… qui est maintenant amarrée tout près de l’église.
Nous embarquons et reprenons notre navigation sur les berges du fleuve Mékong… où nous pouvons voir et revoir les nombreuses habitations construites tout au bord de l’eau!
Photos ci-dessus : Les berges du fleuve Mékong à Cải Bè sont une suite sans fin de maisons et de cabanes.
Commande de poivre
Hoy profite du trajet de retour pour distribuer les sachets de poivre que les membres du groupe ont commandé… de sa grand-mère!
Quant à nous, il nous remet deux sachets de 200 gr de poivre noir et un sachet de 100 gr de poivre blanc, le tout pour 19 $ É.-U.
Selon une de nos compagnes de voyage, Hoy distribue maintenant son poivre, car il n’a certes pas le droit de nous le vendre sur le bateau.
Photo ci-dessus : Nous avons beau être au milieu de la campagne vietnamienne, des tours de communication pour téléphones cellulaires sont tout de même visibles.
Nous arrivons au Mékong Prestige où l’on nous accueille à bord en nous offrant un jus de fruits frais et une débarbouillette mouillée pour nous rafraîchir. Gentille attention.
Nous remettons nos cartes d’embarquement ainsi que nos gilets de sauvetage.
Nous revenons à notre cabine, où les vêtements que nous avions laissés ce matin pour être lavés… sont déjà de retour, propres! (14 $ É.-U.)
Après une petite pause, nous remontons sur le pont Soleil…
C’est malheureusement impossible de dire que le paysage est beau.
En effet, il n’y a que des barges transportant du sable, des jacinthes d’eau et des déchets qui dérivent et des pelles mécaniques qui plongent sans relâche dans le Mékong pour remonter des tonnes de vase.
Hoy nous expliquera plus tard que l’on drague le fond du Mékong pour en extraire du sable qui sera transporté à Saigon pour des travaux de construction.
Nous avons lu sur Internet que les Chinois caressent le projet controversé de draguer tout le lit du Mékong… pour faire naviguer de plus importants cargos!
Notre bateau lève l’ancre.
Nous nous installons sur des chaises transats du pont soleil et savourons une bière fraîche et une bouteille d’eau.
Puis, nous revenons à la cabine et nous nous préparons pour le dîner qui sera servi à compter de 12 h 30.
Ce midi, soupe et salade provenant du buffet et assiette principale, filet de tilapia pour moi et thad pai au poulet pour Céline, servis à la table.
Le tout accompagné de vin blanc et rouge.
À suivre
Promenade dans la ville de Sa Đéc… visite de la maison du Chinois, celle de "l'Amant" du roman de Marguerite Duras, et du marché public de la ville!
Photo ci-dessus : Une marchande vietnamienne en plein travail.
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