Nov/230
Les « Csikos » : les cavaliers hors pair de la grande plaine du Danube! (3e partie)
Texte, recherches et photos de Céline et Jacques Lanciault
Voici le 30e d’une longue série de reportages relatifs à un voyage époustouflant qui nous a menés d'Innsbruck à Bucarest en passant par une longue croisière sur le Danube. Un périple que nous avons réalisé au printemps 2023.
Kalocsa, Hongrie, vendredi 28 avril 2023 - Au cours de la nuit, notre bateau de croisière sur le Danube, le MS Vivaldi, a franchi les quelque135 kilomètres séparant la capitale hongroise, Budapest, du quai de débarquement pour le petit village de Kalocsa, toujours en Hongrie.
Le départ de l'autocar est prévu pour 8 heures. Ouf, c'est tôt! Nous nous rendons dans une grande ferme, la ferme équestre Bakod, où un époustouflant spectacle équestre nous est offert.
Ce sont les « csikos », les gardiens des troupeaux de la grande plaine du Danube, et leurs superbes chevaux qui nous offrent un spectacle hors norme.
Et malgré qu'il soit très tôt en matinée, les cavaliers nous reçoivent avant le spectacle équestre avec une boisson alcoolisée locale accompagnée de morceaux de pain couverts d'oignons rouges et saupoudrés de paprika. Délicieux!
Photo ci-dessus : Une superbe lampe à l'huile que nous avons admirée dans le petit musée de la maison folklorique de Kalosca!
Le spectacle que nous offrent les « csikos », ces habiles cavaliers gardiens des troupeaux de la grande plaine du Danube, se poursuit.
Photos ci-dessus : Et revoilà notre conducteur de charrette à bœuf qui revient, cette fois-ci avec un attelage de trois chevaux qui tirent sa charrette.
Photos ci-dessus : L'affiche pour indiquer les toilettes est particulière… et surtout en français.
Photos ci-dessus : Un carrosse tiré par quatre superbes chevaux noirs qui file à vive allure.
Le spectacle se termine à 9 h 20. On nous sert une liqueur d'abricot et d'autres petits pains aux oignons rouges saupoudrés de paprika.
Puis, nous embarquons dans une longue charrette tirée par deux chevaux pour une promenade sur le site de la ferme.
Photos ci-dessus : Lors de la promenade en charrette, nous voyons différents bâtiments de la ferme.
Photo ci-dessus : Un bel édifice sur le site de la ferme… Il abrite une salle de réception.
Nous descendons. Notre accompagnatrice de Voyages Lambert, Ivana, nous informe que nous avons temps libre!
Il y a un comptoir où l'on vend des produits locaux. Nous achetons un sachet de paprika.
Photo ci-dessus : Un des sachets de paprika que nous avons acheté sur le site de la ferme.
Tout à côté, la photographe qui nous a pris en photo à notre arrivée tient un kiosque où nous pouvons acheter un souvenir de notre visite ici. Nous achetons les trois photos qu'elle a prises de nous (12 €).
Puis, nous nous dirigeons vers le tout petit musée de l'histoire de la région où nous entrons.
Photo ci-dessus : Une affiche qui annonçait, à l'époque communiste, la « coopérative de producteurs Kozseg »!
Il y a des informations relatives à l'histoire de la Hongrie, et ce, depuis la création de la Hongrie en l'an 896!
« Après la Deuxième Guerre mondiale, le gouvernement a procédé à la création de kolkhozes », affirme notre guide.
L'encyclopédie Wikipédia mentionne à ce sujet : « La réforme agraire de 1945 a redistribué 35 % des terres du pays, soit 1,9 million d'hectares, à 640 000 familles, et 1,3 million d'hectares aux fermes étatiques. En 1949, le gouvernement adopte une politique de collectivisation basée sur l'exemple soviétique du kolkhoze, ainsi en 1952, 5 110 exploitations collectives possédaient 22,6 % de la superficie arable du pays! »
Photo ci-dessus : Une affiche proclame 1990 comme une grande année pour la Hongrie, alors que le pays devient la troisième république hongroise.
On souligne également l'année 1998… celle où l'auberge de Bakod, où nous nous trouvons, a été construite.
Tous les panneaux présentent l'information en plusieurs langues, et souvent en français.
Photos ci-dessus : Et évidemment, la culture du paprika est à l'honneur.
Notre guide local à Kalocsa, Zoltan, mentionne qu'il y a deux grandes régions où l'on cultive le paprika : une ici à Kolocsa et une autre près de la frontière avec la Serbie.
« Pour la culture du paprika, qui est une épice en poudre de couleur rouge obtenue à partir du fruit mûr, séché et moulu du piment doux, il faut beaucoup de soleil », précise notre guide.
« Les poivrons utilisés pour produire le paprika ont été exportés dans l'Empire ottoman en provenance d'Amérique latine, de l'Amérique centrale et aussi du Mexique. Ce sont les envahisseurs turcs qui ont, au XVIe siècle, introduit le paprika en Hongrie. »
Il est trop tôt dans la saison pour voir les champs de paprika… mais il y a une vidéo qui montre le processus de récolte qui se fait avant le gel… On y voit également le processus de transformation du poivron en paprika.
Zoltan affirme que le paprika est un bienfait pour la santé. « Il est riche en vitamines, en magnésium, en potassium, en calcium et en acide folique! », lance-t-il.
Photo ci-dessus : Céline s'installe pour prendre un verre avec un paysan hongrois.
Photo ci-dessus : Une grande photo nous montre une scène de marché public hongrois.
Avant de quitter le musée, notre guide évoque la mémoire de Zoltán Kodály (1882-1967), un grand compositeur, ethnomusicologue et pédagogue en musique.
« Il a donné son nom à une méthode d'enseignement de la musique… la méthode Kodály. »
« Le “concept Kodály” a même été inscrit en 2016 au registre de bonnes pratiques de sauvegarde musicale de l'UNESCO. »
Nous sortons du musée… et nous voyons sur une affiche le prix par personne pour la visite de ce tout petit musée : 19,95 € par personne!
Nous remontons dans l'autocar à 10 h 50 et prenons la direction du « centre-ville » de Kalocsa.
Zoltan souligne que Kalocsa est une petite ville patinée par le temps, presque aussi vieille que l’histoire nationale de la Hongrie!
« Elle est la citadelle du catholicisme hongrois depuis des siècles. »
Il est un peu passé 11 heures lorsque l'autocar se gare tout près d'un petit musée nommé Tajhaz.
Il s'agit d'une maison de campagne. Un bâtiment résidentiel qui a été construit sur une colline, protégée en cas d'éventuelles inondations dues à la proximité du Danube.
Elle est d'argile, gardant ainsi la maison au chaud en hiver et au frais en été.
Le toit est en chaume et une croix sur la cheminée annonce la religion des occupants.
Zoltan précise que le musée illustre la vie des gens d'ici dans leur quotidien.
Photo ci-dessus : La maison abritant le musée est vieille de près de 250 ans. Elle affiche un design typique de l'architecture populaire de Kalocsa. (Photo provenant d'Internet)
Nous y entrons. Les murs sont peints de fleurs très colorées…
Photos ci-dessus : Le musée présente de nombreux objets de céramiques peintes de fleurs multicolores.
Photo ci-dessus : Il y a également un assortiment de jarres.
Photo ci-dessus : La broderie locale est mise en valeur.
Nous sortons. Sur la place sise en face du musée, il y a une colonne.
Photos ci-dessus : Devant la maison abritant le musée, il y a une une colonne, la « Délibá ». Elle est en bois d'une hauteur d'environ trois mètres. Elle est surmontée d'un toit de tuiles sous lequel sont sculptés des motifs folkloriques peints. Elle est l'œuvre de Mihály Kátai (1935- ), un émailleur au feu qui a réalisé son œuvre en 1976.
Photo ci-dessus : Une Hongroise a posé pour une affiche publicitaire.
Photo ci-dessus : Une affiche qui nous indique la direction de la « Rue Zoldfa » et aussi plus loin la rue Széchenyi!
Nous remontons dans le car à 11 h 35. Ce fut une très courte visite.
Le chauffeur mène son véhicule à travers des quartiers où les maisons ont été construites après 1990, donc après le changement de régime politique de la Hongrie.
Il y a de jolies maisons, bien entretenues avec un jardin clôturé.
Photo ci-dessus : De l'autocar, je photographie à la sortie de la ville, un monument composé de deux statues affichant un style résolument soviétique.
Photos ci-dessus : Sur la route du retour vers le bateau, nous voyons des champs de colza.
Des peupliers bordent les deux côtés de la route étroite sur laquelle nous roulons.
Nous arrivons au bateau à midi. Ivana remercie notre guide et notre chauffeur et nous prenons la direction de notre cabine.
Le dîner est servi à 12 h 30. Ce midi, il y a une entrée de quiche aux poireaux, un plat de jambon en sauce accompagné de haricots verts et de frites comme mets principal. En dessert, on nous sert une pannacotta.
Un très bon repas.
En après-midi, nous montons sur le pont soleil… C'est froid et très venteux. Nous n'y restons que quelques minutes. Nous consacrons le reste de l'après-midi à la lecture... étant donné qu'il est impossible de nous servir d'Internet!
Le bateau arrive à Mohacs, la frontière serbe, où il y a un poste de douane. Il est 15 h 30. Les vérifications s'allongeront jusqu'en soirée!
Méli-mélo
Durant le trajet en autocar, notre guide local à Kalosca nous donne quelques renseignements sur la région et sur la Hongrie :
Il n'y a ni pétrole ni gaz en Hongrie, toutefois, il y a une centrale nucléaire.
Comme l'Allemagne, la Hongrie est ultra dépendante des hydrocarbures russes et importe 65 % de son pétrole de Russie, et 80 % de son gaz.
Le pays est en discussion avec la France pour obtenir de l'électricité.
La Hongrie est un pays au climat continental, c'est-à-dire un climat qui se caractérise par une forte amplitude thermique entre l'été et l'hiver. Les quatre saisons sont fortement marquées, notamment par les températures qui varient fortement.
Au chapitre de l'agriculture, pour l'heure les cultures du colza, du tournesol, du maïs et du blé ont la cote.
Il y aurait 3,5 millions de porcs en élevage en Hongrie, elle qui compte sur un cheptel de 350 000 vaches laitières. On y élève également beaucoup de volailles.
Les Hongrois mangent peu de poisson, mais la soupe au poisson est un incontournable à Noël.
La Hongrie s'étend sur un peu plus de 93 000 km carrés… dont 19 % de forêt.
Il y a 22 régions viticoles en Hongrie.
La Hongrie ne cultive pas le houblon… il est importé pour la fabrication de la bière.
Au moment de notre passage en Hongrie, l'inflation atteignait les 25 %.
À suivre…
Visite guidée de la ville serbe de Novi Sad, une ville pourtant à majorité hongroise.
Photo ci-dessus : Un magnifique immeuble de la ville serbe de Sremski Karlovci. Il s'agit de l'école Saint Arsenije, le plus ancien séminaire serbe.
Pour lire les autres textes de ce périple, cliquez sur ce lien : Croisière sur le Danube... et un peu plus
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