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Des chefs-d’œuvre remarquables des XVe, XVIe et XVIIe siècles de la National Gallery! (1re partie)
Texte, recherches et photos de Céline et Jacques Lanciault
Voici le neuvième d’une série de reportages sur un captivant périple qui nous a permis de revoir la ville de Londres et de naviguer de Southampton à La Coruña, découvrant au passage Bruges, le mont Saint-Michel, Saint-Malo, Lorient, La Rochelle, Bordeaux et Bilbao. Une magnifique odyssée réalisée à la toute fin de l’été 2024.
Londres, Royaume-Uni, vendredi le 6 septembre 2024 - Pour notre troisième jour complet de découvertes à Londres, nous consacrons toute notre journée à la visite de musées!
Tout d’abord en matinée, nous nous rendons à la National Gallery… où nous nous concentrerons sur les chefs-d’œuvre de peintres de la période du XVe au XXe siècle! Nous aurons la chance d’admirer des toiles de nombreux artistes que nous adorons.
Puis en début d’après-midi, nous déambulerons dans la National Portrait Gallery avant de finalement nous rendre à la Tate Britain, deux autres musées fort intéressants.
Mais allons-y d’abord de notre exploration des galeries de peintures réalisées aux XVe, XVIe et XVIIe siècles où nous croiserons des toiles de Véronèse, de Lippi, d’El Greco, de Michelangelo, de Titien, de Vermeer, de Rubens, de Rembrandt et de plusieurs autres!
Photo ci-dessus : Une œuvre du peintre flamand, Pierre Paul Rubens (1577-1640), une toile titrée « Le Jugement de Pâris ». Invité à décider de la plus belle des trois déesses, Vénus, Minerve et Junon, qui se présentaient à lui, Pâris attribua la pomme d’or à Vénus, déesse de l’amour. Le choix de Pâris conduisit finalement à la guerre de Troie, un événement préfiguré par la fureur de la guerre planant dans les nuages!
Réveil un peu plus tôt qu’hier ce matin, à 6 h 35. Nous voulons éviter la cohue de « l’heure de pointe » du petit-déjeuner au restaurant de notre hôtel, le Park Plaza Westminster Bridge!
Et effectivement, notre petit déjeuner a été plus tranquille aujourd’hui.
Nous quittons l’hôtel à 9 h 30, alors que de ciel bleu il n’y a pas, il n’y a que des nuages. De plus, une mince couche de brouillard se dissipe tranquillement. Elle devait être beaucoup plus opaque plus tôt ce matin.
Photo ci-dessus : Devant notre hôtel, le Park Plaza Westminster Bridge, prend place une œuvre d’art intitulée « Surface Tension ». Elle est une réalisation des studios Jason Bruges de Londres. C’est comme une fontaine où l’eau a été remplacée par la lumière!
Sur Internet nous avons lu que l’œuvre reflète de manière dynamique le contexte spectaculaire de la Tamise. La surface en aluminium moulé de la grande plaque de 5 mètres de diamètre réagit de la même manière que la surface de la Tamise, changeant en fonction de la vitesse et de la direction du vent.
« Un capteur de vent installé sur le toit de l’hôtel détecte la vitesse et la direction du vent en temps réel. Ces données génèrent un motif de lumière en constante évolution sur la surface de la sculpture.
Surface Tension, une œuvre de 2010, évoque les qualités animées, festives et apaisantes des jeux d’eau, que l’on retrouve traditionnellement sur les parvis des hôtels. »
Photo ci-dessus : Lors de notre traversée du « Westminster Bridge » ce matin, la superbe tour-horloge de « Big Ben » est dans le brouillard.
Nous marchons en direction de la National Galley. Nous traversons le pont Westminster et après quelques pas sur la terre ferme, nous tournons à droite sur Parliament Street qui devient par la suite la rue Whitehall… qui nous mène à Trafalgar Square, là où est situé le musée.
Photos ci-dessus : Le monument aux femmes de la Seconde Guerre mondiale est situé sur la rue Whitehall à Londres. Il rend hommage aux femmes qui ont participé à l’effort de guerre lors de la Seconde Guerre mondiale, et ce, en réalisant les travaux de leurs hommes, comme le montre les différents uniformes de travailleurs apparaissant sur l’œuvre. Le bronze de 6,7 mètres de haut, qui ressemble à un porte-manteau, est une réalisation du sculpteur britannique John W. Mills (1933- ). Il a été inauguré en 2005.
La National Gallery
Nous arrivons sur Trafalgar Square que nous avons exploré en long et en large il y a deux jours. Une chance, car pour le moment des clôtures entourent la place et de nombreux employés municipaux sont à installer des kiosques.
La National Gallery ferme Trafalgar Square à l’est.
Photo ci-dessus : La « National Gallery », le célèbre musée de Londres, est situé à Trafalgar Square. Fondée en 1824, elle abrite une collection de plus de 2 300 peintures datant du milieu du XIIIe siècle aux années 1900. (Photo prise lors de notre première incursion à Trafalgar Square, il y a deux jours)
Devant le musée, il y a une longue file de gens qui attendent pour entrer et une plus courte file où les visiteurs entrent pratiquement directement… puisqu’ils détiennent un billet.
L’entrée à la National Gallery est gratuite, mais pour éviter l’attente il est possible de réserver son billet sur Internet.
« La National Gallery détient un patrimoine artistique composé principalement de peintures datant des années 1250 à 1900 », nous apprend l’encyclopédie libre Wikipédia. Les œuvres plus récentes étant abritées à la Tate Modern »… un musée que nous visiterons plus tard au cours de notre séjour dans la capitale de l’Angleterre.
Nous entrons finalement au terme d’une courte attente d’une quinzaine de minutes.
Dès notre entrée, après nous être pliés aux vérifications de sécurité, nous nous dirigeons au vestiaire pour y déposer nos effets personnels, dont mon lourd sac à dos contenant les objectifs de mon appareil photo. Il nous en coûtent 4 £.
Des œuvres d’art au sol
Étant donné la quantité impressionnante d’œuvres d’art exposées à la National Gallery, nous aurions pu facilement passer outre aux mosaïques au sol… Mais, chanceux, nous les avons remarquées dès notre entrée dans le musée!
Nous avons lu sur le site Internet du musée : « Entre 1928 et 1933, la National Gallery a commandé à l’artiste germano-balte né Russe, Boris Anrep (1883-1969) la pose de deux pavements en mosaïque dans le vestibule du hall principal pour illustrer "Les travaux de la vie” et « Les plaisirs de la vie ». En 1952, Anrep a posé un troisième pavement, « Les vertus modernes ».
C’est devant ce dernier pavement que nous nous trouvons!
Photo ci-dessus : Une des mosaïques du pavement « Les vertus modernes » est titrée « Défiance » et nous y reconnaissons Sir Winston Churchill (1874-1965) combattant une bête en forme de croix gammée.
Photo ci-dessus : Une autre mosaïque a pour titre « Wonder », c’est à dire « Merveille »… c’est sans doute la raison pour laquelle Alice au pays des merveilles se retrouve face à Neptune, dont le rôle est assumé par le peintre Augustus John (1878-1961).
Oeuvres des XVe, XVIe et XVIIe siècles
Nous amorçons notre déambulation dans le musée par une série de salles où sont exposées des toiles de la période allant des années 1400 à 1699!
Photos ci-dessus : Un magnifique portrait de la reine Charlotte peint en 1789 par l’artiste anglais Thomas Lawrence (1769-1830). L’artiste avait vingt ans lorsqu’il peignit la reine Charlotte. Il s’agissait d’une commande importante pour lui et de la première fois qu’il peignait un membre de la famille royale britannique!
Photo ci-dessus : Une toile titrée « Portrait d’une lady”, une œuvre réalisée en 1520 par Sebastiano del Piombo (1485-1547). L’affichette nous indique que « la posture assurée du modèle et son regard fier suggèrent qu’elle était une figure éminente de son époque, mais à ce jour elle reste non identifiée”.
Photo ci-dessus : Un tableau aux couleurs éclatantes peint par Filippino Lippi (1457-1504) vers 1485, dont le titre est :« Vierge à l’Enfant avec Saint-Jérôme et Saint Dominic ».
Photos ci-dessus : « La conversion de Marie-Madeleine », telle qu’imaginée aux alentours de 1548 par le peintre italien Paolo Veronese (1528-1588).
Photo ci-dessus : Toutes les toiles présentées à la National Gallery de Londres sont accompagnées d’une affichette expliquant l’œuvre ou un détail de l’œuvre. Ici nous pouvons lire, entre autres, que les bijoux qui glissent du cou de Marie-Madeleine préfigurent son renoncement aux biens terrestres!
Photo ci-dessus : « La mise au tombeau du Christ », une œuvre d’El Greco (1541-1614). Un détail intéressant de l’affichette précise que « L’homme barbu avec la casquette au fond est Titien, avec qui El Greco a peut-être étudié à Venise ».
Photo ci-dessus : Un autre tableau d’El Greco : « L’Adoration du nom de Jésus », une réalisation de l’artiste espagnol à fin des années 1570. L’affichette précise que « Le roi Philippe II d’Espagne, vêtu de noir s’agenouille avec ses alliés le pape et le doge de Venise, qui nous tourne le dos ».
Photo ci-dessus : « Concert », peint par l’Italien Lorenzo Costa (1459-1535).
Photo ci-dessus : Une peinture inachevée du grand Michelangelo (1475-1564). Elle est titrée « La Madone de Manchester » et aurait été peinte entre 1494 et 1497.
Photo ci-dessus : Une autre « Madone à l’Enfant avec des Saints ». Celle-ci, datant de 1540, est l’œuvre du peintre de Florence en Italie, Bronzino (1503-1572). L’affichette décrit ainsi les personnages : « Le Christ reçoit la visite de son cousin Jean-Baptiste, qui apporte des emblèmes du futur sacrifice du Christ : des fraises et une croix en roseau. Le Christ regarde avec ravissement la croix, tandis que sa mère le regarde avec une tendre tristesse. La femme la plus âgée est la mère du baptiste, sainte Élisabeth. »
Photos ci-dessus : « La Madone d’Aldobrandini », une toile réalisée vers 1532 par le Titien (vers 1488-1576).
Photo ci-dessus : « Scène d’hiver avec patineurs près d’un château », un médaillon peint par le Hollandais Hendrick Avercamp (1585-1634). La toile date de 1608 et « le paysage hivernal animé, plein de détails, reflète les hivers inhabituellement froids que la Hollande a connus au XVIIe siècle », précise l’affichette!
Photos ci-dessus : Une toile toute simple du peintre hollandais Jan Steen (1626-1679), une œuvre datant probablement de 1659 et titrée « Une jeune femme jouant du clavecin pour un jeune homme ». L’affichette nous apprend que « l’harmonie musicale était souvent considérée comme une métaphore de l’amour au XVIIe siècle! »
Photo ci-dessus : Un tableau titré « La cour d’une maison à Delft », une toile peinte en 1658 par l’artiste hollandais Pieter de Hooch (1629-1684).
Photo ci-dessus : Une œuvre intitulée « Jeune femme assise au virginal ». Elle date de 1670-1672 et est une réalisation du peintre néerlandais Johannes Vermeer (1632-1675), né justement à Delft. Une recherche sur Wikipédia nous apprend que « le virginal est un instrument de musique de la famille des instruments à clavier et à cordes pincées qui comprend également, entre autres, le clavecin et l’épinette! »
Photo ci-dessus : « Le Christ couronné d’épines », une peinture réalisée en 1641 par le peintre flamand David Teniers le Jeune (1610-1690).
L’affichette mentionne ceci : « Spécialisé dans les scènes de genre de bas étage, Teniers a rarement produit des tableaux représentant des sujets bibliques ou mythologiques. Peint sur une plaque de cuivre inhabituellement grande, le “Couronnement du Christ” est mis en scène dans une salle de garde avec les hommes de main vêtus de vêtements contemporains, donnant à la scène une immédiateté sans précédent. »
Photo ci-dessus : « Un triomphe romain », une très grande toile réalisée par Peter Paul Rubens (1577-1640) vers 1630 où le peintre flamand a insufflé le mouvement énergique et l’exubérance sensuelle qui ont défini par la suite le style baroque flamand.
Photos ci-dessus : Deux toiles titrées tout simplement « Un homme et une femme » du peintre flamand Robert Campin (1378 ou 1379-1444). « Ces deux portraits représentent un mari et une femme », suggère l’affichette. « Leur tenue relève des citadins prospères de Tournai, dans la Belgique actuelle où Campin travaillait. »
Photo ci-dessus : « Cupidon se plaignant à Vénus », une œuvre de 1526-1527 de Lucas Cranach l’ancien (1472-1553).
L’affichette décrit la toile en ces mots : « Cupidon se plaint à Vénus d’avoir été piqué par des abeilles. Il tient dans sa main le rayon de miel qu’il leur a volé. »
Photo ci-dessus : Albrecht Dürer (1471-1528) a utilisé de magnifiques couleurs pour peindre son « Saint-Jérôme » en 1496. « On y voit, précise l’affichette, Saint-Jérôme agenouillé devant un crucifix, tenant une pierre et un livre - probablement la Bible qu’il a traduite du grec au latin. À côté de lui se trouve le lion de la patte duquel il a retiré une épine. »
Photo ci-dessus : « Portrait de Johann le Constant et Johann Friedrich le Magnanime », deux toiles peintes en 1509 par Lucas Cranach l’ancien.
L’affichette précise que « le portrait de l’électeur de Saxe (à gauche) est associé à celui de son fils, Johann Friedrich, âgé de six ans. Le garçon porte un chapeau avec de magnifiques plumes d’autruche ».
Photos ci-dessus : Un sujet abordé par la majorité des peintres de cette époque : « Lot et ses filles ». Cette toile est du peintre néerlandais Abraham Bloemaert (1566-1651) qui l’a réalisée en 1624.
L’affichette contextualise la toile ainsi : « La Genèse raconte comment Lot et sa famille fuirent la destruction de Sodome, la femme de Lot se transformant en pilier de sel en regardant la ville, visible à l’arrière-plan de ce tableau. »
« La scène principale - un triangle de couleurs primaires - montre les filles de Lot, croyant qu’elles sont les seules à rester en vie sur terre, elles prennent alors la mesure désespérée de séduire leur propre père afin de perpétuer la race humaine. »
Photo ci-dessus : « Un groupe familial dans un paysage », un tableau datant des alentours de 1647-1650. Une œuvre du peintre baroque néerlandais Frans Hals (1582-83-1666).
« Les parents au centre sont entourés de leurs sept enfants, de la fille aînée à droite au bébé tenu par la servante à l’extrême gauche. »
L’affichette attire notre attention sur le contraste poignant entre le père toujours vigoureux et sa femme, qui a vieilli prématurément en raison de ses grossesses fréquentes.
Photo ci-dessus : « Portrait d’une jeune fille », une toile réalisée vers 1650 par Isaack Luttichuys (1616-1673), un peintre néerlandais né à Londres.
Photos ci-dessus : Un autoportrait de Rembrandt à l’âge de 34 ans (1606-1669), qui se présente ici comme un homme riche, élu et sûr de lui, en accord avec sa position de l’un des plus grands peintres d’Amsterdam.
Photo ci-dessus : « Le rapt des Sabines », une superbe toile de Peter Paul Rubens réalisée entre 1635 et 1640. Assis sur son trône à droite, le roi romain Romulus surveille ses soldats alors qu’ils enlèvent les
sabines.
L’affichette mentionne que « le biographe grec antique Plutarque raconte comment Romulus invita les Sabines voisines à assister à des jeux à Rome afin de capturer leurs femmes. On peut voir les gladiateurs en compétition à l’arrière-plan. »
Photo ci-dessus : Une autre œuvre de Peter Paul Rubens. Elle serait peut-être le portrait de Susanna Lunden. Elle est titrée « Le Chapeau de Paille » et date probablement de 1622-1625.
Photo ci-dessus : Une autre toile religieuse! « L’abbé Scaglia adorant la Vierge à l’Enfant », une œuvre du peintre flamand Antoine Van Dyck (1599-1641). Le peintre semble avoir peint la Vierge avec les traits de la duchesse de Savoie, Christine de France,
Photo ci-dessus : « Une dame avec un écureuil et un étourneau », un tableau peint entre 1526 et 1528 par Hans Holbein le jeune (1497-1543).
Nous arrivons dans les salles Barry du musée, elles qui sont surmontées de la coupole du dôme de l’édifice.
Photos ci-dessus : Le dôme de la « National Gallery » a été conçu par l’architecte anglais William Wilkins (1778-1839) et érigé entre 1832 et 1838. Sous le dôme on retrouve les salles Barry, qui sont l’espace événementiel le plus somptueux de la « galerie ». Elles font immédiatement forte impression avec sa coupole et ses piliers en marbre magnifiquement détaillés.
Il est 11 h 40. Nous nous arrêtons pour une pause au « Café du Musée ». Céline déguste un cappucino, moi un double expresso et nous achetons une bouteille d’eau (10,60 £).
À suivre…
Poursuite de notre fort agréable et très intéressante visite de la National Gallery, alors que nous abordons les chefs-d’œuvre de peintres ayant travaillé au cours des XVIIIe, XIXe et XXe siècles!
Photo ci-dessus : « Le Voilier », une toile de 1875 du Français Pierre-Auguste Renoir (1841-1919). « Les bateaux à rames, les voiliers et les trains à vapeur traversant des ponts étaient les motifs favoris des impressionnistes. Renoir combine ici les trois dans cette scène d’été irisée », mentionne l’affichette du musée.
Pour lire les autres textes de notre périple ainsi que ceux de notre autre voyage au Royaume-Uni, cliquez sur ce lien : Londres... le la Grande-Bretagne!
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