Avr/200
Les horreurs commises par les Khmers rouges racontées au Musée du génocide de Tuol Sleng!
Texte, recherches et photos de Céline et Jacques Lanciault
Voici le 34e d’une longue série de reportages relatifs à notre périple au Vietnam et au Cambodge, un voyage réalisé en novembre 2019
Phnom Penh, Cambodge, dimanche 17 novembre 2019 — En matinée, pendant et au terme de nos explorations du Palais Royal de Phnom Penh et du Musée national du Cambodge, Chamrouen, notre guide pour la partie cambodgienne de la croisière sur le Mékong, nous a prévenus que notre visite de l’après-midi serait difficile, même très difficile.
Et elle l’a été… bien plus encore que nous aurions pu l’imaginer!
Nous sommes ressortis abasourdis et dégoûtés par les horreurs perpétrées à travers tout le Cambodge pendant les quatre années où Pol Pot et les Khmers rouges ont été au pouvoir, soit de 1975 à 1979!
Le « Musée du génocide de Tuol Sleng », qui prend place dans l’ancienne prison S-21 installée dans un lycée sis en plein cœur de Phnom Penh, où Pol Pot et ses sbires ont torturé et exécuté les « ennemis » du régime des Khmers rouges, a été le théâtre d’atrocités hors du commun…
Mais ces tortures et ces meurtres, que notre guide estime à plus de 3,5 millions, n’ont pas été commis que dans cette prison, en fait ils l’ont été aussi un peu partout au Cambodge.
Et ce qui dépasse l’entendement… est que ces actes n’ont, dans bien des cas, jamais été sanctionnés ou presque.
Photo ci-dessus : Le « Mémorial Séra », du nom de l’artiste franco-cambodgien qui l’a réalisé, a été érigée en hommage aux victimes des évacuations forcées sous le régime des Khmers rouges.
Pour agrandir les photos, il suffit de cliquer sur celles-ci.
N.-B. : Pour regarder le diaporama des photos présentées sur cette page, cliquez sur n’importe laquelle des photos.
Après le dîner sur le Mékong Prestige, à 14 h 30, nous redescendons et quittons le bateau pour regrimper dans l’autocar qui nous amènera à la « Prison de sécurité S21 », appelée communément « Prison S21 ».
Aujourd’hui, la prison a fait place au « Musée du génocide de Tuol Sleng ».
« Le nom de Tuol Sleng, nous apprend l’encyclopédie libre Wikipédia est celui de l’école primaire adjacente au lycée et dans lequel une partie de la prison fut installée. »
Lorsque le car prend la route, nous constatons que quelques membres du groupe ont décidé de s’abstenir de cette visite…
Notre guide nous rappelle une information qu’il nous a déjà transmise en matinée : « Au début de la guerre, la population du Cambodge était de 7 millions d’habitants! Trois millions et demi d’entre eux ont été tués durant le passage de Pol Pot et des Khmers rouges au pouvoir entre 1975 et 1979. »
« C’est presque 50 % de la population du pays. Mon père, mes grands-parents, des oncles, des tantes, des cousins et cousines sont du lot. »
« Les livres d’histoire, ajoute-t-il, considèrent parmi les plus grands meurtriers du XXe siècle : Staline qui aurait tué 42 millions de personnes, Mao Tsé-toung quelque 33 millions, Adolf Hitler 26 millions et Lénine 20 millions. »
« Le Cambodge est considéré comme le huitième pays où un conflit a fait le plus de morts. Personnellement, je crois que Pol Pot et le Cambodge devraient occuper le premier rang de ce triste classement, car ici c’est 50 % de la population qui a été décimée. »
« Et pourtant, les Khmers rouges n’ont gouverné le pays que durant quatre ans. »
Chamrouen se questionne tout haut : « Pourquoi la France, qui est intervenue une semaine après le début des problèmes en Lybie en 2011, n’est pas intervenue au Cambodge entre 1975 et 1979? »
« Probablement, avance-t-il comme réponse, parce que les paysans sont sans intérêt pour les grandes puissances. »
« Le Vietnam a libéré le Cambodge de quatre années d’enfer… puis il a occupé le Cambodge pendant les dix années suivantes! »
« Et ce, précise-t-il, parce que Hồ Chí Minh voulait créer un grand Vietnam composé des territoires du Vietnam, du Cambodge et du Laos. »
Nos lectures préparatoires au voyage nous ont permis d’apprendre que tout a véritablement commencé le 18 mars 1970, lorsque le roi Norodom Sihanouk a été renversé, alors qu’il était en France pour raison médicale dira-t-il. Il restera alors en exil.
La nouvelle équipe au pouvoir a proclamé l’abolition de la monarchie et a rebaptisé le pays « République khmère ».
C’est avec l’aide des Nord-Vietnamiens que la guérilla des Khmers rouges, un nom que le roi Sihanouk leur avait donné lorsqu’il était au pouvoir, prend de l’ampleur.
Pol Pot et Ieng Sary prennent en main les nouvelles recrues venues de Hanoï et les intègrent dans les forces de l’Armée révolutionnaire du Kampuchéa, dirigée en sous-main par le Parti communiste du Kampuchéa.
Le 1er janvier 1975, l’armée des Khmers rouges lance l’offensive finale. En 117 jours, elle va se rendre maître du pays, alors que le régime de Saïgon est en train de s’effondrer à la suite de l’offensive nord-vietnamienne de mars 1975. Phnom Penh est assiégée par les Khmers rouges et le 17 avril, ceux-ci entrent dans Phnom Penh.
Immédiatement après la victoire, les Khmers rouges ordonnent l’évacuation de toutes les villes, dont les habitants sont « invités » à travailler parmi les paysans, à la campagne. Cet exode forcé fait des centaines de milliers de nouvelles victimes. Tout ce qui pouvait évoquer la civilisation urbaine, industries, hôpitaux, écoles, administrations, est anéanti.
Et Chamrouen de poursuivre : « Entre 1970 et 1973, les États-Unis ont bombardé le Cambodge dans le but de détruire la piste Hô Chi Minh ! Ces bombardements ont coûté la vie à quelque 750 000 Cambodgiens. »
« Ma sœur porte encore les traces de fragments de bombes qui l’ont atteinte au dos. »
« Lorsque le roi est revenu au pays, Pol Pot, Saloth Sâr de son vrai nom, le confine à son palais Royal. »
« Sous le régime des Khmers rouges, lance notre guide, même les relations amoureuses étaient interdites. Les mariages étaient forcés et de grands mariages de groupe, pouvant parfois aller jusqu’à 300 mariages en même temps, étaient organisés… mais sans aucune festivité. »
Nous descendons de l’autocar à 15 heures, nous sommes devant le « Musée du génocide de Tuol Sleng »!
Photos ci-dessus : La première vue que nous avons sur l’édifice qui fut jadis la « Prison S21 ».
Chamrouen nous mène tout d’abord dans un jardin. Il a encore beaucoup à nous raconter avant que nous entrions.
Au centre du jardin, il y a un monument composé d’une colonne surmontée d’un homme qui semble être en chute.
Nos recherches nous ont permis de mettre un nom sur le monument! Il s’agit du « Mémorial Séra » qui a été érigé en hommage aux victimes des évacuations forcées sous les Khmers rouges.
Mais, son auteur, l’artiste franco-khmer Phoussera Ing (1961 - ), dit Séra, n’a pas réalisé son œuvre pour le musée.
Il a réalisé sa sculpture de bronze pour qu’elle soit installée en face de l’Ambassade de France au Cambodge, un lieu qui comptait beaucoup pour l’artiste, car c’était là qu’il avait vu son père pour la dernière fois, lui qui fut tué en 1978…
Mais, malgré le désaccord de l’artiste, le monument a été déplacé et installé dans la cour du Musée du génocide de Tuol Sleng.
Photos ci-dessus : Lors de l’inauguration du monument, le 7 décembre 2017, l’artiste, Phoussera Ing, expliqua « que la position de la statue évoque la bascule dans laquelle entra Phnom Penh le 17 avril 1975 à l’arrivée des Khmers rouges. Tout changea en une seconde. La position des jambes montre le déplacement des foules contraintes à quitter leur vie. Le corps semblant lacéré porte la souffrance et la torture en lui. Et les mains prient. »
« Le musée, nous dit Chamrouen, prend place dans un ancien lycée composé de quatre bâtiments construits en 1955. Au centre prenait place le bureau du directeur. »
« En avril 1975, quand les Khmers rouges ont pris Phnom Penh, ils ont capturé de nombreux fonctionnaires et des intellectuels du régime. Comme ils n’avaient pas de prison à leur disposition, ils ont jeté leur dévolu sur ce lycée le transformant en prison. »
« Sa reconstruction débuta avec l’installation de barbelés à chacune des fenêtres du bâtiment… où les prisonniers qui tentaient de s’évader étaient électrifiés. Les salles de classe furent aussi transformées en chambres de torture et en cellules pour les prisonniers. »
« Au départ, ils ont détenu des intellectuels, des étrangers et des gens de la minorité Cham. »
« Entre 1 000 et 1 500 prisonniers étaient détenus ici en même temps. »
« Étant donné que les prisonniers étaient torturés jusqu’à ce que mort s’ensuive et ne voulant laisser aucune trace, les Khmers rouges ont décidé de brûler les corps. »
« Lors de la libération de Phnom Penh par les Vietnamiens, le chef de la prison, un ancien professeur de mathématiques, a commencé à brûler les archives de la prison. Seulement quelques photos ont été retrouvées. »
« Les familles des Cambodgiens disparus voulaient pourtant savoir si leurs proches étaient passés par ici, mais il n’y avait plus de preuves ou presque. »
« Il y aurait eu 20 000 emprisonnements ici… et pourtant au moment de la libération, seulement sept adultes et quatre enfants ont été rescapés. »
« Les Vietnamiens ont trouvé une fosse commune derrière le bâtiment. Depuis, des maisons ont été construites sur ces fosses. »
« De 1976 à 1979, comme il manquait de places pour tuer tous les prisonniers, ils ont construit, à 17 km d’ici, un centre d’exécution. »
« Durant cette période, les Khmers rouges ont opéré 176 prisons comme celle-ci! »
« Les prisonniers restaient en prison un maximum de trois semaines avant d’être exécutés, et ce, après s’être supposément confessés de leurs liens avec le KGB ou la CIA. Ils finissaient tous par avouer n’importe quoi pour mettre fin à leur torture. »
« Parmi les 20 000 victimes, il y a eu 2 000 enfants… et 3 000 femmes violées jusqu’à leur mort », laisse entendre Chamrouen.
Notre guide attire notre attention sur une allée où il y a des monuments blancs au sol.
« Il s’agit des tombes des 14 dernières victimes de la prison S-21, tuées juste avant que les Khmers rouges ne fuient la ville. Les cadavres ont été retrouvés par les troupes de l’armée de libération. Leurs dépouilles ont été enterrées dans la cour. »
Photo ci-dessus : Les tombes symboliques des 14 dernières victimes de la prison S-21!
« Les Khmers rouges étaient de jeunes soldats facilement malléables et sans aucune éducation. »
« Pour eux, la torture était un jeu. Un de leurs jeux favoris était de lancer les bébés dans les airs… et de les tirer en vol… devant les yeux de leurs mères. »
Chamrouen nous raconte comment était sa vie à lui à cette époque!
« J’étais enfant à cette époque », dit-il. « Mais, je travaillais déjà comme un adulte. J’étais aux champs de 8 heures à 22 heures tous les jours. »
« Je fumais, même si je n’avais que neuf ans. C’était essentiel, car la fumée éloignait les moustiques. »
« Nous nous couvrions la tête de boue pour nous protéger tant du soleil que des moustiques! »
« Les rations de nourriture étaient très limitées. Nous avions droit à un kilo de riz pour 150 personnes. Nous mangions tout ce qui était vivant : des insectes, des sangsues, des rats, etc. Beaucoup sont morts de faim. »
« L’enfer et le paradis existent sur terre clament les Cambodgiens », lance notre guide.
« Un mois avant la chute des Khmers rouges, certains d’entre eux sont allés au Vietnam pour demander leur aide afin de libérer le pays. Devant tant d’horreurs, ils avaient finalement retourné leur veste. »
Nous entrons.
Dans la première pièce que nous voyons, en fait une petite cellule, il y a un lit en fer et nous voyons les attaches et les anneaux pour attacher les pieds du détenu.
Photos ci-dessus : La première cellule dans laquelle nous entrons.
« Dans chaque cellule comme celle-ci, il y avait 50 personnes avec des fers aux pieds. »
Photo ci-dessus : Dans une autre cellule, toujours un lit avec des attaches et le bureau du soldat qui menait l’interrogatoire.
Il y a de nombreuses photos affichées sur les murs où l’on voit de soldats tenant des outils de torture.
Nous sortons pour voir une immense potence…
Photo ci-dessus : Un panneau affiche une gigantesque photo représentant les 4 enfants trouvés vivants par les soldats vietnamiens lors de la libération.
Photos ci-dessus : Une potence… et une affiche expliquant son fonctionnement.
« Le chef de la prison a été jugé et condamné à la prison à vie. Beaucoup d’autres ont été arrêtés et soit ils sont morts, soit ils n’ont pas encore été jugés ».
Nous entrons dans un autre bâtiment.
Dans une salle, il y a des uniformes de Khmers rouges, tout noirs… Il y a aussi des foulards banc et rouge carrelés, des « krama », comme nous avons mentionné dans notre dernier texte.
Il y a des photos de jeunes soldats, tant garçons que filles, des jeunes qui semblent avoir à peine 16 ou 17 ans. Ils portent tous une casquette de Mao.
Photo ci-dessus : Une autre cellule, mais vraiment toute petite.
« Une cellule pour une personne mesurait 2 mètres carrés. »
« Il n’y avait aucun contact entre les prisonniers, c’était interdit sous peine de sévères corrections. »
« Les soldats arrosaient les prisonniers avec de grands jets d’eau… aux trois jours. »
Nous arrivons dans une autre salle où il y a des photos des victimes.
Photo ci-dessus : Des photos de victimes retrouvées dans les quelques boîtes d’archives restantes.
Un bâtiment est dédié aux femmes et aux enfants. Notre guide attire notre attention sur les barbelés aux fenêtres et aux balcons. « C’était pour empêcher que ces femmes ne sautent en bas pour se suicider. »
« Après la libération, certains bourreaux ont été exécutés par des citoyens cambodgiens voulant se venger… mais la plupart, nous indique notre guide, ont été pardonnés, car selon la religion bouddhiste on doit laisser les meurtriers porter leur karma. »
« Ainsi, de nombreux soldats khmers rouges sont encore vivants et libres! Et ils côtoient tous les jours des parents de leurs victimes! »
Nous voyons une série de cellules destinées à des prisonnières. Dans chacune d’elles, il y a une boîte de fer pour les besoins… et évidemment des chaînes pour les attacher.
Le dernier bâtiment est celui où sont exposés les instruments de torture… Il y a aussi des dessins et des photos représentant des tortures réalisées sur place.
C’en est trop, nous sortons. Dehors, l’air est lourd et suffocant. Nous sommes chavirés!
Photo ci-dessus : En 2015, un monument commémoratif a été érigé en mémoire des victimes qui ont péri dans l’enceinte de S-21. Ce monument non religieux comprend les noms de toutes les victimes connues, gravés dans le marbre noir. Le mémorial est devenu un lieu de souvenir pour les Cambodgiens qui ont perdu des êtres chers dans ces crimes de masse.
Photo ci-dessus : Et voici une photo retrouvée sur Internet montrant le mémorial du haut des airs.
Photo ci-dessus : Une photo est exposée à l’extérieur des bâtiments. On y voit, les gens revenant vers Phnom Penh après la libération!
Finalement, le groupe sort et nous rejoint. Il est 16 h 45. Nous nous rendons au car où des policiers encerclent notre véhicule afin que nous puissions monter de façon sécuritaire.
Même si nous faisons route vers un autre site touristique de Phnom Penh, Chamrouen continue sur sa lancée relative aux Khmers rouges… qui, selon lui, tirent aujourd’hui encore les ficelles de la politique cambodgienne!
« Lors de la libération, les Khmers rouges se sont repliés à la frontière du Cambodge et de la Thaïlande, gardant le contrôle sur quand même 10 % du territoire du pays. Ils ont continué à mener une guérilla contre les nouveaux dirigeants du Cambodge. »
« Le tout aurait dû prendre fin le 23 octobre 1991, lors de la signature des “Accords de Paris sur le Cambodge”, une entente qui visait à mettre fin à la guerre civile entre l’État du Cambodge d’une part et une coalition regroupant les forces khmères rouges (Kampuchéa démocratique), celles du FUNCINPEC (royalistes) et du FNLPK (républicains) d’autre part. »
« Les Nations unies se sont par la suite présentées pour préparer les premières élections démocratiques qui ont été tenues en 1993. »
« Évidemment, Paul Pot et ses troupes ont boycotté le scrutin, donc malgré les accords de Paris la guérilla s’est poursuivie dans les montagnes. »
« La guerre civile s’est vraiment terminée en 1999, soit un an après la mort de Pol Pot dans la forêt… tout juste avant la tenue de son procès. »
« En 1993, les nouveaux élus ont procédé à la rédaction de la nouvelle constitution, qui a été promulguée le 24 septembre 1993. Norodom Sihanouk est alors redevenu officiellement le roi du Cambodge. Le pays prend aussi le nom de Royaume du Cambodge, une monarchie parlementaire. Toutefois, deux premiers ministres sont nommés : Norodom Ranariddh et Hun Sen. »
« Nous nous retrouvons comme seul pays au monde avec deux premiers ministres : le premier, est le fils du roi et le deuxième un ancien général des Khmers rouges! Tout est en double : deux ministres de l’intérieur, deux ministres des affaires étrangères, etc. »
« En 1997, Hun Sen y va d’un coup d’État où il destitue Norodom Ranariddh… Et dans la foulée, il fait exécuter plusieurs dizaines de fonctionnaires et deux ministres! »
« Les élections législatives de 2008 et de 2013 sont remportées par le parti de Hun Sen, des élections qui sont truquées, ce sont des élections mascarades », lance notre guide visiblement frustré de cette situation.
« Un sommet d’effronterie est survenu lors des élections de 2018, où un seul parti a raflé tous les sièges, soit 125. »
« Si notre pays était une tête d’homme, le mot démocratie serait écrit bien en vue sur le front, mais le cerveau lui serait communiste. »
« Plus de 80 % de la population n’aiment pas le gouvernement. Mais, nous sommes pratiquement obligés de voter pour le parti déjà au pouvoir… car ce parti fait peser sur nous la menace d’une nouvelle guerre civile. »
Au cours du trajet, nous constatons qu’il y a beaucoup plus d’automobiles qu’au Vietnam… et même qu’il y a une multitude des gros véhicules, comme chez nous.
La colline du temple… Wat Phnom
L’autocar s’immobilise devant la colline de Phonm Pen à 17 heures.
« Wat Phnom, signifie “colline du temple”. Elle est un monument très célèbre au Cambodge », affirme notre guide.
« D’après la légende, une riche veuve nommée “Grand-mère Penh”, qui s’appelait en fait Daun Penh, aurait découvert quatre statues du Bouddha en bronze dans un tronc d’arbre échoué sur les berges du Mékong. »
« Avec les habitants des environs, elle a fait construire un sanctuaire pour abriter les statues! »
Photos ci-dessus : L’entrée principale du Wat Phnom est située sur le côté est de la colline. Elle est reconnaissable à son grand escalier cerné de deux nâgas.
Photos ci-dessus : Tout en haut de la colline Wat Phnom, à 27 mètres de haut, il y a un temple.
« Le temple a donné son nom à la ville de Phnom Penh. »
« La pagode aurait été construite en 1373. Un stûpa tout près renfermerait les cendres du roi Ponhea Yat Chao, le premier roi à avoir choisit Phnom Penh comme capitale en 1431. »
« Le bâtiment actuel est une construction qui date de 1927. Le béton a alors remplacé le bois », précise notre guide.
Nous redescendons et repartons en car à 17 h 30… Le port où est amarré notre bateau est tout près, nous en sommes bien heureux.
Nous sommes épuisés tant par les longues visites de la journée, que par la chaleur, mais aussi en raison des émotions ressenties lors de notre arrêt au musée du génocide.
Après une courte pause à notre cabine, nous remontons au « Salon panorama », où à 18 h 45 nous avons droit à un spectacle de danse « Asparat ».
Photos ci-dessus : Un spectacle offert par une troupe de danseurs et de danseuses vêtus de très beaux costumes folkloriques aux couleurs éclatantes.
Il s’agit d’un spectacle offert par une troupe locale de musiciens et de jeunes danseurs d’une association venant en aide aux enfants défavorisés.
D’ailleurs, au terme de leur prestation, ils recueillent nos dons.
Méli-Mélo
Le Musée du génocide de Tuol Sleng ne fait pas l’unanimité au Cambodge et ailleurs dans le monde. À preuve, une longue note à l’adresse des visiteurs internationaux que nous pouvons lire à la fin de la page Wikipédia traitant du musée :
« À l’adresse des visiteurs internationaux, le musée dresse des parallèles entre les Khmers rouges et les nazis, incitant le visiteur à intégrer l’idée que “Tuol Sleng = Auschwitz cambodgien” et “Pol Pot = Hitler asiatique”.
Pour ce faire, la responsabilité du génocide est mise sur le compte d’un petit groupe d’hommes, auxquels l’on refuse de reconnaître toute influence socialiste, dénommée la “clique Pol Pot et Ieng Sary” dans les premières expositions du musée.
Pour l’historienne Judy Ledgerwood, le récit présenté au musée Tuol Sleng est celui d’une révolution glorieuse perdue et pervertie par une poignée de traîtres sadiques génocidaires qui ont délibérément exterminé 3 millions de leurs concitoyens.
Les véritables héritiers du mouvement révolutionnaire ont renversé cette tyrannie meurtrière 3 ans, 8 mois et 20 jours plus tard, juste à temps pour sauver le peuple du génocide.
Selon ces interprétations, le musée Tuol Sleng aurait été créé par le Vietnam pour légitimer la République populaire du Kampuchéa qu’il a installée en 1979 et de laquelle découle le gouvernement actuel de Hun Sen.
Cette idée est tellement présente aujourd’hui que certains politiciens de l’opposition, tel que Kem Sohka en 2013, nient que S-21 a existé et que les crimes décrits au musée ont été commis. Ils prétendent que Tuol Sleng n’est qu’une mise en scène ayant permis de justifier l’invasion du Cambodge par le Vietnam en 1979 et de légitimer le nouveau pouvoir mis en place. »
Une note qui soulève l'épineuse question de la propagande adressée aux touristes!
À suivre
Excursion à Oudong pour visiter le Centre de méditation bouddhiste Vipassana Dhura... et sa superbe pagode où nous serons bénis par un bonze!
Photo ci-dessus : Notre groupe béni par un des bonzes de la pagode Vat Kampong.
Pour lire nos autres textes portant sur notre périple au Vietnam et au Cambodge, cliquez sur le lien suivant : Cambodge
Aucun trackbacks pour l'instant