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Traversée de Tân Châu en cyclo-tire, fabriques de soie et de nattes, puis promenade! (1re partie)

Texte, recherches et photos de Céline et Jacques Lanciault

Voici le 29e d’une longue série de reportages relatifs à notre périple au Vietnam et au Cambodge, un voyage réalisé en novembre 2019

Fabrique de nattes, Tân Châu, Vietnam

Tân Châu, Vietnam, samedi 16 novembre 2019 — Un très court trajet sur le Mékong nous amène de notre bateau, le Mékong Prestige, à Tân Châu, une ville typique d’Asie. Comme l’ensemble des villes de cette région, elle est surtout réputée pour sa production de soie de qualité.

Dès notre descente de la navette, chacun des voyageurs de notre groupe grimpe sur un cyclo-tire… qui nous mènera, coup sur coup, à une fabrique de soie, en fait une véritable usine de métiers à tisser, puis à une fabrique de nattes!

Deux visites qui nous rappelleront comment travaillaient les gens dans les « manufactures » de vêtements du Québec au début du XXe siècle!

Suivra une belle balade dans la campagne du delta du Mékong… sur un chemin rocailleux, puis navigant sur un des canaux menant au fleuve!

Photo ci-dessus : Accroupie à la manière vietnamienne, une ouvrière d’une fabrique de nattes est à rouler les produits fraîchement tissés, prêts à prendre place sur les étals pour le plus grand plaisir des futurs clients!

Pour agrandir les photos, il suffit de cliquer sur celles-ci.

N.-B. : Pour regarder le diaporama des photos présentées sur cette page, cliquez sur n’importe laquelle des photos.

Autre réveil aux aurores (5 h 45) sur le fleuve Mékong ce matin! Une situation normale en fait, puisque notre expédition vers la ville de Tân Châu lève l’ancre à 7 h 45.

À notre réveil, le ciel est couvert de nuages… où est-ce plutôt le smog de Hô Chi Minh-Ville qui nous poursuit jusqu’ici?

Nous montons au restaurant du bateau pour le petit-déjeuner buffet dès l’ouverture. Nous sommes les premiers voyageurs ce matin! Grand service. Tout est délicieux.

Au terme du repas, nous revenons à notre cabine, histoire de récupérer notre attirail de touristes! Puis dès 7 h 45, nous sommes sur le quai d’embarquement pour grimper dans la navette… après avoir pris nos cartes de désembarquement, évidemment!

Ce matin, température incertaine oblige, Céline prend avec elle un des « K-Way » mis à notre disposition par le « Mékong Prestige ».

La navette qui nous conduira à terre est différente de celle d’hier. Elle est plus grande et plus large, nous disposons de plus d’espace.

Fleuve Mékong, Vietnam

Fleuve Mékong, Vietnam

Photos ci-dessus : Nous voilà, Céline et moi, prêts à flotter dans le Mékong… au cas où!

La navette commence sa glissade sur les eaux brunes du fleuve. Contrairement à hier, ici le Mékong est beaucoup plus large.

Fleuve Mékong, Vietnam

Photo ci-dessus : En cours de route nous croisons un « ferry » qui relie les deux rives du fleuve Mékong.

« Tân Châu, nous informe notre guide pour la section Vietnam de la croisière, est une ville de 175 km carrés qui compte sur une population d’un peu plus de 200 000 habitants. »

Nous arrivons rapidement au débarcadère et à peine avons-nous fait quelques pas sur le sol que nous nous retrouvons au milieu d’un rassemblement de conducteurs de cyclo-tire… s’arrachant littéralement notre clientèle.

Tân Châu, Vietnam

Tân Châu, Vietnam

Photos ci-dessus : Céline est tout sourire dans son cyclo-tire… Remarquons également qu’elle est bien branchée sur son bidule pour ne rien perdre des informations que nous transmets notre guide Hoy.

« Une balade en cyclo-tire, lance justement notre guide, nous permettra de mieux nous imprégner de l’ambiance du village! »

Le cyclo-tire est le modèle le plus élémentaire du rickshaw. Au contraire du cyclo-pousse, où le cycliste est derrière le passager, sur le cyclo-tire, celui qui pédale est à l’avant du tricycle.

Ça roule très vite… et nous n’avons rien ou presque pour nous tenir.

Encore une fois, nous regrettons de ne pas avoir conservé les masques que notre accompagnatrice de Voyages Lambert, Krystyna Wozniak, nous avait remis à Hanoi!

Toutefois, le trajet est court. Nous descendons dix minutes plus tard devant la fabrique de soie.

Tân Châu, Vietnam

Tân Châu, Vietnam

Photos ci-dessus : Me voici qui arrive et qui descends du cyclo-tire… Merci à Gisèle pour les photos.

Tân Châu, Vietnam

Photo ci-dessus : Devant la fabrique de soie, une plante aux belles fleurs!

Une fabrique de soie… industrielle
Nous entrons et prenons place dans une salle où il y a deux gros métiers à tisser au mur.

Fabrique de soie, Tân Châu, Vietnam

Photo ci-dessus : Deux gros métiers à tisser et une petite table où prendra place notre guide pour nous expliquer le processus de production de la soie.

« L’activité touristique principale à Tân Châu, précise Hoy, est bien sûr la visite des fabriques de soie, puisque ce sont elles qui font la renommée de cette région. »

« La soie produite ici provient des vers à soie de leur propre sériciculture, sur leurs plantations de mûriers. Elle se caractérise par une coloration naturelle. »

« Cette production est réalisée par les habitants du village à partir d’une plante locale, le Diospyros Mollis, qui offre à la soie une couleur noire, typique de la région. Une des qualités de cette soie est d’être surtout très résistante. »

Fabrique de soie, Tân Châu, Vietnam

Fabrique de soie, Tân Châu, Vietnam

Photos ci-dessus : Notre guide, Hoy, nous expliquant la production de la soie.

« Chez les artisans de Tân Châu, les techniques d’élevage et de production de la soie sont transmises de génération en génération. D’ailleurs, la dame, propriétaire de l’usine qui nous accueille représente la troisième génération de sa famille de producteurs de soie. »

Fabrique de soie, Tân Châu, Vietnam

Photo ci-dessus : Outre les membres de notre groupe, le mari de la propriétaire de la fabrique et leur jeune garçon assistent à la mini-conférence de notre guide.

« Le ver à soie, poursuit Hoy, mange des feuilles de mûrier hachées. Les gros vers à soie mangent les grosses feuilles, mais jamais les tiges. Ils mangent 24 heures sur 24. »

« Le ver à soie est doté d’une courte durée de vie, en moyenne six semaines. Durant son cycle, il se mue quatre fois, la première fois à 4 jours, puis au 11e, au 17e et au 25e jour. »

« En fin de maturité les chenilles peuvent atteindre 6 à 8 cm de long. Leur poids s’est multiplié par 10 000 en un mois passant à 4 ou 5 grammes. »

« Après leurs quatre mues, ils deviennent enfin adultes et ils cessent alors de manger et de dormir. »

« Ils sont soit blanc soit jaune. »

Et comme on nous a déjà mentionné plus tôt dans le voyage, un cocon donne entre 800 et 1 200 mètres de fil.

« On le met dans de l’eau tiède et on commence à filer. Puis on catégorise les fils de soie. »

« C’est Joseph Marie Charles dit Jacquard (1752-1834), un Français de Lyon, qui est l’inventeur du métier à tisser mécanique programmable. On le nomme d’ailleurs “le métier Jacquard”. »

Nous regardons le jeune garçon de la famille, âgé de 6 ou 7 ans, mettre en marche le métier à tisser pour une démonstration.

« La vraie soie, souligne Hoy, brille sous le soleil, tandis que la soie synthétique ne brille que sous les néons. »

« Ici, on fabrique les deux types de soie. »

Nous entrons dans l’usine où il y a 80 machines à tisser en action. Le bruit est infernal!

Fabrique de soie, Tân Châu, Vietnam

Photo ci-dessus : Une grande quantité de métiers à tisser sont en marche dans l’usine.

Nous déambulons entre les machines.

Fabrique de soie, Tân Châu, Vietnam

Photo ci-dessus : Les cartes perforées qui donnent les motifs au tissage.

Fabrique de soie, Tân Châu, Vietnam

Photo ci-dessus : Les douilles pour le fil.

Fabrique de soie, Tân Châu, Vietnam

Photo ci-dessus : Un travailleur assis en tailleur sur sa machine. Il est à manipuler les fils pour les relier ensemble.

Nous sortons de l’usine… et passons devant la cuisine de la famille, elle qui vit dans cette usine.

Nous terminons en passant par la boutique… où Céline en profite pour acheter une blouse et un foulard.

Fabrique de nattes de jonc
Nous sortons et regrimpons sur un cyclo-tire pour filer en direction de la fabrique de nattes.

Lorsque nous sortons, nous constatons qu’il y a déjà un autre groupe qui attend notre départ pour entrer! Partout sur la rue, nous croisons d’autres groupes de touristes! C’est assez surprenant, car le village est surtout accessible par le Mékong.

Le trajet pour atteindre la fabrique de nattes est plus long que celui qui nous a mené à la soierie. Il nous faut environ une quinzaine de minutes pour y arriver.

Tân Châu, Vietnam

Photo ci-dessus : Céline prend place dans le cyclo-tire devant le mien.

Dès notre arrivée, à la fabrique de nattes, Hoy reprend la parole et nous dit : « Une autre activité artisanale non dénuée d’intérêt ici à Tân Châu est la fabrication de nattes. »

« Il s’agit d’une activité purement artisanale. Ici, on confectionne les nattes avec des feuilles de palmier ou avec des feuilles de jonc. Elles vont servir à couvrir les planchers ou à revêtir les murs des pièces d’habitations. »

« C’est un article traditionnel dans beaucoup de pays orientaux, qui remplace souvent les fauteuils, les chaises ou les lits. »

Nous entrons où l’on tisse des nattes.

Fabrique de nattes, Tân Châu, Vietnam

Fabrique de nattes, Tân Châu, Vietnam

Photos ci-dessus : Plusieurs ouvrières sont à l’œuvre sur des machines.

« Ici, les ouvrières sont payées à la pièce », affirme notre guide.

« Le tissage de nattes a commencé dans le nord du Vietnam, grâce aux immigrants. »

« On cultive le jonc dans les rizières où ailleurs. C’est une plante qui pousse comme de la mauvaise herbe, très rapidement. Elles poussent en cinq mois! »

« On les coupe, sans endommager la racine, ce qui permet à la plante de repousser dans l’eau… avec un peu d’engrais. »

Fabrique de nattes, Tân Châu, Vietnam

Photo ci-dessus : Une ouvrière ramasse la matière première pour la fabrication de nattes.

« On tisse les nattes à la main ou à la machine. »

« À la machine, l’opération requiert deux personnes. Il faut environ une heure et demie pour tisser une natte de 2 mètres sur 3 mètres. »

« La natte n’est pas dispendieuse et elle peut être teinte avec des colorants chimiques. »

« Il est même possible d’y ajouter des symboles en les fabriquant. Ce fut très populaire un temps pour les mariages. »

« On utilise les nattes pour tout… recouvrir le ciment, le bois, le lit, etc. »

« Souvent, elles peuvent servir de tapis sur la plage. Elles se roulent et nous pouvons les attacher pour les transporter facilement. »

« Plus la natte est lourde, plus elle est tissée serrée et plus elle est de qualité. »

Fabrique de nattes, Tân Châu, Vietnam

Photo ci-dessus : Tout au fonds de la fabrique, les nattes terminées sont apportées et une ouvrière les prépare pour la vente.

Au terme de son petit laïus, Hoy nous mène dans la boutique de la fabrique… mais nous n’avons que peu d’intérêt pour ce type de produit.

Fabrique de nattes, Tân Châu, Vietnam

Photo ci-dessus : À l’extérieur de la fabrique, des plantes grimpent sur un treillis… affichant de belles fleurs.

Fabrique de nattes, Tân Châu, Vietnam

Photo ci-dessus : Une plante éléphant, comme nous avions, Céline et moi, dans notre premier appartement… en 1975!

Retour vers le bateau
Lorsque tous les membres du groupe sont sortis de la boutique, nous entreprenons une promenade qui va nous mener à un petit quai où nous allons reprendre notre bateau.

De grandes nattes vertes ou rouges sont à sécher pendues à une corde.

Il y a des chiens, des coqs et des poules partout en liberté.

Nous sommes vraiment à la campagne.

Tân Châu, Vietnam

Tân Châu, Vietnam

Photos ci-dessus : En cours de route, nous passons devant un champ de fleurs de lotus.

Tân Châu, Vietnam

Tân Châu, Vietnam

Tân Châu, Vietnam

Photos ci-dessus : Puis, nous croisons un jardin où l’on semble cultiver une plante potagère ressemblant au concombre. « Il s’agit d’une plantation de luffa », nous indique notre guide.

Les maisons sont sur pilotis… ce qui laisse une belle place pour le rangement… ou pour installer un hamac et se reposer!

Il y a beaucoup d’enfants, car il n’y a pas d’école aujourd’hui, samedi.

Nous entendons un animal qui semble crier… « C’est un chien hurleur », nous indique Hoy.

Finalement, à 10 heures, nous arrivons sur les berges de la rivière, où il y a un tout petit quai, mais notre bateau n’y est pas.

Tân Châu, Vietnam

Tân Châu, Vietnam

Photos ci-dessus : Au petit quai où nous attendons notre navette, deux barques sont amarrées.

Quelque dix minutes plus tard, un bateau arrive. Il est beaucoup plus petit que celui que nous avons pris ce matin, mais nous embarquons tous.

À suivre
Promenade sur les canaux et sur les chemins rocailleurs du village de Tân Châu.

Tân Châu, Vietnam

Photo ci-dessus : Un baigneur dans une eau plutôt brunâtre… Il est vrai que notre guide nous a mentionné que les gens d’ici avec un estomac en béton. Mais, pour se baigner dans cette eau, c’est certainement une constitution en béton qu’il faut avoir.

Pour lire nos autres textes portant sur notre périple au Vietnam et au Cambodge, cliquez sur le lien suivant : Vietnam

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