Oct/240
Le fabuleux musée Victoria et Albert de Londres! (première partie)
Texte, recherches et photos de Céline et Jacques Lanciault
Voici le sixième d’une série de reportages sur un captivant périple qui nous a permis de revoir la ville de Londres et de naviguer de Southampton à La Coruña, découvrant au passage Bruges, le mont Saint-Michel, Saint-Malo, Lorient, La Rochelle, Bordeaux et Bilbao. Une magnifique odyssée réalisée à la toute fin de l’été 2024.
Londres, Royaume-Uni, jeudi le 5 septembre 2024 - À notre réveil ce matin, il pleut! Pour la matinée, c’est un moindre mal, nous visitons un musée. Pour l’après-midi, il faut espérer que la pluie cesse, car nous avons prévu des promenades dans Hyde Park et dans Kensington Garden.
Mais parlons d’abord de notre étourdissante visite du magnifique Victoria and Albert Museum, un véritable antre de chefs-d’œuvre!
L’encyclopédie libre Wikipédia qualifie ce musée de « plus grand musée au monde d’arts appliqués et décoratifs et de design, ainsi que de sculptures »…
C’est le mot « sculptures » qui nous y a amenés. Et nous ne l’avons vraiment pas regretté. Nous y avons admiré durant plus de trois heures de magnifiques sculptures, mais aussi des toiles superbes, des vitraux incroyables et un magnifique lustre de Dale Chihuly, le tout présenté dans un édifice qui est une œuvre d’art en soi!
Nous avons photographié plusieurs œuvres. Nous présentons ci-dessous celles qui nous ont le plus marqués.
Photo ci-dessus : Une des superbes sculptures que nous avons admirées au Musée Victoria et Albert de Londres! Il s’agit du buste de Nita Maria Schönfeld Resch (1864–1928), une œuvre en terre cuite réalisée par son époux, le sculpteur britannique Conrad Dressler (1856–1940).
Réveil naturel ce matin à 6 h 45. Moins d’une heure plus tard, nous sommes à la salle à manger de notre hôtel, le Park Plaza Westminster Bridge.
Contrairement à hier, il y a foule, et ce, probablement parce que nous sommes un peu plus tard. Le petit-déjeuner est de nouveau excellent.
Lorsque nous remontons à la chambre, il pleut, comme le prévoyaient les météorologues londoniens pour aujourd’hui.
Nous partons plus tard que prévu pour notre première visite de la journée, et ce, parce que nous nous rendrons directement au musée Victoria et Albert pour son ouverture à 10 heures…
Plutôt que de nous y rendre à pied comme prévu, nous prendrons le métro.
Nous quittons notre chambre à 9 h 40, traversons le pont Westminster et entrons à la station de métro Westminster.
Photo ci-dessus : Tout juste avant de traverser le pont de Westminster, nous nous arrêtons devant une imposante sculpture de lion. Celle-ci a été sculptée en 1837. Ce n’est que depuis 1966, que le lion se dresse devant le « County Hall », sur la rive sud de la Tamise. »La statue mesure environ 4 mètres de long et 3,7 mètres de haut, et pèse aux alentours de 13 tonnes », précise Wikipédia.
Photo ci-dessus : Big Ben sous la pluie ce matin.
La station Westminster est située sur la ligne verte, la District Line. Le trajet pour nous rendre au musée est direct, nous descendons à la station South Kensington.
Dès 10 h 10 et sans sortir à l’extérieur, nous entrons au musée.
L’entrée est gratuite et le vestiaire n’est pas obligatoire, ce qui est vraiment surprenant.
Mais étant donné la pluie et le froid, nous sommes habillés trop chaudement pour une longue visite à l’intérieur. De plus, visiter un musée avec mon lourd sac à dos d’équipements photo n’est pas envisageable.
Nous nous rendons au vestiaire et y déposons manteaux et sac à dos. Le vestiaire est particulièrement dispendieux à 3 £ par item, mais l’entrée au musée est gratuite, cela compense.
Le Victoria and Albert Museum
Le musée a été fondé en 1852 et porte le nom de la reine Victoria et de son époux le Prince Albert.
Selon Wikipédia, le musée abrite une collection permanente de plus de 2,27 millions d’objets!
Évidemment tous ne sont pas exposés, mais il y en a quand même beaucoup, puisque le musée compte pas moins de 145 galeries!
Il y a vraiment de tout : des collections de céramiques, de verres, de textiles, de costumes, d’argenterie, de ferronnerie, de bijoux, de meubles, d’objets médiévaux, de sculptures, de gravures et d’estampes, de dessins et de photographies!
L’encyclopédie ajoute que « le musée possède la plus grande collection de sculptures post-classiques au monde, ses collections de sculptures de la Renaissance italienne étant les plus importantes en dehors de l’Italie ».
Nous n’avons évidemment pas visité les 145 galeries. Il doit même y avoir très peu d’Anglais qui ont eu l’occasion de réaliser ce tour de force.
Galerie de sculptures
En accédant au musée par le métro, nous entrons directement dans la section des sculptures… Nous ne savons plus où regarder tellement il y a des œuvres fascinantes!
Photos ci-dessus : Une sculpture intitulée « Paysanne allaitant un bébé ». L’œuvre, datant de 1873, est du peintre français Aimé-Jules Dalou (1838-1902).
L’œuvre est en Terracotta selon l’affichette, c’est-à-dire en terre cuite, un matériau céramique obtenu par la cuisson de l’argile.
Photo ci-dessus : « La mort de Cléopâtre », une époustouflante sculpture mêlant bronze, ivoire et marbre, une œuvre de 1859 du baron Henry de Triqueti (1803-1874), un sculpteur français.
Photo ci-dessus : « Psyché », une œuvre en bronze réalisée entre 1908 et 1919 par le sculpteur britannique Francis Derwent Wood (1871-1926).
Photo ci-dessus : « La baigneuse », une sculpture en marbre de l’artiste britannique Albert Toft (1862-18949).
Photo ci-dessus : Pour chacune des œuvres, les affichettes du musée sont fort intéressantes.
Photo ci-dessus : Un « bronze » de 1904 du grand maître Auguste Rodin (1840-1917) titré « La France ». Il s’agit d’une représentation de la sculptrice Camille Claudel (1864-1943), élève, assistante, muse et amante de Rodin. Plusieurs versions de l’œuvre existent, chacune avec des titres différents. Rodin a nommé ce moulage particulier « La France » lorsqu’il l’a exposé à Londres en 1914.
Un grand panneau affiché dans le musée nous indique que Rodin est représenté par plus de vingt œuvres dans la collection du musée, ce qui en fait l’une des plus grandes collections de l’œuvre du sculpteur hors de France.
« Celles-ci ont été données au musée par le sculpteur en 1914, en reconnaissance du soutien de la Grande-Bretagne à la France dans la Première Guerre mondiale. »
Photo ci-dessus : Buste en bronze de madame Mary McEvoy, une sculpture de 1909 matérialisée par l’artiste américano-britannique Jacob Epstein (1880-1959).
Photo ci-dessus : Un « Saint-Jean-Baptiste »… à qui Auguste Rodin a donné corps en 1879-1880.
Photo ci-dessus : Un relief mural en bronze intitulé « Scandale », une œuvre du sculpteur britannique Charles Sargeant Jagger (1885-1934).
Photo ci-dessus : « Constance », un médaillon en marbre du sculpteur britannique James Sherwood Westmacott (1883.1900). L’affichette du musée avoue certains doutes des experts quant à l’identité de la jeune femme. « On pense que le sujet de ce portrait énigmatique est Constance, l’une des filles du sculpteur. Il a exposé un médaillon intitulé “Constance” à la “Royal Academy” en 1872 et ce serait probablement celui-ci. »
Photo ci-dessus : Un portrait d’Eugénie Maria Wynne (1827-1899), une autre sculpture en terre cuite du Français Aimé-Jules Dalou.
L’affichette nous apprend que ce portrait sensible montre la méthode préférée de Dalou, qui consistait à modeler en terre cuite plutôt qu’à sculpter dans le marbre.
Photo ci-dessus : « Bacchanale », un relief réalisé par Aimé-Jules Dalou en 1879 qui représente des adorateurs de Bacchus, le dieu grec du vin.
Photo ci-dessus : « Courage et lâcheté » est un modèle en plâtre de grandeur nature d’une sculpture allégorique en bronze destiné à un monument au duc de Wellington. L’œuvre est du sculpteur britannique Alfred Stevens (1817-1875).
Photos ci-dessus : « Les sœurs Campbell dansant une valse ». L’affichette mentionne ceci : « Emma et Julia Campbell étaient les filles de Lady Charlotte Campbell, une romancière anglaise à succès et sœur du duc d’Argyll. En 1820, elles vivaient à Florence, où l’un des plus grands sculpteurs italiens de l’époque, Lorenzo Bartolini (1777-1850), a modelé cette œuvre. Il évoque le mouvement à travers les poses gracieuses des sœurs et leurs robes délicatement flottantes ».
Photo ci-dessus : « Pandore », oui, celle de la fameuse boîte! La sculpture en marbre est de l’artiste du Pays de Galles John Gibson (1790-1866). Elle montre Pandore, la première femme mortelle créée par Jupiter comme cadeau et punition pour les hommes. Le Dieu des Dieux lui offrit une boîte, lui ordonnant strictement de ne pas l’ouvrir… Mais la curiosité de Pandore l’emporta et tous les maux contenus dans la boîte furent libérés sur l’humanité.
Photos ci-dessus : Une magnifique sculpture en marbre titrée « Ève écoutant la voix d’Adam ». Elle a été réalisée en 1842 par le prolifique sculpteur britannique Edward Hodges Baily (1788-1867).
Photo ci-dessus : Une autre œuvre en marbre. Elle est intitulée « Flore et Zéphyr ». Dans la mythologie grecque, la nymphe grecque Chloris, également connue sous le nom de son équivalente Romaine Flora, est la déesse des fleurs et Zéphyr est le dieu grec du vent d’ouest. La sculpture est de l’artiste vénitien Antonio Corradini (1668-1752).
Photo ci-dessus : « Garçon jouant de la cornemuse », une sculpture en pierre du Danois Caius Gabriel Cibber (1630-1700).
Photos ci-dessus : « Vertumne et Pomone ». Vertumne était le dieu romain des saisons. Il pouvait changer de forme. Il a ainsi trompé la nymphe Pomone en se déguisant en vieille femme, mais il a ensuite retiré son masque! La sculpture en marbre date de 1725 et est l’œuvre du sculpteur belge Laurent Delvaux (1696-1778).
Photos ci-dessus : Ce mémorial funéraire montre Emily Georgiana Finch-Hatton, la comtesse de Winchilsea dans une pose classique élégante inspirée du célèbre portrait de Pauline Bonaparte par Canova, allongée également sur une méridienne. L’inscription évoque la tristesse de sa mort prématurée. L’œuvre superbe est du sculpteur écossais Lawrence Macdonald (1799-1879).
Photo ci-dessus : Monument funéraire de Sir William Hillman (1740-1793) réalisé par la « Manufacture Coade et Sealy ».
L’affichette du musée est particulièrement intéressante : « La sœur de Sir William Hillman, Elizabeth Walter, a commandé ce monument en "pierre de Coade". Ce matériau artificiel, semblable à de la pierre, a été baptisé en l’honneur d’Eleanor Coade (1733-1821). Elle a développé une manufacture de pierre artificielle en 1769 qui a créé des monuments et des ornements décoratifs. La fausse pierre était polyvalente et durable et a permis à la manufacture de créer plusieurs variantes du même modèle ».
La salle où nous nous trouvons possède de grandes vitres donnant sur une cour intérieure où nous voyons la pluie tomber.
De l’autre côté de la cour, il y a un autre édifice du musée. Il est superbe.
Photo ci-dessus : Un des édifices du musée abritant une autre salle d’exposition, ainsi qu’une cafeteria.
Nous sortons de la salle des sculptures pour entrer dans une autre salle.
Hommage à Taylor Swift
Dans le corridor nous menant à l’autre salle, il y a une étonnante robe longue noire exposée! Il s’agit d’une robe qui a été portée par Taylor Swift lors du tournage de la vidéo « Fortnight »!
Lors de nos recherches visant la rédaction de ce texte, nous avons appris que le musée avait mis en place l’exposition Taylor Swift Songbook Trail… où on expose une gamme des looks emblématiques de l’artiste. Cette exposition a été tenue du 27 juillet au 8 septembre.
Photos ci-dessus : Assez curieux de voir la robe que portait Taylor Swift lors du tournage de la vidéo « Fortnight » prendre place aux côtés d’une sculpture de « Samson et les Philistins », une œuvre de 1749 de Vincenzo Foggini, et en face d’une statue en chêne de la déesse Cérès!
Nous entrons dans une salle d’œuvres religieuses.
Photos ci-dessus : « Lamentation sur le Christ mort », un ensemble de sculpture en terre cuite émaillée et peinte réalisée probablement entre 1510 et 1515 et provenant de l’atelier d’Andrea della Robbia (1435-1525).
L’affichette nous indique que « des groupes de grande taille, faits de divers matériaux, étaient utilisés comme points focaux de dévotion dans les chapelles et les églises de toute l’Europe.
La terre cuite était particulièrement populaire en Toscane et dans les environs de Bologne, et ce, malgré le fait que les groupes en terre cuite de cette envergure étaient difficiles à réaliser ».
Photo ci-dessus : Une « Vierge à l’enfant » sculptée dans le bois… probablement entre 1520 et 1525!
Photos ci-dessus : Deux vitraux où la netteté est phénoménale. Celui de gauche montre le Christ qui lave les pieds de Saint-Pierre. L’œuvre date de 1531 et est une réalisation du maître-verrier allemand Gerhard Remisch. Celui de droite, du même auteur, mais datant de 1534, montre le Christ traversant un ruisseau pour entrer dans le jardin de Gethsémani où il est arrêté par les hommes de Pilate.
Photo ci-dessus : Un impressionnant reliquaire qui semble être en argent.
Photo ci-dessus : D’autres beaux vitraux datant du moyen-âge.
Photos ci-dessus : Un vitrail montrant une Vierge à l’Enfant. L’œuvre a été réalisée vers 1505-1510 à Nuremberg en Allemagne, probablement par l’atelier de Veit Hirsvogel l’Ancien (1461-1525).
Photo ci-dessus : Nous pouvons lire au bas de ce vitrail la phrase latine « noli me tangere », ce qui signifie « ne me touche pas », la phrase que prononça le Christ lors de son apparition à Marie-Madeleine après sa résurrection. L’œuvre date de 1946 et elle est du verrier austro-hongrois Ervin Bossányi (1891-1975).
Photo ci-dessus : Et finalement, un vitrail qui nous semble plus moderne. Il est titré « Sister Moon, Mother Earth » et il a été fabriqué par le verrier anglais Graham Jones (1958- ).
À suivre…
Poursuite de notre visite du merveilleux Victoria and Albert Museum.
Photo ci-dessus : Époustouflant lustre en verre de l’américain Dale Chihuly (1941- ) qui prend place dans le grand hall de l’entrée principale du musée. Le fameux lustre de Chihuli a été réalisé en 2001. Il prend place sous la rotonde.
Pour lire les autres textes de notre périple ainsi que ceux de notre autre voyage au Royaume-Uni, cliquez sur ce lien : Londres... le la Grande-Bretagne!
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