Oct/230
Vienne : le château de Schönbrunn… avant d’amorcer la navigation sur le Danube!
Texte, recherches et photos de Céline et Jacques Lanciault
Voici le 19e d’une longue série de reportages relatifs à un voyage époustouflant qui nous a menés d'Innsbruck à Bucarest en passant par une longue croisière sur le Danube. Un périple que nous avons réalisé au printemps 2023.
Vienne, Autriche, mercredi 26 avril 2023 - Bien que nous ayons dormi cette nuit sur le bateau de notre croisière fluviale, le MS Vivaldi, nous sommes toujours à Vienne, car le début de la navigation n'est prévu que pour le début de l'après-midi aujourd'hui.
Ce matin nous visitons le château de Schönbrunn, notre première excursion avec CroisiEurope. Il y en aura quelques autres, quoique la majorité est plutôt constituée de sorties exclusives à Voyage Lambert.
Au terme de la très intéressante visite guidée du château de Schönbrunn, la résidence d'été des Habsbourg, où encore une fois les photos sont interdites, nous sortons à la découverte des jardins… eux qui ne sont pas encore habillés par la végétation estivale.
Puis, nous revenons au bateau pour le dîner et pour la levée des amarres et le début de la navigation sur le « beau Danube »… alors que nous voguerons vers Bratislava, la capitale de la Slovaquie, où nous arriverons en fin d'après-midi.
Photo ci-dessus : La superbe fontaine de Neptune et la gloriette les éléments phares des jardins du château de Schönbrunn.
Le réveille-matin fait entendre sa sonnerie dès potron-minet ce matin. Il est alors 5 h 30! Nous n'avions pas vraiment le choix, nous devons déjeuner tôt, car nous quittons le bateau dès 8 heures pour la visite du château de Schönbrunn!
Le soleil inonde notre cabine dès que nous ouvrons les rideaux. Une joie!
À 6 h 30, nous sommes les premiers à entrer dans la salle à manger du bateau… pour notre premier petit-déjeuner à bord.
Le buffet est beaucoup moins garni et offre peu de variétés en comparaison avec ceux que nos précédents hôtels nous ont offerts depuis le début du périple.
Les mêmes tables qu'hier soir nous sont réservées. Il en sera ainsi durant toute la croisière.
Il est 7 h 50 lorsque nous nous rendons dans le grand salon, attendant que notre groupe soit appelé à descendre. Nous sortons à 8 heures et grimpons dans l'autocar qui nous est assigné.
Notre guide pour cette excursion se prénomme Doris. Elle nous souhaite la bienvenue et nous présente la conductrice de l'autocar, Jasmina.
Durant le trajet, Doris nous entretient des Habsbourg et de Vienne… Nous en sommes heureux, car notre précédente guide locale à Vienne avait été très peu loquace relativement à la ville.
« Les Habsbourg ont régné durant près de 650 ans, soit de 1282 à 1918, et ce, sur un territoire très étendu. »
« Le plus long règne a été attribué à François Joseph (1830-1916). Il a régné sur l'Autriche et la Hongrie du 2 décembre 1848 au 21 novembre 1916. Il est décédé au château de Schönbrunn à l'âge de 86 ans. »
« Il a été l'époux d'Élisabeth de Wittelsbach (1837-1898), la célèbre Sisi, qui lui a donné quatre enfants, dont un seul fils… Rodolphe (1858-1889), qui s'est malheureusement suicidé à l'âge de 30 ans avec sa maîtresse de 17 ans, Marie Vetsera, dans le pavillon de chasse de Mayerling. »
En cours de route vers Schönbrunn, nous revoyons la « Grande Roue » du parc du Prater que nous avons entrevue du car hier à la toute fin de nos visites.
« Le parc du Prater, précise notre guide, s'étend sur 6 km carrés. »
« La “Grande Roue” a été construite en 1897… Elle culmine à 65 mètres de hauteur offrant ainsi une vue à couper le souffle sur la ville. »
Doris attire notre attention sur la maison où Johann Strauss fils (1825-1899) a composé sa fameuse valse « Le beau Danube bleu ». « Il y a une plaque soulignant ce fait devant la maison. »
Notre guide fait remarquer que nous traversons présentement le « quartier juif » de Vienne.
Elle nous indique les vestiges des colonnes de l'ancienne synagogue, Tempelgasse. « Construite entre 1854 et 1858, elle fut détruite en 1938 par les nazis lors de “la nuit de Cristal”, comme 80 autres lieux de culte juifs de Vienne, dont 50 synagogues. »
Nos recherches en vue de la rédaction de ce texte nous ont appris qu'en 1938 il y avait 94 synagogues et maisons de prière juives à Vienne!
« En 1938, poursuit notre guide, 10 % de la population de la ville était juive. Aujourd'hui, il y aurait moins de 2 000 juifs ici… Mais ce chiffre est fort probablement sous-évalué, car, aujourd'hui, les gens ne s'affichent plus comme “juifs” lors des recensements. »
Elle ajoute que 50 % des gens vivant à Vienne ne parlent pas l'allemand à la maison et que 30 % d'entre eux ne sont pas citoyens autrichiens.
Nous passons tout près de l'église Saint-Charles-Borromée. Doris évoque la présence de deux stations de métro dans les environs, des stations qui affichent un style « art nouveau » et qui ont été conçues par l'architecte Otto Wagner (1841-1918). « Encore aujourd'hui, fait-elle valoir, il reste 37 de ces stations de métro “art nouveau” dans Vienne ».
« Elle ajoute que le plus bel édifice “art nouveau” de Vienne est le pavillon de Sécession avec sa sphère dorée… qui n’affiche rien de moins que 2 000 feuilles de laurier dorées. »
« À Vienne, il y a cinq lignes de métro, dit-elle… Les lignes 1, 2, 3, 4, 6, la cinquième n'étant pas encore construite! »
Le château de Schönbrunn
Nous descendons du car à 8 h 45 pour la visite du château de Schönbrunn.
Doris précise que nous devons remonter dans l'autocar au plus tard à 11 h 30… car le bateau lève l'ancre en début d'après-midi.
À notre descente du bus, nous constatons rapidement que le vent souffle avec force et qu'il fait froid.
Photos ci-dessus : Deux hautes colonnes surmontées d'un aigle encadrent le portail d'entrée du château de Schönbrunn. Ces deux obélisques sont des symboles de pouvoir!
Notre guide mentionne que le château et les jardins sont situés sur un terrain de 200 hectares!
Photo ci-dessus : Devant le château de Schönbrunn, il y a deux fontaines. Celle-ci est la fontaine orientale d'Ehrenhof. Elle date de 1776 et affiche des figures allégoriques représentant la Galice, la Lodomérie et la Transylvanie. Les deux fontaines ont été construites par les sculpteurs autrichiens Johann Baptist Hagenauer von Hagenau (1732-1810) et Franz Anton Zauner (1746-1822).
Nous entrons dans le château à l'heure prévue… 9 heures. Une affiche nous indique que les photos sont interdites. Grrrr…
« Le château date de 1700. Il était autrefois un pavillon de chasse qui a été détruit par les Turcs au XVIe siècle », lance notre guide.
Par une grande baie vitrée, nous apercevons une gloriette, c'est-à-dire un temple à l'antique situé dans le parc d'un château. Elle est haute perchée sur une colline. Devant, prend place une immense fontaine.
Photos ci-dessus : La Gloriette trône en haut d'une colline dans le parc du château de Schönbrunn. Cette monumentale annexe baroque est installée sur les contreforts, en pente douce, de la Wienerwald vallonnée.
« Le château compte pas moins de 1 441 pièces, seulement 42 sont ouvertes au public… Pour notre part, nous n'en visiterons que 20 », précise notre guide.
« C'est donc dire, ajoute-t-elle que nous ne pouvons pas consacrer plus de deux minutes à chacune des salles! »
Nous amorçons donc cette véritable course contre la montre en montant un grand escalier…
Photo ci-dessus : Nous amorçons notre visite du château de Schönbrunn en montant ce grand escalier… qui nous mène à la grande salle des fêtes. (Photo provenant d'Internet)
Nous entrons dans la grande salle des Fêtes, la salle de bal, formée d'une grande galerie… qui ressemble à la galerie des Glaces du château de Versailles.
Photo ci-dessus : Cette galerie du château de Schönbrunn qui ressemble à la galerie des Glaces du château de Versailles, mesure 40 mètres de long. Celle de Versailles est longue de 60 mètres. (Photo provenant d'Internet)
« À l'époque, affirme Doris, cette galerie était dotée de 1 100 bougies! Elles ont été remplacées par 1 000 ampoules électriques en 1901. Ces dernières donnent un effet encore plus luxueux à la pièce. »
« Les lustres de la salle pèsent 40 kg chacun et sont fabriqués en bois de rose », souligne-t-elle.
« Sur les ordres de l'impératrice Marie-Thérèse, qui régna de 1740 à 1780, l'architecte Nikolaus Pacassi (1716-1790) redessina le château dans un style rococo. »
« Dans la grande salle des fêtes, quelque 3,5 carats d'or ont été utilisés pour la décoration. »
« Les fresques, réalisées en 1761 par le peintre italien Gregorio Guglielmi (1714-1773), glorifient la monarchie autrichienne sous le règne de Marie-Thérèse. Sur la fresque du centre, l'artiste a peint François de Lorraine et Marie-Thérèse assis sur leur trône. »
Les murs de la salle sont pratiquement couverts de marbre de carrare!
Puis nous passons au petit salon, réservé pour les fêtes intimes. On y voit un cabinet de chinoiserie… qui s'étire jusqu'au plafond.
« Durant la Deuxième Guerre mondiale, évoque tristement la guide, il y a eu 240 bombes lancées sur le site, dont une directement sur le château. »
Photo ci-dessus : Un très beau petit salon. (Photo provenant d'Internet)
Nous passons à une autre salle, la salle du carrousel… « Elle doit son nom à un superbe tableau montrant “le carrousel des dames”, l'endroit où les dames de la cour, dirigées par l'impératrice Marie-Thérèse, démontraient leurs compétences avec des chevaux et des charrettes. »
Un autre grand tableau de cette salle présente une scène du mariage du fils aîné de Marie Thérèse avec Isabelle de Bourbon. On y voit de multiples personnages avec de superbes carrosses.
Le salon bleu chinois… où se trouve un portrait de l'Impératrice Zita (1892-1989), avec son mari Charles 1er (1887-1922), le dernier empereur d'Autriche.
« C'est dans cette salle, tapissée de papier orné de scènes chinoises en médaillon, où Charles 1er a signé sa renonciation au trône, le 11 novembre 1918, scellant ainsi la fin du règne des Habsbourg sur l'Autriche. »
Doris ajoute que Charles 1er est mort à 32 ans, en exil. « Il est enterré sur l'île de Madère. Au moment de sa mort, son épouse Zita, âgée de seulement 29 ans, était enceinte de son huitième enfant. »
Nous entrons dans la chambre commémorative de l'impératrice Marie Thérèse. « C'est ici que son mari, François 1er du Saint Empire (1708-1765) est décédé à l'âge de 56 ans. Elle lui a survécu durant 15 ans. »
Suit ensuite la salle Napoléon… Bonaparte (1769-1821) a été marié à Marie-Louise d'Autriche (1791-1847). Ils ont eu un fils, surnommé « Le roi de Rome » (1811-1832), qui est décédé jeune, dans cette pièce, de la tuberculose. »
Nous passons rapidement dans la salle des porcelaines, la salle des tapisseries d'Anvers, la salle des portraits et dans la salle des Millions, avec des murs en bois de rose exotique incrustré de matières précieuses.
« L’intérieur de la salle des millions est particulièrement extravagant et somptueux, fait remarquer notre guide. Marie-Thérèse utilisait cette salle, à l'origine connue sous le nom de salle des Glaces, pour recevoir des invités lors d'audiences privées. »
Finalement, nous entrons dans la chambre de Marie Thérèse qui contient le lit d'apparat de l'impératrice. Il mesure 2,4 m de long et 2,5 m de large… et il pèse 250 kg… et ce en raison de sa construction en matières précieuses.
Photo ci-dessus : Au cours des derniers jours, on nous a souvent parlé de la longue chevelure de l'impératrice Sisi. Nous avons trouvé sur Internet cette photo nous en donnant une bonne idée. (Photo provenant d'Internet)
Photo ci-dessus : Une table dressée devant une photo en pied de l'empereur. (Photo provenant d'Internet)
La visite se termine à 10 heures précises… alors que nous traversons une très belle boutique cadeau.
Notre guide nous informe que nous avons « temps libre » jusqu'à 11 h 30.
Les jardins du château de Schönbrunn
Nous sortons du château, entrons dans les jardins et prenons la direction de la « Gloriette » sise tout au bout d'une grande et superbe allée. C'est très froid!
Photo ci-dessus : La superbe fontaine de Neptune tout au bout du Grand Parterre du château de Schönbrunn.
Photo ci-dessus : Au centre du groupe de personnages de la fontaine, le dieu Neptune se tient debout avec un trident à la main dans un char en coquillage au-dessus d'une grotte rocheuse. À sa gauche se trouve une nymphe et à sa droite la déesse de la mer Thétis est agenouillée. Elle demande à Neptune de favoriser la navigation de son fils Achille, parti à la conquête de Troie.
Photos ci-dessus : Au pied de la grotte rocheuse, mi-humains mi-poissons, les Tritons, faisant partie de l'entourage de Neptune, s'ébattent avec des trompettes à coquille à la main.
Nos lectures nous ont appris que cette immense fontaine faisait partie du concept global d'aménagement du jardin commandé par l'impératrice Marie-Thérèse en 1770.
La construction de la fontaine s'est réalisée sous la direction de l'architecte autrichien Johann Ferdinand Hetzendorf von Hohenberg (1733-1816), tandis que les sculptures en marbre Vipiteno ont été créées par le sculpteur allemand Wilhelm Beyer (1725-1796).
En raison du froid, nous revenons vers le château.
Photo ci-dessus : En nous retournant, nous avons cette belle vue du château.. où malheureusement des camions sont à préparer les jardins à recevoir leurs fleurs. Deux ou trois semaines plus tard, le coup d'œil aurait été totalement différent.
De magnifiques statues
Sur le chemin du retour vers le château, nous constatons qu'il y a une pléthore de sculptures représentant des personnages de la mythologie grecque.
La plupart des sculptures du parc du château de Schönbrunn se trouvent au bord du Grand Parterre sur lequel nous marchons.
Les œuvres ont été, en grande partie, créées dans entre 1773 et 1780 dans l'atelier du sculpteur allemand Johann Christian Wilhelm Beyer (1725-1796) et sous sa direction.
Sur une page en allemand de l'encyclopédie libre Wikipédia, nous avons pu identifier les sculptures que nous avons photographiées.
Photos ci-dessus : Un sculpture montrant Ménade, une bacchante avec un bol plein de raisins sur la tête.
Photo ci-dessus : Une statue d'Hercule plutôt insolite, car il apparaît avec fuseau, masque, tambourin et flûte de pan. Cela symbolise la valeur de l’art et de l’artisanat par rapport au combat!
Photo ci-dessus : Une sculpture montrant Persée armé d'un casque et de chaussures ailées… avec la tête de Méduse en guide de trophée.
Photo ci-dessus : Une allée transversale des jardins du château de Schönbrunn.
Photos ci-dessus : Un ensemble sculptural montrant la belle Hélène de Troie kidnappée par Paris… ce qui a déclenché la guerre de Troie. Remarquez qu'elle ne se défend pas. La silhouette agenouillée indique que les deux sont sur le point d'embarquer sur le navire de Paris. Le colis sur lequel Paris grimpe montre que le butin de Paris n'est pas que la belle Hélène.
Photo ci-dessus : Janus, le dieu romain à deux visages, avec la déesse de la guerre Bellona, qui est également considérée comme la sœur, l'épouse, l'amie ou le conducteur de char de Mars. Janus, qui agit avec un regard tourné vers le passé et l'avenir, apaise l'impulsive Bellona.
Photo ci-dessus : Le dieu de la guerre Mars avec Minerve, à l'origine protectrice des métiers, plus tard également poète et enseignante. Minerve empêche Mars de tirer son épée : elle représente la guerre réfléchie qui mène à la paix.
Arrivésprès du château, nous entrons au « Café Residenz »… où nous savourons, à la chaleur, un délicieux cappucino et double expresso en attendant l'heure du retour vers le bateau.
De retour dans l'autocar, nous achetons de notre guide un livret d'une centaine de pages sur ce qu'il y a à voir à Vienne. Les photos y sont magnifiques.
Notre conductrice reprend la route à 11 h 30.
La responsable de « CroisiEurope », qui revient avec nous en car, nous informe que le bateau doit franchir une soixantaine de kilomètres avant d'arriver à Bratislava. « Nous y serons vers 16 heures », dit-elle.
Elle ajoute que ce soir, avant le souper, il y aura présentation de l'équipage dans le grand salon.
Il est midi lorsque nous remontons sur le bateau.
Après un bref repos dans la cabine, nous nous rendons au salon prendre l'apéro…
Le bateau lève l'ancre alors que nous sirotons nos verres. Je passe à la cabine prendre mon appareil photo et je grimpe sur le pont supérieur pour assister au départ.
Photo ci-dessus : Dernier regard sur les immeubles en hauteur de Vienne. Au revoir, nous nous reverrons dans deux semaines.
Photos ci-dessus : La cloche de notre bateau de croisière sur le Danube, le MS Vivaldi.
Photo ci-dessus : Notre bateau bat pavillon autrichien… tout comme il affiche la bannière de CroisiEurope, dont la devise est : « Les croisières, c'est notre métier »!
Mais, on nous appelle pour le dîner à 13 heures.
On nous sert une excellente salade, fromage et jambon en languettes à titre d'entrée. Puis un repas principal de poisson… sauf pour Céline qui a droit à une assiette de pâtes au poulet… qu'elle a adorée!
Le tout est accompagné de fromage, de pain, de vin et d'un dessert de crème glacée et pruneau.
Un très bon dîner.
À suivre…
Le paysage des berges du Danube, alors que nous voguons entre Vienne et Bratislava… et début de notre découverte de la capitale de la Slovaquie.
Photo ci-dessus : Un monument honorant la mémoire du général Milan Rastislav Štefánik… une personnalité marquante de l'histoire slovaque. Diplomate, astronome, scientifique qui a beaucoup voyagé, il est l'un des fondateurs de la Tchécoslovaquie en 1918. La statue de Štefánik est l'œuvre du sculpteur tchèque Bohumil Kafka (1878-1942).
Pour lire les autres textes de ce périple, cliquez sur ce lien : Croisière sur le Danube... et un peu plus
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